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EAN : 9782804015848
Espace Nord (13/01/2008)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Marco débarque chez ses grands-parents pour passer des vacances à la campagne. Il va y rencontrer Ngalula, une demandeuse d'asile qui réside au village dans un centre ouvert récemment installé. Malgré l'hostilité de certains villageois, une grande amitié va naître entre les deux enfants, qui apprendront l'un de l'autre leurs univers respectifs.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un très beau roman pour la jeunesse qui aborde la réalité des migrants obligés de fuir leur pays dans l'espoir d'une vie meilleure et qui se heurtent à l'incompréhension et parfois l'hostilité du pays d'accueil. La réalité, les réalités des deux côtés : la guerre, la violence et ici la prudence des administrations qui doivent réguler l'afflux des migrants ...
C'est aussi l'histoire d'une belle amitié d'enfance entre Marco le jeune garçon en vacances au village de ses grands-parents et la jeune africaine, accueillie au "Château" centre d'accueil provisoire pas vraiment bien perçu par les villageois ; Ngalula, elle, pensait trouver une sorte de "Martine" qui sait tout faire, et qui aurait résolu tous les problèmes ... hélas cette Martine n'est, elle, absolument pas réaliste
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tout à coup, il voit Ngalula s'arrêter, porter la main en cornet autour de l'oreille. Lui-même ne perçoit rien d'extraordinaire dans le concert de gazouillis qui se mêle au bruissement du feuillage.
La gorge de son amie se gonfle, ses lèvres se tendent.
« Piiit-piiit-piiiiit. »
Dans les taillis, un bref silence. Ngalula ne bouge plus. Une vraie statue. Elle patiente quelques instants, puis recommence, les yeux fermés.
« Piiit-piiit-piiiiit. »
Marco retient son souffle. A présent, il distingue… dans ce gros chêne, un peu plus haut, sur la droite…
« Piiit-piiit-piiiiit. »
Le visage de Ngalula s'éclaire. Entre elle et l'oiseau invisible, un dialogue s'établit.
-Piiit-piiit-piiiiit.
-Piiit-piiit-piiiiit.
La fillette hoche la tête, serre la main de Marco. Elle a subitement l'air toute triste.
-Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qu'il t'a raconté?
-…
-Dis-moi! Tu n'as plus confiance? Je ne suis plus ton ami?
Elle hésite, comme s'il lui fallait trahir un secret. Puis elle se penche et murmure:
-C'est un petit. Sa maman est partie. Il est tout seul dans le nid. Ecoute comme il tremble.
Et Marco, en effet, a l'impression que le pépiement est comme haché par la peur.
A son tour, il pose la bouche contre l'oreille de Ngalula.
-Elle est sûrement allée chercher de la nourriture. J'ai vu ça dans un documentaire, elle va revenir avec un ver de terre dans son bec.
-Non, elle est partie pour de bon. Elle ne reviendra plus jamais. Un chasseur l'a tuée.
-Il n'y a pas de chasseur, ici! C'est interdit.
-Tu crois?
-J'en suis sûr. Mon grand-père me l'a dit. On ne peut chasser qu'en automne, et pas les oiseaux. Avant, il y avait des sales tendeurs, qui les capturaient pour les mettre dans des cages. Maintenant, c'est eux qu'on fourre en prison.
En fait, il dit ça pour la rassurer, mais il n'en est pas tout à fait sûr. Même, il se souvient que Papy, avant son accident, décrochait le fusil qui pend dans sa chambre quand une volée de grives se posait sur le cerisier. Marco le regardait plier le canon, glisser les deux cartouches, mais il n'osait pas sortir, à la fois parce qu'il avait peur de la détonation et parce qu'il ne voulait pas aller ramasser les oiseaux. Ce qui ne l'empêchait pas de les manger d'excellent appétit. Mais il ne se souvient plus si c'était en été: il vient aussi toute une semaine à Noël et une autre encore à Pâques.
-Il y a les braconniers!
-Non, les garde-chasses les poursuivent.
-Pour les tuer?
-Mais non, quelle idée! Pour leur mettre une contravention.
-Ah!
Perplexe.
-Je t'assure! D'ailleurs, même en automne, personne ne chasse par ici. Ça manque de gibier. Ils vont de l'autre côté du village, près des étangs. Là, il y a des poules d'eau et même des faisans. Puis, des prairies et des bois pleins de lapins.
-Alors, peut-être qu'elle va quand même revenir! Attends, je le lui dis.
Elle se remet à siffler. « Piiit-piiit-piiiiit. » Le cœur battant, Marco attend la réponse.
« Piiit-piiit-piiiiit. »
Ça y est, l'oisillon a compris, son cri est devenu tout joyeux. Les deux enfants battent des mains.
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Ce n'est décidément pas un dimanche comme les autres : madame Istasse s'avance jusqu'au banc de communion.
Personne ne peut cacher sa surprise. Même Marco sait que l'ancienne institutrice est une “rouge”, qu'elle n'a jamais mis les pieds à la messe, qu'elle n'entre dans l'église que pour la faire visiter, parce qu'elle s'y connaît en histoire et en architecture, et que le tourisme est important pour les commerçants du village.

Elle tapote le micro, déplie un papier, toussote pour s'éclaircir la voix. Un grand silence se fait. C'est, dit-elle, un texte du siècle dernier. Un poète célèbre, qui visitait la région avec sa jeune femme. Elle se met à lire. Il y est question de l'église et des halles, bien sûr, mais aussi de paysage délicat, de bois, de prairies, et même du ruisseau. Puis le poète raconte : sa voiture a cassé un essieu, le maréchal-ferrant a dû en forger un nouveau, et tout le temps qu'a duré la réparation, des fermiers ont hébergé le couple. Ils ont partagé leurs repas, ils ont dormi dans la chambre des fils qui sont allés loger dans le fenil. Et ces braves gens n'ont rien accepté en paiement : c'était la loi de l'hospitalité, on n'abandonnait pas des étrangers dans le malheur! Le poète ne donne pas de nom, mais Marco pense que c'est sûrement la ferme des Latons, et il se sent tout fier d'être assis à côté de la fermière.
Madame Istasse replie son papier. Elle élève la voix, darde sur l'assistance un regard de défi: nos ancêtres, pourtant, étaient pauvres; en nous enrichissant, serions-nous devenus moins bons qu'eux?
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D'habitude, pendant le sermon, Marco se laisse emporter dans une rêverie qui n'est pas désagréable, d'autant que Monsieur le curé le berce avec sa voix de miel et ses “r” qui roulent comme les pales d'un ventilateur. C'est un Polonais, qui vient chaque dimanche de la ville. Mamy prétend qu'ils ont beaucoup de prêtres, là-bas, et que chez nous il manque de vocations. Bien sûr, Papy ne perd pas l'occasion de se moquer: bientôt, ce seront les Noirs et les petits Chinois qui nous enverront des missionnaires…!
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