Un pays sort de la guerre, une guerre fratricide, peut-être celle des Balkans, elle n'est pas nommée. Un enfant sauvage, presqu'un homme, sort des bois. Il est accueilli avec méfiance par les hommes du village. Il ne sait rien. Il ne parle et ne comprend aucune langue. Une corneille pour seule amie, c'est un garçon apeuré qui s'invite
à la table des hommes. Il doit tout apprendre d'eux.
Difficile de parler de ce beau roman sans trop dévoiler l'argument, il faut y rentrer comme on rentre en poésie, avec curiosité et sensibilité. L'écriture de
Sylvie Germain très charnelle et organique devient visuelle.
Les bois, l'eau, le froid, les animaux de la forêt, le village supplicié, tout est décrit avec une langue forte et belle. Si ce roman était un tableau ce serait : « Chasseurs dans la neige » ou « Jeux d'enfants » de Breughel l'ancien.
Oeuvre singulière, fable philosophique et poétique sur la construction d'un être humain et la reconstruction d'une société humaine après l'effroyable chaos d'une guerre. «
A la table des hommes » nous emporte très loin en littérature pour peu que l'on accepte le voyage.
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http://www.baz-art.org/archi.. Commenter  J’apprécie         510