AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782350873589
160 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (14/04/2016)
3.5/5   14 notes
Résumé :
Sa mère les a quittés. Elle n'est plus qu'une question, une question sans réponse, glaciale. Après l'abandon maternel, Mariano est confié à son père, inspecteur de police, qui lui préfère largement la bière. Face au désespoir de ce dernier, Mariano se réfugie dans ses rêveries, ses amitiés avec les " durs " du lycée, et surtout sa passion, le sport, incarnée par un homme : Yannick Noah. Nous sommes en juin 1983 et Mariano trépigne d'impatience, Noah va jouer la fina... >Voir plus
Que lire après TomberVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand Mariano a-t'il commencé à tomber ?
Quand l'orthophoniste a annoncé à sa mère qu'il était dyslexique, et que Mariano a décelé tristesse et déception dans ses yeux ?
Quand celle-ci a quitté le domicile conjugal, sans laisser d'adresse, sans donner signe de vie ?
Ou avant, quand ses parents ont commencé à se disputer ?
Quoi qu'il en soit, il est déjà tombé bien bas au début de ce roman, alors qu'il vit seul avec un père, inspecteur de police, devenu inatteignable, prisonnier de son chagrin et de son alcoolisme.
Mariano a treize ans, un profond sentiment d'échec, une terrible culpabilité. Il est écrasé par le destin.
Sa mère est partie depuis un an, nous sommes le 5 juin 1983 et Yannick Noah va disputer la finale de Roland Garros.
Et pour Mariano, cette finale brille comme un phare dans la brume, un phare qui indiquerait l'entrée du port, un phare comme un espoir.
En effet, Mariano n'a qu'une passion dans la vie : le sport. Que ce soit au collège ou à l'extérieur, c'est le sport qui lui permet d'exister, d'être reconnu, d'être apprécié. Alors si Yannick Noah gagne, Mariano aura le courage de parler à son père, de crever l'abcès des non-dits qui les tue peu à peu depuis un an.
Une grande partie de ce roman nous fait vivre en direct cette journée particulière. Mariano partage son désespoir, son mal de vivre : « Je venais d'avoir douze ans, j'étais un confetti. Celui qui reste au fond du paquet quand la fête est finie »
Quand Noah s'engage sur le chemin de la victoire, qu'un peu d'optimisme semble permis, il nous confie ses doutes : « Je me demande si je suis autorisé à aimer mon père et ma mère, si l'amour est obligatoirement réciproque. Si on en manque, fait-il des trous ? »
Et pour finir, il nous hurle sa détresse : « le goût rouillé de l'injustice harponne chaque cellule encore vivante de mon corps. »
La narration à la première personne nous permet de partager intensément les émotions et les souvenirs qui traversent cette journée fatidique.
Le style est concis. le découpage en paragraphes courts, bien aérés donne des respirations à ce livre mélancolique.
Et peut-être est-ce ce qui m'a gênée dans ce roman : il n'évite pas toujours le pathos. Mariano fait le point sur ses vies familiale, scolaire et sociale. Partout il a un sentiment d'échec, d'inutilité. J'aurais préféré plus de légèreté dans la forme afin que ces émotions soient davantage suggérées que martelées. J'ai lu ce livre en une seule traite car il est captivant et facile à lire, mais j'en suis sortie assommée : les trois pages optimistes de la dernière partie n'ont pas réussi à me faire sortir du plomb des 146 pages précédentes. Mail il est vrai que l'adolescence n'est pas l'âge de la demi-mesure.
Je vous conseille la lecture de ce roman intimiste. Cependant lisez-le un jour de moral au beau fixe.
Commenter  J’apprécie          00
1982, Mariano 12 ans part pour un rendez-vous chez le médecin à Strasbourg. le couperet tombe Mariano est dyslexique...
« Je venais d'avoir douze ans, j'étais un confetti. Celui qui reste au fond du paquet quand la fête est finie. »
A cet instant ce n'est pas la fête qui se termine, mais la vie de famille qui est rompue. En effet sa mère quitte le domicile conjugal, sans l'emmener ni laisser d'adresse.
Pour l'enfant qu'il est, le départ de maman correspond à sa dyslexie, car elle est partie quatre jours plus tard.
Un fait important m'a interpellé c'est que le seul vecteur de communication dans la famille soit le silence, comme si l'enfant ne pouvait comprendre l'oralité.
Le père préfère noyer son « chagrin » dans l'alcool en laissant son fils dans le dénuement tant physique, que psychologique et affectif. Donc à treize ans, ce gamin, à l'âge où les autres se cherchent, essayent de s'affirmer lui reste figer dans son carcan de petit garçon.
L'école il ne faut pas lui en parler, il est largué et personne ne lui tendra la main, il cumule les heures de colle comme les mauvaises notes. Une seule chose l'anime le cours de sport.
Il est fou de sport tous les sports et dans sa petite tête d'enfant perdu il se dit que si Yannick Noah gagne Roland Garros ce 5 juin 1983, alors il pourra parler à son père.
« Quand on joue au hand-ball, c'est moi qui marque le plus de buts. Dans ce moment-là, j'existe, je suis respecté, on me tape dans la main, on me sourit. On me choisit. le reste du temps, je me sens invisible, ou au mieux, un pauvre nul. »
« Je n'en peux plus de vivre avec les cris que je ne pousse pas. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 3 mars 2017
Commenter  J’apprécie          10
En 1983, Mariano a 13 ans. Il est dyslexique.
Depuis que sa mère les a quittés l'année passée, il vit seul avec son père enfermé dans son mutisme, sans règles ni contraintes. A l'école il n'est pas bon élève, il n'a pas d'amis. La seule chose qui compte pour Mariano c'est le sport, la seule discipline dans laquelle il peut s'exprimer pleinement, se laisser aller. En ce jour de finale de Roland Garros, grâce à Yannick Noah son idole, il se prend à rêver. C'est sûr, s'il gagne, Mariano parlera à son père. Et il en a des choses à lui dire…

Éric Genetet était à la Foire du livre de Saint-Louis en avril dernier, et je ne l'ai pas rencontré. Mais comment ai-je pu passer à côté ? Heureusement, comme je suis une grande bavarde, il a entendu parler de Carobookine. Et de fil en aiguille, j'ai reçu Tomber de la part des Editions Héloïse d'Ormesson (merci Roxane !). Parfois le destin fait bien les choses car je n'aurais pas aimé rater cette lecture.

Mariano est un adolescent blessé, timide, sans confiance en lui, et à douze ans, un docteur met un mot sur son trouble du langage : la dyslexie (un terme d'ailleurs aussi barbare à l'oral qu'à l'écrit). du jour au lendemain sa mère quitte leur foyer sans jamais plus donner de nouvelle. Chacun réagit à sa manière : son père se met à boire, il se renferme sur lui-même et n'attache plus d'importance à l'éducation de Mariano qui se retrouve seul, intensément seul, livré à lui-même. En proie à la culpabilité (car comment expliquer la disparition soudaine de sa mère si ce n'est à cause de sa dyslexie ?), Mariano s'interroge, il angoisse. Est-elle morte ? C'est une possibilité... Mais comment sortir de cette léthargie ? Comment renouer le contact avec son père, lui dire qu'il est là, qu'il est bien vivant lui ?... Heureusement, ce dimanche 5 juin 1983, Yannick Noah est en finale de Roland Garros face à Mats Wilander. 50 millions de français soutiennent Yannick et Mariano est, face à son écran, son plus fervent supporter. Lui qui n'arrive pas à communiquer, il s'adresse en pensée à son père et prépare ce qu'il va lui dire dès que le match sera terminé.
Ecrit à la première personne du singulier au présent (avec Mariano pour personnage principal), Tomber est un court roman (150 pages) sensible, humain et juste. C'est le témoignage poignant d'un adolescent mal dans sa peau, différent des autres, qui souffre de ne rêver que d'une seule chose : obtenir l'amour de ses parents.
Lien : http://carobookine.com/tombe..
Commenter  J’apprécie          10
Le récit nous plonge d'emblée dans les pensées de Mariano, un jeune garçon de 12 ans qui se découvre dyslexique à la faveur d'un rendez-vous chez l'orthophoniste. Mais le choc de cette révélation est rapidement occulté par un séisme plus grave lorsque sa mère quitte le domicile familial sans lui dire au revoir.

J'ai retrouvé chez Mariano un peu de ce que j'avais tant aimé chez Shell, le protagoniste du récent Ma Reine, un de mes coups de coeur de l'hiver. le jeune garçon cherche à devenir un homme, et privé de repères parentaux (car non seulement sa mère est partie mais son père ne lui dit rien et passe son temps à boire), s'inspire d'une image de la virilité assez discutable, celle des petits vauriens de son collège qui font des bêtises et embrassent les filles.

Mais Mariano a, dans son malheur, la chance d'avoir une passion dévorante : le sport. Il aime jouer au foot, mais surtout suivre les compétitions de tous les sports possibles et imaginables, bien que son père lui interdise le plus souvent de regarder les retransmissions télévisées. Il y a quelque chose de touchant dans l'amour du garçon pour le sport, dans sa façon de noter compulsivement les résultats des rencontres auxquelles il n'a pu assister, dans son rêve de devenir commentateur sportif.

Alors que la finale de Roland-Garros doit lui offrir le signe qu'il attend pour enfin oser parler sérieusement avec son père, comme on cherche dans le feu tricolore ou la pluie qui tombe des raisons à ses défis, la victoire de Yannick Noah laissera à l'enfant un souvenir bouleversant…

Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          00
Tomber d'Éric Genetet m'a reconnectée avec l'enfant que j'étais, avec la terreur, l'angoisse, les doutes, et l'espoir vain d'être aimé ! Ce livre m'a bouleversée ! Voici un très beau passage: "Un être humain ne peut-il être qu'aimé ou abandonné ? Aucune autre issue possible, papa ? Il paraît que la
violence du monde vient de là. On invente des bouées pour en supporter l'idée, des trucs improbables, comme
l'existence de Dieu, le voyage dans le temps ou le don d'ubiquité."
Ce livre est une ode magnifique à la tragédie de l'enfance ! 💜
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait lourd, mais ma mère m’avait habillé comme pour la messe. Un pantalon noir, un pull qui piquait la peau, même à travers une chemise. Une vraie punition. Elle avait lacé mes souliers, toujours trop pressée pour me laisser les nouer seul. Je faisais les choses trop lentement ou trop vite. J’étais atone et bon à rien.
Commenter  J’apprécie          110
Ce jour-là, j’ai supposé qu’on ne pouvait pas être heureux et dyslexique en même temps.
J’ai attendu le sommeil, comme on attend un train qui n’arrive pas, seul sur le quai d’une gare hors service.
Avant le départ de ma mère, il pensait avoir raison sur tout, depuis, il n’a plus d’opinion sur rien.
Commenter  J’apprécie          30
Un être humain ne peut-il être qu’aimé ou abandonné ? Aucune autre issue possible, papa ? Il paraît que la
violence du monde vient de là. On invente des bouées pour en supporter l’idée, des trucs improbables, comme
l’existence de Dieu, le voyage dans le temps ou le don d’ubiquité.
Commenter  J’apprécie          20
C'est elle qui m'achetait mes vêtements. Ils sont tous trop petits, maintenant, alors je porte uniquement ceux qui avaient une ou deux tailles de trop, il y a un an. C'est la preuve qu'un enfant grandit, même sans sa mère.
Commenter  J’apprécie          00
Il devient furieux, m'attrape brutalement par les épaules et me secoue comme s'il pouvait en faire tomber quelque chose : une bonne note, un miracle, une pomme. Je fais le pantin désarticulé et cela l'énerve encore plus.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Eric Genetet (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Genetet
C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite
— Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa —
Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5  | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/
Au programme : Invités : Nicolas Tenzer, Directeur de la publication “Desk Russie” & spécialiste des questions internationales, Anne Genetet, Députée LREM des Français établis hors de France  • Emmanuel Macron évoque une « réponse sans faiblesse » • Guerre en Ukraine : nul n'est prophète en son pays • Guerre en Ukraine : la dérive de Vladimir Poutine  • Guerre en Ukraine : quelle réponse européenne ?
+ Lire la suite
autres livres classés : chagrinVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5263 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}