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EAN : 9782258081222
1090 pages
Omnibus (05/11/2009)
4.55/5   28 notes
Résumé :

Les " livres de guerre " de Maurice Genevoix sont l'oeuvre première d'un très grand écrivain français. L'étonnante faculté d'observation remarquée par Ernest Lavisse dès 1916, la précision de la mémoire, l'attention aux hommes, aux regards, à la tonalité des voix, la rigueur, la simplicité, la clarté du récit portent la marque de son génie unique. Il fut le peintre de la Grand... >Voir plus
Que lire après Ceux de 14 - Omnibus : Sous Verdun - Nuits de guerre - La Boue - Les Eparges - Jeanne Robelin - La Joie - La Mort de prèsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Comment faire une critique de ce livre qui tient bien plus du récit et du témoignage que du roman?, (tout simplement parce que l'auteur sait de quoi il parle, ayant connu le front de la guerre de 14/18). Ils ont été assez nombreux à parler ainsi de la Grande Guerre, à raconter leur guerre, avec les tranchées, les combats, la boue, la vermine, les trous d'obus, les gaz, les barbelés, les blessés, les morts, la grande misère, l'immense solitude. Verdun, Les Eparges, l'Argonne, des noms de lieux tragiques qui ont traversé L Histoire. Un livre, vrai, authentique, poignant. La justesse de ce type d'ouvrage on la retrouve aussi, plus tard, avec les livres écrits par les survivants de la shoa. Une lecture qui n'est jamais confortable, loin de là, mais des ouvrages qu'il est nécessaire malgré tout de découvrir, parce que ce passé n'est pas si ancien, et décrit avec une telle authenticité. Un très grand livre.
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L'ouvrage contient surtout le superbe "Ceux de 14", un des plus beaux témoignages sur la Grande Guerre à travers l'histoire vécue par l'auteur sur les hauts de Meuse de 1914 à 1915, ainsi que La mort de près, son complément.
Il y a aussi un texte moins connu " Jeanne Robelin" où l'auteur nous entraîne à "l'arrière" avec un joli portrait de femme: Jeanne Robelin, une jeune femme pour qui la vérité compte plus que les faux-semblants.
Sous le prétexte d'une intrigue amoureuse, il est évident que l'auteur veut nous parler de la vie des civils à l'arrière. Et son style d'une grande richesse y réussit à merveille, traçant à coups de petites touches le cadre et l'ambiance de l'époque.
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J'ai eu l'opportunité d'avoir une copie du livre publié en 1916 par la Librairie Hachette et que j'ai téléchargé sur ma liseuse. Ce livre se trouve sur le site de Kobo et le téléchargement est gratuit. Il y a même des parties du texte qui ont étés supprimées par la censure. Cependant, je crois que ce livre numérique ne contient qu'une partie du livre « Sous Verdun ».

Livre historique dont certains passages sont intéressants mais aussi plusieurs parties m'ont ennuyées. Ce livre ne m'a aucunement touché et j'ai trouvé les textes fades.

De plus, le ton condescendant de l'officier-auteur et certains termes utilisés (crétin) me semblent tout a fait inappropriés lorsqu'il parle de ses hommes ou des français qui habitent les villages qu'il traverse. J'ai été choqué de voir un auteur français parlé comme il le fait de ses compatriotes qui doivent composés avec la même guerre, les mêmes privations, la même incertitude et les mêmes douleurs.

« A travers les prés, un grand berger dégingandé, aux jambes si longues qu'il marche les jarrets plies, pousse devant lui en vociférant une dizaine de vaches noires et blanches. Il traîne à la remorque des pieds énormes ; on voit à peine, sous sa casquette, une tête de crétin grosse comme les deux poing. »

« Nous sommes en plein sous le feu. Les balles ne chantent plus ; elles passent raide, avec un sifflement bref et colère. Elles ne s'amusent plus ; elles travaillent. »
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L'horreur de la 1ere guerre mondiale n'empêche pas M.Genevoix de nous entraîner parfois dans un monde poétique ainsi qu'il en a le secret...une pause bienfaisante parmi les descriptions sanglantes de l'enfer vecu par les poilus ...
Indéniablement cette guerre a marqué de façon indélébile les hommes qui y ont participé certains pour faire leur devoir d'autres avec l'enthousiasme de la jeunesse et leurs familles victimes co latérales de ce gâchis humain
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Un livre majeur qui nous fait entrer au coeur de la "Grande Guerre"... et des autres, hélas...
Une information claire sur ce qui s'est vécu.
A lire absolument si on veut mieux pénétrer la réalité ; sans se laisser rebuter par la taille du livre ! (1.089 pages, mais plusieurs oeuvres)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Devant l'église de Mont-sous-les-Côtes, la petite place laisse déborder vers la rue la foule serrée des soldats. Toutes les armes se coudoient, mêlées : des fantassins bleu et rouge, des sapeurs et des artilleurs noirs, des chasseurs bleu clair.
"Le Labousse! appelle Davril. Bonjour, toubib!... Hé! là-bas! L'état-major de la 5e! Jeannot! Hirsch! Muller! Par ici!"
Les camarades s'approchent, nous serrent les mains. On bavarde, on s'interpelle de loin, on s'aborde, on bavarde encore. Il tombe une pluie fine, qui amollit sous nos pieds les feuilles tombées des grands ormes. Les derniers fidèles sortent de l'église. Par le porche béant sur la nef, on voit briller dans la pénombre la lampe rose du tabernacle.
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Pitié pour nos soldats qui sont morts! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d'eux, pour qui nous nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes, et qui désespérons de jamais le redevenir.
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Comme Rupt a changé! Le ruisseau coule dans une plaine rase, balafrée d'ornières, sans une touffe d'herbe : des canons gris badigeonnés de fange; des hangars couverts de chaume; des chevaux à l'attache, tristes bêtes faméliques, aux grands yeux farouches et doux; des artilleurs assis au bord de la route; d'autres qui cheminent à travers la plaine, des bottes de paille sur les épaules, des seaux de toile au bout des bras; et toujours des canons alignés, d'autres hangars, d'autres chevaux; toujours cette couleur de chaume et de boue, couleur de nos visages, couleur de la guerre...
"Essuyez vos pieds, là donc!"
Mmes Porcherot, mère et fille, nous ont regardés avec méfiance. Il y avait chez elles un capitaine du 25. Cérémonieusement, elles nous ont mis à la porte.
Nous passerons nos trois jours dans cette maison abandonnée. Nous achèterons à la bouchère des cigarettes de tabac d'Orient, au tailleur des huîtres portugaises; et nous irons à la messe de minuit.
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Trois heures du matin. Direction la Woëvre. La nuit est transparente et froide, l'espace immensément silencieux. Sous les étoiles déjà pâlissantes, au long de la route bleue cendré, le bataillon étire sa masse noire et rampe entre les labours. De loin en loin, lorsqu'on frôle un des arbres maigres qui jalonnent les bas-côtés, on entend une feuille sèche vibrer doucement au bout d'une branche.
On traverse Bonzée. Les granges sont closes sur le sommeil des soldats. Au milieu de la rue, le Longeau étalé coule à plat, sans bruit, comme un fleuve d'huile. Le ciel blanchit; les étoiles, une à une, s'éteignent.
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Deux atroces journées de souffrance et de découragement, deux journées dont je veux que le souvenir me soit une arme contre les épreuves à venir, puisque la force m'est restée alors de tenir quand même, et de ne point me renoncer. (p 78)
Ils regarderont ; ils verront le camarade s'affaisser ; ils se diront : "Tout à l'heure peut-être, ce sera moi ; dans une heure, dans une minute, pendant cette seconde qui passe, ce sera moi." Et ils auront peur dans toute leur chair. Ils auront peur, c'est certain, c'est fatal ; mais, ayant peur, ils resteront. (p 96)
Mais Pannechon, c'est là justement un des secrets de notre force : avec de toutes petites joies, nous savons faire du bonheur. - Vous dites bien ça, mon lieutenant. Alors, quand on a eu mal jusqu'à descendre au fond d'son courage, comme des fois, comme la nuit dernière, suffit d'une miette de joie pour nous r'donner goût à la vie. (p 258)
Pitié pour nos soldats qui sont morts ! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d'eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, qui souffrirons dans nos chairs mutilées ! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, pour nous qui étions des hommes et qui désespérons de jamais le redevenir ! (p 478)
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Videos de Maurice Genevoix (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Genevoix
https://www.laprocure.com/product/1049468/genevoix-maurice-rrou
Maurice Genevoix, illustrations Gérard Dubois rroû Éditions La Table ronde
« On craque pour ce livre illustré de rroû de Maurice Genevoix aux éditions La Table ronde. Une petite merveille illustrée par Gérard Dubois qui est multi-primé en tant que dessinateur pour le Newyorker et le New York Times entre autres. Évidemment, Maurice Genevoix, c'est celui qui a été connu et reconnu pour Ceux de quatorze où il décrivait ses blessures de guerre et la guerre en elle-même, qui est un texte majeur en littérature française, puis qui avait eu le prix Goncourt pour Raboliot. Et ce texte-là, magnifique, n'est pas seulement l'histoire d'un chat, c'est bien plus que ça... » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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