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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On ne peut pas soupçonner Sylvie Germain d'un manque d'ambition, surtout quand on sait qu'il s'agissait de son début (1985). Elle en a fait une épopée familiale complète qui suit plus ou moins l'histoire de France du milieu du XIXe au milieu du XXe siècle. Quatre générations de la famille Peniel sont représentées, d'abord comme mariniers sur le complexe de l'Escaut dans le nord de la France, puis comme agriculteurs dans les Ardennes françaises. Tous les descendants ont en commun une tache dorée dans l'iris de leur oeil gauche. Cela indique déjà qu'il y a quelque chose de spécial avec eux, et Germain utilise également en abondance d'autres éléments magiques réalistes. L'histoire prend donc régulièrement des allures de conte noir, et Gabriel Garcia Marquez et la famille Buendia (100 ans de solitude) me reviennent également à l'esprit de temps en temps.
Pourtant, c'est devenu un roman très inégal. Il contient des passages incroyablement forts, comme les scènes de guerre horribles (combien de variations sur l'horreur des tranchées sont-ils possibles ?). Mais le récit aussi régulièrement vire vers des intrigues secondaires moins suivables. Aussi sur le plan stylistique ce livre est un peu inégal : il contient des scènes incroyablement poétiques, mais à d'autres moments le style d'écriture est plutôt plat. Autrement dit : des sentiments plutôt mitigés. Mais, comme mentionné, pour une première tentative c'est assez impressionnant ; cela me rappelait même parfois le roi des Aulnes de Michel Tournier. Cela veut dire quelque chose.
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Il est des régions géographiquement malchanceuses car situées à des frontières stratégiques que seuls les généraux convoitent. Victor-Flandrin, issu d'une famille de bateliers depuis des générations, quitte le fleuve pour la terre après la mort de son père, rescapé de la guerre menée contre la Prusse, où il fut dévisagé par le sabre d'un uhlan.Victor-Flandrin Péniel fuit l'eau et la mine où il n'a plus d'avenir. Une longue marche le mène au hasard de ses pas dans la région de Sedan où il passera le reste de sa vie.

Et c'est cette vie que Sylvie Germain nous fait partager. Une vie rythmée par les épouses qui ne survivent pas aux grossesses, aux enfants tous jumeaux qui naissent et meurent. Quatre épouses se succéderont sur la Ferme-Haute pour 15 enfants mis au monde, un seul survivra.

Voilà encore un livre qui n'offre aucun répit, on voudrait arrêter de lire pour reprendre son souffle et se dire que le glauque n'est qu'imaginaire mais on continue à lire, fasciné par l'horrible, avide de savoir comment les personnages vont mener leur résilience.

L'auteure nous emmène dans les méandres de 60 ans d'une terre en proie aux occupants successifs, toujours annexée, dévastée. Une terre qui a payé son tribut du sang de ses enfants, une terre sans concession, rude, et cruelle mais où finalement, à chaque fois, la vie sait renaître après chaque malheur. Une terre nourrie de roses, nourrie de sang, nourrie de cendres puis de nuits. Une terre nourrie de passions, de violences, d'illusions et d'espoir. L'histoire d'une famille que L Histoire n'a pas épargnée, histoire pleine de réalités qui claquent si fort qu'elle nous assomme et nous emmène aux marges du fantastique.

Dire que j'ai aimé ce livre, OUI...dire que je l'ai fermé en poussant un profond soupir de soulagement, OUI. Soulagée d'avoir soutenu la lecture parfois difficile de certains passages, soulagée d'être arrivée, avec les personnages, au bout de cette histoire familiale tragique.

Mais, je trouve que l'on peut facilement se perdre dans l'anamnèse. La généalogie est dense, si bien qu'on peut vite ne plus savoir qui est le fils de qui si on ne maintient pas sa vigilance. Ce serait peut-être la seule remarque négative que je ferai au roman. Je remercie l'auteure d'avoir accéléré le rythme d'écriture lors de l'avant-dernier chapitre, il a été suffisamment dur ainsi, plus long aurait été rédhibitoire.

Qu'on ne se méprenne pas sur mes propos, il ne s'agit pas d'un roman du genre horreur, il s'agit d'un roman historique sans fioriture, émaillé d'incursions fantastiques que j'attribue aux légendes régionales. Il a suscité en moi les mêmes émotions et plaisirs de lecture ressentis avec "Le Livre de Dina" de Herbjorg Wassmo.

C'est un excellent roman.
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Le livre des nuits
Construit comme un voyage onirique, l'écriture de Sylvie Germain fait la part belle aux coups du destin, aux terribles prémonitions et aux épreuves de la vie pour brosser le destin de Victor dit Nuit d'or Gueule de loup, ses 4 femmes et leur nombreuse progéniture
L'histoire de ces femmes et de ces hommes nous est contée plus que racontée, donnée à ressentir plutôt qu'à réfléchir

Si je suis passée presque totalement à côté de ce livre, j'ai néanmoins été happée par le terrible parcours des deux frères sur le chemin des Dames pour se joindre à la grande guerre, rappelant J R R R Tolkien et sa description des tranchées comme des entrailles terrestres donnant naissance à des monstres plus terrifiants les uns que les autres
J'ai aussi aimé la force avec laquelle les femmes de ce roman dépériront à l'ombre de leurs prémonitions
Le plus grand plaisir a essentiellement résidé dans les échanges avec la dreamteam de cette lecture commune
Je re-signe demain mais pour un.e autre auteur.e 😉

Guerres, violences, inceste, abandon, infirmité, Shoah, l'on cherchera en vain la lumière ailleurs que dans l'oeil gauche de Nuit d'or Gueule de loup au cours de ces 5 (longues) nuits

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Née à Châteauroux en ?

1934
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