Un livre écrit d'un jet en prison, à la maison d'arrêt de Bonneville (74) en moins de trois semaines, d'un seul jet, comme une sorte d'expiration. Ce qui est surprenant c'est l'incroyable clarté du style, c'est simple, et pourtant chaque phrase se veut "utile".
Thanatos...oui, rien de bien original dans ce titre, mais c'est pourtant de cela qu'il s'agit. le Linceul en 1975, à 22 ans, 27° de température, des gelures, l'hypothermie. Six jours dans un sarcophage de neige à 3700m d'altitude, après la première hivernale solitaire de la face nord des Grandes Jorasses. Trois jours au dela...au dela d'on ne sait plus ce qui est la vie ou la mort.
Une histoire surprenante, celle d'un schizophrène qui entend des voix et qui se jette dans la gueule de la Bête 74, la bête de l'apocalypse pour lui. Un fou? Non, les fous ne peuvent pas survivre à l'extrême qui se répète, premières après premières. Non, ce qui est intéressant, ce sont les voix. Qui sont ces voix qui ont parlé à Jeanne, Bernadette, Benoite et tant d'autres? Et que veulent elles? Ce livre ne répond pas à cette question.
Ecrit en prison, là où la bête 74 voulait le détruire et le faire disparaitre, il dit: "j'écris et donc je suis en vie".
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