ABCDaire très complet sur le symbolisme et l'art nouveau. Pour une fois il ne s'agit pas d'une vision franco-française mais une vision européenne de ces courants. La peinture n'est pas le seul art abordé. le livre se penche aussi sur la musique, la littérature, l'architecture.... le revers est qu'il y a beaucoup à apprendre peut être trop pour la novice que je suis sur ces sujets. Je ne vais pas tout retenir mais j'ai beaucoup appris et je recommande vivement l'ouvrage qui débute par une bonne présentation permettant de mettre les choses en perspective avant de rentrer plus dans le vif du sujet.
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Dans l'imaginaire occidental, la nuit bénéficie traditionnellement d'une atmosphère de mystère et d'angoisse suggérée (Degouve de Nuncques, Nocturne au Parc royal de Bruxelles, 1897, Orsay) et demeure le lieu où se renverse la hiérarchie des valeurs. Un lieu de révélation aussi. Le théâtre de Maeterlinck accorde à la nuit une place importante : elle abrite le secret de l'amour de Pelléas pour Mélisande ou annonce, dans La Princesse Maleine, la tragédie à venir. Ses ombres cachent parfois le surgissement de l'horreur : dans Erwartung de Schoenberg, une femme erre une nuit entière à la recherche de son mari perdu dans une forêt obscure, avant de sombrer dans la folie lorsqu'elle découvre le cadavre maculé de sang.
En peinture, la nuit se confond avec la mort : dans La Nuit d'Hodler, une lumière crue enveloppe les corps nus menacés par le trépas. Révélant à l'homme sa place dans l'univers, l'atmosphère nocturne permet, de La Voix (1893, Oslo) de Munch à La Nuit étoilée (1893, New York) de Van Gogh, une réflexion sur le destin de l'humanité.
Entrée : Nocturne
[...] Ses tableaux reprennent des thèmes littéraires : ambivalence de la femme, incarnée tour à tour par la Sphinge ou l'Ange, la Méduse, la solitude, les villes désertées.
Porte vers le rêve et le monde intérieur (I Lock my Door upon Myself, Munich), l'art inquiétant de Khnopff se conjugue avec une activité de portraitiste et de paysagiste (La Ville abandonnée, Bruxelles). Khnopff partage avec Burne-Jones, qu'il admire, le goût d'un métier raffiné. Marquées du sceau du silence et du secret, ses œuvres se nourrissent d'un dessin réaliste extrêmement châtié, n'hésitant pas à exploiter les ressources de la photographie pour susciter un sentiment d’inaccessibilité, d’incommunicabilité (Memories, id.). [...]
Entrée : Khnopff (Fernand)
I Lock My Door upon Myself:
http://urlz.fr/7uLF
Pour le symboliste, qui prône un individualisme forcené, la vie intérieure, irréductible à la raison et à la société, permet seule l'accès au mystère de l'être, à l'au-delà du rêve et aux pressentiments des correspondances universelles. Regarder au-dedans de soi, c'est affirmer la suprématie de la pensée et de l'imagination sur la réalité du monde. Les artistes abandonnent toute description au profit de l’évocation d'états d'âme : Maeterlinck, comme Verlaine ou Redon, dissèquent leurs émotions et explorent l'inconscient. [...]
Entrée : Introspection
La quête d'un nouveau langage ,libéré de sa fonction ordinaire de représentation, l'affirmation de la vocation spirituelle de l'art ,l'attention portée à l'introspection ,la reconnaissance du rôle actif joué par le destinataire de l'œuvre d'art sont à mettre à l'actif du symbolisme.
La France est le berceau du symbolisme, mais il n'est pas de pays qui ne participe à ce mouvement chacun y apportant sa spécificité: la Belgique, foyer d'une extraordinaire richesse, la Pologne avec le néoromantisme teinté de nationalisme des peintres Witoldd Pruszkowski et Jareck Malczewski. , la Suisse avec Böcklin et Holder, l'Autriche avec Klimt, l'Espagne avec le peintre Adria Gual Queralt.