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EAN : 9782213632506
136 pages
Fayard (08/08/2007)
3.93/5   28 notes
Résumé :
A la mort de Barbe Blanche, son fils Hossein hérite du târ qu'on se transmet de génération en génération. Mais l'instrument lui résiste, refusant de libérer les accords mystiques qui font la gloire des musiciens d'Iran. Sous ses doigts, il ne semble plus qu'un morceau de bois sans sève. Avec son jeune frère Nur, Hossein décide alors de se rendre à la ville d'Ardabil, où le meilleur luthier de la région pourra changer les cordes du târ et, peut-être, le faire revenir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
le tar est un luth à long manche d'origine persane que l'on trouve en Iran, dans le Caucase et en Asie Centrale.
Cet instrument se transmet de père à fils aîné qui se charge de continuer la tradition.
Mais à la mort de Barbe Blanche, Hossein le fils aîné de la famille n'arrive pas à faire chanter le tar qui réveille en lui de douloureux souvenirs.
Après avoir brûlé les cordes de l'instrument, il ira avec son frère dans le village voisin qu'il ne connait pas, pour les faire réparer. Il y découvrira le poids du passé.

Très beau conte qui m'a transporté en Orient et fait découvrir cet instrument qui est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco.
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Barbe Blanche "prince des cordes est mort", mais son instrument de musique, son "târ"semble bien vivant.
"Le târ de mon père renfermait ses péchés" relate Nur, persuadé que le "târ renferme l'âme des ancêtres", dans ce conte initiatique à plusieurs voix. Dotées d'une vie propre, les cordes vibrent seules et Hossein, le fils ainé de Barbe Blanche, jadis enfant battu, en ressent les "sifflements dans les oreilles". C'est lui que son père a choisi pour lui succéder, c'est lui qui a reçu l'apprentissage du maître qui lui a appris qu'un "bon joueur de târ subtilise au vent son souffle".
Les deux frères vont partir après avoir commis un acte sacrilège, il vont rencontrer Paris (fils de Moshen, l'aveugle musicien guérisseur assassiné) animé par l'esprit de vengeance, ils apprendront le secret nimbé d'amour de leurs naissances respectives et comprendront les musiques du mécréant Barbe Blanche et du vertueux Moshem pour trouver leur propre vérité.
Le târ de mon père (chez Fayard), conte de Yasmine Ghata (qui a connu un grand succés avec La nuit des calligraphes plusieurs fois primé) est écrit de façon poétique et imagée (ex:"les paupières de Barbe Blanche s'étaient fermées ce jour-là comme deux barques attirées par l'écume brillante du large").
Ce livre parlant de musique et évoquant le sacré (ex: "ses notes avaient le pouvoir d'atteindre les oreilles de Dieu") m'a évoqué Musique de Michel Serres, un essai philosophique où l'auteur répond aux questions: "comment aimer en musique?", "Peut-on penser en musique?" et ""Doit-on louer en musique?" car nous retrouvons ici ces notions d'amour (Forough et Moshem), de pensée et d'inspiration (choix du bien et du mal et de spiritualité ("le divin se trouve en tout et converge vers le tout").
Le târ de mon père est un très beau conte qui vibre de mots aussi légers qu'une envolée de notes, pour transmettre au lecteur son message: la musique élève et sauve du mal, elle est universelle et grandit l' âme, elle est mystère, elle est divine et se partage.
Très beau !
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Le târ, sorte de luth oriental (oud) à deux caisses de résonance, est doté de pouvoirs magiques, capable de se refuser à quiconque n'a pas reçu du Très-haut le droit de s'en servir. Tel est le thème sur lequel Yasmine Ghata va broder pour nous offrir ce conte oriental, situé dans une contrée fortement influencée par le soufisme, cette variante de l'Islam qui autorise la construction de mausolées et le culte des saints. Laissez-vous doucement bercer par cette langue finement ciselée, qui vous enverra pour un instant dans un pays enchanteur où la musique est de droit divin. Une petite merveille…
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À la mort de mon père, j'ai reçu le târ qu'on se transmet dans ma famille de génération en génération. L'instrument m'a résisté, refusant de libérer les accords mystiques qui font la gloire des musiciens d'Iran. Sous mes doigts, il ne semblait plus qu'un morceau de bois sans sève. Etais-je maudit ? Quel crime devais-je donc expier ? A moins que ce ne fût le târ qui portât un secret trop lourd pour vibrer comme autrefois. J'ai brûlé ses cordes et je suis parti trouver le luthier d'Ardabil. Mais changer les cordes d'un târ, c'est changer son âme. Et celle du musicien qui le possède. Je ne reviendrai jamais d'Ardabil.
Mon avis :
Un agréable conte, très poétique. Une analogie entre le fluide de vie, le sang, l'âme et cet instrument que l'on appelle un târ.

Un beau conte philosophique sur la croyance, sur le miracle, sur les liens du sang qui transmettent bien plus que de simples gènes, mais également la fibre artistique, la volonté, la grâce et la bienveillance.
Lien : http://mcchipie.over-blog.co..
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Joli conte autour d'un instrument de musique magique, le târ, qui a le pouvoir de révéler la vérité.
L'histoire est déconcertante, racontée comme un conte, il est toutefois difficile de dégager une morale, comme il est habituel d'en trouver dans ce type d'écrit, ou alors je suis passée à côté. le style est poétique, mystique, ce petit livre se lit facilement, mais je pense qu'il s'effacera vite de ma mémoire.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'avais porté l'enfant de Mohsen né de l'accord parfait d'une corde et d'une note, d'une vibration infinie qui irriguait mes veines. J'étais son instrument, celui qui résonnait sous ses doigts à défaut d'être vu par ses yeux. Mon corps était fait de cordes qui lui envoyaient les sons purs de mon amour.
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Il y inscrivit cinq notes, certaines entre deux intervalles et d'autres sur la ligne.Il saupoudra la feuille fraîchement manuscrite d'une grosse pincée de safran, ses doigts dispersaient la poudre brune par frottement. Ses notes nues se parèrent d'ornements, il les para d'atours et de parfums, une odeur amère d'encre et d'épice. Il prit son instrument et joua.
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J'étais à lui tout entière, son instrument,sa corde unique,celle capable de produire mille vibrations sous ses doigts,mais jamais un cri ne dépassa le silence,Moshem,après le plaisir,traçait toutes sortes d'inscriptions invisibles sur moi.J'étais sa note nue qu'il habillait d'ornements,qu'il parait suivant son inspiration.L'ongle de son index droit employé comme plectre sous ma peau.
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Te rappelles-tu ce jour où Moshem nous déclara que le divin essaime partout? Il n'avait qu'à tendre l'oreille pour entendre Dieu.Etat immatériel où la musique et ses sonorités n'étaient plus nécessaires.
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Tenant d'une main le manche, il improvisait avec les doigts de la deuxième de véritables morceaux aux rythmes changeants pareils au galop d'un cheval qui troquait bientôt son allure pour la marche lente d'un chameau.Notes pareilles au vrombissement d'un bourdon.Il prolongeait la note de ses intuitions.Il ne se doutait pas que notre mère pleurait à chaque vibration.
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Videos de Yasmine Ghata (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasmine Ghata
Interview de l'écrivain Yasmine Ghata pour son roman "Le Târ de mon père" paru aux Editions Fayard
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