AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de isla16


« The glass palace » est la fresque historique d'un auteur ambitieux : raconter l'épopée de l'Inde et de la Birmanie, de la colonisation anglaise jusqu'à Aung San Suu Ki, à travers trois générations d'une même famille.
Gardez vous donc un peu de temps pour le lire, vous en aurez besoin.
C'est un livre riche, dense, tant dans le rythme que dans l'écriture, assez littéraire et pointue (c'est grâce à Amitav Gosh que j'ai investi dans la version iPhone du dictionnaire Collins, qui fut mon meilleur ami pendant 3 semaines), et j'ai trouvé qu'il était assez difficile de rentrer dans le roman.
Beaucoup de mots indiens non traduits, souvent spécifiques à des castes, des attributions sociales voire des termes d'architecture (« ayah », « basti », « devi », « pah » et j'en passe…), ont contribué à me freiner dans ma lecture et à la rendre moins fluide.
Mais une fois ces obstacles dépassés, j'ai pris du plaisir à suivre le destin de ces personnages et à mieux connaître l'histoire du royaume birman déchu.
Certains chapitres m'ont pourtant moins plu, on perçoit trop les ficelles qu'Amitav Gosh met en place pour amener son propos. Les personnages ne sont parfois que des prétextes à brosser le panorama historique du pays, ils ne sont pas suffisamment incarnés, on les suit de façon superficielle, il est impossible de s'identifier à eux, d'être empathique. Les ellipses sont de rigueur, étant donné qu'il faut raconter près de 150 ans sur 500 pages. J'en prends pour exemple un mari qui apprend que sa femme le quitte, et qui se suicide la page d'après. Les raccourcis nuisent parfois à l'immersion dans la lecture, on perçoit trop la nécessité de l'auteur d'avancer pour en arriver au fait. Ils nous font prendre un recul forcé par rapport au livre, comme si nous étions en train de regarder une pièce de théâtre des coulisses.
J'ai préféré la dernière partie du roman, lorsque l'on est plus familiarisé avec les protagonistes, et que ceux-ci ont pour la plupart vu leur destin ravagé par la guerre (la souffrance me les aurait rendus plus humains et attachants ?). C'est aussi sans doute parce que l'on arrive dans un monde que l'on connaît mieux, dans lequel on a plus de repères historiques et sociologiques.
C'est un roman plutôt agréable mais qui ne m'a pas transcendée, à mettre de côté lorsque l'on est prêt à consacrer du temps à sa lecture, et que l'on souhaite s'intéresser au rôle ambigu de la colonisation anglaise en Inde.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}