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J'ai plusieurs livres de David Gemmel chez moi mais je dois dire que celui ci est le premier que je lis en entier.

Publié en 1996 et paru en 2002 en France, ce roman a pour trame l'avidité d'un puissant (le duc Sirano) qui voulant régner en maitre sur les 4 duchés, sera l'investigateur d'une guerre terrible. Une guerre contre un ennemi ancien, malfaisant et qui refera son apparition au milieu des humains des siècles après son extinction : les Daroths.

Les Daroths sont des géants quasi indestructibles. Guerriers sans aucune humanité, qui ne connaissent ni la peur ni la pitié. Ils ont malgré tout quelques points faibles qui permettront aux protagonistes de l'histoire d'espérer retarder l'apocalypse.

Nous suivons Tarentio, un mercenaire sympathique mais très dangereux. Ce dernier se révèle être un duelliste assoiffé de sang lorsque son double appelé Dace, s'empare de son esprit et de son corps. Au côté de cet intriguant personnage, il y a Karis, une chef d'armée redoutable surnommée "la chienne de guerre". Une femme fatale qui aime aussi bien les plaisirs charnels que les fleurts avec la Mort. Parmi ses nombreuses conquêtes : Vint et Forin, deux autres mercenaires qui vont également participer à la grande bataille de Corduin.
En plus des guerriers, il y a Duvodas, un humain qui a appris la magie auprès des Eldarins, Pooris un politicien averti et Ozhobar un inventeur aussi corpulent qu'intelligent.

J'ai passé un excellent moment de lecture. Je me suis attaché à la plupart des personnages et notamment à celui de Karis la jeune et belle guerrière.

L'histoire est très prenante et la course contre la montre (ou plutôt contre la mort) rajoute un supplément de suspens à l'intrigue. Je pense donc que ce livre est un bon moyen de découvrir une partie de l'univers de Gemmel et de poursuivre ainsi vers des ouvrages qui sont des monuments comme le Cycle Drenaï ou le Cycle Rigante.
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Un constat d'abord : Dark Moon n'est pas le livre que je préfère de David Gemmell.
Mais ‒ hop, hop, hop ! Je cours de l'autre côté du terrain pour me renvoyer la balle ‒ ce roman me confirme qu'un Gemmell même moyen se situe dans le haut du panier de la littérature fantasy. Plaisir assuré !

Dark Moon est un one-shot qui n'a pas besoin du contexte de l'univers Gemmell pour se comprendre (même s'il y est fait allusion à un Grand Chant). L'espèce humaine qui vit sur ce monde est aux prises avec des peuples que l'on peut interpréter comme des incarnations des concepts de Bien et de Mal qui viennent si bien se mêler au sein de l'âme humaine et permettre l'écriture de fabuleuses histoires. Les Eldarins (et les Oltors plus encore) fleurent bon la bonté pure et le parfum des roses. Ils sont en harmonie avec les forces premières de la nature, avec la vie. Ils se veulent sages mais ne voient l'univers que par le bon bout de la lorgnette. Ils sont tout bonnement incapables d'appréhender la haine, la vengeance, les péchés en général ; et ainsi ne sont pas omniscients.
Les Daroths incarnent le Mal. Enfin… par pour eux-mêmes bien sûr. Cette société de ruche monolithique et industrieuse se comporte comme une invasion de sauterelle dans un champ de blé. Ils tuent sans pitié (sans cruauté non plus je pense), ravagent les villes, épuisent la terre où ils s'installent. Pour les humains, ils sont Gengis Khan puissance douze.
Ces peuples avaient disparus, laissant les humains à leurs petites guerres mesquines.
Mais voilà que les Daroths sont de retour (oh, on aura bien une crétinerie humaine pour expliquer cela).

Voilà pour la mélodie principale, mais Gemmell aime les harmoniques. Il double l'incarnation Bien et Mal dans ses personnages humains. Côté « Mal », il invente Dace le guerrier implacable et violent qui se cache dans le corps de Tarantio. Que l'on est content de voir les pourritures se faire couper en rondelle par Dace. Mais il n'est pas contrôlable ; il pourrait tuer de braves gars sur un coup de tête. Il est inquiétant, c'est rien de le dire. Côté « Bien » c'est Duvodas, élevé chez les Eldarins et aussi prompt à la bonté qu'eux, prompt à l'altruisme aussi.
Gemmell peut alors jouer plus facilement avec eux qu'il ne le pouvait avec les monolithiques races non-humaines. Il est exceptionnel dès qu'il s'agit de faire exprimer une variété de sentiments à des humains, selon le contexte, le moment, les pensées qu'ils ressassent, les êtres qu'ils aiment. Il s'amuse avec les sentiments de Dace et de Duvodas, leur fait suivre des trajectoires opposées. Si Dace m'a fait penser à Bane de Rigante, Duvodas m'a fortement évoqué Anakin Skywalker. D'ailleurs, tant qu'on en est aux rapprochements avec Star Wars, les préceptes Eldarins sur l'amour porte ouverte pour la jalousie et la haine m'ont rappelé ceux des maîtres Jedi.

L'auteur nous offre bien d'autres portraits forts de personnages. Au premier plan Karis, une stratège aussi douée qu'Hannibal Barca. Une femme dont le comportement avec les hommes provient d'un traumatisme vécu dans son enfance. Ne nous en réserve-t-elle pas des surprises ? Un couple improbable, un destin christique. Splendide.
Et il y a aussi Sirano, le Duc que l'on pourrait surnommer « maudit » qui nous offre une palette de comportements successifs proprement jouissive.

Le roman contient son lot de batailles dantesques, et une fin presque sublime.
Qu'est-ce qui fait que ce livre n'est pas parfait alors ? J'y ai trouvé quelques longueurs au milieu et je n'adhère pas vraiment au sort des Daroths. Difficile d'en dire plus sans spoiler.

Encore une fois, David Gemmell joue avec les actes héroïques et maléfiques des hommes. Tout peut arriver de la part de n'importe qui. L'auteur ne donne pas de leçon, en digne compatriote de Shakespeare, il nous présente une nouvelle pièce du grand théâtre des hommes.

Je remercie mon amie de LC Fifrildi avec qui j'ai eu la chance de lire ce livre. Je ne l'attends pas pour écrire ma critique car je pars en voyage professionnel. A coup sûr son avis apportera une tonalité différente, plus… carolorégienne ;-)
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Si je vous dis Daroth, vous me rétorquez késako et vous faites bien.
Pour faire simple, le Daroth n'a qu'un seul et unique but dans la vie, coloniser et exterminer.
Homme, femme, enfant, dodo - espèce pourtant protégée ! -, la bête immonde s'en balance. Tout ce qui est vivant et n'appartenant pas à sa sale engeance n'a rien à foutre sur son territoire sachant que le monde entier aspire à devenir son territoire.
Naguère canalisés par les Eldarins, ils sont aujourd'hui de retour et ils ont la dalle.
Tremblez carcasses, la fin de votre monde semble inéluctable.
Arf, avant d'aller brûler moult cierges totalement vains, vous pouvez peut-être miser une petite pièce sur ces quelques valeureux combattants que tout sépare excepté une extraordinaire rage de vivre et une bravoure dans l'adversité forçant l'admiration.
Dark Moon relate ici leurs hauts faits.

De la baston, il y en aura.
Dans le genre, Gemmell est un must et son final ferait pâlir l'artificier du château de Versailles officiant le 14 Juillet.

Dans Dark Moon, l'auteur ne rentre pas dans le lard direct mais pose et son récit et ses personnages pour accélérer le tempo comme un bon père de famille au volant de sa Trabant coupé sport TDI terminant à fond de cinquième dans un platane. Bon, il est vrai qu'à 52 km/h, les dégâts sont moindres, encore que.

Gemmell est un conteur hors norme à l'imagination fertile.
Dark Moon en est une nouvelle preuve incontestable.
L'univers qu'il bâtit sous nos yeux ébaubis ne lasse pas de séduire et d'inquiéter tout autant.
Les liens tissés par ce groupuscule de héros hétéroclites évoluent logiquement au gré des défis et des sentiments éprouvés à l'encontre des autres.
Un monde de chaos annoncé en toile de fond mais pas que, ce serait faire injure à la psychologie des personnages particulièrement bien travaillée ici.
Ajouter à cela une tension palpable montant crescendo à l'approche de l'affiche promise David vs Goliath et vous obtenez un nouvel opus parfaitement équilibré, à l'imaginaire débridé et aux scène de combat épiques.

J'ai lu un Gemmell et j'ai encore adoré.
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Un One-shot qui regroupe tout ce que j'aime tant dans les Gemmell : des héros avec leurs failles et leurs défauts, presque des anti-héros, des personnalités et un univers bien travaillés, d'autant plus surprenant que c'est en peu de pages, de l'action et surtout de l'émotion.

Des anciens peuples - Eldarins, Oltors, Daroths- seuls les Humains ont survécu. Encore que l'ambition folle d'un d'entre eux ramène à l'existence les sanguinaires Daroths. 3 héros, chacun à leur manière, peuvent les arrêter : Tarantio, Karis et Duvodas.

La magie imaginée dans ce titre est belle, poétique à sa manière. le monde nous séduit. La fin nous ravit et nous émeut. L'épilogue nous fait réfléchir.
Merci Gemmell!

Challenge Bragelonne
Challenge Mauvais Genres 2020
Trio d'auteurs SFFF
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«Une odeur de roses en fleurs envahit la cabane, riche et entêtante. Duvodas continua à jouer, crescendo. Une lueur dorée émanait de sa harpe.»

Je dis merci à «Alfaric» car je viens de faire une belle découverte. Je suis encore imprégnée par cette histoire magnifiquement bien écrite et qui vient toucher mon cœur.

Ma première impression, c’est incroyablement magique ! Envers Dark Moon, il y a eu une merveilleuse connexion. Je suis fébrile, je cherche mes mots. C’est mon premier livre de David Gemmell. C’est une promesse que j’ai fait à «Alfaric» et à «Fnitter.», il y a des lunes. Je me demande pourquoi j’ai tant tardé à lire un de ses livres.

«Aucune qui serait adaptée à cette situation. Pourquoi ne dis-tu pas simplement ce qu’il y a dans ton cœur ?»

Dark Moon est un roman de la fantasy. Il est édité en 1996 en anglais et en 2002, en français. J’apprends que le personnage de Karis est un hommage aux héroïnes de Robert E. Howard et un aperçu aussi de Belit. Je ne savais pas que le personnage d’Ozhobar, l’inventeur, l’artiste incompris, est un clin d’œil pour Léonard De Vinci.

Quand tu commences l’histoire, tu ne sais pas à quoi t’attendre. Tu te laisses transportée par la richesse de l’écriture. C’est une autre époque. Tu vois qu’il y a une guerre qui se livre les 4 Ducs. Il y a parmi eux, le Duc Sirano, il joue avec la magie noire car il veut s’approprier les secrets de la perle noire. Après plusieurs sorts, il se trompe et c’est là qu’il voit l’étendue de son désastre. Il libère le peuple : les Daroths. «Les Daroths» sont dangereux car ils veulent détruire tous les peuples et ils veulent garder leur race vivante. C’est maintenant que nos héros doivent unir leur force pour les combattre. C’est alors qu’ils préparent leur plan d’attaque. La peur et le doute sont au rendez-vous. Est-ce qu’ils vont être assez forts pour se battre contre SES GÉANTS sans cœur ? Qu’est-ce qui va arriver et qui va les sauver du massacre ?

Je suis tout de suite conquise par la qualité incroyable de ce récit. Le lecteur retrouve au fil des pages des grands thèmes. Il aborde très bien les notions de l’amour, du bien et du mal. Il parle aussi de la magie, des merveilles de la nature. On y rencontre aussi la guerre bien sûr mais il joint la fraternité, l’amitié, qu’on signale très fortement. Il expose le côté noir de la vie, la sorcellerie, la tuerie et la méchanceté. Je rajoute un extrait qui le montre bien :

Je me suis laissée attendrir par la GRANDEUR D’ÂME des personnages. Ils ont chacun leur personnalité éclatante et ils ont un rôle déterminant à jouer dans l’histoire. Comme c’est dans une autre ère, ils ont leurs rangs à respecter. En faisant une recherche, c’est plus clair pour moi. Je mets donc ici les personnages centraux de l’histoire :

Nobles:
Duc Sirano de Romark : aristocrate sorcier
Duc Belliese de Loretheli
Duc Albreck de Corduin
Vint : champion de Corduin, amant de Karis
Pooris : politicien, intègre envers Corduin.

Soldats et mercenaires:
Tarantio/Dace : Un guerrier à double personnalité
Sigellus le Bretteur : Maître d’âme de Tarantio/Dace
Karis : Guerrière et condottière
Forin : Mercenaire
Necklen : Vétéran

Civils:
Duvodas : Porteur de Harpe : magicien élevé par les Eldarins
Ozhobar : Inventeur et artiste qui devient ingénieur pendant la guerre contre les Daroths

Non humain:
Prime Olthor : Chef des Olthors
Ranaloth : Père adoptif Eldarin de Duvodas

En tournant les pages, je me suis laissée emportée par l’ambiance sombre, le suspense plane toujours dans l’air et tous tes sens sont en alertes. Je ne peux plus lâcher ce livre car les personnages ont chacun leurs missions et tu aimes suivre leurs parcours. David Gemmell a l’art d’écrire de la poésie, de t'envoûter complètement avec l’histoire. Il sait crée des personnages grandioses, qui prennent vie sous sa plume. Je crois que le personnage Tarantio/Dace est mon préféré chez les garçons. Je ne peux pas oublier non plus Karis, la guerrière. Elle est venue me toucher par son vécu, ses valeurs, et son indépendance. Elle est venue m’émouvoir et j’ai même versé quelques larmes à plusieurs reprises. Je mets ici une citation qui me renverse :

C’est un roman prenant, remuant et enveloppant. Quand tu ouvres un tel livre, tu te sens agitée, tu es enveloppée par son talent de conteur. Je n’ai pas trouvé qu’il avait des longueurs. Les chapitres sont bien faits, les personnages entrent en action et on suit très bien le déroulement. Tu te demandes toujours comment la guerre va se terminer. On ressent une tension. Je cite une citation :

Lorsque j’ai terminé le livre, je suis attristée. C’est une histoire qui me fait rêver, c’est rempli d’humanité et avec des belles leçons de courage. Je mets ici et là, quelques vers qui emplissent le liseur de bonheur ou de peur :
- Tu n’es pas un innocent, tu es un tueur en train de succomber au mal.
- Par les Dieux, tu es extraordinaire, Karis. Vivre comme une catin, se battre comme un tigre et avoir l’air d’un ange.
- Aucun homme ne devrait maudire l’amour, dit Duvo. À la fin, l’amour est tout ce qui reste.
- La peur lui faisait battre le cœur.
- Les vies de tes amis ne seront pas totalement gâchées. La viande salée est un met fort raffiné.
- Il m’a dit que tu étais un guerrier redoutable. Avec une centaine d’hommes comme toi, il affirme qu’il pourrait conquérir le monde.
- Le sexe est vraiment un excellent substitut de combat. Pas parfait mais presque.

Pour terminer, Dark Moon est un roman indépendant. Il n’a pas de suite. Je trouve que pour découvrir cet auteur talentueux, c’est un bon compromis. Je me suis laissé séduire comme on boit un vin savoureux. Tu veux toujours continuer de le boire et quand il n’y en a plus, tu es triste. Tu en redemandes, j’aurais aimé qu’il y ait une suite.

C’est un livre gravé dans mon cœur par ses personnages courageux. Je me souviendrai toujours de Karis, qui s’est démarquée. Elle sera toujours à mes yeux une héroïne forte et une guerrière hors-pair.

Je remercie encore une fois «Alfaric» pour son article qui m’a donné le goût de lire cette excellente histoire ‘’Dark Moon’’. C'est un récit qui est remplit de légendes, de guerriers et d’épées.


P.S. Il y a l'article de Alfaric qui est également excellente !
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J'ai lu tous les Gemmell. Je les ai tous adorés : celui-ci ne fait pas exception à la règle ! Cela se lit étonnamment vite et étonnamment bien : mine de rien c'est fluide et c'est efficace. le style est un peu sec au départ, mais Karim Chergui finit par bien sentir la plume et le rythme gemmellien. C'est par contre ballot de ne pas avoir traduit le titre Dark Moon pour sans doute faire plus, la cool !

Commencons par le worlbuilding : les liens avec Drenaï existent mais ils sont assez ténus car nous sommes dans le monde des Oltors qui ont fait venir les Eldarins efliques et les Daroths tout droit sortis d'AVP.
Après le genocide des Oltors et le bannissement des Daroths, les Eldarins eux-mêmes font venir les humains. Si on ajoute les différentes formes de magie, c'est de loin le plus high fantasty de tous les livres de DG. Mais le personnage d'Ozhobar, véritable sosie de Léonard de Vinci permet d'aller plus loin. Car que retrouve-t-on derrière ces ducs, ces condottieres et ces armées de mercenaires ?
Une Renaissance alternative ! Corduin = Florence, Loretheli = Venise, Duché des Marches = Duché de Savoie. Ne reste à savoir que si le duc Sirano est un fils caché des Borgia de Rome ou des Sforza de Milan.
On n'est vraiment pas très loin de l'ambiance des "Monarchies Divines" de Paul Kearney (un must pour les fans de DG !)
On sent aussi au début des réminisences de Sergio Leone et de Clint Eastwood qu'il est difficile de se sortir de la tête par la suite, mais DG a lâché du lest sur le western médiéval (même si un passage c'est "Et pour quelques dollars de plus").

J'en ai déjà parlé pour "L'Echo du Grand Chant" : les 2 romans sortent du même tonneau (même duel d'artillerie par ex). On retrouve le schéma de "Légende" : mise en place des enjeux / des personnages, préparatifs de guerre, guerre elle-même. L'intrigue est donc assez voire très prévisible dans ses grandes ligne, avec en plus des éléments déjà vu ailleurs chez DG. Sauf que dans "Légende" la guerre constitue la partie la plus consistante : ce n'est clairement pas le cas ici.
Et au lieu d'utiliser une figure centrale monolithique qui doit motiver toutes les autres on reprend une structure en POV :
- Tarantio / Dace le bretteur schizophrène (dont l'histoire ressemble fort à celle de Chaos / Den du manga culte "Gunnm")
- Karis, la strong independant woman howardienne (pas trop difficile de reconnaître Belit)
- Duvodas, le ménestrel magicien pacifiste (on aura reconnu l'Owen Odell de "L'Etoile du Matin")
Quel est la figure la plus importante ? Pas facile de trancher ! (Tarantio / Dace comme allégorie de l'humanité ?)
Autour d'eux des personnages secondaires très intéressants :
- Forin le colosse roux tout droit sorti des Highlands
- Vint l'aristocrate courtois et généreux
- Necklen le vieux vétéran paternaliste qui souffre la disparition de sa femme et sa fille
- Ozhobar l'inventeur autodidacte revanchard
- Sirano le prince sorcier torturé (la ressemblance physique avec le jeune Druss interloque)
A côté d'eux de chouettes personnages ternaires :
- le Duc Albreck, dernier espoir du monde libre (difficile de ne pas imaginer le Lorenzo Medicis de la série "Da Vinci's Demon")
- Pooris le politicien intègre et courageux
- Giliad le capitaine mercenaire héros malgré lui

Tous devront mettre leurs différents de côté pour lutter contre l'apocalypse darothe ! C'est juste dommage que Loki n'ait pas pu participer à la baston finale avec le reste des Avengers.

Sur le fond on retrouve les leitmotivs de DG : les piques anti aristo, les diatriques anti politiciens, les pamphlets contre l'égoïsme, l'addiction au jeu aussi (cf. WIII). Tous les personnages sont unis par un destin à la MM : tous autant qu'ils sont, ils recherchent activement leur Tanelorn !
Tarentio / Dace retrouve Miriac, Karis trouve Forin, Duvodas trouve Shira… Quel indécrottable romantique ce DG !!! Si certains réunissent, d'autres échouent même s'ils trouvent une forme malgré tout une forme de rédemption. Quel perso meut salement ? L'archétype de la crevure capitalo-libéro-narcissique : l'infâme ploutocrate Lunder…
La dualité amour / haine, ambition / compassion est évidemment décliné tout au long du roman sous diverses formes. La magie rappelle aussi les thèmes écologiques du jdr "Dark Sun" (magos préservateurs vs magos profanateurs). Et il est fort probable que les Daroths, prenant tout le monde de haut, qui saccagent la nature et ne se soucient de rien et ni de personne mis à part leur propre sentiment d'immortalité et leurs caprices quotidiens jour soit une nouvelle allégorie pour l'individualisme forcené en Occident.

Et ce roman mine de rien est un véritable hymme à la tolérance.
Les Oltors ont failli par naïveté, les Edarins par méfiance, les Daroths par paranoïa, les humains par égocentrisme. Nous nous élevons et nous tombons tous ensemble : coexister / coopérer est la clé pour prospérer, et pas la compétitivité. Il y a même une dimension psychologique universelle à tous cela :
L'âge d'or Oltor prend sa fin avec l'invocation des Eldarins isolationnistes et des Darothts expansionnistes.
L'âge d'or du jeune enfant coincé dans la mine prend fin avec la naissance du doux Tarantio et de l'impitoyable Dace.
L'âge d'or des semi-divins UrSkeks prend fin avec la naissance des Mystiques et des Seksès
Difficile de ne pas se souvenir de la dimension philosophique du chef-d'oeuvre de Jim Henson and Frank Oz. Je reste persuadé que "Dark Crystal" (1982) est pour beaucoup de chose derrière Dark Moon :
les Eldarins / Daroth et les Mystiques / Seksès, la dualité amour / haine, les thèmes écologiques, la magie musicale…

N'y allons pas par 4 chemins, on sent bien que DG s'est nettement amélioré depuis les années 80, mais :
- on a encore droit à un gros revival de répliques éminement eighties
- le synergie entres les différents POV reste perfectible car DG se perds parfois en petits zoom humanistes
- des personnages très intéressants auraient mérité un roman à eux tout seul pour être vraiment bien développés
- des ellipses frustrantes (la chute de Morgallis en qques pages, le massacre de Prentuis en qques lignes…)
- une fin est précipitée puisque on survole la bataille des catacombes et on perd de vue Anakim Duvodas Skywalker
- le personnage du Prime Oltor est un gigantesque deus ex machina qui fait avancer l'intrigue (comme Sofarita)
Bref ce manque encore un peu de vista et comme d'habitude 100 à 200 pages de plus n'auraient pas été de trop.

En conclusion : pour trouver notre Tanelorn, il faut être à l'écoute des uns et des autres et des différents soi-même. Une philosophie profondément humaniste qui a bien souvent insupporté les détracteurs de David Gemmell. Qu'ils aillent au diable...
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Gemmell Go, épisode 17 ^_^

Même si la 4ème de couverture, répète encore cette citation du Langfeust Mag : « On a envie de croire que tout cela fut vrai, tant c'est fort et beau », les lectures se suivent et ne se ressemblent pas.

J'ai beaucoup aimé mais c'était moins intense que les autres romans que j'ai lu de l'auteur.

Sans entrer dans les détails, les Olthors ont été exterminés par les Daroths. Ces derniers ont été mis hors course par les Eldarins. Puis les Humains sont arrivés et ont encore changé la donne…

Comme toujours, Gemmell nous offre des personnages (principaux et secondaires) qui donnent une bonne dynamique à une intrigue sombre et impitoyable.

Après avoir dormi dessus, je dirai que j'ai préféré les personnages de Karis, Duvodas et Sireno. J'avais trouvé Tarantio intéressant au début, mais l'évolution de son personnage m'a déçue. Je le voyais un peu comme un Cellendhyl de Cortavar (cfr la série L'agent des ombres de Michel Robert) mais je ne pense pas que Tarantio ferait le poids face à l'ange…

Karis est une vraie héroïne. Son histoire m'a touchée mais je trouve qu'elle n'a pas eu la fin qu'elle méritait.

Duvodas est un homme qui est convaincu au fond de son coeur qu'il sera toujours du « bon côté » et puis qui bascule dans l'inconcevable…

Sirano m'a surprise

C'est cela qui est bien avec les personnages de Gemmell : ils ne sont ni blancs ni noirs… ils sont gris. Il y a toujours une part d'ombre chez les gentils et une part de lumière chez les méchants. Bon, ok, peut-être pas en ce qui concerne les Daroths. J'ai lu quelque part qu'ils seraient capables de dévorer les orques de Tolkien et les trolls de Poul Anderson au petit-déjeuner ^_^ Parmi les créatures créées par Gemmell, elles seraient les plus cruelles et les plus charismatiques…

J'adore cette réplique du Daroth :
« - Quand il sera mort, fit le capitaine, tu deviendras mienne. Je te dévorerai en festin, femelle. Je goberai tes yeux. »

Au fond, les Daroths pourraient être nous. Ils épuisent la terre de sa magie et exterminent les autres espèces. Ne faisons-nous pas la même chose ? Nous rendons la terre stérile et nous génocidons des espèces entières…



Pour en revenir à Dark Moon : une très bonne progression dans l'intrigue et le suspense jusqu'à la fin qui m'a laissée sur une impression de : « non pas comme ça ! »

Dans l'ensemble, cela reste quoi qu'il en soit un bon moment de lecture comme toujours.

Sur ce, je vais aller lire la critique de BazaR, mon binôme de LC :)

Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (93)
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C'est avec ce titre «Dark Moon» que je découvre l'auteur D. Gemmell. Cela fait bien longtemps que j'entends parler de cet auteur, en particulier sur babelio, mais ne sachant pas trop par quel titre commencer, je n'avais pas franchi le cap jusqu'à ce jour.
C'est chose faite à présent, grâce à la recommandation de Siabelle, et ce fut pour moi une découverte plutôt positive.

J'ai trouvé que l'écriture de l'auteur était très fluide et agréable. Cela se lit très facilement et si certains chapitres peuvent sembler longs au premier abord, ceux-ci sont en fait segmentés en paragraphes se focalisant chacun sur l'un des nombreux personnages de l'histoire. Cela donne un bon rythme à la lecture et permet de s'arrêter assez facilement, ce qui m'a convenu.

La présence de nombreux personnages m'a déroutée au départ, mais Gemmell sait les rendre intéressants et attachants. On apprend à mieux les connaître et les comprendre au fil de l'histoire et on a envie de suivre chacun d'eux, qu'ils soient principaux ou secondaires.

Le rythme est plutôt soutenu. On est bien servi en ce qui concerne l'action. Celle-ci s'alterne bien avec des échanges stratégiques ou philosophiques, parfois plein d'humour, entre les personnages, et le développement du contexte de notre histoire. Cela m'a bien plu que l'auteur distille progressivement l'historique du peuplement de cette planète par les différentes races (Humains, Oltors, Daroths et Eldarins).

A travers son livre, D. Gemmell affiche les valeurs de l'amitié, de l'union, de l'amour qui amènent à l'espoir. Il met en avant la force issue de la complémentarité des compétences de chacun (je pense au siège de Corduin) et surtout l'échec inévitable de la guerre, quel que soit son issue.

J'ai été un peu déçue par certains aspects du dénouement que j'ai trouvé un peu trop rapide et incongru à mon goût pour être crédible.


Ceci étant dit, ce sentiment m'est tout à fait personnel et ne me dissuade aucunement de découvrir d'autres ouvrages de cet auteur car «Dark Moon» fut pour moi une excellente lecture.
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J'aurais dû écrire cette critique depuis longtemps, mais c'est en rangeant ma bibliothèque que j'ai eu envie de relire en diagonale ce roman… Quel plaisir de retomber dans l'action, les batailles et les rebondissements que propose David Gemmell. À chaque fois, on plonge avec grand plaisir au coeur de la mêlée ! L'auteur fait avancer son histoire progressivement. Certes, le début ne fait pas exception aux autres livres de son cru et peut paraître un petit peu long, toutefois la suite gagne en action, dynamisme et en noirceur. Une fois encore, de belles valeurs sont mises en avant comme la justice ou l'humanité. C'est toujours un régal de suivre la plume immersive, prenante et agréable de David Gemmell.

Bien évidemment, l'auteur ne se contente pas de proposer des scènes de bataille entre les héros et les Daroths : il fouille également la psychologie de ses personnages et tisse peu à peu des liens entre eux. Certaines répliques sont également très savoureuses ! Tarantio / Dace, un combattant schizophrène, Karis, une jeune femme valeureuse au passé touchant, et Duvodas, un barde, sont ceux qui m'ont le plus marquée. Qu'ils soient des Ducs, des nobles, des guerriers ou des civils, chaque protagoniste a une personnalité propre, creusée, haute en couleur et intéressante qui va évoluer au fil des pages, des aventures et des rencontres… C'est donc un régal de suivre chaque individu qui va se livrer à un ultime combat…

Pour moi, il s'agit là d'un des meilleurs romans de David Gemmell. Si vous ne connaissez pas encore cet auteur de Fantasy, je ne peux que vous inviter à foncer le découvrir au plus vite !

Lien : https://lespagesquitournent...
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Après plusieurs déceptions "SF", j'ai décidé de me tourner vers une valeur sûre...
J'ai été comblée. Il me semble que nous tenons là un des meilleurs Gemmell, de la même veine que "L'Echo du grand chant", quoi qu'un peu moins mystique et un peu plus "humaniste"...
Tous les thèmes chers à Gemmell sont réunis de la plus balle façon qui soit dans cet éblouissante fresque médiévalo-fantastique : l'amour, la haine, le bien, le mal, la minceur de la différence entre tout cela, ce qui fait qu'on penche d'un côté ou de l'autre, le tout servi par des personnages charismatiques et très fouillés.
Karis est un des plus beaux personnages féminins qu'il m'ait été donné de croiser ces derniers temps, à la fois forte et fragile et infiniment humaine malgré son surnom de "reine des glaces";
Duvodas qui se fait de belles illusions sur lui-même et qui finira par trébucher à la hauteur de celles-ci.
Tarantio/Dace, mon perso masculin préféré dans ce roman, aux personnalités multiples aussi différentes qu'inextricablement liées.
Vint et Forin, les guerriers, Ozhobar l'armurier de génie, Necklen le vieux guerrier qui n'arrive pas à poser les armes, tous ces personnages sont hauts en couleur et extrêmement attachants.
La lutte contre la menace d'extinction, la menace "Daroths" les unit tous contre une même destinée fatale.
C'est le genre de bouquin que j'ai énormément de mal à lâcher, tant le fond des idées gemmelliennes vient faire vibrer une corde hypersensible chez moi, justice, vérité, compassion, humanité, toutes ces recherches qui semblent vaines en ce bas monde et qui, chez Gemmell, finissent par sortir du bois au moment où s'y attend le moins, ça me transporte vraiment ailleurs.
Un beau coup de coeur ! Je ne résiste pas à un bon Gemmell, même si la fin est, comme toujours, trop rapide et frustrante...
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