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EAN : 9782892951806
Typo (01/05/2002)
3.56/5   18 notes
Résumé :
Cette pièce en quatre actes met en évidence un faible d'esprit, Bousille, et une famille soucieuse de bien paraître : les justes. L'objet de leur affrontement résulte d'un assaut mortel commis par un des membres de la famille Vezeau et dont Bousille a été le seul témoin. L'enjeu du drame devient ainsi le témoignage que Bousille doit donner en cour et qui pourra innocenter ou condamner l'accusé. L'action se passe dans une chambre d'hôtel de Montréal, où la famille s'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce petit chef d'oeuvre de la littérature dramatique québécoise est une réflexion sur la justice vs la morale. Un texte fort, vrai et extrêmement touchant.
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J'ai bien aimé ce texte dramatique que je lisais uniquement pour son importance historique. Finalement, ça m'a plu, j'ai trouvé ça touchant et je l'ai lu d'un trait, avec beaucoup d'intérêt. Je trouve que Gratien Gélinas écrit vraiment bien les textes dramatiques.
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La pièce est une satire des superstitions religieuses,
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'très bon livre
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
PREMIER ACTE

Au lever du rideau, la scène est vide. puis on entend la clef tourner dans la serrure. La porte s’ouvre et un garçon d’hôtel paraît, portant une petite valise et un sac à tout mettre, qu’il vient déposer sur le porte-bagages au pied du lit. Il ira ensuite lever le store de la fenêtre et ouvrir la porte de la chambre communicante.

Phil, qui porte un flacon enveloppé, est entré à sa suite et s’arrête pour inspecter la chambre d’un regard circulaire.

PHIL. En plein ce qu’il nous faut, hein, Henri ?

HENRI, qui le suivait. Range-toi, que je téléphone à l’avocat : il n’y a pas de temps à perdre. (Il se précipite vers le téléphone et consulte un papier qu’il a sorti de sa poche.)

PHIL, jette sur le lit ce qu’il portait. Pas de temps à perdre pour moi non plus : depuis Trois-Rivières que je nourris le projet ! (Il s’engouffre dans la salle de bain.)
HENRI, qui a décroché le récepteur, tend un pourboire au garçon. Tiens.

LE GARÇON. Merci, m’sieur. (Il sort.)

HENRI, à l’appareil. Lafontaine 3-4516... Un, six, oui.

AURORE, qui est entrée. Phil, où est-il passé ?

HENRI, signe de la tête vers la salle de bain. Là-dedans.

AURORE, enlevant son manteau et le jetant sur le lit. N’oublie pas d’appeler l’avocat.

HENRI, le récepteur sur l’oreille. Qu’est-ce que je fais là, tu penses ?

AURORE. Il n’est pas tout seul à avoir le téléphone à Montréal ! (Elle a visiblement les nerfs tendus.) D’accord ! Mettez-vous tous à ruer dans les brancards : ça arrangera les choses.

HENRI, au téléphone. Tant pis... Merci, mam’zelle. (Raccroche le récepteur, contrarié.) Ouais !

AURORE. Pas de réponse ?

HENRI. Non.

AURORE. Qu’est-ce qu’il a, lui, à flâner au lit quand il plaide une cause dans trois quarts d’heure ?
HENRI, consultant sa montre. Neuf heures moins vingt : il est peut-être encore à la maison. Je vais l’appeler là. (Il cherche un numéro sur son papier.)

AURORE, le nez dans la porte de la chambre communicante. Tu as loué deux chambres ?

HENRI, à l’appareil. Mam’zelle, essayez donc Victor 4-5843.

AURORE. Il va coûter cher, ce procès-là !

HENRI. Eh ben, quoi ? On est six : deux lits, c’est pas trop.

Aurore disparaît dans la pièce voisine, en haussant les épaules.

HENRI, nerveux, au téléphone. Allô ! Madame Lacroix?... Est-ce que je pourrais dire un mot à votre mari?... Ah! Il y a longtemps de ça?... Henri Grenon, de Saint-Tite... Bonjour, madame... Eh oui, il doit défendre mon frère, Aimé, aux assises à dix heures... Justement, oui... Savez-vous s’il se rendait tout droit à son bureau ?... Ouais... Eh ben, je le rappellerai là dans un quart d’heure... Écoutez, madame : je ne voudrais pas le manquer pour tout l’or du monde ; alors si, de votre côté, vous avez de ses nouvelles avant que je l’attrape, demandez-lui donc de téléphoner
en vitesse à l’hôtel Corona, chambre... (Demande aux autres, qui ne sont pas là.) Quel numéro, notre chambre ? (Le découvre sur le cadran du téléphone.) Chambre 312, madame... (Volubile.) Excusez-moi de vous demander ce service-là, mais, vous comprenez, je suis passablement sur les épines aujourd’hui. Je m’étais bien promis d’être à Montréal à huit heures tapant, mais j’ai eu une crevaison en sortant de Louiseville... Entendu... Vous avez pris ça en note ? Chambre 312, à l’hôtel Corona... Juste à un coin de rue du Palais de justice... Bon... Merci, madame. Vous êtes bien aimable... (Il s’apprête à raccrocher mais se ravise.) Pardon, ...
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AURORE, retouchant son rouge à lèvres devant la glace de la commode : Je connais quelques commères à Saint-Tite qui feront mieux de se fermer la margoulette, si elles ne veulent pas recevoir une poursuite par la tête!
LA MÈRE, vient chercher son sac sur le pied du lit : La bonne sainte Anne, elle va l'avoir, son pèlerinage, je vous préviens! (Elle retourne dans la chambre voisine.)
PHIL, marmotte : Moi, je fournis la bière. (Au téléphone, son verre à la main) Allô! Ici le 312. C'est pour vous dire qu'on décampe, toute la bande. Envoyez donc le garçon pour descendre les munitions, voulez-vous?... Eh oui! il y a longtemps qu'on n'a pas fait de pique-nique, alors on part en pèlerinage! (Il raccroche.)
LA MÈRE, qui sort de la chambre voisine, manteau sur le dos, chapeau sur la tête et sac au bras : Allons-y: je suis parée. […]
PHIL, prenant la photo d'Aimé sur la commode : Oubliez pas la photo d'Al Capone.
LA MÈRE : Cher petit chou, va! (Elle baise la photo avant de la glisser dans son sac.)
AURORE : Tenez, votre statue miraculeuse. (Elle lui tend la statue de sainte Anne, déballée au premier acte.)
LA MÈRE, dramatique, la statue à la main : Silence, une minute! Avant de partir, mettons-nous tous à genoux, ensemble plus que jamais, pour remercier la bonne sainte Anne de nous avoir exaucés.
AURORE, comme la mère va s'agenouiller : Vous, maman, ne recommencez pas vos litanies!
PHIL : Pourquoi vous forcer le moulin à prières, la belle-mère? On l'a eu, ce qu'on voulait.
LA MÈRE: Oui, mais... Le téléphone a sonné.
AURORE : Venez! Vos petites dévotions, vous les ferez une autre fois. (Elle se dirige vers le téléphone.)
PHIL : Bien sûr! Ça va bien, là : on priera la prochaine fois qu'on sera dans le pétrin.
AURORE, a déjà répondu à l'appareil : Qui?... (Aux autres.) Saint-Tite qui appelle!
PHIL, étonné : Saint-Tite?
AURORE, au téléphone : Allô!... Oui, madame Laberge...
HENRI, faisant irruption dans la pièce: Qu'est-ce que vous faites, bon Dieu? Grouillez-vous!
LA MÈRE, attrapant son sac : Moi, je suis prête: je descends tout de suite. (Elle sort à la course).
PHIL, s'approchant d'Aurore, inquiet : Quoi?...
AURORE, laisse, hébétée, retomber le récepteur : Ghislaine...
PHIL, soudain dégrisé: Qu'est-ce qu'il y a?
AURORE, la voix blanche : ...vient de trouver Bousille dans le grenier du garage... pendu!
Noëlla se prend le visage dans les mains. Les autres restent pétrifiés.
AURORE : ...La police nous attend là-bas pour l'enquête. Après un silence de plomb, Henri baisse la tête, le regard stupide.
PHIL, se tourne lentement vers lui et murmure, les dents serrées : Tu voulais éviter un scandale : prépare-toi à nous sortir de celui-là, mon salaud!
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AURORE, sortant de la salle de bain : Dépêchons-nous: Henri est en bas dans l'auto; il veut qu'on aille tous ensemble attendre Aimé à la porte du Palais de Justice.
LA MÈRE, crie de l'autre chambre : Ça traînera pas!
AURORE, à Phil : Appelle le garçon pour les bagages.
PHIL, se verse charitablement une autre rasade : Une seconde. Il me faut encore un peu de liquide dans le chameau avant de traverser le désert.
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BOUSILLE (lève la tête et regarde les deux hommes à tour de rôle, consterné) : Vous ne pouvez pas me demander de faire une chose pareille.
HENRI : Quoi?
BOUSILLE : Vous savez bien que ce serait un faux serment...
HENRI : Écoute, toi...
BOUSILLE (le sang glacé) : Le Bon Dieu me laisserait retomber dans mon vice, sûr et certain...
HENRI (pris d'une rage sourde) : Je t'avertis charitablement : le temps de niaiser est fini.
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Écoutez, monsieur Lacroix : vous m’avez l’air d’un avocat qui n’a pas de temps à perdre. Si quelqu’un – ici ou ailleurs – a essayé de vous faire croire qu’ Aimé et moi formions un couple d’amoureux idéal, détrompez-vous: Roméo et Juliette avaient leur façon à eux de se passer la main dans les cheveux; nous, nous avions la nôtre, différente au possible. À mon grand regret, laissez-moi vous le dire.
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