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EAN : 9782226475879
220 pages
Albin Michel (27/04/2022)
2.9/5   121 notes
Résumé :
Soirée à thème chez Daphné et Hadrien. Ils vont s'amuser, boire, bavarder et danser... jusqu'au moment où un de leurs amis tombe mystérieusement du balcon et se tue. Puis quelques mois plus tard un autre de leurs amis présents à la soirée se rompt le cou en dégringolant des escaliers... Que se passe-t-il ? Quel est le lien entre la fête, les convives, les serveurs qui officiaient ce soir-là, et notre appétit - très humain - de réparation ?
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
2,9

sur 121 notes
Une soirée déguisée entre amis, quelque part dans Paris. L'ambiance est joyeuse, débridée, simplement agréable. Et voilà le drame : un des convives a basculé par-dessus le balcon. Fin de partie, un mort sur le trottoir. « Ils sont là debout, pathétiques avec leurs mines défaites, leurs tenues dépareillées, leurs maquillages mal nettoyés, leurs bras ballants. » (p. 30) Quelques mois plus tard, un autre convive meurt en dévalant un escalier parisien. La stupéfaction ne retombe pas. Ce sont des drames trop proches pour être anodins. Retour arrière, des années plus tôt : une petite fille a été massacrée, et son frère porte le poids d'une culpabilité écrasante. « C'est de lui-même qu'il est orphelin, de son innocence qu'il est en deuil, et celui est sans rémission. » (p. 106) Dans une douleur qui peut rendre fou, l'homme n'a pas oublié.

Je ne m'attendais pas à trouver Sylvie Germain dans le genre noir du thriller, mais c'est un exercice réussi ! Avec subtilité, elle écrit un personnage tourmenté qui n'est pas un monstre, qui n'est pas une victime : il n'est que ce que la solitude a fait de lui. « Peut-on sculpter l'ombre d'une personne ? » (p. 55) J'ai dévoré ce court roman où la Mort est une passante sans-gêne, dans des villes immenses et aveugles où se croiser revient surtout à s'éviter.
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Le nouveau roman de Sylvie Germain s'ouvre sur une fête costumée racontée de faàon assez loufoque . Chacun des convives s'est déguisé pour représenter une station de métro. La fête bat son plein, jusqu'au drame. Une chute malencontreuse, une mort immédiate.

Et voilà que quelques mois plus tard, un deuxième convive perd la vie dans les mêmes circonstances.

Au fur et à mesure du récit, le ton change. L'ambiance devient pesante et oppressante. L'attention se focalise sur l'un des personnages qui accapare le lecteur par son désarroi et son désespoir.

Le reste nous entraîne à la suite d'un personnage à l'espoir torturé, perdu entre folie et bribes de raison. Victime de ses ombres, rongé par elles.

Comment passe t'on d'une soirée costumée, un peu fantasque et excentrique, où l'on s'amuse, rit, danse... à un univers peuplé d'ombres, de drames et une atmosphère pesante et douloureuse?
C'est ce grand écart dans la narration et les émotions qu'a choisi Sylvie Germain pour nous raconter une histoire peu banale. de son écriture comme souvent magnétique

La puissance des ombres est un roman psychologique noir, qui nous plonge dans les méandres de l'esprit d'une personne tenaillée par son passé et son présent.

"La puissance des ombres" commence comme une comédie enjouée et devient peu à peu un polar métaphysique.

Dans ce livre, rythmé comme une partition, Sylvie Germain nous fait peu à peu pénétrer dans le coeur des ténèbres de l'homme.
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Sylvie GERMAIN. La puissance des ombres.

Pour fêter leurs vingt ans de rencontre au bas des marches du métro Saint-Paul, à Paris, un couple, Daphné et Hadrien rassemblent leurs amis et leur imposent un thème. le costume porté doit représenter une station de métro. Chacun joue son rôle et la soirée se déroule dans la joie, la gaîté, la musique, la danse, l'alcool…. Deux serveurs sont là pour alimenter table et bar, servir les invités. Ce sont deux extras, Sylvain Leseudre dit Monsieur Dubo Dubon Dubonnet et Angus. La fête se prolonge, Sylvain fait un malaise, il est conduit dans une chambre afin de se reposer. Cette fête s'achève tragiquement. Un invité tombe du balcon du quatrième étage, de l'appartement réception. S'agit-il d'un accident, d'un suicide, d'une attaque déguisée, d'un règlement de compte ? Mystère. L'enquête conclut à un banal accident. Gaspard, la victime a tenté de récupérer son portable et déséquilibré et a fait une chute et trouvé la mort. Les obsèques se déroulent trois semaines plus tard. Lors de la cérémonie, Agathe, son épouse lit la lettre d'amour que son compagnon lui a écrite lors de leur première rencontre. Que d'émotion !

Quatre mois s'écoulent et Cyril, un autre convive est à son tour,victime d'un accident dans une rue escalier, peut-être celle qui figure sur la couverture. Conclusion de la nouvelle investigation : une chute accidentelle. Cependant de telles morts nous mettent la puce à l'oreille. Et c'est là qu'entre en scène le serveur Sylvain, un écorché vif qui mène une vie plus ou moins recluse. Il faut se pencher sur son enfance, son adolescence et sa vie de jeune homme. A l'âge de huit ans, sa petite soeur Rosine, âgée d'à peine cinq ans, a été victime d'un enlèvement et retrouvée morte, violée. Sylvain porte ce décès sur ses épaules : en effet, il était responsable de sa petite soeur et devait la récupérer à la maternelle, située à quelques centaines de mètres de son école. Mais il a joué avec les copains. Cruel concours de circonstances. La petite fille était là au mauvais moment. Ce drame aurait peut-être pu être évité si Sylvain avait attendu la fillette à l'heure de la sortie. Mais peut-on l'accuser ? Un enfant de cet âge doit-il être investi de telles responsabilités ?

Et depuis ce temps, Sylvain porte sa croix. Il faut dire mais que la vie ne l'a pas épargnée. Son père a quitté le foyer à la naissance de Rosine. La mère a donc élevé seule ses deux enfants. Suite au décès de Rosine, cette dernière a sombré dans l'alcoolisme et l'addiction médicamenteuse. Sylvain, devenu pensionnaire a subi de nombreux outrages de la part de ses congénères. Une part d'ombres peuplent ses jours, ses nuits. Cette épée de Damoclès pèse sur sa tête. Il vivote. Il est pris entre deux mondes, le présent et le passé. Sa vie sentimentale, professionnelle, personnelle, s'en ressentent. Il est déphasé, torturé. Sylvie GERMAIN fait une belle étude psychologique de cet être écartelé, ne sachant plus où se situe le bien, le mal. Un être qui veut, à tout prix venger la mort de sa petite soeur dont il porte la responsabilité.

J'aime beaucoup la couverture, cet escalier rue, en noir et blanc, peut-être le lieu témoin de « l'accident » de Cyril. Merci aussi à Sylvie d'avoir inclus dans son roman la poésie de Marie NOEL ( page 70). Espérance, louange, amour. J'apprécie également le texte, prière de l'homme-rien, du slam, ( pages 73, 74, 75). J'ai lu ce récit en une après-midi, versé quelques larmes ; cependant je suis un peu déçue par la chute. Bonne lecture. ( 09/07/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Intrigant, surprenant et vraiment noir le dernier roman de Sylvie Germain, dont le nom coloré saute aux yeux sur la couverture. Quant au titre, la puissance des ombres, et la photo d'un escalier, en noir et blanc, ils donnent à ce livre un petit côté polar. Tout commence joyeusement : une fête, des invités déguisés, on boit, on discute, on s'amuse, mais l'euphorie tourne vite au drame. Dans l'esprit de Sylvain, le serveur d'un soir, les ombres des morts flottent. (Remarquez au passage, Sylvain : le début de Sylvie et la fin de Germain). Que se passe-t-il dans la tête de cet être insignifiant, rongé par la culpabilité et meurtri par les disparitions successives de sa petite soeur et de sa mère ? le chapeau melon qu'on lui a demandé de porter le soir de la fête lui aurait-il joué un mauvais tour ? L'expression, porter le chapeau, trouverait-elle ici un sens particulièrement significatif ? ”Et voilà qu'il repense au chapeau, cette saloperie de casque en feutre qui lui a cuit le cerveau à petit feu jusqu'à le lui disloquer”.
Sylvie Germain nous fait pénétrer dans la noirceur de l'âme, dans la folie et le désespoir du personnage. ”Il ne sait plus où est la réalité, ce qu'elle est, ce qu'il en est de la vérité, ce qui départage le vrai du faux, le rêve du réel, la folie de la lucidité. Il ne sait même plus ce qui sépare le jour de la nuit et ce qui unit son esprit et son corps”.
Voilà un roman qui montre que, par manque de vigilance et de responsabilité et en seulement quelques minutes, un destin peut basculer, entraînant dans sa trajectoire une succession de chutes mortelles imprévisibles. C'est la puissance des ombres.
Ce roman noir, plus psychologique que policier, n'épargne pas la sensibilité du lecteur. Un roman intéressant, bien écrit, à éviter cependant de lire dans un moment de déprime !
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La vie ne tient qu'à un fil… et un accident est si vite arrivé.
𝗖'𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗵𝗼𝗿𝘀 𝗱𝘂 𝗰𝗼𝗺𝗺𝘂𝗻 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝘁𝗲𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗹𝗮𝘂𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹'𝗮𝘂𝘁𝗿𝗶𝗰𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲̀𝗴𝘂𝗲.

📖 le récit s'ouvre sur une fête. Il y a 20 ans, Daphné et Hadrien se sont rencontrés sur les marches du métro. Pour fêter ce coup de foudre, tous leurs amis incarnent divinement une rame de métro. La fête battait son plein lorsqu'un des invités « tombe » du balcon et meurt. le choc !
L'intrigue prend forme lorsque quelques mois plus tard, un autre invité meurt dans des circonstances toutes aussi incompréhensibles.

Le pitch était attrayant.
Pourtant, malgré quelques tentatives de passages prenant, ce fût pour moi un flop. Ce livre ne me marquera pas.
Ni pour son sujet, ni pour son rythme et encore moins pour sa profondeur.

Attention, ne sommes pas dans un thriller !
Sylvie Germain nous dévoile rapidement les choses car l'ensemble prend une tournure psychologique que j'aurais pu apprécier.
Mais je n'ai simplement pas pu m'attacher aux personnages.
J'ai même eu quelques incompréhensions.

Néanmoins, le sujet était bien choisi.
On réalise que certains traumatismes ou blessures d'enfance non réglées peuvent déboucher sur des personnalités très noires et dangereuses.
On réalise que les personnes les plus inoffensives peuvent très bien cacher leur part d'ombres. C'est ce que l'on remarque à chaque lecture de faits divers … « C'était un homme tout à fait normal » est souvent répété.

𝗟𝗲 𝗙𝗶𝗴𝗮𝗿𝗼 𝗮𝗻𝗻𝗼𝗻𝗰̧𝗮𝗶𝘁 « 𝘂𝗻 𝗳𝗮𝘂𝘅 𝗹𝗶𝘃𝗿𝗲 𝗮̀ 𝘀𝘂𝘀𝗽𝗲𝗻𝘀𝗲 » 𝗲𝘁 𝗷𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗮̀ 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗱'𝗮𝗰𝗰𝗼𝗿𝗱.

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critiques presse (3)
LeMonde
17 août 2022
L’écrivaine explore depuis près de quarante ans les désordres de l’âme humaine dans des livres éveillant inquiétude et curiosité. Traversée des thèmes qui éclairent son œuvre, alors que paraît « La Puissance des ombres ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
07 juin 2022
Son nouveau roman commence par une fête et bascule brutalement dans le deuil. « La Puissance des ombres » nous entraîne dans une chute des corps et des âmes.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
29 avril 2022
Avec ce faux livre à suspense, la romancière plonge dans les tréfonds de l'âme humaine.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dès les beaux jours il s’installait en terrasse pour le plaisir de regarder les ombres bouger, changer de longueur et aussi de tonalité. Parfois il m’en désignait une sur le trottoir et il la commentait, celle d’un arbre, d’une table ou d’un passant. Il disait qu’on avait de la chance d’être matinaux, lui et moi, parce que les ombres du matin sont les plus belles ; je n’en sais rien en fait, mais c’étaient ses préférées. Il disait qu’elles sont alors plus légères, plus subtiles. Il a même précisé un jour qu’il les trouvait plus féminines que celles du soir, plus juvéniles, et sympathiques. Il avait de drôles d’idées parfois… des ombres sympathiques !



Se taire est un refuge, une tour de guet, de veille et de défense, et que nul n’y entre s’il n’en a pas trouvé la bonne clef … On n’entre pas par effraction dans la douleur d’un homme, on ne s’immisce pas dans le labyrinthe de ses tourments et de sa honte. On doit respecter son aire de silence, l’aimer avec pudeur, mais non sans trouble et questionnement.
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C'est ça les gens des bas-côtés, ou plutôt des bas-fonds, ironise-t-il, à force d'être sans-abri, sans boulot, sans famille, ils finissent par devenir anonymes et sans âge.
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on n'entre pas par effraction dans la douleur d'un homme, on ne s'immisce pas dans le labyrinthe de ses tourments et de sa honte. On doit respecter son aire de silence, l'aimer avec pudeur, mais non sans trouble et questionnement.
page 128.
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Quelques-uns discutent de savoir quelle est la chose la mieux partagée par l'ensemble des humains. L'amour, dit l'un, non, la peur, rétorque un autre, l'égoïsme, non la cruauté, du moins la capacité de la cruauté, pas du tout, c'est l'illusion amoureuse, ou plutôt le désir sexuel, que nenni, c'est la bêtise, n'importe quoi, c'est l'aspiration au bonheur.
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Quelques-uns discutent de savoir quelle est la chose la mieux partagée par l'ensemble des humains. L'amour, dit l’un, non, la peur, rétorque un autre, l'égoïsme, non la cruauté, du moins la capacité de cruauté, pas du tout, c'est l'illusion amoureuse, ou plutôt le désir sexuel, que nenni, c'est la bêtise, n'importe quoi, c'est l'aspiration au bonheur
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Vidéo de Sylvie Germain
Lecture de Sylvie Germain : une création originale inspirée par les collections de la BIS.
Ce cycle est proposé depuis 2017 par la BIS en partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature (MéL). Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne".
Saison 5 : Jean Lancri, Gaëlle Obiégly, Sylvie Germain et Michel Simonot
Captation, montage et générique par Corinne Nadal
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