Alain Gerber est un écrivain critique de jazz français. Il nous fait découvrir dans ce roman, plutôt à visée documentaire jazz, un homme hors du commun :
Miles Davis. L'auteur nous le décrit tel un "éblouissement" et aussi un "sous-doué", oui un "sous" et non un "sur" comme bon nombre de ses congénères. Il est en effet capable de faire "de nécessité vertu".
Ses défauts constituent sa richesse, son style, et se transforment en qualités qui lui sont propres. Tant et si bien que l'on reconnait la musique de
Miles, de l'homme qui parle au coeur, qui attire et pourtant se tient à l'écart. Son style est singulier en ce sens qu'il est "imparfait", il ne joue pas vite, il n'achève jamais ses phrases musicales, pour lui aller à la perfection, c'est aller au tombeau.
Il ne se plait jamais longtemps dans une zone de confort, va toujours au-delà au risque de déplaire, au risque de ne pas être accrocheur économiquement parlant.
Je découvre
Alain Gerber qui laisse filer une plume d'une richesse, d'une qualité inouïe foisonnante en figures de style. Il nous raconte un
Miles Davis haut en couleur, celui qui est fantasmé, mais aussi le méconnu. Il nous entraine vers ses hauts et ses bas. le voile est levé sur le professionnel de la musique, son mauvais caractère, ses excès, sa prétention, son attitude avec les femmes. Ce génie est élevé par
Alain Gerber au rang de mythe.
Outre le contenu, des plus captivants très riche en références jazz, l'écriture de l'auteur est poétique et de haute voire suprême qualité et me laisse admirative de ce génie écrivain de la critique jazz.
A ne rater sous aucun prétexte.