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EAN : 9782226230591
206 pages
Albin Michel (31/08/2011)
4/5   67 notes
Résumé :
Un après-midi de septembre 1925, une jeune Mexicaine de dix-huit ans voit l'autobus dans lequel elle a pris place percuté par un tramway. La colonne vertébrale brisée, elle mettra deux ans avant de pouvoir remarcher. Belle, indépendante, vive, elle se marie en 1929 avec Diego Rivera, le célèbre peintre muraliste. Elle s'appelle Frida Kahlo. Ce livre est son histoire. Recommandant, pour vivre, de ne pas fermer les yeux à la laideur mais au contraire de les ouvrir "po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
"Pourquoi voudrais-je des pieds puisque j'ai des ailes pour voler" écrit dans son journal intime l'anticonformiste et provocatrice Frida Khalo qui tournoyait sur les pages et les toiles, en une étrange danse macabre, papillon fou cachant ses infirmités sous des parures voyantes.
Sensualité faite femme,excessive en tout, elle n'était que douleur.
Début du XX° siècle.Banlieue de Mexico.
Poliomyélite à six ans."Frida pata de palo", la petite boiteuse, grandit, cache sa jambe raide, puis empalée par une barre métallique lors d'un accident de bus reste rongée par la douleur due aux multiples fractures.Opérations en série qui l'amputent tour à tour de plusieurs orteils et plus ou lui réparent sa colonne vertébrale.
Souffrance morale qui s'évacue dans la peinture.Ses autoportraits racontent bien des meutrissures.Appréciée par André Breton, dit avec insolence "le pape du surréalisme", elle n'adhère pas à ce mouvement pour rester fidèle à elle même.
"Viva la vida".Celle qui vit malgré tout, "la chiquita",évolue confie Gérard Cortanze dans sa biographie Frida Khalo,la beauté terrible entre "folie et mystère".
Amour-passion pour le peintre Diégo Riviéra,brillant, son "autre accident", plus agé et infidèle, avec lequel elle parle politique et art.
Aventures avec Trotski surnommé "el viégo",le vieux, avec des hommes ou des femmes, qu'importe, elle bouscule les à priori.
Féministe, communiste,elle lutte pour l'émancipation de la femme et prend position.
Alcools,médicaments,elle essaie par tous les moyens d'endiguer ses envies de suicide.
Un beau portrait psychologique, un parcours chaotique,un destin hors du commun auquel s'attache ici Gérard Cortanze(auteur de nombreuses biographies,obtenteur de plusieurs prix dont le Renaudot 2002) et un récit émaillé de citations,extraits de lettres et de journal pour pénétrer dans l'intimité d'une femme qui se moquait de la mort pour qu'elle ne lui prenne pas le meilleur d'elle même .
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Comme le souligne l'auteur, ce livre n'est pas une biographie ou un essai "au sens classique du terme" mais "un parcours" à travers une oeuvre et une vie.
Pour ma part, je dirai que cela a été l'occasion d'une rencontre.
Bien sûr, j'avais déjà croisé le visage de Frida Kahlo, vu quelques peintures mais je n'avais jamais approfondi le sujet.

Gérard de Cortanze aborde cette vie d'artiste de manière simple, nous donnant les éléments les plus importants et quelques opinions qui rendent ce cheminement plus humain.
J'ai toujours préféré un guide avec un discours vivant plutôt que celui qui nous récite un discours appris et neutre.

Concernant la dame, je connaissais quelques éléments de sa vie notamment son accident de bus et son mariage avec Diego Rivera, un célèbre peintre muraliste.
Mais j'étais loin d'imaginer une enfance solitaire où l'attention était une denrée rare dans la famille, le mufle (pour rester polie !) que pouvait être son mari ainsi que les souffrances physiques qui la suivront toute sa vie.

Je ne sais pas si j'ai bien compris le titre de l'auteur lorsqu'il décrit Frida Kahlo de "beauté terrible" reprenant un terme de Yeats mais je le traduis comme la représentation de ce corps si attirant (la dame avait du succès) et si douloureux, cette enveloppe de l'âme si fragile et si endurant à supporter la souffrance en même temps.
Cette beauté qui réclame des caresses et qui se disloque, se casse.
Une beauté tragique.
On peut dire aussi familièrement que c'était "une fille terrible ! "
Car, quelle force de caractère, quelle énergie, quel bout de femme !

Grâce à Gérard de Cortanze, j'ai rencontré une artiste à l'univers mystérieux et une femme incroyable et émouvante.
Une femme passionnée que j'ai envie de mieux connaître.
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Frida Khalo pourrait être un personnage de fiction tant son existence est une métaphore de la vie, de la mort et de la liberté. Artiste majeur du Xxième siècle, elle marquera la peinture autant par son esprit de liberté, son talent que par sa façon de mener sa vie. Fille d'une mère mexicaine et d'un père allemand c'est un effroyable accident de tramway qui la révèle à elle-même. Après une polio. qui la laisse légèrement handicapée, cet accident va définitivement faire de son corps une prison de douleurs. La légende commence là sur le trottoir où on la retrouve, étrangement nue, couverte de sang mais aussi … de poudre d'or (le tramway en transportait). Cette femme à la colonne vertébrale atteinte qui va subir des dizaines d'opérations, va sombrer dans l'alcool pour lutter contre ses souffrances reste pourtant d'une stupéfiante séduction. Inclassable tant dans son art que dans sa façon de vivre et de s'habiller elle sort parée de bijoux indiens, de robes et de coiffures ethniques qui sont autant de masques et elle supporte stoïquement ses prothèses orthopédiques qu'elle magnifie (au passage soulignons qu'elle inspirera nombre de Jean Paul Gaultier). Si elle supporte les douleurs physiques, les affres de l'amour seront pour elle plus difficiles à accepter ; mariée au muraliste Diego Riviera cette union va la meurtrir autant qu'elle va l'inspirer. « Frida Kahlo » de Gérard de Contanze a le mérite de la simplicité, il va droit au but : raconter sans arabesques la vie de Frida. Sans trop forcer sur l'analyse esthétique et sémiologique, il nous permet cependant d'accéder à la partie artistique et nous livre les clefs de certaines oeuvres qui s'insèrent parfaitement dans la biographie de l'artiste . « La beauté terrible » de Frida s'exprime autant dans ses oeuvres que dans sa vie. Une vie de souffrances pour elle, de fascination pour nous ; fascination devant cette femme que rien ne fait fléchir à part son amour féroce pour Diego et pour la peinture. Une telle passion est forcément admirable parce qu'elle dépasse la peur de la mort. Frida c'est la sublimation de la souffrance et de la mort mise à notre portée.
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J'ai découvert une histoire terrible que j'ignorais et qui me confirme que l'art n'est jamais tant sublimé que lorsqu'il naît dans la souffrance.
Frida Kahlo souffre dans sa chair, par sa jambe atrophiée à l'âge de 6 ans, mais aussi par la violence d'un accident terrifiant entre le bus dans lequel elle voyage et un tramway, qui le frappe de plein fouet. Elle en ressortira décomposée, émiettée. Mais sa souffrance est aussi prégnante au fond de son coeur, et Frida sera perpétuellement en quête d'amour et de reconnaissance. Elle n'aspira à le trouver que dans les bras de Diego Riveira, autre monstre mexicain de son siècle, tous deux peintres, tous deux uniques, et indomptables.

"Le corps est le temple de l'âme. le visage est le temple du corps. Et lorsque le corps se brise, l'âme n'a d'autre sanctuaire que le visage" écrit Carlos Fuentes, qui croise Frida Kahlo à un concert alors qu'elle est au sommet de sa gloire. Gérard de Cortanze complète : "Cet après-midi du 17 septembre 1925, le corps de Frida Kahlo s'est brisé. L'âme a trouvé refuge dans le visage, et une nouvelle manière de s'exprimer : dans la peinture. "

"Qui pourrait croire que les taches
Vivent et aident à vivre ?
Encre, sang, odeur.
Je ne sais quelle encre utiliser
Quelle empreinte veut survivre
Dans cette forme-là. Je respecte son
Instance et je ferai
Ce que je peux pour fuir
Mon monde
[...]
Que deviendrais-je
Sans l'absurde et le fugace ?"

De très beaux textes, et les peintures de cette femme incroyable décryptées pour notre plus grand plaisir, une très belle surprise pour moi.
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Cette biographie de Frida Kahlo a le mérite d'être concise, sans tomber dans les écueils de la superficialité ou de l'énumération de dates. Pragmatique, efficace, factuel, de Constanze n'en oublie pas pour autant le plaisir du lecteur. le récit de la vie de Frida nous est livré sur un ton enjoué, à un rythme soutenu, jamais soporifique. Et quelle vie ! Une personnalité torturée, sur laquelle le sort s'acharne, mais qui semble avoir tout de même réussi à finalement trouver un certain équilibre. D'autres à la place de Frida auraient sombré dans l'abîme, quant elle a préféré peindre et aimer.

Il en ressort une envie d'en savoir plus sur cette artiste exceptionnelle, dont les jugements souvent criant de lucidité apportent un regard éclairé sur le monde du milieu du XXème siècle dans son ensemble. Ainsi, on pense notamment à son désintérêt pour le surréalisme, qui a pourtant essayé de se servir d'elle comme d'un étendard exotique tout acquis à sa cause. On ne peut aussi s'empêcher de penser au Mexique et à l'Amérique Latine dans son ensemble : l'Europe n'a t-elle pas de cesse de méconnaitre ce pays et ce continent dans toute leur intelligence et leur créativité ? Pour finir, le ton sans concession de Constanze au sujet de Diego Rivera n'est pas pour déplaire...
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critiques presse (2)
LeSoir
17 octobre 2011
Biographe, romancier, poète, amoureux constant, Gérard de Cortanze est passé par tous ces états pour écrire La beauté terrible, portrait intime d'une femme métissée, puissamment érotique, totalement atypique.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
03 octobre 2011
Ce livre salvateur est écrit avec rythme et flamboyance, comme l'était la vie de cette petite fille devenue peintre majeure et femme au destin fiévreux.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La peinture de Frida Kahlo c'est un peu comme la biographie d'une âme qui nous serait offerte. Avec une totale impudeur, une artiste se dévoile, se met parfois en colère, exhibe son désarroi. Ecorchée vive, fragile, Frida Kahlo est une singulière étoile filante qui comprend à mesure qu'elle peint que son art ne la protège pas mais la met à nu. Lentement, la peinture se retourne contre celle qui étale à la face du monde son corps mutilé. L'art décidément ne guérit jamais de rien. Tout juste pose-t-il des questions et entretient-il des blessures peut-être nécessaires.
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Plus de vingt-cinq ans après cet accident, Carlos Fuentes assiste à un concert au Palacio de Bellas Artes, il a vingt-deux ans. C'est la seule fois où il croisera Frida Kahlo, alors au sommet de sa gloire (...) cette apparition lui inspire cette réflexion : "Le corps de Frida, d'abord. A la voir là, dans sa loge d'opéra, lorsque le cliquetis eut cessé, que les soies et les bracelets furent au repos et que les lois de la pesanteur eurent imposé le silence à cette majestueuse apparition, lorsque les éclats de la procession se furent éteints et que le halo de cérémonie aztèques et méditerranéen qui enveloppait Frida se fut dissipé, on en pouvait que penser : le corps est le temple de l'âme. Le visage est le temple du corps. Et lorsque le corps se brise, l'âme n'a d'autre sanctuaire que le visage."
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Ces gens sont des putes. Ils me font vomir. Ils sont si foutrement "intellectuels" et si pourris que je ne les supporte plus. ......ces salopes "artistiques de Paris. Ils s'assoient des heures dans les "cafés" à réchauffer leur précieux derrière, et parlent sans arrêt de "culture" et d'"art", de "révolution" .... ils se prennent pour les dieux du monde, ils rêvent les idioties les plus fantastiques et empoisonnent l'air de théories et de théories qui ne se réalisent jamais.
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N'écoutez pas Socrate,ne fermez pas les yeux à la laideur pour voir la beauté intérieure,ouvrez les,et regardez la naissance d'une beauté terrible.
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Notons au passage qu'au long de sa vie Frida portera vingt-huit corsets orthopédiques : un d'acier, trois de cuir, vingt-quatre de plâtre, certains ne lui permettant ni de s'asseoir, ni de s'allonger - elle les qualifiera elle-même un jour de "punition"... Et malgré cela, elle peint, elle peint toujours.
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Videos de Gérard de Cortanze (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard de Cortanze
Tina Modotti, photographe et militante politique italienne, a marqué l'histoire de la photographie par son engagement politique d'extrême gauche. Soucieuse des classes laborieuses et défenseuse des idées révolutionnaires et marxistes, elle a photographié toute une histoire économique, des paysans mexicains aux manifestations du 1er mai.
En quoi les photographies de Tina Modotti dénoncent-elles les conditions de vie des défavorisés et les inégalités sociales et économiques dans le Mexique du début du XXe siècle ?
Pour parler de ses travaux, Tiphaine de Rocquigny reçoit : Gérard de Cortanze, essayiste, traducteur et critique littéraire Eugénia Palieraki, maîtresse de conférences en histoire et civilisation de l'Amérique latine à Cergy Paris Université.
#photographie #mexique #economie -----------------------------------------------------
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