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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il faut savoir faire preuve de patience avec Stéphane Gérard. Son précédent (et premier) roman date de 2012 (l'excellent Thalamus). Il aura fallu six ans pour enfin retrouver sa plume. Quand saignent les louves en vaut la peine, et lui permettra de toucher une nouvelle vague de lecteurs.

Les deux romans sont liés par leur personnage principal, mais les deux intrigues sont totalement déconnectées. Là où son premier thriller se coulait dans la veine scientifique, celui-ci serait plutôt à qualifier de « social ». Autre ambiance, autres moeurs.

Le fond est grave, pesant. La forme plus légère (parfois). C'est la patte de l'auteur, déjà appréciée avec son premier livre : traiter de thèmes difficiles tout en proposant des personnes hautes en couleur. Ça donne un thriller assez atypique par son ton et la truculence de ses dialogues.

Pourtant, que la thématique est difficile ! Cette histoire de louveteaux touche au coeur et Stéphane Gérard a su trouver les mots pour émouvoir sans en faire trop, ni dans le pathos ni dans le voyeurisme malsain. Un équilibre précaire mais qui tient tout au long des 450 pages.

Avec de l'humour, on peut faire retomber (ponctuellement) la pression. L'écrivain joue avec ses personnages, s'amuse avec eux. A l'image de Françoise, sorte de bimbo qui pourrait paraître totalement superficielle, alors qu'elle sait faire preuve d'une sacrée répartie, d'une belle intelligence et d'une réelle empathie. Il ne faut pas s'arrêter aux apparences, lorsqu'elles sont trop excessives. Excessif, c'est bien un mot qui sied à cette représentante de l'éducation nationale, en train d'écrire une thèse dont elle seule comprend le titre. Elle se transforme en enquêtrice empêtrée dans une succession de faits divers. Ils vont la tirer vers des pénombres qu'elle va tenter de sonder.

L'auteur a travaillé son sujet, et a fait des recherches sur cette thématique assez peu traitée (il nous explique d'ailleurs parfaitement pourquoi on en parle peu). La facétie des échanges n'est qu'un paravent qu'il entrouvre peu à peu sur l'horreur.

C'est un vrai thriller, nombre de codes sont là, avec une manière de pousser le lecteur à soupçonner tout le monde. J'ai eu peur que cet exercice ne joue des tours à l'écrivain. Mais il s'en sort plutôt bien, même si j'ai trouvé que le dernier tiers tirait un peu en longueur.

Quand saignent les louves est un thriller qui a de quoi toucher le grand public, malgré son sujet difficile. Stéphane Gérard a l'art de jongler avec l'humour pour contrebalancer la noirceur de l'intrigue. Ses personnages ont des traits de caractère parfois exagérés, mais c'est pour mieux nous toucher lorsque l'on gratte la surface. Un roman écrit avec le coeur, assurément.

PS : je fais part de ma totale incompréhension face au choix de la couverture, totalement hors de propos. On dirait que l'éditeur et moi n'avons pas lu le même livre…
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Un thriller socio-psychologique parfaitement documenté dans lequel l'auteur met sous la lumière un sujet sensible, rarement (voir jamais) abordé dans ce type de littérature. Il s'agit d'un problème encore grandement tabou, surtout en France. J'avoue, peut-être parce que je suis une femme « ordinaire », avoir eu du mal à me mettre à la place des personnes concernées.
Stéphane Gérard amène le sujet en douceur (d'où probablement un manque de suspense dans la première moitié du livre)... mais surtout sans tomber, à aucun moment, dans le sordide où le voyeurisme, et aussi, sans juger !
L'histoire et les faits que l'enquête va dévoiler sont d'une grande noirceur. Sordidité contrebalancée par l'humour du couple d'enquêteurs plutôt inhabituel, liés par une très solide amitié.
Elle, prof' en congé sabbatique, c'est l'énergique et l'exubérante Francoise que l'auteur lui-même a défini (dans un interview) comme « attachiante », avec un faible pour les Louboutins.
Lui, journaliste free-lance passionné par Gaudi, c'est Sylvain, homosexuel discret et plus placide.
Ces deux-là se connaissent extrêmement bien et leurs bisbilles et réparties pleines d'humour agissent comme des soupapes permettant au lecteur de respirer et de « digérer » ainsi cette face cachée de certains êtres humains.
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Je suis encore sous le choc de ce superbe roman écrit par Stéphane Gérard. Un roman qui m'a bouleversé de par sa thématique mais aussi tout simplement parce que je suis une maman et que dès le premier chapitre, dès les trois premières pages, mon coeur s'est brisé. Plus on va avancer dans l'intrigue, plus cela va devenir glauque et noir. J'ai beaucoup aimé aller de suspect en suspect, en découvrant à chaque fois que ce n'était pas le bon coupable, c'était incroyablement accrocheur. J'avais peur aussi des clichés mais l'auteur a su ne pas tomber dans ce piège. J'ai eu un peu plus de mal avec le duo d'enquêteur, qui n'en sont pas vraiment mais à qui liberté est donnée de faire comme si, d'aller interroger, de faire des vérifications en gros d'investiguer en lieu et place de la police qui est un peu mollassonne au début en tout cas. Elle est prof de sciences et lui journaliste, elle a tout de la bimbo avec ses Louboutins et lui est gay. Entre eux une forte amitié mais pas réellement de compétences et pourtant c'est bien eux qui vont porter cette affaire au plus haut. Alors c'est vrai que le langage franc-parler et les dialogues sont là pour nous faire baisser un peu en pression parce que sur le fond ce qui est en jeu est si terrible qu'il faut bien un peu d'humour pour le faire passer mais bon j'ai trouvé que des fois cela cassait un peu trop le côté noir. le personnage de Mamilou est aussi truculent entre ses réparties et son joint directement tiré de ses petites plantations, elle fait très fort. La thématique choisie est certes rare mais aussi fait partie des ultimes tabous de notre société et l'auteur nous en explique parfaitement les tenants et aboutissants dans un style didactique qui m'a parfaitement convenue. Un roman qui bousculera les consciences, beaucoup d'émotions éprouvées en lisant le point de vue de la louve et encore plus en empathie avec les agneaux. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Après l'excellent "Thalamus" qui me semble être sorti il y a des années lumière, retour de Stéphane Gérard avec ce nouveau roman.
Je lui avais adressé un petit message sur BlaBlaBook l'informant du commencement de ma nouvelle lecture et lui indiquant que je me marrais beaucoup car il a un don certain pour des associations d'idées amenant des expressions franchement hilarantes.
Le début (je ne parle pas ici du chapitre 1 mais du premier 1/4 du livre) est vraiment très drôle et je dois dire que cela fait du bien !
Entre le look totalement excentrique de Françoise, la mami qui fume du shit qu'elle cultive dans son jardin et ses formules sorties de nulle part, je dois dire que j'ai beaucoup ri.

Ok, je n'ai pas ri longtemps.
Je vais devoir vous refaire le coup de le chronique qui ne dit rien parce que le thème de ce bouquin est tenu secret. Si vous le révélais, je devrai vous couper la langue après. On va donc éviter d'en arriver à de telles extrémités.
La 4ème de couverture ne révèle rien,
La presse, pour les quelques articles lus ne révèle rien.
Je ne vais pas faire ma gourde !

Voilà ce que je peux vous dire sans me faire couper en rondelles.
A Castenois, petite commune calme où il ne se passe jamais rien, des garçons des 12 ans vont se suicider ou disparaître.
La scène d'ouverture vous glace littéralement le sang : Romain Bazet, 12 ans est retrouvé mort dans sa chambre, juste avant le diner.
Cyril, lui, semble avoir été victime d'un terrible accident.
Anthony est porté disparu puis revient chez lui dans la même journée mais complètement bouleversé.
Le calme de la petite ville semble en prendre un coup et les gamins de 12 ans ont l'air de devenir des victimes potentielles.
Mamilou, une petite grand-mère à la sagesse des anciens, plutôt moderne dans son goût pour les pétards, connaissait bien Romain. Elle l'avait trouvé changé. Elle est persuadée qu'il se passait quelque chose de très grave dans sa vie. Elle demande à Françoise, sa petite-fille et Sylvain, l'ami de celle-ci de mener l'enquête.
Savourez le portrait de la grand-mère !!! Exceptionnelle la mami !
"Le vie est une tartine de merde, et on est obligé d'en manger chaque jour." Si ce n'est pas de la philosophie ça !
Les deux là, c'est le couple improbable même s'ils ne forment pas réellement un couple.
Lui est journaliste, elle prof. Prof bimbo, je ne sais pas si ça existe d'ailleurs.
Prof qui fait une thèse au titre totalement improbable : rôle des phospholipides anioniques dans la régularisation de la signalisation des brassinostéroïdes. Vous avez compris un truc ?
Stéphane Gérard est lui-même prof, vous le saviez ?
Sa description de l'univers carcéral de l'éducation nationale m'a fait beaucoup rire.

Ne vous y trompez pas, même si le lecteur sourit ou rit même parfois, nous sommes bien dans un polar. L'auteur a pris la décision d'atténuer par des sourires, le thème très lourd, sujet de son livre.
Je n'avais jamais vraiment réfléchi à cette problématique qu'il soulève ici, je ne m'étais même jamais posé la question. La 4ème de couverture parle de "coup de dynamite qui va remuer les consciences et faire exploser les certitudes". Oui, ça va exploser dans les chaumières !
J'avais souligné plein de passages intéressants du livre, des articles du code pénal, ou des questionnements vraiment intéressantes soulevés par l'auteur, mais je ne peux pas les joindre à cette chronique pour les raisons que vous connaissez.

Je préfère dire que parfois un bouquin, et parfois même un polar, peut réveiller les consciences, ou oser parler d'un sujet totalement tabou.
C'est la cas ici.
C'est fait intelligemment, sans verser dans le pathos.
C'est fait sans scènes où se déverseraient des hectolitres de sang.
C'est fait avec une dose d'humour pour contrebalancer l'horreur du sujet.
C'est fait avec des réflexions pertinentes sur notre époque (par exemple, le rôle des médias dans la pensée collective ou les incohérences de la justice).
C'est très bien fait. Dans un mélange des genres parfaitement dosé.

J'imagine qu'il va falloir 6 ans (encore!!!) pour lire le prochain livre de Stéphane Gérard.
Et bien on va attendre, que voulez-vous que je vous dise !!! C'est pas comme si on avait le choix...
Si c'est pour avoir des bouquins de cette qualité, on va pas non plus s'en prendre physiquement à lui...


Lien : https://audebouquine.blogspo..
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