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La jalousie transforme souvent l'amour en haine comme le démontrent ces deux textes brefs, cruels, douloureux qui livrent le désarroi d'une femme abandonnée à la fin d'une liaison adultère quand le mari retourne à son foyer.

Fort bien écrite, cette analyse de la décomposition est une radiographie des symptômes précurseurs à la séparation puis une photographie des cicatrices provoquées par la rupture. L'abandonnée souffre de son malheur et le souvenir des instants de désir nourrit une double haine de l'amant et de son épouse.

Qualifiant d'amour ce qui se révèle être, au fil des pages, une vulgaire relation sexuelle parmi d'autres, l'inconstante ne réalise ni ce qu'est une famille, ni ce qu'est la grandeur d'un véritable amour.

Incapable, et pour cause, de se mettre dans la peau des autres, la rédactrice ne peut comprendre la position de son ex concubin, et encore moins celle de son épouse. Comme si un voleur de voiture, une fois interpellé, ne pouvait admettre que le véhicule soit rendu à son légitime propriétaire …

Privée de repères moraux, cette femme volage dérive au fil des pages et sa noyade inéluctable ne lui laisse d'autre échappatoire qu'un illusoire rêve de renouer avec l'être aimé puis détesté.

« Je voudrais ne jamais l'oublier et être encore capable d'éprouver pour cet homme un désir … »
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"Qu'est-ce qui se sépare en nous quand nous nous séparons ? On se croit jumeaux, amandes philippines,
lovées dans le même corps d'amour, on se croit indestructibles. On partage l'illumination, le sentiment
extraordinaire d'être de plain-pied avec un autre que soi. (...) On se construit un royaume commun,dont on invente la langue et les gestes partagés. Tout en soi s 'ouvre, adopte, héberge, comme si l'être, sous la poussée amoureuse, connaissait une nouvelle naissance, une expansion de chacune de ses cellules, qui soudain le rend apte à entendre ce qu'il n'entendait plus, à voir ce sur quoi il avait baissé les paupières. On ne peut imaginer que, un jour, cet édifice pourra vaciller." (p. 75)

Une flânerie impromptue dans une librairie isséenne , "Gutenberg"... découverte cet été, durant la fermeture généralisée des autres lieux de vente...A mon retour de congés, je suis repassée, emmenant une amie avec moi... pour faire connaissance de cette petite librairie indépendante... ainsi que des deux libraires, Isabelle et Léopoldine, toutes deux , grandes lectrices passionnées !

Parmi d'autres acquisitions, je me suis choisi ces deux courts textes très émouvants et forts sur la "déprise amoureuse" , d'une auteure dont j'avais passionnément apprécié le style, la sensibilité ainsi que les sujets abordés d'"Eux sur la photo" ...

Un style très élégant, épuré... qui exprime magnifiquement les tourments et les douleurs insondables du "Désamour"..Emerveillement, beauté des commencements , et violence, douleur quand la magie n'opère plus... que l'un se déprend...Chagrin à supporter, assumer, accepter , dépasser contre les vents et marées intérieurs de chacun !

Un moment troublant et plein d'émotions dans les descriptions très fines des tourbillons, tempêtes amoureuses...qui peuvent magnifier comme anéantir une vie, en ôter tout sens!!

" Après le geste qui donne, on fait la connaissance du geste qui reprend. (p. 77)"








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J'avais lu il y a longtemps et aimé «  Eux sur la photo »en 2011, puis «  «  Portrait d'après blessure »en octobre 2014 , je renoue aujourd'hui , sur les conseils de mon libraire avec Hélène Gestern .

Dans ce récit émouvant, fort, lu d'une traite , véritable précis de décomposition , elle décrit minutieusement les étapes fatales qui mènent de la passion amoureuse au détachement —- délitement ——à la rupture amoureuse .
Qu'est ce qui nous sépare lorsque l'éblouissement amoureux n'est plus?

Les silences inexpliqués, les mails qui n'arrivent plus? Les doutes , parfois, les utopies perdues, d'infimes et minuscules trahisons?

Par quel concours de circonstances , microblessures , lisières imperceptibles, mensonges inopinés , qui pourraient faire croire , au fil des jours , les jours de grand soleil, surtout , que, absolument rien n'a bougé ?

On Ignore quand le travail de sape s'accomplit ...

Temps dévastateur , désir, jalousie , rendez- vous qui se décalent , on continue d'espérer : promenades , paysages , musique mais les éclats de tendresse et les faveurs dépensées par la vie s'amenuisent....

Les corps se parlent toujours , le coeur continue à battre, mais la grâce du partage n'est plus là, la terrible mécanique du détachement s'enclenche .
Elle va faire de deux amants des êtres séparés ...

«  Après le geste qui donne, on fait la connaissance du geste qui reprend . »

Le monde entier se disloque, et vacille, un amour si lumineux se dissout , à bas bruit, la perte arrive, après trop d'espérances ...

La douleur s'encalmine, prend ses aises ,murmure, use, on attend moins, on attend plus, on apprend petit à petit à chasser les souvenirs .
Et l'autre reste fiché en nous comme une «  écharde » jusqu'au jour où nous allons de la douleur au pardon...
On dépose le «  fardeau merveilleux d'un impossible amour » .
Un texte superbe , élégant et âpre , précis et subtil, sans violence, qui déroule toutes les étapes de la passion, éblouissement : vif et merveilleux ,ferveur ,douleur , perte , pardon, capacité à renaître de cette béance.
Comment meurt un amour ?
Ce qui meurt de nous en même temps que lui ?
Et ce qui en survit en somme ?
Question éternelle !
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Plus je lis, plus la complexité de l'être humain m'intrigue. Complexité et en même temps les sentiments, les stratégies, les manipulations sont toujours les mêmes. On a individuellement l'impression de vivre une situation unique et pourtant tout se répète. En lisant un vertige je n'ai cessé de me dire qu'une fois de plus le schéma de l'adultère se reproduit avec les mêmes remarques les mêmes questionnements les mêmes espoirs... Il en est de même pour la séparation. La sidération l'angoisse la panique la tristesse sont des états par lesquels passent beaucoup de personnes vivant une séparation. Alors que nous apporte ce livre si tout est tristement banal ? Je dirais une réflexion sur soi, cela peut aider à prendre de la hauteur Et surtout prendre plaisir avec l écriture car la plume de Hélène Gestern est vraiment très belle .
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Il s'agit d'un petit livre de moins de 100 pages où le point fort est le choix des mots justes, intenses pour décrire minutieusement les émotions : la passion, l'attachement, la souffrance, la rupture, le déchirement,… Il ne s'agit pas réellement une histoire en elle même
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Récit ou roman court sur une rupture amoureuse où les mots sont bien choisis mais aussi où il n'y a aucune trame, ni histoire.
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N°1787– Octobre 2023

Un vertige – Hélène Gestern – Folio.

La narratrice évoque une passion amoureuse qui l'a unie brièvement à un homme marié, « T » puis, devant ses tergiversation, leur rupture. Elle dissèque au scalpel ce que fut cette relation, avec ses absences, ses jalousies, ses espoirs, ses déceptions, ses ruptures et ses retrouvailles.
J'ai lu ce récit apparemment autobiographique, par ailleurs fort bien écrit ce qui pour moi est toujours un plaisir, avec des sentiments mêlés. Elle choisit de l'évoquer après avoir encaissé le choc de la rupture ce qui peut lui donner l'illusion d'avoir pris de la hauteur et peut-être d'avoir acquis quelque apaisement à cause de la solitude qui a suivi, des résolutions prises pour l‘avenir, de la volonté de renouer avec la vie. Avec lui, elle avait cru au grand amour, l'unique, celui qui bouleverse votre vie, qui la transforme pour la suite, qui se joue des obstacles, grâce auquel on tresse des projets d'avenir, avec engagements et serments qu'elle voulait définitifs. Puis tout s'est effondré à cause de la routine, de l'usure, de la lassitude, de cette volonté de tourner une page inévitable en se disant que c'est le cours normal de choses qui ne sont pas destinées à durer, que c'est forcément mieux ailleurs, qu'on a d'autres projets à cause d'événements ou de rencontres auxquels on a envie de donner une dimension personnelle, sentimentale et sensuelle. C'est à chaque fois la même chose, on à l'impression qu'on vit un moment unique qui est une seconde naissance et qui durera toujours avec la découverte du corps et de l'esprit de l'autre puis on détruit ce qu'on adoré avec toute cette certitude égoïste que la victime finira par réagir à sa façon et trouvera une solution avec tout le mépris dont est capable un être qui croit que tout lui est dû et tout lui est permis. On se soucie peu de l'abandon et de ses conséquences pour la victime qui finira, on l'espère, par pardonner, se trouver d'autres centres d'intérêt, malgré les cicatrices inévitables.
Il s'agit d'un récit autobiographique désastreux pour cette femme qui est aussi écrivain. mais, comme à chaque fois, je m'interroge sur l'effet cathartique de l'écriture face à un tel bouleversement. Pour le commun des mortels, la solution est souvent le basculement dans un univers où la logique et même le bon sens sont absents. C'est l'alcool, la drogue, la délinquance, la vengeance, autant d'autodestructions qu peuvent aller jusqu'à la mort. Certes cela donne pour le lecteur un texte authentique et plein de références auxquelles il peut se raccrocher parce que, évidemment, ce témoignage fait aussi partie du vécu de chacun d'entre nous, mais qu'en est-il pour l'auteur, à part ajouter un livre à son oeuvre créatrice? Elle dit elle-même qu'écrire n'a pas été salvateur et je souscris complètement à cette remarque. Simplement cela a pu la mettre devant cette évidence d'elle-même en s'interrogeant sur ce qui l'a poussée vers un amour impossible, destructeur, une folie qui lui a permis d'approcher le vertige d'une vie qui bascule. Tout au plus mettre des mots sur cette aventure peut-il permettre d'en accepter les conséquences, d'en entretenir la mémoire, même si celle-ci est douloureuse.
J'ai lu ce récit en me disant que c'est finalement une chose banale qui est relatée ici, que chacun de ceux qui la vit la croit unique mais aussi avec en mémoire ce vers d'Aragon « Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force ni sa faiblesse ni son coeur et quand il croit ouvrir les bras son ombre est celle d'une croix, et quand il croit serrer son bonheur il le broie, sa vie est un étrange et douloureux divorce, il n'y a pas d'amour heureux ».
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« Eux sur la photo » et « l'Odeur de la forêt » m'avaient convaincue de lire ce dernier petit livre qui vient de paraître.
Le vertige est ressenti par l'auteur lors de l'émerveillement de l'amour, puis par le désamour souterrain , puis par les ruptures et la séparation.
La Séparation est un très court texte en fin de roman...que de la littérature.
L'auteur raconte sa rupture d'avec un américain , qui en fait n'était pas libre d'aimer ailleurs : »Une passion qui s'est terminée comme se terminent tous les adultères qui n'ont pas le courage des choix assumés : mal . » Tout est dit.
J'ai lu des pages sublimes sur la souffrance d'amour ,et en fait , la thérapie est venue par l'écriture, il n'y a plus rien à raconter à un psy quelconque.
Mais, texte superbe certes, je n'ai pas pleuré sur le sort de l'infortunée, je n'ai pas été touchée, j'ai simplement lu(et c'est déjà beaucoup) un beau morceau de littérature.
Dans le livre , H.Gestern fait allusion à Annie Ernaux, oui, effectivement , on peut y penser. D'autre part, dans cette histoire , et c'est vrai, l'auteur pense parfois également à la souffrance ressentie et provoquée par l'amant, mais il ne s'agissait pas là que d'un duo, mais de deux couples ; et là aucun écho. Mais ce n'était pas là le sujet du livre.
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Rentrée littéraire 2017 : Parution le 31 août 2017 aux Éditions Arléa.
Un amour impossible, une relation en pointillés… Elle est les pointillés, l'autre incarne les espaces qui les séparent… Un amour volatile, qui n'aurait pas dû naître. Un amour qui les hante, mais qu'il n'assume pas, qu'ils ne peuvent se permettre de vivre…
Des allers et retours, des rendez-vous imprévus, courts et douloureux, par petites bribes, dans des lieux qui à nouveau visités en solitaire, n'ont plus le même goût, la même atmosphère. Ils se poursuivent, se persuadent que « c'est fini » mais rien n'y fait. Cette relation est là, s'est installée, va-t-elle durer ou les déchirer ?
Je remercie les éditions Arléa ainsi que Hélène Gestern pour ce très joli court roman, dont le titre « le vertige » inspire véritablement le sentiment qui émane de lui, de ses personnages, de cette situation et, comme le dit si bien son éditeur « …. nous entraîne dans le vertige sidérant du mystère de l'amour et de son effacement. »
Lien : https://littelecture.wordpre..
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"Eux sur la photo" a été pour moi une très belle surprise. Grâce à masse critique, j'ai pu découvrir le nouveau roman d'Hélène Gestern. Un très court texte en deux parties "le vertige" suivi de "la séparation". Deux textes parfaitement complémentaires qui nous dressent un magistral portrait de la rupture amoureuse. le titre parfaitement évocateur met en évidences ces sentiments si complexes lorsque l'on aime, on se projette et parfois on attend, on excuse, on espère... jusqu'à l'évidence qu'il faut accepter: celle de la séparation.
Un beau texte littéraire certes, mais qui m'a laissé beaucoup trop de distance avec les personnages.
Un roman sur l'analyse des sentiments qui reste dépourvu de véritable histoire, ce qui m'a vraiment manqué.
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