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EAN : 9782363080097
217 pages
Arléa (03/01/2013)
3.69/5   124 notes
Résumé :
À la suite d’une révélation qui la bouleverse, Laurence Emmanuel comprend que sa vie est peut-être moins simple qu’elle ne le pensait. Elle décide d’en apprendre davantage sur le passé de ses parents.

Très vite, ses recherches l’amènent sur la piste d’un militant d’extrême gauche, Guillermo Zorgen, qui a défrayé la chronique dans les années 70 avant de sombrer dans l’oubli.

Qui était cet homme ? Un idéaliste dans une époque troublée ou ... >Voir plus
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Apprendre, à 35 ans, que son père ne vous a pas conçue, que sa mère a partagé la vie d'un activiste politique soupçonné d'assassinat, que ce géniteur a été défenestré (crime ou suicide ?) a de quoi perturber le sommeil et remettre en causes le regard porté sur sa famille.

Et voici pourquoi, en 2010, Laurence Emmanuel plonge dans les archives familiales et enquête sur Guillermo Zorgen et ses compagnons de route. Rencontrant l'avocate de Guillermo, les journalistes qui ont suivi son procès, son acquitement, elle identifie petit à petit quelques militants qui ont suivi « Gui » dans ses actions.

Mais 35 années se sont écoulées ; les révoltés sont devenus des notables occupant des chaires universitaires ou animant des émissions radiophoniques, ils ont oublié leurs jeunesses et admettent qu'ils ont suivi un gourou dont l'emprise les a manipulés. Ils disent avoir été trompés bêtement.

Sous la cendre du feu, la vérité surgir-t-elle ?

Passionnante enquête, notamment sur l'évolution des militants soixante huitards, qui éclaire un pan de l'histoire contemporaine.

Décidément, les ouvrages d'Hélène Gestern sont des bijoux de psychologie rédigés dans une belle langue. Un réel plaisir !
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Secrets de famille. Ce thème déjà abordé dans Eux sur la photo, le premier livre de Hélène Gestern, revient ici avec en toile de fond politique les agissements d'un mouvement d'extrême gauche dans les années 70. Bien que ce soit une fiction, l'auteur s'inspire en partie de figures connues (il s'agit ici de quelqu'un ressemblant vraisemblablement de près à Pierre Goldman). Laurence, une parisienne d'une quarantaine d'années, cherche à comprendre, sans jamais juger, quelle fut la jeunesse de ses parents et pourquoi elle n'a jamais connu son père biologique. Héroïsme, lâcheté, amour, passion. Nous suivons cette quête avec la protagoniste, d'autant plus facilement que l'auteur nous montre des êtres fragmentés complexes.
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Après son premier roman très réussi, Eux sur la photo, Hélène Gestern revient avec La part du feu sur les thèmes qui lui sont chers : la famille, les secrets, la recherche identitaire et la douloureuse nécessité de savoir… quitte à se brûler au feu de la vérité.

Tout commence par une révélation et une découverte inattendues. Au moment où son vieux père lui annonce qu'il n'est pas son père biologique, Laurence découvre par hasard une ancienne correspondance entre sa mère et un homme qu'elle ne connaissait pas, un certain Guillermo Zorgen, leader d'un groupe de lutte clandestine des années 1970, et est aussitôt aspirée par son aura qui, 35 ans après sa mort, est restée fascinante. Qui était cet homme décédé dans des circonstances mystérieuses et quels liens entretenait-il avec ses parents ? Laurence va remonter le temps, fouiller le passé et mener son enquête.

Hélène Gestern confirme avec ce deuxième roman sa maîtrise de la narration. Eux sur la photo était un roman épistolaire, ici c'est un roman puzzle, mais chronologique, dans lequel sont semés des pièces à convictions, des coupures de journaux, des poèmes, des lettres, autant d'indices que Laurence va recueillir et analyser, en même temps que nous qui bénéficions, en plus, du point de vue des différents protagonistes. Sa quête va nous amener également à redécouvrir la France des années 70 et les mentalités de l'époque où mourir pour des idées n'était pas impensable, où des groupuscules extrémistes vivaient des chimères intenses au péril de leur vie. Un ton en dessous du précédent, moins émouvant, c'est tout de même un bon roman servi par un écriture précise et juste.

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Je me suis réjouie de trouver un livre d'Hélène Gestern que je n'avais pas encore lu. J'aime son univers fait de secrets sur fond historique, son style intimiste, ses personnages émouvants et un peu perdus.

le feu, c'est ici celui d'un passé encore brûlant, celui d' un mouvement d'extrême-gauche dans les années 70, qui se spécialise dans les actes incendiaires. Et son chef, le flamboyant Guillermo Zorgen, dont la mort reste entourée de mystère.

Laurence, une historienne trentenaire, des années plus tard, en découvrant brutalement que Jacques n'est pas son père biologique , va creuser le destin de ce révolutionnaire, à travers les non-dits de sa mère .Elle la voit depuis l'enfance comme " un étang noir" et elle sait " reculer devant ses berges".

Je n'en dirai pas plus mais c'est une histoire passionnante, d'êtres meurtris, englués dans leurs remords, aveuglés par leur idéaux.

" Dans le soir qui finissait d'épuiser ses réserves de lumière, à la cafétéria de l'hôpital Cochin, je me suis sentie terriblement seule , livrée à une mémoire qui ne suintait plus que des poisons." En effet, pour Laurence, le passé familial se révélera fort douloureux...
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C'est par hasard, et sur le tard, que Laurence apprend que celui qui l'a élevée n'est pas son père biologique. Cette révélation mûrit pendant un an avant que, à la faveur d'une absence de ses parents, elle fouille les boîtes que sa mère accumule depuis que sa santé décline. C'est ainsi qu'elle trouve des lettres de Guillermo Zorgen, un militant d'extrême-gauche décédé aujourd'hui mais qui a fait parler de lui dans les années 70. Au fil de ses recherches, Laurence découvre un homme passionné et charismatique qui a provoqué autant d'amour que de haine. En même temps, elle appréhende la jeunesse de ses parents dont elle ignorait tout. Son père lui demande d'arrêter cette enquête mais il est trop tard, Laurence a désormais besoin de savoir qui elle est et qui était son père.


Des lettres, de rares photos, des témoignages réticents, des articles de journaux, voilà le peu de choses dont dispose Laurence pour remonter le temps et explorer le passé trouble de ses parents. Malgré eux et malgré les menaces, elle persiste dans sa quête d'identité. Mais ces secrets de famille ne sont que le prétexte dont se sert l'auteure pour nous emmener dans la France d'après mai 68 quand, une fois le calme revenu et la majorité remise dans le droit chemin, certains n'ont pas voulu abandonner leurs idéaux et sont entrés dans la clandestinité. Radicaux et extrémistes, ces groupuscules ont semé la terreur dans toute l'Europe, Brigades rouges en Italie, Bande à Baader en Allemagne et Action directe en France. Attentats, enlèvements, assassinats étaient leurs armes pour faire trembler la bourgeoisie capitaliste. C'est dans cette histoire récente que s'inscrit La part du feu, mettant en scène le fictif Mouvement pour la lutte clandestine et son leader Guillermo Zorgen. En suivant sa trace, Laurence, son héroïne, nous fait voir de l'intérieur le fonctionnement rigide de ces mouvements à tendance marxiste dont les membres sacrifiaient tout à la Cause. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le texte d'Hélène GESTERN n'est pas un traité politique! C'est surtout un roman sur les passions de la jeunesse, qu'elles soient politiques ou amoureuses, sur les excès, sur les engagements, ceux qu'on renie ou qu'on suit jusqu'au bout, jusqu'à l'absurde.
De belles pages pleines d'émotion pour une histoire familiale qui s'inscrit dans un contexte historique récent peu évoqué en littérature. Une très belle découverte d'une auteure à suivre.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
C’est pour cette raison que je me suis décidée à téléphoner à mon ex-mari, Christophe, et que je l'ai l'invité à prendre un café place de la Sorbonne. Bien que je sois, comme chaque fois, un peu embarrassée à l'idée de le revoir.

Notre divorce demeure une énigme à nos propres yeux, puisque notre entente a été excellente durant les douze années de notre mariage. Simplement, je m'étais mise à souffrir d'une fatigue intérieure de plus en plus écrasante, une dépression inexpliquée qui rendait difficile jusqu'à la coexistence avec mon mari.

Notre incapacité à avoir des enfants y a peut-être eu sa part ; mais ni lui ni moi n'avions jamais cherché à savoir d'où venait le problème, préférant différer sans cesse un projet d'adoption devenu de plus en plus hypothétique. J’ai fini par demander la séparation et Christophe en a été affecté. Mais il m’a avoué après coup en avoir éprouvé, aussi, du soulagement, ce que je peux comprendre.

En attendant, je porte encore son nom, ce qui est, dirons-nous, notre façon de rester liés.
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- Laurence... écoute-moi. Tout ce que tu sais de cette époque, tu l'as lu dans des bouquins écrits par des gens qui ont la nostalgie de leur jeunesse. À les entendre, ils étaient tous des héros, icônes de la liberté et patati et patata.

Tu parles... La moitié de ces gens-là étaient des imposteurs, l'autre des cinglés ou des délinquants. Des enfants de bonne famille trop gâtés qui piquaient leur petite crise révolutionnaire. Certains n’étaient là que pour faire le coup de poing. Ils étaient fascinés par la violence.

Zorgen était le gourou dont ils avaient besoin, et ils se seraient fichus dans la Seine avec des cailloux dans les poches s'il le leur avait demandé.
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Il faut dire que ma mère n’a pas ce qu'il est convenu d'appeler un caractère facile. Elle est entière, angoissée, prompte à la colère. Sa violence pouvait, et peut encore, exploser en geysers pour une mauvaise note, une fourchette tombée à terre ou une paire de chaussures mal rangée. Ce qui ne l'a jamais empêchée d'être présente, et parfois affectueuse. Jacques, mon père, est tout l'inverse : peu démonstratif, une eau qui dort. Je lui sais cependant gré d'avoir toujours été là pour intervenir lorsque des mots tranchants, trop grands pour mon âge, commençaient à rebondir autour de la table.

Entre ces deux-là, mon enfance n'avait été ni heureuse ni malheureuse. Mais elle avait été longue.
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- Vous avez lu le manifeste de Guillermo Zorgen ?

- Oui, à la BnF.

- Ça vous aura donné une idée. Un mélange de prose échevelée à la Lautréamont et de la langue de bois, que dis-je, la langue de béton des pires gazettes maoïstes. Ajoutez-y des fragments de marxisme et des appels au meurtre exaltés, une pincée de métaphores christiques, et vous obtenez le style inimitable de Guillermo Zorgen. De la bouillie pour les chats.
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Et elle s'est dirigée vers les ascenseurs. Je savais que j'avais tort mais je n’ai rien fait pour la retenir, tant j'étais furieux.

Une phrase d'Ovide, de ces exemples puisés dans les chrestomathies que j'apprenais à mes élèves au lycée, m'est revenue à l'esprit : Video meliora proboque, détériora sequor, je vois le meilleur et je l'approuve, mais je poursuis le pire.

Je venais une fois de plus de m'en administrer la preuve.
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Vidéo de Hélène Gestern
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • • Cézembre de Hélène Gestern aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/cezembre.html • 555 de Hélène Gestern aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/555-2.html • Au nord de la frontière de R.J. Ellory et Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/au-nord-de-la-frontiere.html • Flic guérisseur: Servir et soigner de Robert Martin aux éditions Mama https://www.lagriffenoire.com/flic-guerisseur-servir-et-soigner.html • Les Gosses de Valérie Clo aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/les-gosses-1.html • La gosse de Nadia Daam aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/la-gosse.html • Mes nuits sans Bardot de Simonetta Greggio aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/mes-nuits-sans-bardot.html • le Livre, c'est... De Collectif aux éditions Fleuve https://www.lagriffenoire.com/le-livre-c-est.html • Trois femmes de la Baltique - Jenny de Ann-Christin Antell aux éditions Hachette Fictions https://www.lagriffenoire.com/trois-femmes-de-la-baltique-jenny.html • Toilettes pour femmes de Marilyn French, Philippe Guilhon, Sarah Idrissi aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/toilettes-pour-femmes.html • Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoubaux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/beyrouth-sur-seine-4.html • Louve Noire de Juan Gomez-Jurado, Judith Vernant aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/louve-noire-1.html • Roi blanc de Juan Gomez-Jurado, Judith Vernant aux éditions Fleuve Noir https://www.lagriffenoire.com/roi-blanc.html • Reine Rouge de Juan Gomez-Jurado, Judith Vernant aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/reine-rouge-1.html • Fille, 1983 de Linn Ullmann, Jean-Baptiste Coursaud aux éditions Bourgeois https://www.lagriffenoire.com/fille-1983.html • Les Oracles de Margaret Kennedy et Anne-Sylvie Homassel aux éditions de la Table Ronde https://www.lagri
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