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EAN : 9781093552409
Remanence (30/05/2016)
4.28/5   9 notes
Résumé :
J’ai depuis longtemps ce livre en moi. Il relate la disparition de ma mère, alors que j’étais encore un enfant. C’est un court roman, plus précisément une autofiction, c’est-à-dire une autobiographie consciente de son impossibilité : je ne suis jamais que la fiction de mes souvenirs, de ma mémoire. C’est un livre sur l’enfance et l’innocence, sur l’aveuglement et la perte. Sur l’écriture, aussi. Un livre du « je » que j’aimerais croire universel : un enfant, sa mama... >Voir plus
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« Tu vivras toujours », souvenirs autour de la perte d'une mère

De quoi se rappelle-t-on vraiment quand on repense à son adolescence ? Embellissons-nous les souvenirs ? Voyons-nous le passé tel qu'il fût vraiment ou comme nous souhaiterions qu'il fût ? Arnaud Genon a bien conscience que même une autobiographie relève de la fiction. Les moments durs qu'il a vécu enfant sont-ils toujours frais dans sa mémoire ? Si l'essentiel est resté, l'émotion et la tristesse ont peut-être transformé certains faits. C'est pourquoi, l'auteur préfère parler d'une autofiction, une biographie écrite avec le poids des souvenirs et l'amour qui lui, est resté intact.

Deux ados, un père, une mère et le cancer qui frappe

Ce petit récit de vie d'un peu moins de 80 pages retrace le parcours de la mère d'Arnaud contre le cancer. Elle à peine plus de trente ans quand la maladie se déclare, elle perdra son combat à 39 ans. Ici, si on parle de chimiothérapie, d'opérations, ce n'est pas ce qui est important dans l'histoire. L'important, c'est comment un enfant, Arnaud Genon en l'occurrence, vit avant qu'on lui annonce la terrible nouvelle et tente de savoir ce qui a bien pu se passer pour que la vie familiale change à ce point. L'important c'est de savoir comment un enfant perçoit les tentatives d'apaisement d'une mère vis-à-vis de ses fils. L'important, c'est de percevoir le courage d'une femme qui passe de l'espérance à la désillusion et qui malgré tout trouve le courage de préparer son plus jeune fils à l'après. L'important, c'est de voir écrit l'amour d'un fils pour sa mère même si à l'époque, il ne savait pas vraiment comment se comporter avec elle. Maladresse d'enfant, pudeur d'adolescent et l'espoir qu'en faisant comme si tout allait bien ces jours ou la maladie prenait le large, on allait le vaincre ce foutu cancer.

Mon avis :

D'un point de vue littéraire, Arnaud Génon à un style très recherché, très net et on voit qu'intelligemment, il a retenu son art pour laisser parler l'enfant d'hier. le ton est très juste, les réactions décrites dans le livre aussi. J'ai apprécié le fait que ça ne soit pas un témoignage larmoyant, il n'y a pas de volonté de se faire plaindre. Je vois ce texte comme celui d'un homme qui regrette de n'avoir pu s'exprimer comme il l'aurait souhaité à l'époque. Je vois ce texte comme un merci à une femme qui a tenté de préserver la vie familiale du mal qui la rongeait. Alors était-ce mieux pour Arnaud et son frère qu'elle minimise la situation ou aurait-il mieux valu qu'elle parle d'une mort probable ? Je crois qu'elle a fait ce qu'elle pensait être le mieux pour les siens. Et dans pareil cas, qu'est-ce qui est juste ou qui ne l'est pas ?

J'ai beaucoup aimé un échange entre Arnaud et sa mère où elle lui dit qu'il ne peut pas ne rien y avoir après la mort. Sa conclusion est : "tu vois, tu n'es pas près d'arrêter de m'avoir sur le dos ! Je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle pour toi !" Je crois qu'on ne se rend pas assez compte de la difficulté que ça doit être d'affronter une mort annoncée pour une mère et de s'éveiller chaque jour en sachant qu'on ne verra pas ses enfants grandir et s'épanouir. La difficulté qu'il doit y avoir à les laisser vivre leur vie d'ado quand on n'a qu'une seule envie, profiter de ces derniers instants au maximum.

Un livre que j'ai lu d'une traite, une histoire qui m'a tiré quelques larmes, encore maintenant quand j'écris cette chronique d'ailleurs. Probablement parce que je suis mère et que ce livre m'a fait réfléchir.

Un témoignage tout en pudeur sur la maladie et le décès d'un parent proche.


Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Tu vivras toujours de Arnaud Genon m'a été envoyé par net galley et les éditions La Rémanence. Oui je suis chanceuse, je peux lire autant que je veux et tous les styles grâce à net galley et les différentes maison d'édition, pour la boulimique de livres que je suis, c'est top :)
Tu vivras toujours est un court roman autobiographique. le narrateur est Arnaud, l'auteur. Il remonte le fil de ses souvenirs et nous parle de la mort de sa maman, quand il avait 13 ans. Sa maman était malade, il nous raconte d'ailleurs avec beaucoup de pudeur son cancer. Comment il a appris la maladie, les moments durs puis un léger mieux avant que la maladie ne regagne du terrain..
C'est triste, mais le ton est juste, ce n'est jamais trop. Il raconte ses souvenirs, sa peine, avec beaucoup de tendresse, de pudeur, de justesse. C'est un très joli texte qui m'a énormément touché.
Je l'ai lu hier soir d'une traite et j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois au long de ma lecture.
Si vous avez l'occasion de le lire, je vous le recommande. Je mets cinq étoiles.
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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions de la Rémanence et Babelio sans qui je n'aurais pu découvrir ce livre.

Tu vivras toujours est un roman autobiographique, traitant d'un sujet assez "lourd" : le cancer. Comme tout le monde, j'ai lu Nos étoiles contraires, qui m'a ému aux larmes j'ai vu le film, qui reste tout de même d'après moi l'une des meilleures adaptations cinématographiques de 2014. Pour en revenir au roman d'Arnaud Genon, je me suis intéressé de plus près à ce livre en lisant le résumé, qui m'a interpellé. Je n'avais encore jamais lu de livres des éditions de la Rémanence, alors j'ai sauté sur l'occasion. Sacrée découverte.

Dès les premières pages, l'émotions saisi le lecteur et le prend à la gorge. Nous nous retrouvons propulsé en 1989. le narrateur avait alors treize ans, sa mère trente-neuf. Cette dernière est atteinte par un cancer, et nous suivons ses derniers moments de vies du point de vue d'Arnaud. Je me suis beaucoup attaché à Arnaud, qui a seulement dix ans lorsque la maladie se déclare. A défaut de comprendre totalement ce qui se passe chez lui, il sent que quelque chose de grave est en train de se dérouler. A seulement dix ans, il se retrouve plongé dans une situation où la mort plane au-dessus de sa mère, et la voir ainsi fatiguée et malade est une épreuve terrible pour lui, car il ne sait pas ce qu'est un cancer, il ne comprend pas les termes médicaux employés par ses parents ainsi que par les médecins. C'est d'autant plus pesant pour lui qu'on le laisse volontairement dans le flou à la maison, et qu'il ne comprendra que bien plus tard ce qui est réellement arrivé à sa maman. L'arrivée de la maladie l'oblige aussi à être plus fort mentalement, pour ne rien laisser paraître à sa mère, pour ne pas qu'elle s'inquiète encore plus. On ne peut qu'admirer ce jeune garçon, sûrement avantagé dans sa démarche, car il est très insouciant et assez naïf, et contrairement à d'autres qui ont baissé les bras avant, comprenant qu'il n'y avait plus d'espoir, il est resté avec elle jusque dans ses derniers instants, il a toujours cru en sa guérison.

C'est un récit superbe, entre joie et tristesse, entre espoir et déception, entre vie et mort. Comme je le disais plus haut, Arnaud Genon arrive vraiment bien à faire ressentir un tas d'émotions différentes à son lecteur. du côté de l'écriture, je tire mon chapeau à l'écrivain. Ce dernier a réussi à retranscrire ses émotions d'enfants, à écrire du point de vue d'un enfant alors qu'il a 39 ans à l'heure où il écrit ce livre. La plume est belle, fine, piquée de belles métaphores et autres figures de style. Ce livre est vraiment un superbe qu'Arnaud Genon a rendu à sa mère.

Ce roman est une très belle découverte pour ma part. Je ne peux me permettre de juger l'histoire personnelle de quelqu'un, je trouve d'ailleurs qu'il faut du courage pour exposer une partie de sa vie, surtout quand elle est si douloureuse. En tout cas, cette tranche de vie est très bien écrite, et ce livre m'a ému aux larmes, et a soulevé en moi beaucoup de sentiments. Bravo à Arnaud Genon.
Lien : http://lecture-pour-tous-les..
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Je trouve qu'il n'est jamais vraiment facile d'apporter une critique à un livre autobiographique, et c'est encore plus vrai avec ce court roman. En effet, j'ai eu le sentiment en lisant ce livre que l'auteur l'écrivait avant tout pour lui-même, pour mettre des mots sur ses souffrances passées, mais qui ne l'ont jamais vraiment lâché.
La perte d'un proche, est un moment vraiment difficile à passer, mais de surcroît, lorsque l'on est un adolescent, qui avec l'insouciance de son jeune âge, ne comprend pas vraiment tout ce qui se passe, et qui se pose mille questions : Va-t-elle mieux ? Fait-elle semblant, pour me ménager ? Est-ce que je peux me permettre d'aller bien ? Toutes ces questions, et bien d'autres encore, restent sans réponse, car on n'ose les poser à personne, et l'enfant reste avec sa souffrance, sa solitude, sa maladresse....
Ce qui me fait penser que ce livre a été avant tout un exutoire pour l'auteur, c'est qu'il parle très peu de la souffrance des autres (père, frère, grands-parents...), mais de la sienne, celle qui lui a sûrement fait voir la vie différemment.
Je vous recommande ce roman, car même si cette histoire est triste, on sent que l'auteur a juste voulu poser des mots sur son enfance, mais n'a à aucun moment, chercher à faire verser des larmes à ses lecteurs.
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Être maman, c'est une expérience merveilleuse et terrifiante. On se sait responsable d'un petit être fragile qui reste à nos yeux, même s'il grandit, notre petit bébé. Je ne parviens plus à imaginer ma vie sans mon fils, ses rires, ses sourires, et même ses colères qui parfois rythment le quotidien. Il s'affirme, grandit sous mes yeux et cette étincelle dans les siens lorsqu'il me sourit suffit à me faire oublier les moments difficiles. Je ne peux imaginer la perte, je ne peux m'imaginer sans lui comme je ne peux l'imaginer sans moi. Mais nous ne sommes à l'abri ni des accidents ni de la maladie.

Lorsqu'Arnaud est tout jeune adolescent, il perd sa mère d'un cancer du sein. Il raconte les souvenirs qu'il en garde avec ses yeux d'enfants : la maladie, l'annonce, les paroles rassurantes de sa maman. Il raconte sa volonté de se montrer courageux, de ne pas alourdir la peine de sa maman. Il se raconte, impuissant dans son innocence, les difficultés qu'il rencontre à l'école, ne pouvant pas faire autrement que penser au plus important : la maladie contre laquelle sa maman se bat. Il raconte la rémission, la rechute, et se souvenir déchirant de voir sa maman être vaincu, emportée hors de sa maison dans son cercueil.

Ce témoignage est aussi bouleversant que pudique. Je n'ai pas eu l'impression de lire les mots d'un adulte, mais de voir s'égrener les souvenirs d'un enfant, celui qu'il a été lorsque la maladie est apparue et a gagné. Il met également en évidence les difficultés de dire les choses à un enfant : on souhaite le protéger, mais on ne peut pas le protéger de tout, et surtout pas de l'absence.
le ton est juste, mais je ne peux parler du style, les mots se suffisent pour faire ressentir l'amour qu'il vouait à sa maman et le souvenir d'une femme forte, aimante, ramenant les choses à l'essentiel et qui ne lui a rien caché des événements douloureux à vivre.

On ne plonge pas dans le pathos. J'ai ressenti de la pudeur, de l'amour, des sentiments mêlés à la peur, la perte, l'absence. Mais aussi toute l'incompréhension de la situation pour un enfant que l'on cherche à préserver.
La maman que je suis trouve ce témoignage poignant, déstabilisant, et l'espace d'un instant m'a renvoyé à ma propre histoire. Merci Arnaud Genon pour ce beau témoignage d'amour.

En bref :

Le témoignage adulte de l'enfant qu'Arnaud Genon a été lorsque sa maman est partie. Poignant, rempli d'amour et d'une pudeur qui sert le coeur.
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les chimiothérapies commencèrent rapidement après le retour de maman. Elle nous avait avertis, elle serait malade, fatiguée et perdrait tous ses cheveux. "Tous ?", demandais-je surpris. "Presque !", me répondit-elle souriante. "Je vais retrouver mon crâne de bébé." Elle avait cette force maman. Elle dédramatisait, devant moi tout au moins, les situations les plus sérieuses, les plus grave. "Et puis, , je mettrai une perruque et après ça repoussera !" Voilà la chose était balayée d'un revers de la main. Il n'y avait, là encore, pas de quoi s'inquiéter. Puisque le problème n'existait pas pour maman alors il n'existait aux yeux de personne.
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"L'absence a un poids que l'on mesure souvent trop tard."
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"La vie reprenait ses droits. La vie reprend toujours ses droits. C'est la loi."
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"En fait, je passais mon temps à le perdre dans l'attente de jours meilleurs."
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Vole petite maman, vole... Tu vivras toujours.
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