Un roman intéressant, subtile. On voit comment le cambriolage renvoie chacun à ses peurs, de quelle manière cet événement est vécu par chacun. le couple de Sally et Alfred y est disséqué. Alfred aime Sally plus qu'elle ne l'aime lui. Elle a une aventure avec Erik, le voisin, ami de son mari et mari de son amie Nadja. Mais Erik quitte finalement Nadja pour une autre femme et Sally en est blessée. C'est une femme pleine de ressources, dynamique et pleine de charme, face à son mari, conservateur de musée, qui s'encroute au fil du temps. L'un des chapitres est consacré à leur jeunesse au Caire, je l'ai trouvé moins intéressant, il y est plus question de problèmes administratifs liés au pays. le dernier chapitre adopte le point de vue de Alfred. C'est très beau, il y décrit son amour pour Sally avec beaucoup de simplicité, c'est touchant. L'auteur,
Arno Geiger, est traduit en 27 langues, c'est l'un des auteurs germaniques les plus lus au monde. Son écriture varie, selon qu'il donne la parole à tel ou tel personnage. Quand c'est Alfred qui « pense », l'écriture est plus rapide, sans point, beaucoup de virgules, mais toujours très fluide. Un roman de couple, bien fait, avec une part de féminité étonnante de la part d'un auteur homme.