AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 53 notes
5
1 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
Karoline Georges est l'une de mes autrices québécoises préférées, et ce roman me rappelle pourquoi. Elle réussi toujours à écrire des fictions qui sont indéniablement du domaine de la science-fiction tout en demeurant accessible aux "vulgaires" lecteurs de réalisme.

De Synthèse est une espèce d'odyssée esthétique de l'enfance à l'âge avancée d'une mannequin qui se recycle dans les arts visuels numériques et, SF impose, matriciels

Oui, ça semble assommant, dit comme ça.

Mais si les histoires au style froid et chirurgical vous plaisent. Si l'exploration grimaçante de milieux familiaux et de travail toxique mais non caricaturaux vous intéresse. Ce livre est pour vous.

Le roman réussi aussi à aborder les nouvelles technologies d'une façon plutôt amorale, ce qui fait franchement du bien. Il évite l'espèce de culte des technologies dans lequel baigne la moitié de la SF, et les approches dystopiques qui empoisonnent l'autre moitié de la SF.
Commenter  J’apprécie          230
Le roman "De synthèse" de la québécoise Karoline Georges ne sera pas l'un des romans marquants de 2022. Je me suis globalement ennuyée, ceci dit, une fois cela dit, cela ne vous renseigne pas vraiment sur l'oeuvre en elle-même.

Une jeune femme - déjà, ça partait mal, je n'aime pas quand le personnage principal, ici la narratrice, n'a pas de nom - top model de profession s'invente plus ou moins volontairement une existence virtuelle. Après une carrière sur les podiums d'une dizaine d'années, elle se retire chez elle à Montréal comme en une grotte pour vivre à travers les livres et les films qu'elle lit et regarde en continu, en quête d'un idéal esthétique et d'une identité par l'image. Nous sommes alors dans les années 80/90 et l'émergence d'internet au cours de la décennie suivante va donner une dimension encore plus profonde à sa vie d'ascète, cloîtrée dans son appartement, coupée du monde réel, vivant et ressentant ses émotions à travers Anouk, son avatar. Coupée également de son père et de sa mère, éternels incompris de leur fille unique jusqu'à ce que la vieillesse et la maladie place la narratrice devant un semblant de responsabilité filiale.

Karoline Georges déploie plus d'énergie que de talent à analyser le rapport de son héroïne (et donc du lecteur par la même occasion) à la virtualité galopante de la société. A priori, cela n'a rien de stupide, c'est un vrai sujet, un phénomène sociétal croissant et qui a de quoi faire flipper. Toutefois, j'ai trouvé son traitement trop égocentré autour de cette narratrice anonyme.

Anonymat qui est au coeur du récit et du sujet puisque grâce à un avatar, il est possible de se déposséder de son identité pour se fondre dans l'humanité, y apporter sa personnalité sous forme de posts, de performances, d'oeuvres artistiques, d'applications, que-sais-je encore. Si le but de l'auteure était de créer une sorte de malaise lié à cet anonymat, c'est plutôt réussi ; mais je m'interroge alors sur la nécessité de développer ce thème en même temps que le plus traditionnel rapport parents-enfant qui ôte de mon point de vue pas mal de l'originalité du roman, en le plombant de quelques poncifs sur le conflit de génération.

Une lecture que j'ai abordée en pensant qu'il serait question de science-fiction ou de dystopie et qui s'est finalement révélée une sorte de biographie fictive aux allures de témoignage sur l'impact de la transition numérique sur la société. Etrange.


Challenge MULTI-DEFIS 2022
Commenter  J’apprécie          180
Récit qui n'est pas celui auquel je m'attendais après la lecture des premières phrases. Je pensais à plus de dystopie, de technologie, de mystère.

Aucune déception pour autant. La biographie de la narratrice et les thèmes abordés sont, derrière un style laconique et distancié, plus subtils qu'il n'y paraît au premier abord.

Échapper au réel dans la recherche de la perfection de l'image, distance et absence d'émotion interprétées comme des qualités professionnelles, dégoût du corps, recherche de l'immobilisme pour échapper à la mort, re-création de soi via internet la réalité augmentée, histoires de vie cabossées, difficultés de communication...

En somme, la condition humaine et ses éternelles questions sans réponse définitive, retravaillées dans une trame narrative où s'insèrent quelques éléments très actuels et leurs évolutions futuristes, autant de leurres et de possibilité de réconciliation avec notre impossible humanité.


Commenter  J’apprécie          130
Karoline Georges,De synthèse - 2017

Voici un roman en lice pour le Prix du Gouverneur Général. Malheureusement, je n'ai pas embarqué du tout et j'ai trouvé très lassante cette fascination de l'image, des réalités parallèles et des personnages de fiction qui poussent la narratrice à devenir elle-même une image jusqu'à créer dans la fièvre son avatar.

L'écriture est sèche, pleine de redondance, je n'ai rien ressenti. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, car le sujet pouvait mener à de belles lucidités, mais j'ai eu l'impression de tomber souvent dans le cliché et le narcissisme.

Même la relation difficile avec ses parents ne m'a pas parlé. J'ai décroché et j'ai lu en diagonale pour connaître le dénouement et me rendre compte que j'avais bien fait d'abandonner. Je me sens très sévère. Je n'ai peut-être rien compris à la démarche de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai acheté ce roman lors de mon séjour au Québec en avril dernier, quand je me suis rendue au Salon Internationale du Livre de Québec. Il avait reçu quelques mois plus tôt le prix du Gouverneur Général, un des plus prestigieux dans le pays, et j'avais déjà lu et aimé Sous Béton, de la même autrice. Il ne m'en fallait pas plus pour craquer !
Karoline Georges a été la première autrice québécoise publiée dans la collection Folio SF, avec Sous Béton. Un honneur tout aussi mérité que les prix reçus, tant son écriture est poétique et son univers hors normes.
Si la couverture Folio est magnifique, signée Aurélien Police, celle de l'édition Québécoise est tout aussi sublime, et elle est réalisée à d'une photographie virtuelle réalisée par l'autrice, qui mène aussi des projets numériques, projets que vous pouvez découvrir sur son site. Vous pourrez y découvrir de nombreuses similitudes avec le personnage principal de son roman, qui est par bien des aspects autobiographique.
J'ai eu la chance de passer un long moment à discuter avec elle et la jeune autrice Christiane Vadnais lors du festival Étonnants Voyageurs en juin 2019, et c'est avec beaucoup de pudeur qu'elle évoquait certains aspects personnels du roman, et avec beaucoup de passion qu'elle parlait de son travail numérique, comme de ses livres. Je garde un souvenir précieux de ce moment, aussi précieux que les très jolis mots laissés en dédicace dans mon ouvrage. Et je suis aussi repartie avec une montagne de recommandations littéraires de SFFF québécoise, la première étant justement le roman de Christiane Vadnais^^
Le personnage principal de ce roman nous raconte sa vie et celle de sa mère, ou plutôt la fin de vie de sa mère. Elle nous raconte son agoraphobie, dans un monde d'anticipation où vivre par écrans interposés n'a rien d'exceptionnel. Elle vit coupée du monde dans son appartement, publiant quotidiennement des portraits numériques de son avatar dans une salle d'exposition virtuelle qui attire les foules et lui assure ses revenus.
De synthèse est un roman hors du temps, tout en finesse et en pudeur, où la science-fiction est un décor pour l'histoire. Il a d'ailleurs été publié chez Alto, un éditeur généraliste. C'est un hommage d'une fille à sa mère, mais c'est aussi bien plus que ça. C'est une plongée au coeur du numérique, une critique de notre société toujours plus individualiste, toujours plus virtuelle, où les réseaux sociaux envahissent notre quotidien. Je ne veux pas trop vous en dire, car la beauté de ce roman réside aussi dans la découverte des relations entre une fille et sa mère, et des non-dits qui les ont éloignées l'une de l'autre.
La plume de Karoline Georges est une merveille, elle est atypique, poétique et crue parfois. Elle dit les choses sans fard, d'une manière qui peut parfois être malaisante, car elle nous fait aussi nous questionner sur notre vie, et notre rapport à la technologie. Son travail est passionnant dans son ensemble, sa réflexion va bien au-delà de ce roman, dans ses projets numériques entre autres.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          40
Conte moderne se situant dans un proche demain à la limite du virtuel, dans un espace dont on reconnait presque l'essence et où une intelligence artificielle semble se manifester. À la recherche de soi dans une image parfaite de son propre corps ou de son avatar, la narratrice doit renouer avec un univers familial qu'elle avait enfoui sous des couches de personnages de fiction, d'icônes illusoires et de chimères. Ce conte, c'est, pour moi, le choc entre un virtuel à parfaire indéfiniment et une réalité qui se défait et se détruit sans que l'on puisse intervenir. Cela demeure une oeuvre troublante.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
Le monde virtuel, celui des images, a toujours fasciné la narratrice de cette histoire. le contexte familial, particulièrement difficile, y est pour quelque chose : père alcoolique et violent, mère à côté de ses pompes qui fume à longueur de journée sans un mot à sa fenêtre. Cette jeune fille au début du livre passe donc ses journées et ses nuits, soit devant la télévision, soit dans les livres. Dans un état proche de l'hypnose, elle imagine une autre vie, un monde complètement différent où elle serait enfin heureuse avec sa maman. Elle se plonge dans le monde de l'imaginaire pour oublier son quotidien.

Les années défilent. Suite à un événement bouleversant, elle décide enfin de quitter le domicile familial et commence une carrière dans le mannequinat à Paris. Son visage fermé, qui ne transmet aucune émotion et se plie aux exigences du métier, est sa marque de fabrique. Et c'est un succès!

Elle nourrit en parallèle ce rêve qu'elle a depuis toute petite : celui de fixer pour l'éternité son image. La photo? La peinture? Elle cherche les moyens d'exaucer son voeu le plus cher. Elle finit par l'atteindre, au travers d'un avatar. Ce travail de façonnage, de création, qui est le résultat de toutes les images qu'elle chérit depuis son enfance, est colossal. Entre-temps, elle est revenue au Québec mais n'entretient que des contacts très limités avec ses parents. Son avatar, c'est une seconde naissance, ou une renaissance.

Et puis, sa maman tombe gravement malade… L'héroïne, désormais adulte, doit se faire violence pour sortir de son appartement qu'elle ne quitte jamais.

Karoline Georges m'a totalement transportée avec ce roman! J'ai trouvé d'emblée le ton terriblement accrocheur. Et puis, j'ai développé une réelle fascination à mon tour pour la narratrice qui présente un profil très particulier. Mystérieuse, mal dans sa peau à cause du contexte familial difficile, elle a toutefois une personnalité forte. Elle sait ce qu'elle veut. Qu'importe ce qu'on dit, d'ailleurs il n'y a dans ce texte pratiquement aucune trace du monde extérieur, de personnes qui gravitent autour d'elle. Elle reste seule dans sa bulle, c'est l'unique endroit où elle se sent en sécurité. Dans son appartement, et dans ce monde virtuel où elle tente de créer une seconde vie.

Le sujet se veut moderne et différent de ce qu'on a l'habitude de lire. L'auteure nous interroge sur notre rapport au corps, à la beauté éternelle. Dans ce roman où se côtoient sans cesse le monde virtuel à la vie réelle, Karoline Georges remet finalement en perspective notre utilisation des nouvelles technologies : peuvent-elle remplacer le contact réel, peuvent-elles palier à l'absence? Un sujet traité avec une certaine force dans l'écriture et une froideur propre à la narratrice principale, qui mont totalement hypnotisée.

Mais l'émotion est aussi au rendez-vous puisqu'elle y mêle une histoire familiale triste, notamment avec l'hospitalisation de la maman. Notre héroïne fait tomber le masque pour présenter au lecteur un visage beaucoup humain qui laisse enfin sortir ses émotions.
Commenter  J’apprécie          30
Après la lecture de ce roman, j'ai eu une bonne crise de larmes.
Et pourtant, ce n'est pas un livre qui fait parti de mes favoris ou dont j'adore les personnages. Néanmoins, cette lecture m'a marqué et c'est bien la première fois que je pleure sur un livre... la dernière fois je ne m'en souviens même plus.
Il y a quelque chose dans le mal être du personnage principal qui est très familier. On ne connaît effectivement pas son prénom, seulement celui de son avatar (ce qui en dit long) mais même si je ne partage pas son obsession pour les images, il y a des passages entiers ou je me suis un peu reconnue. Ses relations avec ses parents est aussi un facteur qui fait que ce livre m'a marqué, une relation remplis de non-dits, de distance, d'incompréhension et ou finalement tout stagne.
Le style d'écriture est impeccable, l'égo centrisme d l'héroïne peut énervée et pourtant je n'ai jamais lu un personnage qui représentait si bien son époque et le mal être qui l'accompagne.
Commenter  J’apprécie          20
Karoline Georges avec de synthèse, offre un roman perturbant, fascinant, dérangeant autour du thème de l'image. Sa narratrice vit dans un monde virtuel avec son avatar Anouk, prénom signifiant «gracieuse», qu'elle modifie et développe au fil du temps en fonction des modèles féminins qui l'ont marquée. Elle apparaît à la recherche de l'image parfaite. Un jour, tout bascule, car elle apprend que sa mère est très malade et qu'elle va mourir. Elle n'a d'autres choix que de côtoyer sa famille qu'elle a délaissée depuis plusieurs années. Ainsi, elle plonge dans ses souvenirs et elle livre un témoignage renversant autour d'une quête : celle de l'image. Dès l'enfance, elle s'échappe de la réalité par le biais de la télévision, car elle a peur de son alcoolique de père ou encore elle souhaite oublier l'immobilité de sa mère qui est assise devant sa fenêtre et dont le regard est coupé du monde Elle devient fascinée par les images de personnages féminins tributaires des émissions de télévision ou encore de celles des magazines. Il y a Olivia Newton-John, Fanfreluche, Jinny, ma sorcière bien-aimée, la Femme bionique, Wonder Woman, etc. Toutes ces femmes représentent un idéal. Olivia et son sublime sourire, Jinny et sa légèreté, Fanfreluche et ses livres. Toutes ces héroïnes semblent lui donner envie de modifier son corps. On le devine, la narratrice est née dans les années soixante-dix. Comme elle le mentionne :

J'ai appris très tôt la valeur sacrée des images de la féminité.

Les femmes les plus célèbres du monde étaient toutes immobiles entre les pages des magazines. Ou divines à l'écran. Ou encadrées pour l'éternité dans les musées, j'allais le découvrir un peu plus tard.

Moi, je suis devenue une image sans m'en rendre compte. (p. 18)

À quatorze ans, elle participe à un concours de beauté et le remporte. Puis, elle va s'installer à Paris afin de poursuivre une carrière de mannequin en vivant dans la discrétion, dans la solitude. Elle apprend à devenir une image. de plus, elle visite les musées et observe les tableaux des peintres présentant des modèles féminins inoubliables. Après une décennie dans la ville Lumière, elle revient à Montréal où elle achète un condo et elle peut s'adonner à sa passion pour l'image en cherchant à créer un avatar parfait grâce à l'argent accumulé en tant que mannequin. Car être image signifie «se faire personnage.»

La création d'images est devenue une nécessité quasi biologique. Une routine. Travailler des formes et des couleurs, un point de vue, inventer chaque jour une gestuelle ; y intégrer un jeu de lumière. Puis recommencer, sans cesse, repousser les limitations, mieux me définir à travers Anouk, toujours nous transformer. Apprendre à dire «je», à travers tous nos différents visages. (p. 179)

La narratrice passe donc de nombreuses années cloitrée à tenter de créer l'image d'Anouk se lançant dans une quête d'absolu. Cependant, la décrépitude du corps de sa mère lui permettra-t-elle de goûter à la perfection de l'image? Entre composition et destruction, quelle sera l'inspiration?

En lisant de synthèse, j'ai vécu de belles émotions car les magnifiques femmes mentionnées ont également marqué mon inconscient. Elles font partie de mon imaginaire. Comme la narratrice, j'ai adoré enfant l'univers de Fanfreluche. J'aurais voulu plonger dans un livre pour vivre les histoires. Comme elle, j'ai été subjuguée par Jinny. Je voulais que ma mère transforme ma chambre comme l'intérieur de la bouteille du génie. Comme elle, j'adorais Olivia Newton-John. J'avais toutes ses cassettes! J'ai vu au moins vingt fois Xanadu! Je ratais même l'école pour regarder le film à la télévision. Comme elle, je voulais posséder les jambes de Jamie Somers et avoir le nez de Samantha, la sorcière bien-aimée. Je me rends bien compte que toutes ces femmes ont laissé une empreinte indélébile en moi. de synthèse rend donc un bel hommage à l'image de la femme à travers le regard de l'autre. Ce livre m'a permis de voyager dans mes souvenirs, de retrouver mes yeux d'enfant et d'adolescente. Une histoire qui parle enfin à la femme que je suis devenue.

Ce livre a remporté de prestigieux prix :

Prix littéraire du Gouverneur général du Canada
Prix Jacques-Brossard de la science-fiction et du fantastique québécois
Prix Arlette-Cousture des Grands Prix de la Montérégie
Prix Aurora Boréal – Meilleur roman 2018

https://madamelit.ca/2018/12/11/madame-lit-de-synthese-de-karoline-georges/
Lien : https://madamelit.ca/2018/12..
Commenter  J’apprécie          20
On m'a beaucoup vanté la plume de Karoline Georges, particulièrement celle de Sous béton. Mais ne le trouvant pas dans ma librairie, j'ai pris son dernier ouvrage sans me poser de questions.
Et si certaines idées de l'oeuvre m'ont plu, l'ensemble m'a plutôt déçu.

Le côté "science-fiction' est pourtant original - enfin si on veut... les androïdes domestiques dans les années 2030 ça me semble un peu cliché, mais passons. le côté "prolongation de ma vie dans un univers virtuel" et l'art progressif de l'art à travers un support numérique inédit, ça, c'était assez intéressant.

La narration marche en deux temps : au présent la narratrice nous raconte la maladie de sa mère, au passé elle nous conte le déroulé de sa vie et comment elle en est arrivée aujourd'hui à vivre recluse chez elle, n'interagissant avec le monde que par le biais de son avatar en ligne et de son art numérique.
Intéressant, si seulement elle ne nous avait pas fait passer pendant à peu près la moitié du roman au travers de son enfance et de ses années d'adolescence qui sont, à mes yeux, les instants sans saveur du roman...
Or il dépasse à peine 200 pages, donc une moitié de roman focalisée sur ces souvenirs-là, c'était long et ça a plutôt déséquilibré l'oeuvre. Je passe mon ressenti à la lecture des (trop) nombreux paragraphes sur Olivia, l'idole de l'héroïne (comprenez Newton John, mais elle l'adule tellement qu'elle l'appelle sans cesse Olivia) et sur l'étalage de références culturelles de tout bon enfant des années 80 qui regardait la télé/lisait des BD et des livres/écoutait la musique qui se respecte connaît - ce qui est d'un ennui un peu mortel (j'avais l'impression de lire ma propre enfance, et c'était du coup tellement inintéressant que ça m'a assez irrité). Tout ces passages sont "sauvés" par la volonté de l'auteur de nous faire comprendre que l'héroïne ne vit que par la fiction et se rêve "devenue image" (elle le répète aussi trèèès souvent), ce qui est aussi intéressant comme obsession, et que j'aurais aimé arriver à mieux comprendre. Mais je n'y suis pas parvenue. J'aurais compris si elle avait développé cette obsession pour échapper à un quotidien merdique (ce qu'elle avait) mais j'ai surtout retenu que cette obsession lui vient de l'amour de son grand-père pour les pinups en photo et de son adoration pour les poses de starlettes américaines dans le programme télé de la semaine. Mouais.

Et pourtant je pense que le long passage sur ses années de mannequin est là pour appuyer ce but ultime, cette obsession vitale, mais encore une fois ça ne m'a pas touché.

Finalement, les plus beaux passages sont à mes yeux ceux qui concernent sa mère, que ce soit dans son enfance ou à la fin de sa vie. Et le roman aurait trouvé un peu plus de grâce à mes yeux s'il s'était terminé sans épilogue, car l'avant-dernier chapitre est terriblement émouvant et aurait fait une fin réellement parfaite.

Je vais quand même tenter Sous béton !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (105) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4870 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}