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EAN : 9782864248583
240 pages
Editions Métailié (15/03/2012)
3/5   6 notes
Résumé :
À Milan, une entreprise de téléphonie mobile célèbre ses succès commerciaux en même temps qu'elle est confrontée à une tentative de prise de contrôle hostile de la part d'une société anglaise. L'un des principaux dirigeants de la société milanaise, que tout le monde appelle Mental, découvre en rentrant chez lui son épouse plongée dans un état de sidération sur lequel la médecine a peu de prise. Qu'est-ce qui a pu la plonger dans un tel état de choc ? Mental va décou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'année lumière (L'anno luce, 2005) nous donne à voir les moeurs cruelles et corrompues, les manipulations perverses et la servilité des dirigeants - ici d'une entreprise de téléphonie mobile italienne – sous la forme d'un roman très frappant par son écriture tranchante et poétique, superbement traduit par Serge Quaddruppani.

Au moment où des britanniques manoeuvrent pour prendre le contrôle de l'entreprise, son numéro deux, surnommé Mental, quadraquinqua à l'agressivité dissimulée, serviteur à l'intelligence rapide mais sans génie, dévoré d'ambition, veut ravir le pouvoir au dirigeant "Le Prophète". Un soir, Mental retrouve sa femme Maura dans son lit, plongée dans un état catatonique suite à un choc dont on ignore la nature.

Dans la catégorie business fiction, L'année lumière est un roman d'une grande force, thriller contemporain et satire aux accents mythologiques.

« Tu as toujours été un misérable mercenaire. L'opérateur du mensonge, du bluff, l'Iscariote quotidien. Tu ne t'es jamais demandé ce qui s'agitait sous ce séisme que tu réglais par salves, au rythme des trahisons et des successions. Ton insupportable froideur, ton omniscience. Un champion du monde d'échecs est-il un petit dieu ? Tu vois, tu es nu et anéanti, les sursauts de la culpabilité commencent. Les faibles se dévorent : l'un l'autre, puis eux-mêmes.
Les pauvres sont des hommes qui baissent la tête sur leur propre estomac et mordent, se dévorent les viscères.
Tandis que les hommes sont occupés à ça, les puissants prospèrent : les peu nombreux. »
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Prouesse d'un grand auteur de "noir" : vérité et poésie à la fois sur les sommets enfiévrés d'une multinationale.

Publié en 2005, traduit en français en 2012, le sixième roman de Giuseppe Genna était un "hors série" n'utilisant aucun personnage récurrent issu des précédents romans.

Dans l'univers à la fois très feutré et d'une extrême violence des sommets d'une multinationale italienne des télécoms, la réponse à une Offre Publique d'Achat potentielle, issue d'un concurrent anglais, se prépare. le dirigeant suprême ("le Prophète"), son adjoint aux dents longues ("Mental"), quelques rivaux de moindre calibre, tous organisent la lutte pour le succès et le pouvoir, tandis qu'un "agent" sud-africain de classe mondiale ("l'Affairiste"), blanchi sous le harnais, prépare minutieusement son coup de déstabilisation au profit des adversaires britanniques, en cernant et en exploitant les points faibles de chacun...

Étonnante prouesse de la part d'un auteur, certes extrêmement affûté, de "noir" : les sommets enfiévrés de cette multinationale sont pénétrés avec une immense justesse, une grande dureté et une poésie indéniable. Des intrications à la René-Victor Pilhes, un ton à l'emporte-pièce, lorsque nécessaire, typique des "grands" du New Italian Epic tels les Wu Ming ou Valerio Evangelisti, pour composer une toile précise, dans laquelle l'horreur, le vide et le cynisme du pouvoir s'effacent fugitivement devant l'amour, sans rien perdre toutefois de leur puissance délétère.
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A Milan, une entreprise de téléphonie mobile célèbre ses succès commerciaux en même temps qu'elle est confrontée à une tentative de prise de contrôle hostile de la part d'une société anglaise. L'un des principaux dirigeants de la société milanaise, Mental, découvre en rentrant chez lui son épouse plongée dans un état de sidération sur lequel la médecine a peu de prise. Mental cherche à comprendre
Giuseppe Genna, auteur confirmé d'outre-Alpes, a publié une douzaine de romans noirs et de romans de littérature générale. Sous un ciel de plomb, Au nom d'Ismaël et La Peau du dragon (Grasset) ont été traduits en France. Ici c'est un roman policier qui se présente comme original par la construction et le ton, ce qui est effectivement le cas. Mais c'est surtout assez fouillis et ça ne démarre pas vraiment, la volonté satirique, assez convenue, tombe plutôt à plat.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il lui vient justement à l'esprit le regard éperdument malin, inutilement malin, de son père. L'enfance voudrait émerger dans une turbine de souvenirs et lui la freine. Ce qu'il considérait comme larmoyant, c'est maintenant l'unique ressource. Un chaud utérus imaginaire, dans lequel se précipiter.
Il désire une hypnose induite, mais pas cette façon d'imposer de l'Affairiste. Hypnose après la mort.
Il balbutie :
- J'ai compris. Qu'est-ce que vous voulez en échange ?
Ils veulent tout.
Ils dévoreront tout.
Ils feront preuve d'une clémence embarrassante, si tu consens à leurs requêtes.
Tu divorceras. Ta vie familiale est détruite, pour commencer.
Sauve l'œuvre. Travaille. Continue à travailler.
Tu as toujours été un misérable mercenaire. L'opérateur du mensonge, du bluff, l'Iscariote quotidien. Tu ne t'es jamais demandé ce qui s'agitait sous ce séisme que tu réglais par salves, au rythme des trahisons et des successions. Ton insupportable froideur, ton omniscience. Un champion du monde d'échecs est-il un petit dieu ? Tu vois, tu es nu et anéanti, les sursauts de la culpabilité commencent. Les faibles se dévorent : l'un l'autre, puis eux-mêmes.
Les pauvres sont des hommes qui baissent la tête sur leur propre estomac et mordent, se dévorent les viscères.
Tandis que les hommes sont occupés à ça, les puissants prospèrent : les peu nombreux.
Tu es hors d'eux. Tu es précipité dans les rangs des pauvres, des faibles. Tu es le pestiféré. Seul l'amour pourrait te sauver, mais c'est justement l'anéantissement de l'amour, auquel tu as opiniâtrement travaillé, qui t'interdit maintenant tout sauvetage.
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