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Brian Hurtt (Illustrateur)
EAN : 9781401237943
144 pages
DC Comics (08/01/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
A high-school shooting costs four students their lives, and 15-year-old Ethan Chiles his future. Now he's got 50 years of hard time to look forward to. Something powerful has been growing within Ethan, and on the day of his sentencing, it escapes at last. It will change a life that has already been completely changed. It will follow him into the savage environment of a maximum security prison, where each day is a struggle for survival. Will it be a source of massive... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le deuxième de la série, après 50 to life (épisodes 1 à 6). Il contient les épisodes 7 à 12, les derniers de la saison 1, parus en 2004/2005. Cette série a connu une deuxième saison courte en 7 épisodes, avant de s'arrêter faute de ventes. Tous les scénarios sont de Steve Gerber, et les dessins de Brian Hurtt.

Dans le premier tome, Ethan Harrow (âgé de 15 ans) est condamné à 50 ans de prison ferme pour avoir été jugé coupable de meurtre. Il partage la cellule d'un vieux monsieur appelé Hubert Wallace qui a passé une trentaine d'années en prison et qui n'attend plus rien. Il a réussi à abandonner tout espoir ; il est résigné. Au début de ce tome, Ethan Harrow est confiné dans une cellule disciplinaire pour avoir participé à une rixe. Swift (un chef de la confrérie aryenne) marche difficilement avec des béquilles, ce qui fragilise sa position, malgré la présence constante de 2 gardes du corps à ses cotés (Siggy & Erik). Il a du mal à supporter les attentions affectives de Cindy (Edward Crane) qui joue le rôle de sa compagne. Deshon Miller a pété les plombs et agressé Robert Dinkens, le psychologue de la prison, ce qui signifie que George Cole aura bientôt un nouveau codétenu pour partager sa cellule. Arturo Lopez finit par accepter une responsabilité quand il prend conscience de l'état avancé de la grossesse de Mercedes, sa compagne, qui ne dispose pas de revenus pour subsister.

Je n'ai pas lu le premier tome de cette série qui est paru en 2004 (alors que celui-ci est paru en décembre 2012, espérons qu'il faudra moins de temps pour sortir le recueil des 7 épisodes de la saison 2), ce qui ne m'a pas empêché de pouvoir suivre toutes les intrigues. Ce qui m'a immédiatement attiré dans cette série est l'identité du scénariste : Steve Gerber (1947-2008), créateur anticonformiste surtout connu pour Howard the duck et Man-Thing (2 séries ayant connu les honneurs d'une réédition en omnibus pour les épisodes écrits par Gerber).

Comme le résumé l'indique, avec cette série, Steve Gerber (aidé par Mary Skrenes, non mentionnée dans la page des créateurs) plonge dans le récit de genre : la vie de gros durs en prison. Autant le dire tout de suite : Ethan Harrow n'est pas toujours crédible en jeune adolescent. Il en a certes la morphologie, et le niveau d'études, avec une certaine fougue, mais il s'exprime dans le même langage ordurier que les autres, et est déjà tout autant endurci par ce milieu. Comme à son habitude, Gerber ne se limite pas à un seul genre, il introduit également plusieurs intrigues secondaires à mi-chemin entre la comédie dramatique et la sitcom, avec une composante fantastique marquée (lorsqu'Ethan Harrow perd conscience, il libère une entité ectoplasmique aux pouvoirs formidables). Parmi ces différentes composantes, celle relative à la prison prime sur les autres, suivie de près par la comédie dramatique.

D'un coté, Steve Gerber semble ne s'être pas trop foulé : une fraternité aryenne agressive, une communauté hispanique qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, quelques noirs entre les 2. Il a repris les plus grosses ficelles du genre. de fait, le lecteur s'intéresse rapidement plus aux individus qu'aux fluctuations de pouvoir pour assurer sa dominance. Alors qu'il était possible de s'attendre à une ambiance tendue et agressive, impitoyable et baignant dans la testostérone, c'est finalement les espoirs des uns et des autres qui portent le récit. La composante fantastique repose également sur une visitation extraterrestre dans un millénaire passé, qui s'installe doucement, sans beaucoup sortir des sentiers battus. Seul le recours à une revue bon marché mentionnant la déesse Kaga na Yu' usha est assez rigolote. Par contre, sans avoir l'air d'y toucher, Gerber (et donc peut être Skrenes) fait ressortir l'unicité de la situation de chaque personnage et de son caractère. Si Ethan Harrow a du mal à être crédible, certaines situations le concernant dépassent les clichés et touchent des questions sensibles (par exemple lorsqu'il constate que sa mère refait sa vie avec l'avocat chargé de son dossier). La relation fragile qui s'installe entre Ethan, Hubert Wallace et sa petite fille ne se limite pas aux stéréotypes attendus, et Gerber fait preuve d'une sensibilité prenant en compte les émois adolescents, la peur de l'espoir chez Hubert Wallace, et la conviction inébranlable de Norma Rothenberg (Red, sa petite fille). de scène en scène, le charme opère et le lecteur se prend d'affection pour ces individus complexes et fragiles.

Brian Hurtt dessine de manière réaliste et un peu simplifiée, ce qui permet une lecture rapide de chaque case La densité d'informations visuelles n'est pas très élevée, et les couloirs de prison finissent vite par tous se ressembler. Lorsque l'action se déroule en dehors de l'enceinte de la prison, Hurtt prouve qu'il sait créer des décors intéressant que ce soit l'intérieur douillet de la maison de Sheila Harrow (la mère d'Ethan), ou la rassurante maison de repos où se trouve Alyssa Nichols (l'une des personnes ayant assisté à la tragédie qui a conduit à la condamnation d'Ethan). de scène en scène, les illustrations de Hurtt participent au rapprochement et à l'empathie pour les personnages. Il exagère légèrement les expressions des individus pour mieux montrer leurs émotions, et il est difficile d'y résister. Hurtt peaufine les traits des visages de chaque individu, à tel point que le doute plane quant à l'identité sexuelle de "Cindy", sans que cela ne paraisse exagéré ou ridicule. Il est également très facile de croire à l'excentricité d'Alonzo Mullins qui prétend rentrer en transe quand la déesse s'empare de son corps, et le coté revêche d'Hubert Wallace est aussi irritant qu'irrésistible. S'il faut un peu de temps pour accepter que Brian Hurtt ne transcrira pas la tension et la violence des rencontres entre les diverses factions des prisonniers (par exemple sa représentation de Deshon Miller avec sa muselière n'a rien d'angoissant, on est loin d'Hannibal Lecter), son parti pris graphique devient une évidence au fur et à mesure que le lecteur se prend d'affection pour ces individus atypiques.

Pour les lecteurs ayant développé une addiction à cet auteur étrange qu'est Steve Gerber, ils auront le plaisir de retrouver sa marque de fabrique (refus de se cantonner à un seul genre, utilisation de stéréotypes pulp accommodés à sa sauce) et de le voir développer des personnages très attachants. Pour les lecteurs sans affection particulière pour Gerber, ils découvriront une histoire de genre (vie en prison) mêlée à d'autres genres (fantastique et sitcom) pour un récit dépaysant, farfelu, drôle, émouvant, déconcertant, très humain.
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