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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je reconnais un certain talent d'écriture à Sylvie Germain, c'est indéniable. Cependant, la débauche de personnage n'apporte rien de plus à l'histoire qui, d'ailleurs, est bizarrement ficelée. Celle-ci s'étale sur trois ou quatre générations et comporte de telles longueurs que cela discrédite un peu la poésie du texte qui passe pour du remplissage. L'intrigue aurait tout aussi bien pu tenir dans un format plus court, mais ne croyez pas pour autant que je sois un adepte de la synthèse à tout prix. Je suis au contraire très exigeant sur le style. Pour ce roman, il faut reconnaître que quelques coupes aurait dynamisé la lecture et relancé l'intérêt. Disons pour résumer que c'est un livre de personnages et que l'intrigue est secondaire et souffre de n'être pas davantage mise en valeur.
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- - - Abandon - - -
Dans la forêt du Morvan, à une époque indéterminée, trois familles aux destins mêlés. Les bourgeois Corvol, dont la mère, Catherine, a disparu. Ambroise Mauperthuis qui a récupéré les biens des Corvol de façon mystérieuse, et ses deux fils. Edmée, vouée à la Vierge, et sa descendance...
Encore un joli roman aux allures de conte : un univers de bûcherons à l'orée d'une forêt, des êtres irréels dont certains semblent envoûtés, une femme plantureuse à l'appétit insatiable, ses neuf fils comme autant d'allégories, qui ne sont pas sans rappeler les sept Nains de Blanche-Neige...
Je me suis d'abord régalée avec le lyrisme propre à cette auteur, son écriture enchanteresse, que j'ai tant aimés dans 'L'Inaperçu' et 'Magnus'. Et puis cela ne m'a plus suffi. Après un début prometteur (le lourd secret qui lie Corvol à Mauperthuis), j'ai attendu trop longtemps qu'un semblant d'intrigue surgisse, je me suis perdue et ennuyée dans les considérations sur la nature et les neuf frères. J'ai finalement renoncé et abandonné au tiers. J'ai feuilleté la suite, ça me semble rester dans le même registre. Mais je ne m'arrêterai pas à une déception, je compte bien lire 'Le livre des nuits'.

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La petite polémique à propos du texte donné à l'épreuve de français du bac a montré à nouveau l'ampleur de l'échec du système scolaire, qui produit en masse des incultes et ne joue plus que très mal son rôle de réparation des différences culturelles – j'en profite pour louer les Lagarde et Michard, les maîtres de ma lointaine scolarité, grâce auxquels un enfant de milieu populaire pouvait découvrir la littérature et, ce qui est aussi important, son histoire. le fameux texte de Sylvie Germain, honnie par certains lycéens, m'a donné envie de lire "Jours de colère", le roman d'où il est extrait.

C'est le récit d'un amour posthume, donc d'une folie. Il est ancré dans un hameau isolé au bord des forêts, quelque part au-dessus de l'Yonne, dans un temps imprécis, dont on comprend aux dernières pages qu'il s'agit de la fin du XIXe. Un bûcheron, un rustre âpre au gain et de coeur inflexible, surprend une scène de crime et s'éprend de la femme assassinée… S'ensuit un long enchaînement de vengeances à l'encontre du criminel et de sa descendance. À ce premier fil narratif, se mêle l'histoire d'une famille voisine, qui tombe elle aussi sous le coup de la colère de notre homme, devenu tout puissant dans le hameau. Cela ne peut que finir très mal. L'intrigue est assez simple et très efficace. On rêve de ce qu'aurait pu en tirer un Faulkner, ou un Michon, un Millet. Mais, sans s'évader totalement de la réalité, Sylvie Germain tire le récit vers la magie. C'est ainsi, par exemple, qu'une femme vouée à la Vierge par sa mère accouche d'un fils tous les 15 août, à des heures échelonnées dans la journée, engendrant donc 4 fils du Matin, un fils du Midi et 4 fils du Soir, nantis des caractères que ces heures présupposent. Comme on le voit, le récit est souvent gouverné par une métaphore, la projection d'une idée dans le monde réel, une allégorie faite événement.

La langue est à l'unisson, extrêmement fleurie, comme on le dit de la barbe de Charlemagne : c'est une effervescence incontrôlée d'images qui semblent arrachées aux manuels de catéchisme – des fleurs, des étoiles, des anges, etc. en avalanche. « Sa joie… avait… le goût et l'odeur d'un fruit mûr etc. ». Si le récit est voué à la Vierge, la langue, elle, est vouée à la Trinité ; tout y va par trois ; les épithètes et autres qualificatifs (« En suspens dans l'oubli, l'indifférence et la mélancolie. ») et même les phrases. L'histoire progresse lentement, par vagues, dans un long ressassement où chaque membre de phrase est deux fois reprise sous une autre forme avant une nouvelle avancée. J'ouvre les pages au hasard : « Jour de colère aujourd'hui. Jour de colère chaque jour de sa vie. Jour de colère pour toujours. le vieux Mauperthuis sentait son coeur battre de colère etc. » Impossible que Sylvie Germain ne se soit pas avisée de ce tic d'écriture qui gâche la lecture. En refermant le livre, le lecteur trouve lui aussi au Code Civil des beautés insoupçonnées. « le style, disait Jude Stéfan, c'est l'effort contre soi-même ». Il est vrai que l'autrice était alors jeune : Jours de colère est son deuxième roman. Il faudrait aller voir dans la suite de son oeuvre ; je délègue cette tâche à qui le voudra . Pour autant, je ne regrette pas ma lecture, pour l'intrigue, marquante.
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