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Citations sur Chevalier blanc Cygne noir (8)

Chaque jour, une femme se rendait à l’église sans avoir jamais accompli la moindre bonne action. Malgré tout, à sa mort, elle monta au Paradis. Là-bas, un ange la conduisit dans une rue bordée de somptueuses maisons de maître, puis il l’entraîna plus bas dans une rue avec des maisons coquettes, puis vers une série de maisons mitoyennes sans charme. Enfin, l’ange l’amena devant une vieille cahute en bordure d’un terrain vague. « Voici ta maison », annonça-t-il. « Mais elle est horrible ! » s’offusqua la femme. « Je sais », répliqua l’ange. « Mais c’est tout ce qu’on a pu bâtir avec les matériaux que vous nous avez envoyés. »
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- Alors, si tu ne vois pas le racket comme quelque chose de mal… Dirais-tu plutôt que c’est immoral ?
- Oui, probablement, avoua Bimbo. Mais c’est ainsi que le monde fonctionne. Y a rien qui changera ça.
- Ce n’est pas ainsi que mon monde fonctionne, en tout cas.
- Bien sûr que si. Combien tu gagnes par an ?
- À peine plus de 9 000 livres.
- Net ?
- Non, brut.
- On est d’accord. Le gouvernement dit : « Donnez-nous trente pour cent de vos revenus, ou on vous fout en taule. » T’as pas le choix. Comme ce bon vieux Al Capone. Ils ont pas réussi à le choper pour ses rackets, alors ils l’ont coffré pour fraude fiscale ou un truc dans le genre, autrement dit parce qu’il payait pas leur racket à eux. Sympa, hein ?
Sue réprima un sourire.
- Mais l’argent des impôts va aux hôpitaux, aux écoles, aux routes et aux retraites, objecta-t-elle.
- Ouais, je sais. Et aussi aux bombes, aux avions, aux pots-de-vin et aux cadeaux. Ce que je veux dire, c’est que personne a le choix. Tu paies parce que t’es obligée. Parce qu’ils sont plus gros que toi, et plus forts. C’est pareil ici. C’est pareil partout.
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- Que Dieu vous bénisse, Bimbo.
- Commencez pas avec ça, révérend. De toute façon, j’ai déjà été pas mal béni dans la vie. J’ai une bonne santé. De bons amis. On n’a pas vraiment besoin de plus, non ?
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— On dirait que vous l’aimez bien.
— Tout le monde l’aime bien. Mais c’est pas la question, Jackie. T’as déjà lu Machiavel ? — Jamais entendu parler.
— Un jour, il a demandé à César Borgia s’il valait mieux gouverner par l’amour ou par la terreur. Borgia a répondu que les deux étaient bien, mais que l’amour est accordé au souverain selon le bon vouloir du peuple. Par conséquent, il peut le perdre. Tandis que la peur, c’est le souverain qui l’impose au peuple. Tu piges ?
— Ouais, répondit Green.
Mais Reardon savait qu’il cherchait juste à lui plaire.
— Là où je veux en venir, Jackie, c’est que les gens doivent voir que Bimbo paie son erreur. Après quoi, tout rentrera dans l’ordre.
— Ça me ferait vraiment plaisir de m’occuper de lui, monsieur Reardon.
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Il s’installa avec un sandwich au fromage devant Le Train sifflera trois fois, qu’il visionna jusqu’à la moitié. Il se souvint alors que Gary Cooper était mort d’un cancer, lui aussi. Son esprit vagabonda. Il éteignit les appareils et resta assis en silence, ses pensées tournées vers Stepney. Il aimait bien le vieux, et se foutait de son passé. Mais merde… Envoyer sa propre épouse à la mort… et tuer des femmes… Il lui semblait impossible que le gentil joueur d’échecs ait pu commettre de pareilles atrocités. Bimbo chassa ces idées noires et sortit les affiches du carton. Le rouleau en contenait trois. La première était celle de Winnie l’Ourson. Bimbo la colla au-dessus de la cheminée avec un vieux rouleau de ruban adhésif. La deuxième était Casablanca, avec Bogart et Bergman. Il l’accrocha dans l’alcôve, près de la fenêtre du fond.
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C’est le mec ordinaire, qui croit vivre dans une société civilisée, avec des lois pour les protéger, sa femme, ses gosses et lui. Et puis y a le vrai monde. Celui dans lequel Bimbo vit.
— Mais le mec ordinaire a raison, objecta Sue. Il y a bien des lois pour le protéger, non ?
— Pas vraiment. La loi est là pour punir. Ça veut dire que n’importe qui est libre d’agresser l’employé de bureau et sa famille. Rien n’empêchera que ça se produise. Mais on essaie de faire en sorte que les méchants soient bouclés. En théorie, les peines de prison sont censées dissuader les délinquants. Mais ça n’est plus le cas. Un type peut avouer avoir commis trente cambriolages, il n’écopera que de six mois ferme. Pourtant, trente cambriolages, ça peut avoir un impact sur la vie d’une centaine de personnes ! La peur ne les quitte jamais. Un jour, pendant une formation, un psychiatre nous a expliqué qu’il y avait plus de femmes en dépression pour cause de cambriolages que pour des viols. Tu le savais ?
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Stepney glissa une feuille dans une vieille machine à écrire. Comme au bon vieux temps. Un plaisir profond l’envahit lorsqu’il songea à la tête de Frank Reardon. Il travailla pendant une heure, se relut, se corrigea. Le secret était de ne pas trop en faire. Pas d’adjectifs. De simples faits paraissaient toujours plus réels, et par conséquent donnaient l’illusion de la vérité.
Le Parti l’avait compris très tôt. Pas besoin de pistolet pour venir à bout d’un ennemi. Qu’avait dit le Führer ? Contraints de devoir choisir entre la vérité et un gros mensonge, les gens optent toujours pour le gros mensonge. Avec des hommes comme Reardon, trouver le point faible était facile. Tout ce qu’ils possédaient était bâti sur la force et l’absence de pitié. Les truands avaient un côté glamour, Stepney en avait conscience. Il fallait donc détruire le glamour, et susciter… quoi ? Le mépris, le dégoût. L’indignation.
Oh, oui, Frank Reardon, de sacrées surprises t’attendent. Le gros mensonge causera ta perte.
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— Les accusations, elles sont fondées ?
— Qui sait ? Pour ma part, je m’en contrefous, mais ne me cite pas dans ton papier. Ce type est une ordure.
— Bien d’accord, approuva Bateman. Mais est-ce qu’il a un talon d’Achille ?
— Ce n’est pas un peu lourd, tout ça, pour ton canard ?
— Si, sûrement. Je t’écoute quand même.
— Tu n’oserais pas le publier.
— Vrai. Ce n’est plus comme dans le temps.
— Alors pourquoi tu insistes ? — Parce que je suis un romantique, merde ! répondit sèchement Bateman en se remémorant comment étaient les journaux, avant.
Il y eut un silence au bout de la ligne.
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