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sur 319 notes
Chronique que je dédicace à tous mes collègues de voie publique qui ne sont pas des Mano, des Toto ou des Stan tels que décrit par l'auteur

Flic. Quatre lettres pour définir un métier aux multiples facettes. Un métier que j'aime. Un métier qu'a infiltré Valentin Gendrot pour nous en livrer un livre fort discutable.

Quand j'ai entendu parlé de cette sortie littéraire, comme beaucoup de mes collègues, je me suis élevée contre les extraits que j'avais pu en lire. Je trouvais la plume romancée, les propos « à charge » et la méthode discutable. J'ai donc voulu me faire mon idée et je me suis lancée dans le lecture de Flic.

Je pourrais vous en faire une analyse complète, j'ai quatre pages de notes, mais le trop étant l'ennemi du bien, je vais essayé d'être concise et de rester concentrée sur l'essentiel. Je précise que j'ai failli m' arrêter à la note des éditeurs qui démontre la volonté d'inscrire ce livre dans une démarche de sensationnalisme plus que de journalisme : les flics sont violents, racistes et homophobes, Valentin Gendrot va vous le prouver. Voilà, en substance, ce qu'ils sous entendent.

Infiltrer la police nationale. Une démarche couillue, je dois bien l'avouer, même si très discutable. Valentin Gendrot ouvre son roman avec une scène qu'il dit avoir vécu. Il place son lecteur dans le bain : la police est violente et les violences ne sont pas justifiées. Son cadre est posé. Il explique ensuite le cheminement qui l'a conduit à son infiltration, présentant les épreuves de recrutement et là, j'ai un problème. Il ment. En effet, Valentin Gendrot indique avoir été recruté dans la zone ouest or ce n'est pas le cas. Vous vous doutez bien que depuis cette parution, nous nous sommes remis en question côté recrutement et nous avons vérifié. Voici donc un premier mensonge qui m'interroge quant à la suite des évènements qu'il va relater…

Au fil des pages, je découvre une plume plus romancée que journalistique. Je m'attends à un véritable travail d'investigation, mais il n'en est rien.

Pour le côté tous les policiers sont des méchants, il va falloir repasser… Presque deux ans dans nos rangs et Valentin Gendrot n'évoque que trois ou quatre interventions et quelques comportements déviants. Les déviances. Une réalité. Je ne chercherais pas à nier. Je les condamne, comme beaucoup d'entre nous. Jusque là, Valentin Gendrot ne nous apprend rien. En outre, il cite constamment les mêmes personnes. Il évoque souvent des histoires qui lui sont racontées et pas des choses qu'il a vécu. Trois ou quatre individus reflètent-ils l'ensemble d'une profession ? Les faits qu'il relate sont-ils vrais ? ( Je vous rappelle qu'il commence son livre par un mensonge) . le lecteur est en droit de se poser la question. En tous cas, je me la pose. Autre fait qui m'interpelle : sa description des policiers incriminés. Il nous parle de leurs déviances, mais à aucun moment il ne nous parle d'eux (très peu). Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Quelle est leur histoire ? L'auteur s'est-il seulement intéressé aux femmes et aux hommes qu'il a rencontré. Sur la trentaine de policiers qui composaient sa brigade, il n'en n'évoque que trois ou quatre. En revanche, il nous parle beaucoup de lui, trop même. Il évoque d'ailleurs le décès de son papa, son plan tinder… Des choses qui n'ont pas leur place dans ce livre qui se veut le reflet de la première infiltration d'un journaliste dans la police nationale.

Très sincèrement, pour ma part, il ne s'agit pas d'infiltration, mais de voyeurisme, un moyen comme un autre de se faire de l'argent. Comme un autre non, parce que cette infiltration va mettre son auteur en orbite journalistique et créer un peu plus de défiance entre nos deux professions. Où est le journalisme d'investigation promis par la campagne médiatique ? A aucun moment, alors qu'il nous décrit sa vie en brigade dans le XIXème arrondissement, Valentin Gendrot ne présente le tissu économique et social d'un des territoires les plus cosmopolites de Paris. Il ne donne pas les chiffres de la délinquance. Il ne présente pas ses habitants. Il parle à peine du trafic de stups qui gangrène les rues. Il ne parle pas des liens qui peuvent aussi se nouer entre habitants du quartier et policiers. En revanche, il nous fait un ou deux chapitres entiers sur les statistiques de contrôles dit « au faciès » et sur les difficiles relations police/population que d'autres avant lui ont plus ou moins brillamment analysé.

Du voyeurisme encore quand le suicide d'un collègue ne fait l'objet que de surfaçage, quand l'auteur dit « couvrir cette bavure me permettra peut-être d'en dénoncer mille ». Alors c'était ça Valentin l'objectif ? Dénoncer mille bavure tout en gagnant votre vie et en étant stable géographiquement « si je reste ici un an à l'Infirmerie, je m'assure enfin une stabilité géographique et financière ». ( Il est parfois facile de sortir des phrases de leur contexte).

Enfin, côté style j'ai eu le sentiment de lire le journal intime d'un jeune adulte, voir d'un adolescent qui découvre la vraie vie « je sortais beaucoup, parfois tous les soirs. Je picolais, bavardais, me couchais à l'aube » (avant l'infiltration). Un récit romancé parsemé de statistiques, peu de faits, beaucoup de « on dit »… Adieu le Pulitzer.

Alors oui, je pourrais me modérer, le remercier d'avoir dénoncé l'état de vétusté des locaux, des véhicules… (secret de polichinelle). Je pourrais m'exprimer sur d'autres sujets mais même dans une chronique, j'ai un devoir de réserve et ce livre n'ouvre aucun débat sur les sujets qui pourraient être sensibles.

Flic a été présenté par les médias comme un phénomène. le livre choc qui présenterait la police de l'intérieur. Un livre qui présenterait nos déviances, nos violences, nos conditions de travail… Si vous vous attendiez à du sensationnalisme, des révélations croustillantes, passez votre chemin. Vous en apprendrez davantage sur W9 ou dans un film d'Olivier Marchal. Si vous rêviez de lire la preuve que la police est violente et raciste, vous ne la trouverez pas non plus.

En définitive, ce livre n'est que le reflet d'un défi personnel que s'est lancé l'auteur, une énième infiltration à accrocher à son tableau. C'est fort dommage, en deux ans d'infiltration, l'auteur avait pourtant la possibilité de recueillir de la matière, de la travailler, d'aller au fond des choses et de montrer réellement les dessous de la police nationale. Mais aucune analyse, aucune exploitation des faits, aucune contextualisation… Un flop qui pourtant servira sans doute à son auteur et pour cela, bravo Mr Gendrot, vous avez capté la lumière des projecteurs.
Lien : https://quandophelit.com/202..
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Un livre-témoignage percutant, émotionnellement remuant. Une démarche personnelle jusqu'au-boutiste et plus qu'honnête. Un journaliste qui s'implique, qui s'engage, qui décrit...

Du FACTUEL, du factuel, du factuel... mêlé à du ressenti d'être humain, bien sûr !

Après avoir été le témoin et l'acteur passif de violences gratuites répétées et banalisées, l'auteur parle avec sincérité et clarté de ses scrupules à devoir faire silence pour ne pas "se cramer", à se fixer comme devoir de continuer à se lever tous les matins pour juste assurer jusqu'au bout la mission personnelle (respectable, sérieuse et essentielle) qu'il s'était fixé... Au bout de son parcours, il a pu ainsi sonder l'Institution par trois Places fortes stratégiques :
(1°) le Centre de Formation des Adjoints de Sécurité à St-Malo ; (2°) l'Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Paris ;
(3°) un Commissariat du 19ème arrondissement de Paris.

Le procès qui lui est déjà (ou sera) fait par certains laisse rêveur... Résumons-le ici, en deux volets :

[Volet de bois vert A] : "Valentin Gendrot veut capter la lumière des projecteurs" (sous-entendu : pour sa pomme, comme un ordinaire David Foenkinos ou un Houellebecq, bref ! un de ces dix-mille Narcisses qui veulent seulement se faire voir des médias... ). Et bah non, peut-être pas seulement "pour ça", les amis !!! :-) ;

[Volet de bois vert B] : " Il aurait dû aussitôt dénoncer ses collègues..." (donc immédiatement sortir du bois et se faire éjecter : Ouf de soulagement général !!!) au lieu de publier ce (honteux) témoignage de deux années d'expérience (où il a su "payer de sa personne"... Ah, l'infâme traître...).

Bref, vive le travail de Valentin GENDROT ! C'est du TRES bon boulot, l'ami... Policier EST un beau métier, qui devrait être mieux payé et mieux considéré. Alors rêvons un peu désormais, et espérons que votre témoignage "calmera" un peu - définitivement ou durablement - TOUT ce que vous avez pu constater (et endurer), ... qu'on prendra encore un peu plus soin de la Loi et qu' "accidentellement" on cognera infiniment moins facilement les soi-disant "bâtards"... Nos frères humains, quoi... Eh oui ! "flics", toxicos ou migrants : nous sommes tous frères, au fond ! Et interdit de se suicider (ou de couler en Méditerranée) à personne, désormais !!! :-)
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Pourquoi pas ? Il fallait quand même avoir le courage d'infiltrer la police et pour ça bravo à ce journaliste.
Un témoignage sans trop de parti pris (ce que je craignais un peu au départ). du racisme oui, des jeunes à la dérive oui, des bavures c'est indiscutable et malheureusement elles sont souvent médiatisées. Néanmoins, sans justifier les actes des forces de l'ordre (et c'est heureux d'ailleurs), l'auteur pointe aussi les conditions de travail de la police : "police low cost" pas assez formée ou trop vite, recrutée sans diplôme sans trop s'intéresser à la motivation sous jacente, des salaires bas et de fait des conditions de vie précaires. Bref, un livre intéressant avec des thématiques qui seraient à approfondir. J'ai notamment aimé son analyse d'un jeune qui ne veut juste pas perdre la face devant ses amis et qui finalement est perçu par les forces de l'ordre comme un fauteur de trouble. À lire mais à creuser !
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Flic, un titre bref, qui claque et sonne comme un coup de semonce, un coup de poing, un coup de feu. Un cri de justicier, de liberté et le peuple, une partie tout au moins, de se repaître de cette enquête par infiltration de l'auteur, se réclamant d'un journalisme d'investigation, dans un milieu qui devrait être de service alors qu'il n'est que violence !
C'est accrocheur. Ça donne envie, non ?
Et à la lecture, on déchante vite. Moi, en tous cas, j'ai vite allumé mes neurones de vigilance et n'ai pas accordé ma confiance à Valentin Gendrot. C'est, à la fois beaucoup trop et beaucoup trop peu. Il se réclame du journaliste allemand Günter Wallraff… mais qu'il en est loin !
Quand Günter Wallraff est traduit en français, Tête de Turc (La Découverte, 1986) se vend à plus de 500 000 exemplaires et il nous livre là un vrai travail d'investigation sur la violence et le racisme dont il a été l'objet en se faisant passer pour un immigré turc en Allemagne, lui qui est et reste un journalisme connu et reconnu dont les descriptions précises ont chamboulé bien des conseils d'administration de grosses sociétés du marché sans qu'elles puissent le prendre en défaut.
Ici, on est dans un prétendu récit vécu mais dont on ne peut vérifier aucune information, pour laquelle on a modifié les noms, les lieux, les apparences pour rendre l'auteur intouchable (Sur ce coup, les avocats dont l'éditeur parle, ont probablement bien travaillé). Mais le but recherché est-il atteint ? Il suffit de lire ce que dit l'éditeur pour comprendre qu'on a orchestré la sortie de ce livre à sensation pour faire sensation et pas pour qu'apparaisse une vérité. En faire trop, dans ce domaine, rend peu crédible l'ensemble.
Ne pas en faire assez est tout aussi décevant et suspect. le livre parle beaucoup mais de très peu de personnes ou de cas identifiables. Quelle est l'approche sociologique de ce prétendu journaliste ? Sur quelle autres études, enquêtes s'appuie-t-il (et pourquoi alors ne pas les référencer) pour étayer sa thèse ? On sent une conclusion d'enquête prédéfinie et une vérification uniquement à charge mais n'apportant pas d'élément tangible pouvant subir la loi du contrôle et de la vérification par un tiers.
Bref, Valentin Gendrot se fait un nom, signe un chèque en blanc et n'apporte rien de plus qu'un sensationnalisme qui ne peut que nourrir ceux qui acceptent les généralisations abusives et sont prêts à tout croire, surtout si cela remet en cause un appareil de l'état. Par ailleurs, ce livre ne pourra que pousser tous ceux qui cherchent à approcher la vérité d'aller la chercher ailleurs.
Je ne suis pas français, mais la Belgique doit aussi connaître de ces moments où le dérapage n'est pas loin… mais ce n'est, cela ne peut être jamais ‘La Police, toute la Police', ‘L'Enseignement, tous les enseignants' … Tout au plus des individus qui n'y ont pas nécessairement leur place et/ou ont besoin d'un recadrage. Il en est de même dans toutes les professions. Celle d'enseignant que j'ai eu la chance d'avoir ne fait pas exception. C'est regrettable mais c'est humain et je souhaite toujours une formation davantage centrée sur l'humanisme que doivent dégager ces professions de service. Mais, S.V.P. pas d'amalgame nauséeux et de panier de crabes où caser tous les membres d'une profession dont aucun pays ne pourrait se passer.
Un livre qui déraisonne et ne sert que l'ego de son auteur !

Lien : https://frconstant.com
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Valentin Gendrot, journaliste, s'est infiltré dans la police, pour essayer de comprendre, de l'intérieur, le quotidien des policiers, leurs soucis, leurs conditions de travail.

Après avoir passé le concours d'ADS (adjoint de sécurité), assorti des deux mois de formation à l'école de police de Saint Malo, Valentin est tout d'abord affecté à l'infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police de Paris, puis au commissariat du XIXème arrondissement parisien.

Il décrit de façon factuelle, les gardes en tenue devant le commissariat, vérifiant les sacs de tous les visiteurs, partant en patrouille avec des vrais gros durs qui aiment bien taper, les interpellations qui permettent de gonfler les statistiques …

Pour maintenir son anonymat, il fermera les yeux sur des bavures, mentira à la police des polices, mais ce faisant il nous livre un témoignage qui ressemble à une plongée dans Engrenages !

Un beau témoignage, même si certains portraits sont extrêmes, on ne doute pas que ce qui est relaté a été réellement vécu.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Sincèrement je n'en ai pas eu pour mon argent !
Valentin Gendrot a tenté le coup, osé certes, mais à mon sens n'a pas rentabilisé son investissement qui lui a coûté plus cher que prévu. Conclusion, il part d'un parti-pris et cherche à faire dans le sensationnalisme pour aguicher le lecteur.
La violence règne dans le monde de la Police ? Vous parlez d'un scoop !!! qui ne surprend guère que les naïfs. On ne peut pas recruter tout azimut pour un métier de plantons armés et se retrouver avec des Robin des bois intelligents, instruits et raisonnés.
Oui, je m'offusque de ce qui se passe dans les commissariats mais ce n'est que le reflet de notre société et de ses membres, un microcosme. Il y a des délinquants chez nos politiciens, pourquoi n'en aurait-il pas dans la Police ?
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« Flic » tient davantage du récit que de l'article journalistique. J'ai, dans un premier temps, été légèrement déstabilisée par le ton adopté qui m'a fait penser à un roman et qui m'a donc, un peu détachée de la réalité des faits. le style employé permet, toutefois, de lire cet ouvrage très rapidement.

J'ai été happée par cette immersion au sein de l'école de formation des adjoints de sécurité (« ADS » :des policiers contractuels « low cost » selon les termes de Valentin Gendrot), de l'I3P (l'infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police de Paris), puis du commissariat du 19ème arrondissement de Paris.

Si « Flic » ne nous permet pas d'avoir de grandes révélations, du moins quand on s'intéresse un peu aux dernières polémiques concernant la profession, il constitue une utile confirmation des faits et je recommande sa lecture qui donne envie de faire bouger les choses.

Il est inquiétant de réaliser avec quelle facilité il est possible d'intégrer les effectifs des forces de l'ordre : acuité visuelle quasi-nulle, casier judiciaire, tendances politiques extrêmes à peine voilées, il semble y avoir de tout…

Les lacunes frappantes quant aux formations, entretiens psychologiques et suivi des policiers sont également assez révoltantes. Comment ne pas éprouver une certaine défiance vis-à-vis de ces dépositaires de la force publique quand on lit cela ? Ces derniers se voient, en effet, attribuer des armes létales et le pouvoir de les utiliser sans réel encadrement, ce qui créé des débordements prévisibles.

Parallèlement, nous sommes également confrontés aux conditions de travail et d'existence de ces policiers qui sont largement sous-payés, travaillent dans des locaux vétustes avec des équipements obsolètes, manquent de considération (que ce soit de la part du grand public ou de leur propre hiérarchie), et sont régulièrement confrontés à des actes agressifs.

Mettez des jeunes mal formés, provenant le plus souvent de classes moyenne ou populaire, en quête d'adrénaline dans cet environnement qui s'avère bien éloigné des livres et films policiers et vous obtenez rapidement un cocktail de frustration assez explosif. Et alors que les policiers devraient être exemplaires, les situations de violence verbale et physique gratuites deviennent des exutoires banalisés.

Le corporatisme omniprésent dans la profession n'est pas là pour arranger les choses dès lors que les collègues se serrent les coudes en cas de bavures ou de provocations. C'est donc l'Omerta qui règne

- d'une part, par peur d'exclusion dans un métier où l'on est plus souvent avec ses collègues qu'avec sa propre famille ;

- et d'autre part, par tolérance en raison d'un ras-le-bol généralisé qui conduit à du sur-suicide au sein de la profession.

Ainsi, si les comportements les plus choquants ne sont pas du fait de tous les policiers, ils semblent, en revanche, admis du plus grand nombre et c'est là que le bât blesse.

Pour apporter des réponses à cet état des lieux déplorable, de véritables réformes paraissent nécessaires : de meilleures et plus nombreuses formations, un contrôle par une autorité indépendante ayant force contraignante (tant de rapports du défenseur des droits ne sont pas suivis d'effets, c'est même à se demander s'ils sont lus…), plus de moyens, etc. C'est en agissant en amont que l'on peut espérer avoir un impact sur le long terme.

Je ressors, en tout cas, de ma lecture assez démoralisée face à ce constat. Si, a priori, la situation française semble bien différente de celle connue aux Etats-Unis, on se rend finalement compte que les points de comparaison sont plus nombreux que ce que l'on se plait à croire (en Europe, la France est l'une des plus mauvaises élèves sur la question des contrôles au faciès et des violences policières).

J'en terminerai par quelques mots sur la polémique qui a enflée autour de Valentin Gendrot qui a, au cours de son infiltration, couvert un contrôle qui a mal tourné et a, à cette occasion rédigé un faux procès-verbal adoptant alors un rôle actif dans l'évènement relaté. Il est vrai que l'éthique journalistique est ici remise en question : jusqu'où peut-on aller au prétexte de dénoncer une série de comportements ? La question se pose d'autant plus lorsque l'objectif final est la publication d'un livre qui rapportera nécessairement de l'argent à son auteur. Sur ce point, je suis moins catégorique que d'autres. Je dois avouer comprendre certaines des motivations de Valentin Gendrot, qui par ailleurs, ne se cache jamais de son intention de publier un livre à la fin de son infiltration. La situation n'est jamais aussi manichéenne que ce que l'on voudrait penser, notamment lorsque l'on n'est pas confronté soi-même à la situation.

Lien : https://thecosmicsam.com
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j'ai beaucoup aimé ce livre .

En effet un journaliste ( Valentin Gendrot) a infiltré la police pour nous démontrer les dysfonctionnement de la police Française: racisme, homophobie, formation bâclée, manque de considération des policiers et passage à tabac des gardés à vues

Certains passages font froid dans le dos et ce livre doit être lu pour comprendre l'état de notre société d'aujourd'hui .

à lire pour son utilité.


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On a beaucoup parlé depuis début septembre du livre du journaliste Valentin Gendrot, premier journaliste a avoir , pendant deux ans durant, infiltré la police.

Dans son livre, Flic. Un journaliste a infiltré la police, Gendrot relate toute son expérience, de sa formation d'adjoint de sécurité - il a passé un vrai concours, celui d'ADS, adjoint de sécurité à son affectation dans un commissariat parisien,

Mettant le focus sur deux thématiques essentielles liées à la police, celles de leur très mauvaises conditions de travail, et le manque de moyens criant, aboutissant à un taux de suicide conséquent, ainsi que la violence policière et les insultes racistes et bavures.

Gendrot est particulièrement passionnant lorsqu'il raconte les mois de formation, forcément réduite au minimum pour de telles missions - la partie écrite sur les violences conjugales dure 3 heures dont deux sont consacrées au film "Mon roi " de Maiwenn-

Un ouvrage un peu controversé mais le coté immersif et la sincérité de son auteur fait mouche!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai terminé ce livre il y a quelques jours mais je ne savais pas exactement comment vous en parler.
Finalement, je ne sais toujours pas, mais je me lance.
.
Déjà, j'ai pris plaisir à le lire. Dernièrement j'ai pas mal critiqué ce que je lisais, me rendant compte que j'étais de plus en plus difficile mais là, j'ai aimé l'écriture fluide de Valentin Gendrot et si ce livre avait été un « simple » roman, je dirais que l'on vient de dénicher un nouvel auteur avec certainement beaucoup d'avenir !
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Mais ce livre n'est pas un roman, et c'est ce qui complique la tâche.
Valentin Gendrot dit avoir infiltré la police, utilisant le même vocabulaire que lorsque l'on parle d'une infiltration policière. À la différence près qu'un « flic infiltré » est toujours payé en tant que flic pour infiltrer une autre organisation alors que Valentin Gendrot, lui, a réellement été payé comme flic pendant 2 ans. Plus simplement dit : il a ÉTÉ flic pendant 2 ans. Il a donc été payé pour être ce(ux) qu'il voulait critiquer depuis le début.
Il décrit sa formation, sa première année à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de Paris, et il insiste lourdement sur les dérapages auxquels il assiste au commissariat du 19e. Dérapages qu'il a laissé faire. Dérapages qu'il a couverts en tant que « collègue ». Dérapages qu'il n'a pas critiqués ouvertement. Dérapages qui font un 1er chapitre qui nous met tout de suite dans le bain. Alors qu'il aurait aussi bien pu commencer par le suicide d'un de ses collègues. Car il vit aussi ça, Valentin, immergé qu'il est dans le quotidien des forces de l'ordre.
.
On a donc compris : il a tout laissé faire pour mieux le dénoncer ensuite. Ou bien il aurait pu donner l'exemple d'un agent de police qui se comportait différemment. Il aurait pu prouver que la déontologie dans la police, c'était possible. Mais non. Il savait avant de l'écrire ce qu'il avait envie d'en dire. Et c'est dommage. Car une nouvelle fois, c'est vraiment bien écrit.
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