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Critique de Yokay


C'est d'abord le titre qui m'a interpellée. Puis un visuel fort, un homme de dos fait face à une foule armée, le titre rouge sur fond noir. Enfin la 4ème de couverture m'apprend qu'il s'agit d'un fait divers survenu dans le Périgord en 1870. Je n'hésite pas, je sais que ça va être fort.
Une semaine avant son départ pour le front de la guerre franco-prussienne, un jeune noble, fils unique, aimant et aimé de tous, se rend à la foire d'un village voisin pour y chercher de quoi aider ses voisins (une génisse à l'une, un artisan pour réparer le toit d'un autre). Sur le chemin il s'enquit des uns et des autres, a un mot attentionné pour chacun. Il avait les moyens d'échapper à cette guerre, d'envoyer un autre à sa place en échange d'une somme d'agent. Cela se pratique. Mais il n'envisage pas de se soustraire à son devoir, malgré un handicap.
Or les nouvelles du front sont mauvaises. Les fils ne reviennent pas, c'est le déshonneur, l'incompréhension, la colère. Et par un incroyable et absurde quiproquo, cette colère s'abat sur lui. S'ensuit un épisode d'hystérie et de délire collectif d'une rare sauvagerie, avec 100 pages de torture sur 160. On ne comprend pas comment il n'y succombe pas avant, on lui souhaite dix fois de mourir pour ne plus souffrir. C'est très éprouvant. Ames sensibles s'abstenir.
Le dessin, bien sombre, à l'encre noire éclaboussé de rouge sang, est parfait. Une petite bombe.
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