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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y avait une époque, avant la gay pride, le mariage pour tous et les études sur le genre, où être un pédé ou un travelo ne déchaînait pas une foule de questions métaphysiques destinées à détourner l'attention des spectateurs sur le but final supposé de la détente des pulsions sexuelles. Etre pédé jusqu'au bout (de la bite) impliquait une conscience claire de l'exclusion sociétale que cela impliquait. Rien à voir avec les pétales de rose qu'on envoie à tous ceux qui ont l'audace et l'originalité de n'être plus seulement hétérosexuel aujourd'hui. S'assumer était alors vraiment subversif et nécessitait de vivre dans un monde à part. Jean Genet décrit ce monde-là.


Le style est un peu vieillot, le monde décrit lui-même sent la poussière, mais ça reste un récit inspirant pour se rendre compte du chemin parcouru (dans le sens de l'involution sans doute) depuis. On tombe souvent dans les poncifs de la compétitivité sexuelle faite d'humiliations et de cruauté sans cesse renouvelée, mais qui suis-je pour dire si cela n'est pas une réalité forte et prégnante de l'homosexualité masculine ? Si vous ne vous intéressez ni à la question de l'homosexualité, ni à celle de l'hétérosexualité, ni à celle du transgenrisme, ce roman pourra quand même vous plaire pour ses passages décrivant des bites en pleine érection car – l'industrie de la pornographie ne cesse de nous le prouver – c'est ce qui plaît au plus grand nombre, femmes, pédés et onanistes en tête.
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Jean Genet faisait partie depuis très longtemps des auteurs que je m'étais promis de lire un jour.
J'en avais tellement entendu sur lui par d'autres auteurs que j'apprécie comme Bukowski, Kerouac; Sartre et Cocteau ou encore René Fregni.

Je connaissais l'anecdote concernant les fameuses valises confiées à Roland Dumas et ça m'intriguait.

Combien d'autres artistes n'y font-ils pas référence, de David Bowie et son Jean Genie à Daniel Darc.
Je pourrais ajouter Pete Doherty, Iggy Pop, les Têtes Raides et j'en passe.

Je l'ai souvent associé à Antonin Artaud, je ne sais pas trop pourquoi? L'asile, la prison peut-être...

C'est aussi pour moi "Maturette", l'assassin homo dans le film "Papillon" avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Genêt et ses potes, c'est un peu ça.

Et donc, me voici plongé dans "Notre-Dame-des-Fleurs". Un nom d'église comme titre de roman, quelle drôle d'idée.
Sauf que l'église, c'est une tante, une tarlouze, une lopette, un travelo, une tapette, une pédale, appelez-les comme vous voulez. Les folles de Montmartre, les voyous, les petites frappes.
Et je dois bien l'avouer, j'ai failli quitter le navire au bout de cent pages. Les bites, les érections, la masturbation, j'en avais assez. Surtout après avoir lu "Last exit to Brooklyn" de Hubert Selby Jr.

Et puis, j'ai continué et j'ai bien fait. Petit à petit, la magie a opéré. de la poésie en prose où se côtoient le sublime et l'obscène. J'ai fini par les apprécier les Mignon-les-petits-pieds, Divine, Seck Gorgui, Notre-Dame-des-Fleurs et les autres.

Les pages sur Culafroy adolescent - avant qu'il ne devienne Divine - chez sa mère, Ernestine et le Viol-on sont superbes.
Il en est de même pour les pages relatant le procès de Notre-Dame-des-Fleurs.
Qu'est-ce qui l'a poussé au crime, la pauvreté? Notre-Dame-des-Fleurs ne serait -il pas un peu le Raskolnikov de Dostoïevski ?

La prison chez Genêt semble presque être chez lui un havre de paix. Il s'y sent chez lui et s'évade à force de fantasmes et d'imagination.
Dans une langue unique qui mélange allègrement argot et poésie, Genêt décrit ses amours homosexuelles.
C'est une littérature parfois gênante, dérangeante, eprouvante voire choquante. Elle le fut pour moi parfois.

J'ai pourtant apprécié sans toujours la comprendre, et me suis laissé emporter par la poésie foudroyante de cet auteur aussi passionné que torturé.
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Une plume emprunte d'une poésie acérée mais desservie par la trivialité du thème : les fantasmes scato-phalliques d'un homosexuel en prison. Je peux reconnaître que, pour l'époque, cette oeuvre est explosive et qu'à travers son obscénité dépourvue de sensualité, ce sont les codes de la société bourgeoise qui sont exposés et explosés. L'abjection exhaussée poésie comme résistance à la médiocrité, à l'hypocrisie, des représentations conformistes d'une société sclérosée d'aigreur. Néanmoins, sauf à creuser les raisons secrètes de ce désintérêt, cette lecture ne m'a pas enchanté. Seules les 100 dernières pages, le procès de Notre-Dame-des-Fleurs et la mort de Divine, ont pu faire naître l'émotion, à l'écoute de la musicalité de la partition de damnation commune à l'humain, transcrite par Jean Genet avec une grande virtuosité. En refermant ce livre, une déception certes, le souvenir d'un grand ennui, et pourtant... une mélancolie éveillée...
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Un livre (roman?) atypique. J'avoue avoir eu beaucoup de mal à me faire au style très particulier de l'auteur, avec des phrases très hachées (beaucoup de virgules) et qu'il faut souvent relire deux fois pour les comprendre. L'histoire est aussi très décousue, avec intervention de l'auteur et réminiscence autobiographique. Une description du monde de la pédérastie des années 30, sans complaisance ni censure, très loin de la Gay pride.
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