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Thalamus est une zone du cerveau qui remplit nombre de fonctions très importantes. C'est aussi le premier roman de Stéphane Gérard. J'en ressors très mitigée et agacée. Déjà, il faut quasiment attendre la moitié du bouquin pour que ça démarre enfin. Il est certes bon de ménager le suspense, de là à faire friser le coma à ses lecteurs, pas sûre que ce soit la bonne alternative. Et même si j'exagère un tantinet, le début est looooong, leeeeeent et passablement assommant. On est dans un thriller, que diable!, pas dans un roman contemplatif! Ensuite, le style. S'il existait un Prix littéraire récompensant la quantité de clichés, Stéphane Gérard serait un très sérieux prétendant au titre. Entre les femmes qui sont soit des bimbos nymphomanes replâtrées - pardon, maquillées - à la truelle, soit des vieilles peaux (f)rigides ou des vieilles filles confites dans leur solitude. Qu'on se rassure (d'une certaine façon ), ce n'est guère mieux pour les hommes. Entre les quinquas ventripotents et dégarnis, le type gay fan de Mylèèèèène!!!! et les bombes sexuelles, la répartition est vite assurée. le reste est à l'avenant; je ne pourrais faire la liste exhaustive des clichés. Quant à l'écriture proprement dite, un bon défrichage s'imposerait, à mon avis. L'auteur a des manies lexicales qu'il répète à l'envie. J'ai arrêté de compter les "mais c'est bien sûr!" et les "dire que X est machin est un doux euphémisme". Ça plus des comparaisons et métaphores aussi légères et subtiles qu'un bulldozer, Thalamus ne restera pas dans les meilleurs souvenirs stylistiques. Passons aux personnages. Ils sont à l'image de mes précédents bémols. Caricaturaux à la limite du grotesque trop souvent. Je donnerai en exemple le premier qu'on rencontre : Marie, pulpeuse et volcanique infirmière en unité psychiatrique de 29 ans qui prend ses blouses deux tailles en dessous pour renforcer le mythe de l'infirmière bombasse sous sa tenue. Voilà, on est tout de suite dans l'ambiance... Et ce premier chapitre a failli me faire arrêter tout de suite ma lecture, n'était l'envie de savoir pourquoi une des patientes du service était en quasi catatonie à cause de tout ce qui s'était passé. Car malgré tous les points négatifs qui ont bien usé ma patience, il y a dans Thalamus des points intéressants et des pistes intrigantes. C'est un thriller médical qui tourne autour du cerveau - on s'en doutera tout de suite - et des facultés de celui-ci, notamment chez le nourrisson. Les découvertes en neurosciences, toujours en cours, sur les capacités de cet organe primordial me fascinent énormément. C'est cette curiosité qui m'a permis de tenir jusqu'à la dernière page. Thriller certes mais pas de scènes gores. Plutôt un sérieux problème d'éthique chez certains scientifiques. Rien de neuf sous le soleil non plus depuis Frankenstein mais une piqûre de rappel sur les dérives et dangers des recherches et expérimentations n'est jamais inutile. + Lire la suite |