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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après son premier roman très réussi, Eux sur la photo, Hélène Gestern revient avec La part du feu sur les thèmes qui lui sont chers : la famille, les secrets, la recherche identitaire et la douloureuse nécessité de savoir… quitte à se brûler au feu de la vérité.

Tout commence par une révélation et une découverte inattendues. Au moment où son vieux père lui annonce qu'il n'est pas son père biologique, Laurence découvre par hasard une ancienne correspondance entre sa mère et un homme qu'elle ne connaissait pas, un certain Guillermo Zorgen, leader d'un groupe de lutte clandestine des années 1970, et est aussitôt aspirée par son aura qui, 35 ans après sa mort, est restée fascinante. Qui était cet homme décédé dans des circonstances mystérieuses et quels liens entretenait-il avec ses parents ? Laurence va remonter le temps, fouiller le passé et mener son enquête.

Hélène Gestern confirme avec ce deuxième roman sa maîtrise de la narration. Eux sur la photo était un roman épistolaire, ici c'est un roman puzzle, mais chronologique, dans lequel sont semés des pièces à convictions, des coupures de journaux, des poèmes, des lettres, autant d'indices que Laurence va recueillir et analyser, en même temps que nous qui bénéficions, en plus, du point de vue des différents protagonistes. Sa quête va nous amener également à redécouvrir la France des années 70 et les mentalités de l'époque où mourir pour des idées n'était pas impensable, où des groupuscules extrémistes vivaient des chimères intenses au péril de leur vie. Un ton en dessous du précédent, moins émouvant, c'est tout de même un bon roman servi par un écriture précise et juste.

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Laurence se livre à une enquête politique et personnelle pour en savoir plus sur le passé de sa mère après que celui qu'elle pensait être son père lui ait révélé qu'il ne l'était pas.

Nous voici plongés le temps de 219 pages dans le milieu d'extrême gauche des années 1970. Personnellement, je me suis laissée prendre par cette histoire, cette quête d'identité, cette époque. J'ai été touchée par l'évolution des sentiments de Laurence au fil de ses découvertes et de ses rencontres.

Un bon moment de lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable et qui me donne en même temps envie de lire son précédent roman Eux sur la photo.

Et puis je dois reconnaître que j'apprécie cette maison d'édition (1er / mille, aléa) qui publie également Marie Sizun.
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« Je regrette que tu l'apprennes de cette façon. Je ne suis pas ton père biologique. Je t'ai reconnue à la naissance. Mais je ne t'ai pas conçue. » [p. 18]

C'est suite à cette révélation assez brutale que Laurence Emmanuel, la principale narratrice du récit, va entreprendre des recherches sur le passé de ses parents et sur un mystérieux militant gauchiste des années 70, Guillermo Zorgen. Si le thème des secrets de famille n'est pas nouveau et me semble peu renouvelé*, Hélène Gestern parvient tout de même à l'exploiter avec succès dans une intrigue bien menée et très prenante. Elle y alterne les points de vue narratifs – majoritairement la jeune femme mentionnée ci-dessus ; en fin de chaque partie, la parole est laissée à l'un des autres personnages – avec divers documents : lettres, articles de journaux, tracts ou poèmes. Toutes ces variantes de l'écriture sont très bien maîtrisées par l'auteure et sont d'un réel intérêt pour le récit, en s'y insérant harmonieusement.

Bien que cette construction narrative impeccable m'a fait lire ce roman en une seule journée, poussée par l'envie de connaître la suite et de vérifier mes hypothèses, ce n'est pas ce que je retiendrai avant tout de cette oeuvre. À ma grande surprise, j'ai été fascinée par la période historique déployée : l'après-Mai 68, ère d'idéaux révolutionnaires, d'attentes utopistes envers l'avenir, de terrorisme et de destruction du monstre-capitalisme, entre autres. Hélène Gestern dépeint avec précision cette époque, dans sa splendeur comme dans ses aspects les plus noirs, de même que ses personnages. Ces derniers sont profondément humains : aucun n'est parfait ou démoniaque, tous ont leurs blessures, leur orgueil, ont fait des erreurs ou ont eu parfois un geste sublime. Au-delà de cette absence de manichéisme, permise par l'alternance des points de vue narratifs et par les divergences d'avis sur Guillermo Zorgen notamment, les personnages sont dotés d'une réelle profondeur psychologique.
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Après son premier roman très réussi (dont j'avais déjà parlé ici), Eux sur la photo, Hélène Gestern récidive avec La Part du feu, publié par les éditions Arléa dans la collection 1er/mille. En le lisant, j'ai retrouvé son style policé, qui se caractérise par une écriture très fine et précise, au plus près des évènements racontés et surtout des émotions que l'histoire suscite.

« Sur le trottoir, j'ai ouvert le volume. Devoldère y avait inscrit une formule pour le moins ambiguë : Pour Laurence Emmanuel. Attention, certaines ombres brûlent. »

Avec la Part du feu, Hélène Gestern construit un roman un peu déconcertant au départ, puisque des documents de natures diverses s'invitent dans le récit : des poésies, des articles de presse, des lettres et aussi des photos (clin d'oeil au premier roman). Ces différents éléments viennent enrichir l'ensemble et le dynamisent. L'auteure choisit de se focaliser sur un personnage, à partir duquel le roman se déploie dans toute sa complexité : Laurence Emmanuel, une femme divorcée découvre « presque par hasard » que son père Jacques n'est pas son père biologique. Évidemment, cette vérité, elle l'a toujours su « tant il était facile de laisser couler le temps comme l'eau, de fermer les yeux et de croire que l'ordre des choses demeurerait immuable ».

Cette soudaine révélation force Laurence à mener l'enquête dans le passé de ses parents, et surtout celui de sa mère. Dans les papiers de celle-ci, classés méticuleusement, apparaissent des indices parmi lesquels resurgit la figure de Guillermo Zorgen, qui plane sur tout le roman. Zorden était un activiste anarchiste que sa mère a fréquenté dans sa jeunesse. Pour en savoir plus, Laurence en vient à rencontrer des personnes ayant connu Guillermo, ce qui l'entraîne dans un tourbillon d'évènements troubles. Progressivement, elle se met en danger…

La mère de Laurence évoque son passé : « Je pourrais dire que ces souvenirs appartiennent à ma jeunesse, mais ces mots n'ont pas de sens. Ce pan de ma vie n'a pas vieilli, ne s'est pas décoloré. Il m'a été arraché à vif, ce qui est bien différent. Mon coeur a pris de l'âge, mon corps est malade, mais ce temps-là palpite encore en eux. Il pourrait même saigner, parce que la blessure est toujours là, et qu'elle me brûle quand j'y pense. »

J'adore ce genre de roman, dont la construction complexe fait alterner des chapitres à narrations multiples (mais c'est tout de même Laurence qui domine le récit) et divers matériaux, ce qui permet au lecteur de recouper les faits, d'étudier attentivement les pièces à convictions. L'auteure place ainsi le lecteur aux côtés de Laurence, et nous fait partager ses découvertes, ses joies mais aussi ses peurs. Revers de la médaille, le début du roman m'a un peu laissée de marbre : j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et à partager les pistes de Laurence. Par contre, j'ai mieux adhéré vers le milieu du livre et je me suis laissé emporter par le courant jusqu'à la fin.

la Part du feu est à la fois un roman policier, un roman initiatique (puisque le personnage principal recherche ses origines) et un roman quasi historique (l'auteure décrit très bien la vie d'un groupuscule politique dans les années 70). Ce mélange des genres n'est pas déplaisant, bien au contraire ! L'écriture très sensible, calme et posée (même si j'ai trouvé parfois que le style était un petit peu froid et figé par endroits), où le feu place de temps à autre des étincelles, ajoute au plaisir de la lecture. Bref, un second roman très réussi, que j'ai eu envie de relire une fois fini pour mieux apprécier les détails de l'intrigue.
Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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Après "Eux sur la photo" Hélène Gestern, reprend un sujet qui lui est cher, le secret de famille. Secret, encore une fois, découvert grâce à des recherches très poussées dans la correspondance de ses parents et receuil de témoignages.

Laurence, suite à une révélation de son père qui lui annonce qu'il n'est pas son père biologique, découvre dans des cartons de sa mère une correpondance avec un militant d'extrême gauche, mort des années auparavant, Guillermo Zorgen.
Elle va essayer de découvrir la vérité sur la relation de sa mère avec cet homme. Serait-il son père biologique ?

C'est un beau roman, très bien écrit avec, encore une fois, du suspense mais il m'a beaucoup moins touché que "Eux sur la photo", c'est très personnel je pense. D'autres le trouveront sans doute magnifique.
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Je me doutais bien qu'enchainer les lectures d'un auteur, après une première belle découverte, pouvait être à double tranchant. Et effectivement, avec "La part du feu" j'ai été un peu déçue, étant toujours très imprégnée de la sensibilité échappée d"'Eux sur la photo".

Le thème commun aux deux histoires est sans aucun doute le secret de famille. Ici, la narratrice apprend à l'hôpital que son père n'est finalement pas le bon. En effet, bien qu'âgée de 35 ans, c'est seulement à l'heure où les parents sont plus fragiles qu'ils révèlent le grand secret d'une adoption marquée de zones d'ombre. A partir de là, Laurence, part en quête de son histoire à travers le passé de ses parents. Et en furetant, elle tombe sur des coupures de journaux qui mettent en lumière un étrange héros révolutionnaire de gauche, Guillermo Zorgen. Qui est cet homme à mille lieues des connaissances habituelles de la famille ?

Laurence regroupe les éléments, sollicite des rendez-vous avec des amis de sa mère, plonge dans la mémoire enflammée qui pourrait bien cacher des pistes sur son histoire personnelle. Zorgen paraît bien être un personnage fascinant, ardent militant et homme passionné qui fit la une autrefois. Quelle est la vérité de celui qu'on ne connaîtra qu'à travers les autres ?

Le livre est, comme "Eux sur la photo", une (en)quête minutieuse d'une jeune femme qui avancera dans la vie en remuant le passé. Coupures de presse et autres lettres, intercalées dans la narration, nous rendent le récit palpitant et non dénué de rebondissements. Néanmoins, le charme de Zorgen n'a eu aucun effet sur moi et le dénouement m'a laissé quelque peu sur ma faim (et c'est le cas de le dire).

J'ai par contre pris un énorme plaisir à écouter Hélène Gestern raconter son dernier roman dans l'émission le carnet d'or (thématique "Combats") sur France Culture.
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Je me promenais tranquillement dans une bourse aux livres quand je suis tombée sur ce livre. J'avais adoré Eux sur la Photo d'Hélène Gestern donc c'est avec plaisir, et de bonnes attentes, que j'ai acheté ce roman.

On suit Laurence qui adore sa famille mais qui vient de découvrir que son père n'était pas son père biologique. En plus de cela, elle tombe sur l'histoire d'un militant d'extrême gauche dans les affaires de sa mère. Petit à petit, de recherches en recherches, Laurence va se poser beaucoup de questions et se plonger dans la vie de cet homme. C'était une bonne enquête, plutôt bien menée et prenante. le fait que ce Guillermo soit d'un parti extrémiste oblige Laurence et le.a lecteur.rice à se poser des questions sur ce personnage et sur son soi-disant charme. de manière générale, c'était une lecture sympathique mais j'ai un peu moins accroché par rapport à Eux Sur La Photo. En effet, je me suis moins attachée à Laurence et aux autres personnages. Cela dit, le coté historique et psychologique était très intéressant.

Je recommande à ceux qui aiment bien les enquêtes et le mystère même si je recommanderai d'abord Eux Sur La Photo

3/5
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J'avais beaucoup aimé « Eux sur la photo » d'Helene Gestern et j'ai donc naturellement cherché à lire d'autres livres d'elle.
Dans « La part du feu » , on retrouve de nouveau le thème de le recherche d'identité et des racines familiales et celui des secrets de famille. Mais cette fois c'est une enquête dans les milieux d'extrême gauche des années 70 type brigades rouges que mène le personnage principal et cet aspect du récit n'est pas véritablement réussi, pas plus que le côté énigme policière d'ailleurs... Pour moi, ce livre est beaucoup moins touchant que le premier. (less)
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Laurence dont la mère est malade, apprend que son père n'est pas son père biologique. Puis, en fouillant dans les affaires de sa mère, elle tombe sur des documents concernant un certain Guillermo Zorgen. Mais qui était cet activiste d'extrême gauche charismatique ? Un meurtrier? Un idéaliste? Quel est le lien avec ses parents? Laurence se met en chasse du passé et va découvrir des événements brûlants.
Un roman qui ressuscite les années 70 avec extrême gauche, ardeurs politisées, foi, violence et aveuglements.
Son roman mêle articles de journaux, interviews, quête familiale. Que savons-nous vraiment de nos parents?
Dès la première ligne, on est happé. Petit bémol: dans l'écriture, les protagonistes s'expriment tous de la même façon. Et il y a aussi quelques maladresses qui font que ce roman n'est pas aussi bien que "Eux, sur la photo".
Mais c'est un gros plaisir de lecture tout de même.
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Une thématique à laquelle j'ai moins accroché par rapport au précédent roman (eux sur la photo)....
Mais un roman de qualité.
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