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Les ères de Wethrïn tome 2 sur 2
EAN : 9782915621105
373 pages
Editions Octobre (06/04/2006)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Désormais détentrice du redouté Nom Maudit, la compagnie rassemblée autour de Demetrien et Sokoura la sorcière se dirige vers le Medlahd, où tout semble devoir se jouer. Mais leur progression est d'autant plus difficile que la fin de la Quatrième Ère est proche... Partout, les signes se multiplient, toujours plus ahurissants pour les peuples de Wehtrin qui voient leur angoisse grandir à chaque nouvelle lune. Des trois races que compte le monde, laquelle va bientôt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Retour de Florence, et je replonge dans Babelio. Mais le goût n'y est plus tellement. Pas que mon coeur soit resté auprès d'une belle italienne, mais je traverse une petite phase de laisser-aller-coocooning-deux-heures-de-Fossoyeur-de-Films-par-jour-et-boudoirs-sucre-glace-entre-les-repas depuis ma vidéo sur "Dark Crystal" (notamment son intro qui m'en a fait baver au niveau technique). Et je ne me sens plus vraiment inspiré pour parler d'un des innombrables livres que je n'ai pas encore chroniqués. Alors il va bien falloir que je jette quand même mon dévolu sur un machin... Tiens, le tome 2 des "Ères de Wethrïn" ! Qu'est-ce qu'il avait donné, déjà ?
Eh bien, à présent que Demetrien connaît le nom maudit, il ne sait toujours pas comment arrêter les Six Obscurs, lesquels sont sur le point de déclencher la guerre qui va conduire à la fin de la Quatrième Ère. Alors, ce second tome, a-t-il réussi à reprendre les grands partis pris du premier tome (ambiance légère et exploitation novatrice des archétypes) pour les transcender et les épurer de ses défauts ? Eh ben, en-dehors des 20 dernières pages, pas vraiment, non.
On ne constate pas vraiment d'évolution dans le style ou les situations du premier tome, et ce bouquin a une fâcheuse tendance à traînasser. Je suis bien conscient que l'arc narratif des rajouls n'est pas totalement inutile, mais toutes ces pages pour au final juste ça ! Et le reste ne change pas non plus : le magicbuilding reste toujours flou, les personnages n'évoluent pas des caisses. Arrivé au dernier quart, quand l'action décolle un peu, on commence à se dire : OK, c'est du lourd, c'est du gros qui se profile, mais bon sang que c'est long. (Comme ma... SBLAF)
Et c'est alors que débarquent ces dernières pages, me diriez-vous.
Alors franchement, chapeau. En-dehors de l'intrigue autour de Kamba, rien n'avait été résolu et on avait l'impression que tout lambinait dans cette drôle de guerre. Et d'un coup les voilà, les créatures de l'apocalypse. Alors ? Va-t-il y avoir le déluge de sang tant redouté ? Les choses sont-elles inévitables ? Mais ne serait-ce pas alors une utilisation classique des fameux archétypes ? Sauf que... Vous allez voir.
Je nuancerais néanmoins ce final à cause du gros WTF qui s'ensuit (les six méchants s'en tirent et tout le monde s'en fout - bon, d'accord, ambiance sympa, mais quand même -), et puis à cause de la tonalité hésitante à certains passages. Une tonalité antimilitariste (et je vois d'ici Apophis qui prépare ses blasters !).
Cet antimilitarisme est très léger, ce qui en fait à la fois un défaut et une qualité. D'une part parce que l'auteur n'a pas de gros arguments à étayer, alors il se concentre sur le récit en lui-même (et vous verrez qu'il n'est pas avare en techniques de combat retorses). D'une autre, parce que ça ne dessert pas spécialement celui-ci. Mais comme je le disais en y venant, on dirait ainsi que l'oeuvre hésite, entre est-ce qu'il faut leur taper dessus ou pas leur taper dessus, alors que de toute façon on n'a pas vraiment le choix.
Mais il présente un double avantage : tout d'abord, parce que c'est très rare d'en voir dans de la high fantasy (comme quoi, hein, on réclame la paix dans le monde, mais on aime bien voir des orques et des Rohaniens se taillader entre eux) ; et ensuite, parce qu'il vient enfin renouveler l'archétype de l'élu. Demetrien, jusque-là une représentation classique du monomythe de Campbell (héros à qui on s'attache facilement > appel à l'aventure > épreuves > réalisation du but) ne poursuit pas correctement les étapes suivantes (retour vers un monde ordinaire > conséquences de sa quête), ou du moins pas de la façon dont on devrait s'attendre. Demetrien a réussi sa quête, il a découvert le Nom Maudit (dans une séquence complètement psychédélique dont l'adaptation cinématographique ferait la joie des adeptes de Psybient Grove), mais le Nom ne lui sert à rien (au méchant, si, par contre, ce qui est ballot). le voilà à présent confronté à la guerre, or il n'est pas fait pour être un guerrier. Là où un auteur simpliste (Paolini...) l'aurait fait évoluer en un leader warrior, la chose devient plus subtile ici : Demetrien ne veut que la paix, et même s'il combat, il est fait pour être marchand et la guerre n'est clairement pas son terrain de jeu. Alors, sa quête ne lui a même pas apporté la bravoure dont il manquait ? Non, il n'a fait que l'accepter à contrecoeur et la mener jusqu'au bout.
Oui, mais voilà. Alors ça veut dire que le Mal va triompher alors que non. En fait, en poursuivant cette analyse, le tour de force de Laurent Genefort est que la quête du Nom Maudit n'était que la première moitié d'une autre plus grande : celle de découvrir la vraie nature de ceux que ce nom désigne. Et alors seulement, il sera un homme totalement accompli sans pour autant se renier lui-même (il restera sensible, discret et peu habitué aux aventures, mais possèdera désormais une grande expérience).
Ce mini-côté antimilitariste est donc finalement une bonne chose qui n'empiète pas sur le reste du récit et n'apparaît que pour le desservir. Mais malheureusement, s'il fait progresser Demetrien, il n'en reste pas moins qu'il reste éclipsé par l'autre héros, c'est-à-dire Alaet, qui lui ne respecte réellement pas le monomythe car sa quête ne comporte aucune conséquence sur lui ou autour de lui : il reste le même, quelles que soient les aventures, sans jamais évoluer. Or, c'est là qu'on est confronté à un problème ne concernant pas le tome 1 ou 2 de la série, mais le dyptique entier : le héros phare auquel on devait s'attacher, Demetrien, est relégué au rang d'un intermédiaire entre le lecteur et la véritable vedette, statique mais bien plus riche, foisonnante, et très peu déjà-vue : le voleur de Karnab. le parti pris de redorer le monomythe et plus généralement les archétypes ne produit ainsi pas entièrement l'effet escompté : à quoi bon réutiliser différemment les schémas quand on peut en créer de nouveaux ?
Mais bon, malgré tout, bon kif, toujours une histoire qui n'a rien à se reprocher, épique et imprévisible, avec un final superbe. Difficile de trouver mieux en fantasy française de niveau standard.
(Bon, bah ça m'aura profité, les pizzas...)
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