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EAN : 9782213714516
Fayard (30/09/2020)
4.26/5   37 notes
Résumé :
Sans angélisme ni dogmatisme, ce livre apaisera le débat public sur le sujet de l'immigration, en l'éclairant de réflexions inédites : celles issues d'expériences étrangères, celles produites par la recherche et celles de l'auteur enfin, spécialiste de ces questions et lui-même étranger vivant en France depuis plus de douze ans.
Pas une semaine ne s’écoule sans qu’éclate une nouvelle polémique sur les migrations : violences policières, voile dans l’espace pub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
François Gemenne signe, avec cet essai publié chez Fayard, une excellente remise en question à la portée de tous ceux qui souhaitent se laisser toucher par un changement de paradigme, radical, sensé et étayé en ce qui concerne les polémiques stériles sur les migrations et leurs cortèges de fausses vérités et des promesses de malheur qu'elles sont promises à apporter aux pays qui accueilleraient des migrants.
François Gemenne sait de quoi il parle et de quel lieu. Enseignant dans plusieurs universités belges et françaises, il est, chez nous, en Belgique, un expert des conditions migratoires et des modifications climatiques qui se bousculent à nos portes. Avec aisance et fluidité, il mêle ces deux thématiques dans cet ouvrage et les éclaire l'une et l'autre dans un jeu de miroirs avec des informations, des chiffres et des états des lieux qu'il documente toujours. Un vrai travail de chercheurs, basé sur une méthode explicitée en termes simples, un très beau travail de vulgarisation des sciences qu'il maîtrise. François Gemenne, riche de ses expériences, de ses recherches et de son humour est l'homme à lire pour se construire une vue ouverte et pertinente sur les phénomènes migratoires, source de belles opportunités pour ceux qui fuient des situations d'inconfort total tout autant que pour les pays qui s'ouvrent et répondent en humanité, à ce défi lancé au monde entier et, tout particulièrement, à chacun de ceux qui trop souvent veulent s'approprier les richesses de la Terre dont nous ne sommes que les dépositaires chargés de les confier à nos enfants, si possible, en meilleur état.
En modifiant le paradigme qui surfe sur les peurs de l'invasion migratoire et ses déferlantes d'ennuis et de pertes pour les ‘autochtones que nous revendiquons d'être, l'auteur, chiffres en mains, nous invite à quitter les carcans de peurs et de crises remettant en cause nos prétendues souverainetés absolues. Il nous montre la relativité des déplacements migratoires, bien loin d'être des invasions, et fait apparaître les richesses humaines tant pour les pays qui pourraient accueillir davantage que celles qu'importent avec eux tous ces déplacés climatiques ou politiques qui n'ont pas d'autres choix que de tenter une intégration chez nous et le maintien d'un lien avec leur famille de là-bas.
Trop souvent, n'existant que par rapport aux attentes électorales qui ne leur laissent que peu de temps pour s'ouvrir au Monde, nos hommes et femmes politiques se désintéressent de cette nouvelle approche des phénomènes migratoires. En effet, qu'ils soient liés aux modifications climatiques, à la pauvreté qui s'installe dans ces pays durement touchés ou encore à l'absolue nécessité de fuir des régimes totalitaires brisant toute recherche de régime démocratique, ces chercheurs de paix ont un discours qui ne s'inscrit pas dans l'agenda électoraliste qui verrouille le long terme. Quel dommage ! Nos hommes politiques auraient tant de pistes à découvrir chez des auteurs comme François Gemenne !
Je ne peux donc que vous invitez à découvrir ce titre : « On a tous un ami noir. » Merci à mon ami Jean-Pol qui m'a proposé la découverte de ce livre.A mon tour, je peux aider ceux qui voudraient entrer dans cette approche, j'ai un livre qui ne demande qu'à circuler de lecteurs en lecteurs. Je le confierai volontiers aux bons soins de nos Postes nationales, voire internationales. Si cela vous intéresse, envoyez-moi un message privé, on s'arrangera.

Lien : https://frconstant.com
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dans ce livre, francois gemenne , chercheur sur le climat et les migrations a l université de liege ( belgique) s amuse a deconstruire les idees recues. Avec bon sens et humour, il renverse nos perspectives sur les migrations ; comme lorqu il se rememore les debats auxquels il a été invité sur l immigration , chance ou fardeau. C est le but ici de bousculer les a priori les plus ancrés dans l imaginaire collectif qu il redit que le taux d entreprenauriat des immigres est superieur a celui des français et que notre economie s accomode utilement d une situation dans laquelle 27% des maçons, 23% des chauffeurs de taxi ou encore plus de 30% des concierges d immeublles sont des immigrés.
De quoi relativiser les phenomenes de " vagues " commentés au gré de l actualité . d'aillleurs le premeir pays a acceuillir des réfugiés ' l allemagne, arrive loin derriere la turquie, la colombie ou le pakistan
l europe n en demeure pas moins la destination la plus dangereuse elle concentre chaque annee " plus de 50% de tous les deces des migrants repertoriés dans le monde ". On sort de la lecture de ce livre-document avec les idees bousculées et un peu plus de hauteur de vue
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Meilleur livre critique que j'ai lu jusqu'à présent sur le dialogue de sourds qui caractérise nos débats vains sur les migrations. C'est facile à lire, plein d'exemples parlants et vraiment éclairant. Cela vaut la peine, même pour les gens qui ne sont pas passionnés par la question!
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
les migrants sont devenus les principaux investisseurs dans leur propre pays, et des acteurs essentiels de leur développement. Une très grande majorité des migrants envoient de l’argent à leurs proches, souvent en petites transactions. Bien qu’elles baissent régulièrement, les commissions prélevées par les agences qui permettent ces transactions, comme Western Union ou Moneygram, restent considérables : environ 8 % du total. C’est l’Inde qui reçoit le plus de transferts (79 milliards de dollars en 2018), suivie de la Chine (67 milliards), du Mexique (36 milliards) et des Philippines (34 milliards)11. Dans le budget national de ces pays, les remises d’épargne constituent généralement une part assez marginale. Pour les familles qui les reçoivent, en revanche, ces envois réguliers d’argent représentent souvent l’aboutissement du projet migratoire, et parfois leur seul lien avec celui qui est parti.
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La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » On a beaucoup glosé sur la petite phrase de Michel Rocard, prononcée pour la première fois en 1989 et répétée plusieurs fois par la suite. Aucune parole, sans doute, n’aura autant structuré le débat sur les migrations en France que celle-là. Elle est particulièrement pratique, puisqu’elle est absolument creuse : elle convient d’abord à ceux qui veulent limiter l’immigration, tout heureux de trouver une figure historique de la gauche pour valider leurs propositions. Et elle convient aussi à ceux qui voudraient accueillir davantage, puisqu’ils affirment alors, généralement de bonne foi, que la citation est apocryphe. Rocard, clament-ils, avait ajouté : « … mais elle doit en prendre sa juste part » – sans préciser ce que cette part devrait être.
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Le principal effet de la fermeture des frontières, ce n’est pas d’arrêter les migrations : c’est de les rendre plus coûteuses, plus dangereuses et plus meurtrières. C’est la matrice du business des passeurs. C’est bien la fermeture des frontières qui rend les passeurs indispensables, puisque autant de réfugiés et de migrants ont absolument besoin de franchir ces frontières. Plus on ferme les frontières, plus l’activité des passeurs fleurit. Curieusement, alors que tous les gouvernements prétendent vouloir lutter contre les passeurs en fermant les frontières et les routes migratoires, on fait exactement l’inverse : plus on restreint les possibilités de franchir légalement les frontières, plus on alimente le commerce de ceux qui les font franchir illégalement. Le résultat est le chaos actuel, où ce sont désormais les passeurs qui déterminent qui arrive en Europe, à quel endroit et à quel prix. Plus nous avons essayé de lutter contre l’immigration irrégulière, plus nous avons développé le business des passeurs. L’introduction des passeports biométriques et de nouvelles technologies de contrôle des frontières dans les aéroports européens, dès le début des années 1990, ont favorisé le franchissement des frontières, pour ceux qui n’avaient pas de visa, par camions ou par bateaux.
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Les immigrés plus récents sont beaucoup plus diplômés que leurs aînés : 33 % des immigrés arrivés après 1998 sont diplômés de l’enseignement supérieur, alors qu’ils n’étaient que 21 % parmi ceux arrivés avant 1998. Et ceux qui sont arrivés dernièrement, notamment lors de la crise des réfugiés, sont encore plus diplômés : 42 % des immigrés arrivés en France en 2017 étaient diplômés de l’enseignement supérieur, dont 37 % avec un niveau bac+3 ou supérieur10. Les femmes sont plus diplômées que les hommes (45 % contre 39 %). Et contrairement à une idée reçue, les immigrés africains ne sont guère moins diplômés que les autres : 37 % d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur, dont 30 % de l’enseignement supérieur de type long (bac+3 ou plus). Cela veut dire que plus les immigrés sont arrivés récemment, plus ils sont diplômés : la figure de l’immigré arrivé sans diplôme appartient bien davantage à l’ancienne génération d’immigrés qu’à la nouvelle.
Les nouveaux immigrés sont non seulement beaucoup plus diplômés que la moyenne de la population dans leur pays de départ11, mais ils sont surtout beaucoup plus diplômés que nous : en France, 18,3 % de la population possède un diplôme supérieur à bac+2. C’est plus du double chez les immigrés africains arrivés depuis 2012.
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Les gains potentiels de la migration, en tant qu’investissement, sont donc substantiels pour les migrants. Mais, contrairement à une idée tenace et pas toujours explicite, ils ne viennent pas pour bénéficier d’allocations ou vivre aux crochets des organismes sociaux : beaucoup ne connaissent pas les aides auxquelles ils ont droit et n’y ont pas recours. Ils viennent avant tout pour développer un projet économique, qui permettra de faire mieux vivre leur famille ou, simplement, de lui permettre de survivre. La migration est avant tout le projet et la promesse d’une vie nouvelle et meilleure, non seulement pour les migrants, mais aussi pour leur famille. Cela explique que le taux d’entrepreneuriat, parmi les immigrés, soit supérieur en France à celui des nationaux : la dernière étude sur le sujet date d’il y a dix ans déjà, mais elle révélait qu’en 2007-2008 la part de travailleurs indépendants était de 10,6 % parmi les immigrés, contre 8 % parmi les nationaux14. L’entrepreneuriat des immigrés est encore plus marqué dans d’autres pays européens, notamment en Europe de l’Est. Si les immigrés ont davantage l’esprit d’entreprise que les nationaux, c’est avant tout parce qu’ils sont venus pour réaliser un projet migratoire.
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Videos de François Gemenne (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Gemenne
avec Adrien ESTEVE, chercheur, François GEMENNE, chercheur en Sciences politiques, L' écologie n'est pas un consensus (Fayard), Sofia KABBEJ, doctorante, animé par Florian OPILLARD, directeur scientifique du FIG 2023
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