AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021512458
400 pages
Seuil (19/08/2022)
4.21/5   17 notes
Résumé :
Au bout de l'impasse du Champ-des-Cris se trouve la maison d'Onésime, inhabitée depuis sa mort. Après une déconvenue personnelle, le narrateur, qui a passé là une partie de son enfance, décide de s'y installer. Il a pour seule compagnie Nicole, une vieille voisine qui fut jadis le premier amour d'Onésime. Ensemble, ils oeuvrent à élucider le passé. Nicole lui révèle des pans insoupçonnés de l'existence d'Onésime, ancien maquisard, personnalité taciturne et énigmatiq... >Voir plus
Que lire après Le champ des crisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quel étonnant roman ! quelle magnifique histoire et, plus encore peut-être, quel beau travail sur la forme et sur le style ! Plusieurs narrateurs se succèdent irrégulièrement. le premier chapitre du roman le Champ des cris est la transcription d'une cassette : un historien interviewe Onésime Sanzach, ancien résistant, ancien d'Indochine, qui habite, avec sa femme Simone, impasse du Champ-des-cris, dans un village des environs de Nevers. Un narrateur à la première personne prend la suite et nous apprend que, très déprimé à la suite d'une rupture avec sa compagne, il est venu s'installer momentanément dans la maison où il a passé son enfance. Ensuite, un narrateur à la troisième personne nous parle d'Onésime enfant. Il vit dans cette même maison, chez ses grands-parents Bernard et Blanche Naudet, qui l'ont élevé. Onésime prend souvent soin du vieux Naudet, traumatisé par la Première Guerre mondiale : il y a laissé la moitié d'un jambe et une partie de sa raison. La vieille voisine de 90 ans aujourd'hui, Nicole, amoureuse d'Onésime dès la sortie de l'enfance, se confie au narrateur pour lui raconter leur jeunesse, une partie de leur passé dans la Résistance, lui rappeler l'incroyable jeunesse de tous ces gamins qui ont pris le maquis. Mais il en reste, des choses à raconter, difficiles à dire, difficiles à avouer, à s'avouer même… et la terrible histoire d'une canne et celle d'une veste de cuir.
***
Le lecteur va de surprise en surprise et se trouve toujours sollicité. Dans la transcription de l'entrevue, dans les longs dialogues et les monologues, les silences sont représentés par des traits parfois courts, parfois de plusieurs lignes, et ce procédé, au lieu d'aérer le texte, en rend le contenu plus dense et impose au lecteur silencieux le rythme de l'oral. Je n'ai pas mis plus de deux pages à en apprécier l'effet... le vocabulaire employé, extrêmement précis, puise dans un lexique parfois rare, voire spécialisé (le moignon de Naudet), ou encore recourt à certains mots qui paraissent d'abord inopportuns (par exemple « un oeil de verre bovin destiné à gémir »), mais résonnent puissamment et enrichissent le texte (l'affrontement avec le corbeau). le plus original et le plus personnel, à mon avis, c'est le rythme du texte. J'ai déjà parlé de la représentation graphique des silences, mais je me suis laissé envahir par les rythmes ternaires, ou plus longs encore, comme par les énumérations et les fréquentes accumulations, pas seulement d'adjectifs, mais aussi de noms, de relatives, d'adverbes, etc. ou encore de sortes de refrains. Les phrases sont longues et claires, et j'ai eu l'impression de vivre la réhabilitation du point-virgule ! (Voir la citation.) On trouve partout des échos poétiques et surprenants. J'ai souri à l'évocation de certains surnoms qu'on donne aux gens dans les villages, souvent un peu vachards, mais rarement malveillants. La superbe explication du titre, sans les traits d'union de l'odonyme, ne viendra qu'au dernier chapitre. Je me rends compte que j'ai surtout parlé de la forme et bien peu de l'histoire. Tant pis ! Je lirai assurément le prochain roman d'Adrien Genoudet !
***
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour ce beau moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          324
La typographie des premières pages peut intriguer. Mais rapidement, on comprend qu'il s'agit de la reproduction d'un enregistrement avec ses blancs et même les grésillements de la bande. On retrouvera la même présentation pour les monologues ultérieurs. On comprend à travers les propos que l'homme interviewé a vécu des périodes noires au cours de la guerre et qu'il a combattu avec les résistants.


Cette entrée en matière est au coeur de l''intrigue, mais c'est avec les confidences du narrateur qui vient s'installer dans la maison de l'impasse du Champ des cris, qui le ramène à de nombreux souvenirs d'enfance, que l'on découvrira l'histoire des anciens occupants de cette maison, histoire riche des chaos et des souffrances qu'ont créé les deux guerres qui ont marqué le vingtième siècle.

Si le narrateur nous fait part des aléas de sa relation amoureuse, il s'efface cependant devant le poids des révélations que les bavardages de sa voisine et les découvertes d'indices dans la maison vont lui faire découvrir.

La construction est originale et attractive mais c'est l'écriture remarquable, avec les mots justes et les images si sensiblement évoquées qui m'a complètement séduite. Loin cependant d'une romantisation de la guerre, le style rend le récit encore plus poignant.

Découverte de cet auteur dans le cadre du jury du Prix du deuxième roman, avec Lecture en tête


400 pages Seuil 29 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          424
Quelle surprise ! Un grand roman qui mêle faits historiques et particuliers engagés dans ces évènements, qui distille émotion, grâce, manipulation - heureuse - du vocabulaire et une surprenante structure du récit, à quatre voix.

Le narrateur est un parent du principal protagoniste, Onésime Sanzach. Suite à une désillusion amoureuse et quelques mois après la mort d'Onésime, il s'installe dans la maison de l'impasse du Champ-des-cris, là où il a déjà vécu, là où Onésime vivait avant de mourir, à 93 ans.
Onésime est un ancien maquisard. Après avoir été résistant pendant la Deuxième Guerre Mondiale, il a intégré l'armée française, s'est battu en Indochine, en Algérie, a été colonel.

Au début, on suit le héros à partir d'un enregistrement ancien au magnétophone où il raconte son épopée à un historien, qui consiste en un épisode de Résistance dans la Nièvre. le relais est pris par le narrateur à la première personne, puis par un narrateur extérieur, à la troisième personne, puis par Nicole, premier amour d'Onésime, restée une amie fidèle, en même temps qu'une voisine chargée d'arroser les plantes du domaine du Champ-des-Cris, dont elle détient les clés.

Onésime a été élevé par ses grands parents, Bernard Naudet, mutilé de la Grande Guerre (il a perdu une jambe et un peu la tête) et Blanche. L'auteur s'attarde sur son enfance et ses liens avec eux. Onésime ignore ce qu'est devenue sa mère, qu'il pense avoir perdu dans l'accident d'octobre 1921, dans le tunnel de Batignoles, région parisienne, où des wagons ont pris feu après la collision entre deux trains et l'explosion d'un réservoir à gaz. Son père a trouvé la mort dans l'accident. Onésime à qui on a dit que sa mère était vivante, part à sa recherche en se rendant à Paris en vélo, complètement démuni et sans indice ; il a 19 ans, il part sous les yeux de Nicole et reviendra bredouille.

Au long des chapitres, Onésime raconte sa guerre, sa résistance, Nicole apporte son témoignage, ce qu'elle a fait par amour, mais aussi pour l'ambiance et pour la lutte contre l'occupant. Elle était mobile sur son vélo, elle faisait du renseignement, épaulait les trois cent cinquante maquisards qui vivaient dans la forêt.
Logé chez la Mémène, sympathisante de la Résistance, Onésime, embauché à l'usine de construction d'avions pour la Luftwaffe, et sous les ordres d'Alias, chef de réseau FTP, fait exploser les transformateurs de l'usine avec ses amis, Matriolet et Jus de Chique. Les sabotages se poursuivent, laminoir, pylônes de lignes à haute tension, fraiseuse, tout pour entraver le fonctionnement de l'usine.
Onésime se retrouve ensuite dans la forêt : sous la férule d'Alias, il prend le commandement d'une cinquantaine de maquisards, chiffre qui ne cessera de gonfler. Destructions, dégradations, trains qui déraillent, exactions diverses sont le tribut du groupe.
Et puis, en septembre 1944, c'est le massacre d'Ariot, hameau où les maquisards ont caché les armes et les ravitaillements qu'ils venaient de recevoir : probablement dénoncés, ils ont dû affronter une colonne allemande qui a exécuté quatorze villageois pour l'exemple et brûlé le hameau. Cuisant échec pour Onésime qui n'oubliera pas l'image de cette femme carbonisée, lui qui imagine ses parents brûlés vifs dans le tunnel de Batignoles en 1921.
Et puis c'est la Libération, celle de Nevers et en particulier de l'École normale où Onésime s'est acharné, comme un dément assoiffé d'une vengeance irrépressible, sur un soldat allemand coincé sous les décombres.
C'est la fin de la guerre et Nicole fera les frais d'une méprise qui l'humiliera au plus haut, prix de son amitié avec une aristocrate ambivalente.

Un roman étonnant où la pluralité des voix se double pour chacune d'un style propre : Onésime raconte, mode verbal brut, Nicole multiplie les hésitations, les silences, les expressions rudimentaires, la connivence, le narrateur impliqué s'exalte dans ses souvenirs visuels, auditifs, olfactifs dans cette maison qu'il connue enfant, le narrateur extérieur déploie une phrase d'une grande beauté, d'une immense sensibilité, d'une poésie faiseuse de mots rares, façonnés maison, de tournures déconcertantes, insolites, voire troublantes.
Un enchantement, un roman flamboyant, un livre inoubliable.
Commenter  J’apprécie          32
Je remercie Masse critique et les Editions du Seuil pour l'envoi de cet excellent roman.
Je ne connaissais pas cet auteur, Adrien Genoudet, et ce fut vraiment une belle découverte.
Quel talent !
Magnifique écriture littéraire avec des descriptions extrêmement fines (la canne d'Onésime, le corbeau, le goût de l'omelette à l'eau, l'odeur du gras de la cuisine etc..).
Tout est relaté avec une précision des détails à la mesure de son immense sensibilité et ce, jusqu'à la dernière page, dont on ne ressort pas indemne.

Le narrateur revient, de nos jours, dans la maison familiale et nous distille avec beaucoup de soin cette histoire qui se situe dans la région de Nevers.
Blanche et Naudet sont racontés à travers le ressenti de leur petit fils (parents introuvables...) Onésime 6,7,8, 9 ans etc.. durant la première guerre mondiale, ou le pauvre Naudet va revenir avec une jambe en moins...
Puis c'est le tour d'Onésime dès 16, 17 ans, qui va s'engager dans la Résistance.
Et enfin Nicole, 90 ans de nos jours, la voisine qui va petit à petit "se raconter".
Elle, qui avait été la petite amie d'Onésime par le passé, reste l'unique mémoire de cette époque si tourmentée dans cette impasse du Champ-des-Cris.
Elle va réussir à dévoiler non sans difficulté, au narrateur , tout ce dont elle a été témoin, et son récit final est totalement glaçant.

Une forme de puzzle intense, remplit d'émotion et de vécu enfouis, qui va être salutaire pour Nicole tout d'abord, mais surtout aussi pour le narrateur.

La psychologie des personnages illumine le récit, Onésime en tête, suivi de Nicole.
Tout est si parfaitement bien décrit, qu'on est avec eux, on les touche presque dans cette maison, grâce à l'incommensurable sensibilité de l'auteur, et cela nous bouleverse totalement.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré "Le Champ des Cris", et je vous invite vivement à le lire.

Pour parfaire ce récit si émouvant, j'ai eu besoin de suite d'effectuer quelques petites recherches succinctes sur cette époque à Nevers que je partage volontiers avec les futurs lecteurs (source Jean Vigreux, Historien, Maitre de conférences et Directeur du musée de la Résistance à St Brisson (Nièvre).
J'ai découvert que la ville de Nevers avait été choisie par les Allemands dès 1940.
C'était un lieu stratégique, proche de Vichy et de la ligne de démarcation, et qui permettait aussi de contrôler la Loire, la ligne de chemin de fer Paris-Clermont-Ferrand, ainsi que les aciéries et les mines qui se trouvaient dans les bourgs voisins.
Un appareil productif dont l'Allemagne a absolument besoin pour son industrie de guerre.
Ville abandonnée par les Allemands le 6.9.1944, et 3 jours plus tard, les Résistants de toute la Nièvre entrent dans la ville.
Ils défilent dans les rues noires de monde et pour certains groupes, c'est le moment de se venger des collaborateurs notoires et sur les Françaises qui ont eu des relations avec les Allemands.
Ce sont ces fameuses "Tondues" dont Marguerite Duras a immortalisé la mémoire dans "Hiroshima mon amour" en imaginant la vie d'une tondue de Nevers.


Commenter  J’apprécie          60
Par des descriptions douces et mélancoliques l'auteur nous offre la vie d'un résistant.
Le narrateur retourne dans la maison de ses grands-parents dans la région de Nevers impasse du champ des Cris, après le décès d'Onésime. Maison familiale qui s'ouvre sur les souvenirs, Blanche et Naudet, l'enfance d'Onésime, son adolescence d'avant la guerre puis sa résistance face à l'occupant.

C'est Nicole, quatre vingt dix ans et dernière survivante, qui viendra jour après jour raconter au narrateur la vie d'Onésime à travers ses souvenirs, des anecdotes, la vie des uns et des autres et surtout la sienne. Elle a été la petite amie avant d'être abandonnée, car parti à la recherche de sa mère qu'il croyait morte Onésime se rend à Paris laissant derrière lui ses grands-parents dont le vieux Naudet, rescapé de la grande guerre.

Au fil des pages, les personnages prennent de l'ampleur, les événements se succèdent et Nicole se libère d'un fardeau. Onésime m'est apparu comme quelqu'un de bien trop sentimental et fataliste pour un résistant, il s'avère pourtant plein et entier portant à lui seul tous les soubresauts d'une vie. On entre dans ce village, faisons corps avec cette maison renfermant tant d'histoires.

Une histoire bouleversante.
Lien : https://leslecturesdestemilo..
Commenter  J’apprécie          80


critiques presse (2)
RevueTransfuge
22 novembre 2022
Impressionnante force évocatoire, maîtrise des méandres de la mémoire : le roman d’Adrien Genoudet est, magnifiquement, à la hauteur de son sujet : l’Histoire.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeMonde
14 octobre 2022
Un roman saisissant qui charrie l’histoire de la Résistance dans la Nièvre, à travers celles d’un héros reconnu et d’une héroïne inconnue.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Sous la vrille bouffie du cou éclatait son visage peint de nerfs, de couches de fruits rouges, de veines cintrées, de tons violacés, étouffés, saturés de peines, où l’on imaginait un passé d’assommoir, d’eau-de-vie, de brûle-gueule ; le visage de Nicole racontait à lui seul les défaites successives, les efforts, la guerre lasse qu’il avait fallu mener pour en arriver jusque-là, c’est-à-dire au même endroit, quatre-vingt-dix ans plus tard ; et pour mieux voir le destin en face, Nicole portait des culs de bouteilles démesurés, à monture épaisse bleu marine qui semblaient, eux aussi, amalgamés à la chair du crâne, aux sourcils, à ses oreilles chagrines ; et derrière le verre, on tombait sur ses yeux éteints, du charbon pillé qui prenait toute la place, à un point tel que lorsqu’elle retirait ses lunettes, un court instant, pour les nettoyer, j’avais l’impression dantesque qu’elle déchaussait son regard pour récurer ses yeux avant de les remettre à leur place.
(p. 95)
Commenter  J’apprécie          83
Si je peux vous rendre service pour rétablir quoi que ce soit - la vérité des faits d’armes - pendant la période de la résistance - vous pouvez compter sur moi - je peux rechercher replonger dans mes souvenirs ———————je veux bien vous raconter Ariot —— vous raconter le maquis ———vous racontez l’usine ————vous parler des hommes ————— mais je m’arrêterai à Nevers ——— à la Libération———je n’ai rien à ajouter sur l’époque d’après
Commenter  J’apprécie          150
Nicole n'en revenait pas. Des jours qu'elle attendait ce message :la mouche est dans le vinaigre, deux fois. C'était leur tour, c'était pour eux ; elle était assise là et elle se retenait d'éclater de rire, de hurler, de se lever et de sauter de joie ; elle devait être silencieuse, ne pas e manifester, car sous le plancher, comme chaque soir il y avait des voix allemandes, l'ennemi était tapi sous elle, rouge et souriant d'ivresse. Plus loin, Onésime et les autres l'attendaient.
La phrase était passée, elle avait traversé, habité, hanté les maquisards elle voulait dire au fond, qu'il était possible de gagner la guerre ici, à l'échelle d'un bois ; la mouche est dans le vinaigre, voulait dire qu'ils existaient, eux, tous ces hommes qui avaient choisir de désobéir et de prendre les armes.
Commenter  J’apprécie          10
Le corbeau m'invitait à penser aux cimes, à la hauteur ; je le regardais taper du bec, se battre avec un morceau filandreux de viande que je venais de lui apporter ; et je fixais l'aspect ancestral de ses pattes, son équilibre tendu tirait vers moi un banc placide, étrangement sur lequel je pouvais m'arrêter, penser, réfléchir ; sa nervosité étalée, longue, dans les crocs de ses serres, le reflet de ses écailles, du blanc de fenêtre, des brisures pilées de coquillages, tout cela me donnait un sursis, dansé, balancé, entre les tempes, une impression de transfert ; il portait à lui seul la violence de l'affamé et je lui opposais, à cet instant, un calme mou de prince. Il tapait du bec et les coups répétés finissaient par laisser des traces, des rayures sur le bureau.
Commenter  J’apprécie          10
Qui avait bien pu les dénoncer ? Onésime pensait au déroulé des choses, à ce qui pousse certains de ces tire-au-cul à chuchoter dans l'oreille des Boches, à se déplacer, à écrire sur un bout de papier, à le poster, à aller à la kommandantur à Nevers..
Imagine-t-on l'homme que l'on dénonce, prend il corps dans l'esprit des dénonciateurs ; pensent il à nouveau dans le reflet du miroir, en retirant à ras la mousse et les poils de nuit, pensent-ils aux corps qui, par la seule force, audible, distincte de leur voix, basculent en déchéance, disparaissent pourrissent au fond des fosses communes ?
Qui avait décider de les supprimer ? qui voulait les voir morts, pendus, déportés ?
Qui était ce faux patriote mou , béret lunaire qui voulait tant plaire aux Boches ?
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Adrien Genoudet (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adrien Genoudet
[Rentrée littéraire 2022]
Au bout de l'impasse du Champ-des-Cris se trouve la maison d'Onésime, inhabitée depuis sa mort. Après une déconvenue personnelle, le narrateur, qui a passé là une partie de son enfance, décide de s'y installer. Il a pour seule compagnie Nicole, une vieille voisine qui fut jadis le premier amour d'Onésime. Ensemble, ils oeuvrent à élucider le passé. Nicole lui révèle des pans insoupçonnés de l'existence d'Onésime, ancien maquisard, personnalité taciturne et énigmatique intimement marquée par les violences de son temps.
Dans ce roman au style éblouissant, Adrien Genoudet explore la mémoire d'un lieu pour brosser le portrait sans concession d'une période qui, aujourd'hui plus que jamais, continue de trouver écho en nous. À travers le personnage inoubliable d'Onésime, "Le Champ des cris" arpente nos hantises – et rend sensibles les vies abîmées par les drames du siècle, les tumultes de la Résistance, les ambivalences de l'Histoire.
Adrien Genoudet est né en 1988. Cinéaste et historien des images, il est l'auteur d'un essai sur la figure d'Albert Kahn ('L'Effervescence des images', Les Impressions Nouvelles, 2020) et d'un récit, 'L'Étreinte' (Inculte, 2017).
Lire les premières pages : https://bit.ly/3PPUe2a
Découvrez tous les titres de la rentrée littéraire des éditions du Seuil : https://bit.ly/3NQpKeq
+ Lire la suite
autres livres classés : traumatisme d'enfanceVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (65) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3169 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}