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Sun a grandi dans une famille pauvre. Elle a été "adoptée", exploitée, vendue, violée. Son adolescence dans la Corée occupée par le Japon l'a brisée mais elle a su vivre malgré tout.

C'est une bande-dessinée difficile, même si l'auteur nous épargne les pires scènes et ne fait que les suggérer - ce qui est largement suffisant. Les femmes de confort - euphémisme pour désigner les esclaves sexuelles - sont encore aujourd'hui mises au ban de la société. Il y a un silence qui pèse sur ces situations.
L'auteur rend la parole à l'une d'entre elle. Sun nous raconte son histoire et c'est poignant de voir la vie qu'elle a subi à cause des sociétés patriarcales et des conventions sociales. En effet, ce genre de crimes n'est pas l'apanage d'un seul peuple mais de multiples individus qui viennent de tous les horizons. L'auteur a bien su le démontrer.

Ce qui peut paraître un peu étrange à première vue dans cette bande-dessinée, ce sont les graphismes un peu particuliers. Il y a un côté très contemplatif.
D'ailleurs, la façon dont est racontée l'histoire est assez contemplative j'ai trouvé. Pour autant, ça n'enlève rien à l'émotion et à l'effroi que j'ai ressenti.

Certains essaient constamment d'effacer des mémoires ces évènements terribles. C'est pour cela que les témoignages historiques comme celui de Keum Suk Gendry-Kim sont importants.
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Les couvertures de ce roman graphique sont très belles. Lee Oksun âgée se regarde jeune sur la première de couverture si on ouvre le livre. Tout un symbole pour cette femme victime de guerre sous la domination Japonaise en Coréen qui confie : « Depuis ma naissance je n'ai jamais été heureuse. »

Abandonnée, vendue, trompée, prostituée, violentée, comme toutes les
« femmes de confort » exploitées sous la domination japonaise pendant 40 ans, Oksun a été brisée dès l'adolescence.
Le travail de Kim Keum Suk de recherches a été acharné pour rendre cet hommage. Ses dessins en noir et blanc sont d'une grande qualité de nuances. Les doubles pages sur la nature accompagnent très bien l'histoire.
Une histoire intime très forte qui touche à l' universel. Horreur et violence pour toutes ces femmes qui sont mortes le premier jour de leur rencontre avec les soldats japonais. Pour celles qui ont survécu à ces conditions de vie, il a été impossible de tourner la page et de se reconstruire. Elles témoignent de la souffrance qui les ronge.
Un témoignage nécessaire sur l'histoire.
Le format manhwa permet un accès à tous à cet hommage.
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BD très dure tant l'histoire nous fait frémir, celle de jeunes filles (enfants même) en Corée vendues par les parents pour servir d'esclave sexuelle.
Il s'agit là du récit véritable d'une des rares "femmes de confort" (belle appellation ...) qui a bien voulu témoigner.
Quand elles y survivent, elles en restent à jamais meurtries.
A lire absolument.
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Dans Les mauvaises herbes, l'autrice rapporte le témoignage d'une femme coréenne qui fut esclave sexuelle pendant l'occupation japonaise dans les années 1940.
On découvre alors le terrible parcours de cette petite fille qui rêvait d'aller à l'école mais qui fut livrée par ses parents, poussés par la faim et l'extrême pauvreté, à une famille adoptive qui l'exploita jusqu'à la vendre comme "femme de réconfort", c'est à dire esclave sexuelle pour l'armée japonaise basée en Chine.

C'est un témoignage bouleversant et révoltant qui dévoile un pan de l'histoire peu mis en lumière. Des histoires de vie qui semblent insoutenables et qui ont pourtant existé et, existent encore, dans d'autres contextes, d'autres pays, d'autres guerres...

Comme l'explique clairement l'historienne Yun Myungsuk en fin d'ouvrage : "La question des femmes de réconfort ne constitue pas uniquement un problème de discrimination envers un peuple, mais aussi et surtout un problème de discrimination à l'égard des femmes et des classes sociales pauvres."

J'ai aussi aimé le graphisme vers lequel je ne serai peut-être pas allée spontanément mais qui porte cette histoire avec subtilité et force.

Un livre qui ne laisse pas indemne, à découvrir !



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Magnifique roman graphique mettant en lumière les femmes de réconfort.
L'auteure nous y narre ce qui est arrivé à Oksun, jeune fille comme tant d'autre dans les années 30 qui a été enlevée et envoyée en Chine en tant qu'esclave sexuelle.
Les moments narratifs alternent entre le passé et les passages présents où la jeune femme interviewe Oksun, ce qui permet de faire un peu descendre la tension.
Ce livre est bouleversant tout en restant très sobre, les choses étant plutôt sous-entendues que montrées noir sur blanc. Nous y découvrons une jeune fille rêvant d'allier à l'école, travailleuse mais née dans une famille extrêmement pauvre. le livre aborde de nombreux sujets : l'occupation japonaise, la pauvreté qui pousse les familles à se séparer de leurs enfants, l'enlèvement des jeunes filles en leur faisant miroiter un travail à l'étranger, l'aide apportée aux Japonais par des Coréens dans ce trafic, les mauvais traitements bien sûr, la prostitution forcée, mais aussi ensuite la honte et le difficile retour au pays (des décennies plus tard). L'accueil réservée à ces femmes par leur famille est terrible et choquant. Elles n'ont rien fait par choix, ont énormément souffert,et ne rêvaient que de rentrer chez elles. Et finalement quand elles peuvent enfin le faire, c'est la déconvenue totale.

La dessinatrice a utilisé de l'encre de Chine nous donnant un rendu extrêmement marquant, jouant sur une encre plus épaisse lors des moments difficiles, pour montrer la noirceur des hommes, et utilisant parfois de l'encre un peu plus diluée. Les blancs sont également très importants, presque tout autant d'ailleurs que le noir.

Lecture donc très poignante, nécessaire pour ne pas oublier.
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BD piochée un peu au hasard à la bibliothèque pour meubler ma pause, j'ai découvert un pan entier d'histoire du XXème siècle méconnu et glaçant. L'histoire vraie de cette "femme de réconfort" est un témoignage qui mérite à être connu dans le monde entier. de manière générale, je trouve que l'histoire de l'Asie, notament durant la seconde guerre mondiale, est extrêmement mal connu sous nos lattitudes et je trouve que c'est dommage. Car les horreurs de la guerre ne sont pas limitées à un seul pays mais bousculent les frontières pour des générations et des générations de personnes, laissant des cicatrices indélébiles chez les victimes.
D'un point de vue purement graphique, l'autrice à fait le choix de ne rien dessiner qui puisse choquer, simplement de l'évoquer au travers de planches en noir et blanc, se focalisant sur le décor plutôt que sur les évènements qui arrivent. Ce choix s'explique aussi par une volonté de respecter le vécu traumatique de Sun, qui a accepté de raconter son histoire après des années et des années de silence. Et je trouve cela très correct de sa part, de ne pas infliger plus de souffances que nécessaire aux survivantes de tels crimes.
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En 1996, une femme quitte à regret son mari malade. Elle le laisse en Chine aux bons soins de sa belle-fille. Après cinquante-cinq ans, elle retourne en Corée sur sa terre natale.
Dans la maison de partage où elle à trouvé refuge, elle raconte sa vie à Keum Suk Gendry-Kim. le récit alterne les rencontres des deux femmes et le passé raconté par Oksun.
En 1934, le Japon occupe la Corée du Sud est depuis une trentaine d'années. Oksun vit avec sa famille à Busan. Elle rêve d'aller à l'école comme son frère. Mais ce n'est pas le destin des filles de familles pauvres réduites à la famine.
Après l'accident de son père, sa mère la donne à l'adoption en lui promettant qu'elle pourra ainsi aller à l'école. Pur mensonge ! Elle devient une bonne à tout faire dans un restaurant puis dans un bistrot de courtisanes.
En 1942, en pleine guerre sino-japonaise, deux coréens kidnappent Oksun, seize ans. Elle retrouve dans un aérodrome chinois comme femme de réconfort (esclave sexuelle) pour les soldats japonais. Elle devient Tomiko et connaît les souffrances des viols, de la violence des hommes, des traitements au mercure contre la syphilis.
A la fin de la guerre, ces femmes sont abandonnées à la mendicité.
Ce récit poignant et romanesque est admirablement servi par le graphisme de Keum Suk Gendry-Kim. Les illustrations en noir et blanc sont d'une grande précision dans les courbes des silhouettes ou les traits des visages. Les masses noires des paysages donnent une densité particulière à l'environnement. Tout est sombre. Et pourtant de cette noirceur émerge le sourire d'Oksun.
Keum Suk Gendry-Kim, jeune autrice de bande dessinée sud coréenne est très engagée politiquement. Elle s'intéresse particulièrement à la place des femmes dans l'histoire coréenne. Elle rend ici hommage à toutes celles qui furent vendues comme esclaves sexuelles à l'armée japonaise.
C'est un récit puissant, vibrant mais sans pathos qui laisse une large place à l'histoire d'Oksun tout en s'appuyant sur quelques données historiques.
Oksun Lee participe chaque mercredi aux manifestations du mercredi qui réclament reconnaissance de l'esclavage sexuel. Un premier accord entre la Corée et le Japon signé en décembre 2015 lui semble inacceptable. Depuis le tribunal a accordé reconnaissance et dédommagement à quelques coréennes. Mais cela reste marginal.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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1996, Lee Oksun revient enfin sur sa terre natale. Elle retrouve Busan et la Corée du sud qu'elle a quittée il y a 55 ans. Un pays où elle a été déclarée morte. Elle y revient à l'initiative d'une chaîne de télévision. Pour témoigner. En 1943, Oksun a été femme esclave sexuelle de l'armée japonaise.

Les éditions Futuropolis ont la bonne idée de rééditer cet album paru initialement chez Delcourt en 2018, traduit en 30 langues et multi primé à l'international. C'est l'occasion pour moi de découvrir un récit marquant, Keum Suk Gendry-Kim a recueilli la parole de celle qui, jeune fille, s'est vue forcée à l'esclavage sexuel pour l'armée du Japon qui occupait alors la Corée.

Aucune mièvrerie, pas d'apitoiement dans ce témoignage, mais un récit brut et sans concession d'une femme qui, enfant, rêvait seulement d'aller à l'école et qui sera vendue par ses parents. Après la guerre, rejetée et condamnée à l'exil, Oksun ne reverra son pays que 55 ans plus tard.

Un récit brut dessiné à l'encre noire sur 500 pages. Un dessin tout aussi brut, simple, sans effet de manche, pour délivrer une vérité encore niée par les nationalistes japonais. Une encre qui trace des visages marqués sur fond blanc, qui prend vie aussi dans des planches où la nature prend toute la place, "pour qu'une nouvelle herbe sorte de terre".

Si comme moi, tu ne connaissais pas "Mauvaises herbes", profite de cette réédition pour découvrir ce témoignage poignant. le pinceau de Keum Suk Gendry-Kim rend un hommage bienvenu à ces "femmes de réconfort" oubliées de tous.
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Les mauvaises herbes est basée sur une histoire vraie. Celle de Lee Oksun, une petite fille qui ne rêve que d'aller à l'école et qui a été enlevée durant l'été 1942 et contrainte de travailler comme "femme de réconfort" à Yanji, en Chine.
Ce roman graphique en noir et blanc est vraiment magnifique, les femmes victimes sont fortes et courageuses.

Cette histoire et ces dessins qui racontent la vie d'Oksun avec beaucoup de pudeur m'ont beaucoup touchés.
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Ce fut une lecture aussi dense que difficile et je mentirai si je disais que je ne m'y attendais pas. le thème fait qu'il ne pouvait en être autrement.

L'autrice nous conte le passé de Lee Oksun à travers leurs différentes rencontres où la vieille dame se livre sur son vécu et celle de ses compagnes. Issue d'une classe sociale pauvre, elle a été adoptée pour travailler dans un restaurant. Or, son caractère bien trempé fait qu'elle ne reste pas en place bien longtemps. Elle est alors vendue à un bar où des gisaengs, des courtisanes qui ont le même rôle que des geishas. Oksun refuse d'apprendre ce métier, elle est donc envoyée faire une course et est, étrangement, enlevé à ce moment-là. Simple coïncidence ? La question se pose.
C'est ainsi qu'elle devient “femme de réconfort” pour les soldats de l'armée japonaise…
Oksun et ses compagnes ont leur comptant de violences sexuelles. Là où l'autrice a fait fort, c'est que ces abus sont cachés : aucune image traumatisante, pourtant les mots, les non-dits et la mise en scène sont d'une violence ! J'en ai eu mal au coeur pour les femmes de ce récit. C'est une des forces de cette histoire.

J'ai adoré Oksun âgée, elle est attachante. Il se dégage d'elle un sentiment positif ; je n'arrive pas à mettre le doigt sur cette sensation… peut-être de l'espoir : après tout ce qu'elle a subi, elle a survécu.
Il nous est dressé le portrait d'une femme forte. Elle aurait dû être brisée… et probablement qu'elle l'a été puisque même lorsque tout est fini, elle ne trouve pas le bonheur… quand cinquante ans après, elle retrouve sa famille coréenne, sa nationalité d'origine, ce passé destructeur vient tout gâcher.

Les illustrations sont étranges, pas très beaux, pourtant j'ai pris plaisir à détailler certaines planches qui nous plongeaient dans des sentiments parfaitement retransmis par l'auteure : souffrance, attente, espoir, etc.
Dans cette bande-dessinée, on retrouve une forte critique :
– de la société coréenne
– de la condition des femmes (qui peut facilement s'étendre à d'autres cultures et d'autres époques)
– de la guerre et des horreurs dont les hommes sont capables.

Il aura fallu 480 pages à l'auteur pour nous brosser le portrait de Oksun.
Une lecture dense comme je le disais plus haut, mais surtout une lecture passionnante. Un coup de coeur.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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