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EAN : 9782810008643
224 pages
L'artilleur (06/02/2019)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Pour l’auteur, un Marocain installé au Brésil, le voyage de São Paulo à Casablanca ne sera pas comme les précédents. Arrivé à l’aéroport, la mine des employés, la forme du paysage, l’air du dehors : rien ne semble avoir changé. Pourtant, il vient de perdre son père.
Très vite, ses souvenirs se mêlent et se démêlent pour former un tableau où l’évocation de la figure paternelle accompagne les indignations d’un homme qui redécouvre sa culture dans les pires cond... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Driss Ghali s'est expatrié au Brésil à l'âge de 20 ans. Lorsque son père meurt brutalement, il rentre au pays (qu'il venait à peine de quitter après une visite familiale) et va devoir faire face à l'administration marocaine.

Plongé de force dans une réalité qu'il a jusqu'alors peu connue, il va être amené à s'interroger sur l'évolution de son pays natal, ce pays dans lequel son père a vécu toute sa vie. Pour le lecteur peu familier avec l'histoire du Maroc, un background historique se mêle aux souvenirs qu'il évoque. On y découvre le portrait tendre d'un père qui osait dire ce qu'il pensait à une époque où l'autocensure était vivement recommandée et, le plus souvent, naturellement appliquée, un père qui regrette l'émigration de son fils… et de toute une génération en quête d'un « avenir meilleur », un père qui peu à peu, en vieillissant, se dévoile de plus en plus.

Les chapitres sont indépendants les uns des autres mais se complètent pour former une galerie de souvenirs. L'ensemble nous immerge dans le règne d'Hassan II, la cohabitation entre Juifs et Musulmans, l'arrivée du monde européen, la vie quotidienne, la corruption, les dérives politiques, …

J'ai particulièrement apprécié les amorces d'interrogations sur la relation qu'entretiennent le Maroc et la France (les bénéfices qu'a pu en tirer le pays mais aussi les freins à son développement, le lien entre ces « deux pays qui se mélangent sur la pointe des pieds ») et le rapport à la religion musulmane. Driss Ghali n'est pas journaliste et ne prétend aucunement l'être, il écrit sous forme d'introspection, libre au lecteur de pousser le sujet plus loin s'il en a envie.

A la lecture de cette « chronique sociale », j'ai ressenti un profond respect de l'auteur envers, non seulement son père, mais également envers « les pères » du Maroc, toute cette génération qui s'est battue pour faire vivre un pays. Si ce côté intime de l'écriture m'a séduite, j'émets un petit bémol sur la forme : cette succession de tableaux sans réelle continuité, avec (assez régulièrement pour moi) de nombreuses prises de positions politiques non éclairées par trop peu de contexte pour qui n'est pas expert en la matière, a eu tendance à rapidement me lasser. La forme mérite peut-être qu'on lise cet écrit petit bout par petit bout pour ne pas être indigeste.

Entre rancoeur et nostalgie, Driss Ghali dresse un état des lieux, ouvre des portes, et rend hommage à tous ceux qui luttent pour plus de liberté.

Merci à Babelio et à l'éditeur pour la découverte de ce livre.
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Quelle belle découverte que ce mélange de roman et de critique sociale du Maroc, pays que je connais bien, étant comme l'auteur, né dans ce pays à mille et une contradiction puis émigré en France.

Driss Ghali, auteur et intellectuel aux positions radicales, rompant complètement avec le "politiquement correct", nous livre un récit poignant ayant pour fil rouge les souvenirs avec son père, et pour fond, une critique sans vergogne du passé et du présent de la société Marocaine.

Tout y passe: les tares de l'administration, les incivilités quotidiennes, les dégâts de la corruption, la faillite des élites, la célébration de la paresse et de la roublardise, l'héritage de l'époque du protectorat français...
Les prises de positions de l'auteur sont inspirées par le vécu de son père, commis d'état à l'époque Hassan 2.

Un excellent livre que je conseille à toute personne souhaitant connaître un peu plus le Maroc. Il y trouvera une analyse pour le moins subversive, contrastant parfois de manière radicale avec L Histoire officielle, notamment sur la question de la colonisation, thème que l'auteur a développé dans un livre dédié.
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Dans le cadre de la masse critique aux éditions "l'artilleur" de 224 pages, Mon père, le Maroc et moi est une chronique contemporaine et sociale.
Une autobiographie tel un carnet de voyage écrit à la première personne ce qui place le lecteur comme témoin sur fond d'analyse historique pour comprendre le Maroc de maintenant, ses élites, ses tabous ...

On y retrouve la douleur du deuil de l'auteur suite à la mort de son père mais également la douleur émotionnelle sur son pays et son autocritique. La vie personnelle et intime mélangée avec l'histoire du Maroc .
Des éclaircissement historique pour se positionner et un plus pour les non initiés à l'histoire du Maroc.

Un exutoire de l'auteur sur l'amertume du passé ou le protectorat et le joug colonial ont aidé beaucoup de marocains.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il buvait son café sans sucre et fumait des Marlboro, je rêvais à ses côtés -sous son ombre- d'une carrière de cosmonaute ou de grand reporter. Existe-t-il quelque chose de plus attachant que le rêve d'un enfant ? Je me demande pourquoi nous renonçons à un destin grandiose en contrepartie d'un "espace dans le marché de l'emploi". Si on m'avait dit à l'époque de mes 8 ans que devenir comptable ou responsable clientèle seraient des "perspectives de carrières", je me serais enfermé dans ma chambre pour pleurer à chaudes larmes.
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Dix millions de Marocains, plongés en permanence dans la pénurie et les poux, regardent cinq cent mille Français faire des miracles là où il n'y avait que pierres sèches et serpents venimeux. La France a sauvé le Maroc, sa terre et ses paysages, mais pas les Marocains.
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T'as eu l'occasion de regarder la télé marocaine depuis ton arrivée ?
- Je me suis infligé cette peine oui.
- C'est d'une débilité profonde, c'est à croire qu'ils veulent pousser les gens dans les bras des islamistes et des trafiquants de drogue. Il faut une sacrée dose de mépris et de dégoût pour traiter le peuple comme ça.
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À mon père qui a patiemment attendu que je devienne quelqu’un. À celui qui m’a appris que la culture et le sens de l’honneur font la différence entre les hommes.
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Au lieu de faire la pose devant le drapeau, lui chérissait l’écosystème où il vivait. Terre, ciel, mer, lacs, réserves de chasse : tout l’intéressait, il respirait le Maroc dans ses veines.
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Videos de Driss Ghali (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Driss Ghali
Driss Ghali auteur de l'essai "Français ouvrez-les yeux ! Une radiographie de la France par un immigré" chez CNEWS avec le journaliste Romain Desarbres.
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