Un roman qui ne casse pas trois pattes à un canard, comme on dit. Mérite-t-il même un résumé ? Voici une héroïne hantée dans son inconscient par un passé traumatique, engluée dans un mariage insatisfaisant, qui à la suite du deuil de ses parents retourne en arrière et à cette occasion, comme de bien entendu, rencontre le prince charmant... du même acabit que les téléfilms sentimentaux passant l'après-midi en semaine sur M6 ou TF1 (et que, je l'avoue, j'ai déjà regardés). le mystérieux événement ayant fait basculer la vie des protagonistes par le passé se devine cent cinquante pages à l'avance ; naturellement, le mari de l'héroïne est un riche chirurgien en cardiologie et le prince charmant un humble pêcheur vivant en harmonie avec la nature ; l'histoire d'amour est d'une mièvrerie qui lasserait jusqu'à une adolescente de quinze ans.
Un roman à mettre au fin fond de sa PAL si par hasard il s'y est retrouvé et à sortir uniquement en cas de tempête de neige ayant isolé du reste du monde - si, du moins, il est le seul rescapé préalable d'un incendie ou d'un dégât des eaux cataclysmique.
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" S'il te plaît, assieds-toi sur mon lit, juste un instant. Je fais toujours le même cauchemar, Maman. Mélanie et moi, on est sur un bateau, qui tangue sur l'eau. C'est la nuit, il y a un grand trou dans la coque, et une eau glacée monte jusqu'à nos genoux. Et ensuite on en a jusqu'à la taille, et il y a du courant, de plus en plus de courant. Et j'appelle au secours. Tu es là, toi aussi, dans mon cauchemar, mais tu n'essaies pas de nous sauver, tu t'éloignes à la nage. Je veux te demander, Maman... si Mélanie et moi étions sur un bateau, un bateau qui tangue dans la nuit, avec un trou dans la coque et de l'eau qui entre et qui monte jusqu'à nos genoux, de plus en plus vite, tu nous sauverais, dis ? Tu nous sauverais toutes les deux, n'est-ce pas ? "