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sur 886 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Mes parents voulaient que je naisse à Beyrouth. (…) Ils pensaient que la guerre se terminerait et qu'ils rentreraient enfin. Ils ne voulaient pas que je naisse à Paris, alors pendant toute leur vie ils ont recréé sans s'en apercevoir Beyrouth à la maison. Je suis né à Beyrouth dans une rue de Paris. »


Lorsqu'ils sont arrivés à Paris en 1975, au moment où la guerre éclatait au Liban, les parents de Sabyl Ghoussoub ne pensaient y rester que deux ans, le temps d'y achever leurs études. Plus d'un demi-siècle plus tard, leur fils, finalement né en France et désormais trentenaire, entreprend de les interroger sur leur histoire, manière pour lui, incidemment, de réfléchir à son propre rapport au Liban.


C'est avec une émotion palpable qu'à partir de leur évocation, dans le désordre et souvent dans la contradiction, de leurs souvenirs les plus prégnants, l'auteur se fait une idée de ce qu'ont pu vivre ses parents, depuis leur départ du Liban pour ce qu'ils ignoraient alors un exil définitif. Peu à peu, pour nous comme en autant d'émouvantes séquences de vieux films Super 8, pour eux en une suite de bouffées d'émotions venant crever la surface de leur mémoire, émerge du passé leur réalité, passée au crible de leurs ressentis et de leur subjectivité.


De leur affolement et de leur désarroi de se voir toujours plus indéfiniment séparés de proches restés au coeur d'une tourmente si complexe que plus personne ne finit par plus rien y comprendre, à leur impossibilité de prendre parti quand ceux qu'ils aiment se transforment parfois de victimes en bourreaux, en passant par leur horreur quand la guerre au Liban les pourchasse jusque sur le sol français au travers d'une série d'attentats qui les frôlent d'ailleurs à plusieurs reprises, se met ainsi en place une histoire dont l'auteur s'approprie l'héritage, en une sorte de mythologie personnelle qui lui fera déclarer lors d'une interview : « Cette autofiction m'a permis de me construire une mémoire écrite, qui est en soi totalement fausse et qui est l'histoire que je me raconte. C'est mon Liban à moi. »


Peinture vibrante et fantasmée d'un Liban toujours plus martyrisé que sa diaspora recrée dans le quotidien de foyers reconstruits dans l'exil comme autant de minuscules parcelles détachées de la terre-mère et au travers de vastes communautés en ligne, ce livre est aussi pour l'auteur un cheminement très personnel, une réflexion existentielle sur ses origines, son identité et son appartenance. On le referme le coeur serré pour tous les Libanais dont l'actualité ne finit plus de prolonger le calvaire, et plein d'affection pour ses si humains personnages.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Paris 2020, à l'âge de 31 ans , Sabyl ne connaît rien du passé de ses parents, de leur arrivée à paris, de leur guerre du Liban, de la souffrance qu'a été l'exil pour eux. Il ne sait même pas les métiers qu'ils ont exercés. Il a le projet de les interroger afin d'écrire un livre inspiré de leur vie.
À partir de leurs témoignages, de cartes postales, de photos, de lettres, de notes, de poèmes ou d'articles rédigés par son père, Sabyl Ghoussoub nous raconte l'histoire d'un exil, celui de ses parents et à travers eux ce beau pays aux gens charmants et généreux, un pays ravagé par les guerres, les attentats, un peuple éparpillés aux quatre coins du monde, triste de voir leur pays se décomposer peu à peu. Plus qu'un roman, un témoignage sur l'immigration, sur le retour impossible. Un travail de mémoire.
J'ai eu de la difficulté à lire ce récit, le sujet est intéressant mais il manque l'émotion, le souffle romanesque. Les années se mêlent et s'entremêlent, il n'y a aucune chronologie, l'ensemble m'a semblé un peu brouillon.

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En découvrant ce livre , je l'avoue , j'ai immédiatement pensé au sublime " Mayrig " de Verneuil et je me suis précipité sans aucune hésitation . Une famille libanaise réfugiée en France allait sûrement m'émouvoir et m'aider à comprendre , une fois de plus , cette terrible épreuve de l'émigration dans un pays qui n'est pas le sien , cette atroce douleur de quitter les siens , la douceur perdue d'une vie ancestrale , la famille , les beautés , les odeurs , la chaleur unique d'un pays perdu pour se réfugier dans un univers gris , dans l'indifférence d'une capitale comme Paris , ville lumière dont le rayonnement est devenu bien terne au point même qu' il existe désormais un phénomène connu sous le nom de " syndrome de Paris " . Un livre salué par le Goncourt des lycéens , public averti et grandement crédible qui m'a touché...mais pas coulé . Pour illustrer mon avis , c'est cet extrait relevé page 185 qui a ouvert la voie à ma réflexion . Je cite:.".La vie de mes parents , c'est comme la guerre au Liban . Plus je m'y plonge , moins j'y comprends quelque chose . J'arrive à situer les protagonistes , quelques moments marquants me restent , puis , ensuite , je me perds . Trop de dates , d'évènements , de trous , de silences , de contradictions .Je me demande si cela m'intéresse vraiment d'y comprendre quelque chose . Finalement , à quoi bon ? Est - ce que cela m'apporterait de tout savoir , tout comprendre , tout analyser ? Rien , je crois fondamentalement que je n'y gagnerais rien , à la limite , je perdrais mon temps ."
Aveu terrible , non ? . Les parents ne veulent rien dire de leur calvaire d'avoir quitté un pays adoré , et c'est trés respectable . Alors pourquoi vouloir absolument ècrire un livre sur leurs non - dits ? Je ne suis pas du tout convaincu sur une démarche qui accumule des dates , des évènements que l'auteur reconnaît ne pas comprendre , des sentiments bien timides ...J'avoue avoir " pataugé ".
il conviendrait , dans un tel contexte , de " se laisser aller " , d'assumer , de faire participer les lecteurs .Je n'ai pas laché ce roman mais j'ai attendu vainement cette étincelle qui m'aurait touché , fait vibrer , révolté . C'est bien écrit , facile à lire mais jamais , non jamais je n'ai senti la moindre émotion . J'en suis vraiment désolé .Je n'ai vraiment pas compris - les parents non plus , apparemment - la nécessité de raconter ce qui a été un drame , de façon aussi banale .
L'histoire du Liban me reste toujours aussi obscure ( je ne suis qu'un lecteur ) mais si ceux qui l'ont vécue n'en savent pas plus que moi ...
Allez , les amis et amies , à demain pour un prochain rendez - vous .Si vous voulez bien .Moi , je serai là avec ....Bon , on verra bien ceux qui restent . Bonne nuit .
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C'est avec tendresse et drôlerie que Sabyl Ghoussoub nous fait partager avec « Beyrouth-sur-Seine » un récit familial, celui des origines et de la mémoire, mais aussi celui des déracinés, des exilés : la diaspora libanaise.

Les parents de Sabyl Ghoussoub sont des Libanais qui se sont installés en France en 1975. Kaïssar, le père, est un intellectuel amoureux des livres, à la fois journaliste, écrivain et metteur en scène. Lorsqu'il part à Paris pour ses études avec sa jeune femme Hanane, Kaïssar compte bien revenir vivre au Liban deux ans plus tard. Mais c'était sans compter sur la guerre qui allait durer 15 ans… En 2020, Sabyl Ghoussoub veut recueillir l'histoire de ses parents et en faire un livre. A coup de souvenirs, d'anecdotes, de photographies personnelles et d'archives, l'auteur retrace une vie, celle de ses parents et de sa nombreuse famille, et nous donne à voir un pan de l'histoire du Liban.

Sabyl Ghoussoub n'est pas né au Liban mais il voit en ses parents tout ce qu'il n'en a pas connu. L'auteur, obsédé par ce pays aux multiples contrastes, l'aime autant qu'il le déteste. Mêlant l'histoire intime à celle plus officielle, l'auteur rend hommage à ses parents et à sa famille restée au Liban tout en tentant de comprendre un pays secoué par des conflits internes incessants et des pressions extérieures des pays frontaliers. Tout comme l'auteur, le lecteur ne viendra pas à bout de l'histoire compliquée et violente du Liban. Mais là n'est pas l'enjeu. Les anecdotes et les souvenirs sont tout autant de récits qui nous donnent à voir d'un côté l'histoire des parents de l'auteur, et de l'autre sa perception du Liban. Les uns et l'autre se fondent ensemble, Paris devenant le Liban, le Liban devenant sa famille de là-bas.
Très émouvant, drôle, incisif, « Beyrouth-sur-Seine » est pour le lecteur une formidable plongée dans un pays en guerre et dans une famille exilée où l'application Whatsapp prend une toute autre dimension à nos yeux après avoir lu ce récit.. C'est surtout une incroyable déclaration d'amour de l'auteur à ses parents et également celle, malgré lui, à une ville martyre, Beyrouth.

Une très belle découverte.
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Est-ce qu'on juge un bouquin réussi à l'aune de ce qu'on en attendait ? Heureusement non, in fine, mais cette simple question montre à quel point on définit ses lectures avant même de les entamer, on y cherche ce qu'on a déjà prévu d'y trouver. de Beyrouth-sur-Seine, j'attendais le portrait plein d'humour d'une famille d'origine libanaise qui aurait mêlé son identité à celle du pays qui était désormais aussi le sien. Un peu à la manière élégante et drôle de Chadia Chaïbi-Loueslati dans Famille nombreuse. Il y aurait eu des moments touchants, d'autres difficiles (la guerre au Liban, je n'en comprenais à peu près rien mais je sais que ça fait mal), des scènes de bouffe joyeusement colorées par l'huile d'olive, les épices et les noms enlevés de mets inconnus, on aurait mieux compris ce conflit interminable au Liban, vécu de l'intérieur ses conséquences et on se serait alors trouvé autorisé à éprouver des émotions qu'auraient légitimé les personnages de ce roman. A la fin, on se serait trouvé rassénéré de voir tant d'intelligence, d'humour et de sensibilité nous aider à constituer un avenir prometteur pour ce vieux pays parfois si dégueulasse qu'est la France.

Bon, ça, c'était le script que je m'étais fait.
Dans Beyrouth-sur-Seine, il y a un peu de cela. le titre, déjà, contient l'amusante promesse d'un monde libanais patiemment recréé à Paris. Avec tout ce que cela induit d'impossibilités - le soleil de Beyrouth à Paris, gageure -, de bricolages émouvants avec la mémoire, les objets, les photos. On y trouve du sumac aussi, un peu d'origan, une mère excessive, un père drôle parce que volcanique, de grands élans, et la guerre, la guerre, la guerre.

Sabyl Ghoussoub entreprend ainsi de nous raconter la vie de ses parents depuis leur arrivée en France dans les années 70. L'incipit pose l'ambiance : « « Tu veux que je te raconte ma vie en arabe ou en français ? » m'a demandé mon père et il a ajouté « Tu comprends l'arabe ? » alors qu'il a été mon professeur d'arabe pendant trois longues années où je vivais chacune de ses leçons comme un calvaire sans fin. Je venais de brancher un micro sur sa chemise de pyjama qu'il traîne depuis mes cinq ans. »

Parents impossibles, contradictoires qui prennent à rebours l'intention du narrateur, se défilent et préfèrent partir sur leurs grands chevaux à la recherche de leurs thèmes favoris : l'importance de la famille pour sa mère, les livres pour son père. Les chapitres sont courts. Heureusement. Ils ne suivent rien de chronologique. Ils ne permettent pas non plus une progression logique dans les événements. Ils confrontent le plus souvent les parents de Sabyl Ghoussoub avec les faits de guerre qui se déroulent ces années là au Liban. Ou les attentats à la bombe qui endeuillent les rues de Paris dans les années 80. Ils racontent un peu aussi la soeur de Sabyl Ghoussoub qui surfe et semble étanche à toute atteinte de nostalgie libanaise, sa vie à lui, Sabyl aussi. Les quelques années où il a tenté de vivre au Liban, la manière dont il a dû en revenir.

Empêtrée dans ce livre qui plombait tout espoir, à force de bombes, d'attentats terroristes au Liban et en France, répliques insupportables d'un conflit déporté, j'ai failli laisser tomber. C'est là qu'est arrivé ce passage : « Mon père, lui, je ne comprends pas ce qu'il fait durant ces années. Il reste vague. La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments marquants me restent, puis, ensuite je perds. Trop de dates, d'événements, de trous, de silences, de contradictions. Je me demande si cela m'intéresse vraiment d'y comprendre quelque chose. Finalement, à quoi bon ? » Ah, ce soulagement à savoir qu'on était deux à être paumés !

Ceci posé, une fois que l'on admet tout ce qu'on ne trouvera pas dans ce livre, on peut être sensible à tout ce qui s'y trouve. L'hommage plein d'amour d'un homme pour ses parents, la manière dont ils traversent cette existence qu'ils n'ont pas choisi. « A côté de ces hommes qui donnent constamment leur avis sur Facebook ou dans des blogs, le silence de mon père est immense. Il n'est sur aucun des réseaux sociaux. Il n'a même pas de smartphone. Mon père n'est d'aucun milieu, d'aucun monde. Mon père est un homme seul, dans ce que la solitude a de plus grand. Je l'admire mon père. Un jour, je deviendrai muet comme lui. » le constat à peine amer que, pour beaucoup de Français, Libanais, Irakiens, Iraniens, c'est du pareil au même, des bougnouls. L'apaisement peut-être de comprendre que le Liban qu'aime Sabyl Ghoussoub, c'est celui qui vit, à Paris, dans l'immeuble de son enfance. Que le Liban, ce sont ses parents.
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Biographie de l'auteur partagé entre deux pays : le Liban et la France, deux religions, deux langues, deux façons de vivre. Ses parents ne devaient rester que deux ans en France, le temps pour son père de passer son doctorat à la Sorbonne. Mais la guerre est arrivée au Liban... Donc ils ont recréé à Paris leur petit Beyrouth. Vous me direz un récit de plus sur le déracinement ? Bien sûr on y croise le racisme, l'intégration, etc. Seulement l'auteur le décrit de façon tendre, sincère et avec beaucoup d'humour.
Prix Goncourt des lycéens 2022.
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J'ai l'impression de bien connaître le Liban. Parce que j'y suis allé plusieurs fois, parce que j'ai lu plein de livre de M. Maalouf, parce que je cuisine le houmous, le baba ganoush, les falafels etc...
Sérieusement, cette autobiographie a le mérite de nous plonger dans la suite des crises qui ont secoué ce petit pays ayant le malheur d'être situé dans ce proche orient épicentre des tensions que l'on connaît.
Mais de manière superficielle, sans vraiment entrer dans les détails, grâce aux yeux d'un témoin indirect puisque né à Paris de parents libanais et vivant entre France et Liban...
Il y de la dérision, de l'autodérision dans la narration de l'aventure familiale. de la tendresse aussi lorsqu'il évoque ses parents. de la tristesse lorsqu'il se moque de l'intégralité de la classe politique Libanaise, tous bords confondus, de ces ploutocrates qui ont conduit le pays au chaos d'aujourd'hui, bien aidés par ses voisins problématiques.
Le ton est léger et on se replonge dans l'histoire de cette région et des ramifications politiques et terroristes s'étendant jusqu'en France, jusqu'à Paris, jusqu'à la Seine... On n'y trouvera pas de grandes explications géopolitiques, ce n'est pas l'objet du livre, mais le rappel de tous les attentats sera l'occasion de prendre conscience qu'on ne peut véritablement jamais être sûr de qui a fait quoi quand le nombre de protagonistes étatiques susceptibles d'agir est si grand. Et du coup, cela invite à la réflexion, à la modestie dans l'expression de nos certitudes.
Pour apprécier pleinement ce livre, il vaut mieux connaître un peu ces épisodes mais on peut aussi se contenter du regard désabusé et bienveillant porté par l'auteur sur l'histoire de ses parents, sur la découverte d'une saga familiale d'immigrants comme il en existe tant.
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Sabyl Ghoussoub se rend compte à la trentaine qu'il ne connaît finalement que très peu de choses de la vie de ses parents, libanais arrivés à Paris en 1975, et décide de les interroger pour reconstituer son histoire familiale. Mais l'entreprise s'avère difficile, entre des parents réticents à revenir sur le passé et qui choisissent de ne raconter que certaines anecdotes, et l'histoire d'un pays, le Liban, si embrouillée et entremêlée qu'elle semble incompréhensible à tout un chacun.

Beyrouth sur Seine est un roman que j'ai trouvé particulièrement attachant, l'auteur nous ouvrant dès les premières pages les portes de sa drôle de famille ni tout à fait libanaise ni devenue française, un Beyrouth-sur-Seine mélange de cultures et ancré dans l'exil. le ton très particulier du récit mêlant humour et nostalgie, avec beaucoup de tendresse pour ses parents et en même temps beaucoup d'incompréhension pour cette histoire qui semble se refuser à lui, participe aussi à rendre cette lecture assez différente des nombreux romans déjà écrits sur le thème de l'immigration et de l'exil. L'auteur procède par petites touches, les chapitres courts se suivent sans forcément respecter l'ordre chronologique et on a plus affaire à un portrait impressionniste qu'à une histoire en bonne et due forme.

Petit à petit, sans doute comme Sabyl Ghoussoub lui-même, on finit par relier les différents fragments et mieux comprendre le destin de cette famille et de ce pays : le déchirement des parents, partis à Paris pour 2 ans et jamais rentrés au Liban, la guerre ayant éclaté peu après leur départ, les frères et proches séparés par la guerre, par l'obligation de choisir son camp, par cette atmosphère de terreur et de fièvre, les bons et les mauvais, les chrétiens et les musulmans, les pro-Palestine et les pro-Israël. Alors que ce roman paraît décousu il nous dit finalement beaucoup en filigrane de ce que fut la guerre du Liban, à quel point la déflagration fut profonde et n'en finit pas, comment elle contamina jusqu'à la France où la famille se sentait jusqu'ici en sécurité avec les attentats et la volonté de porter le conflit en Europe. L'auteur dit beaucoup également sur l'exil, la séparation, avec ces scènes si émouvantes de sa mère maintenant le lien avec son pays et sa famille par tous les moyens, conversations téléphoniques qui n'en finissent plus ou fil WhatsApp regroupant tous les proches et cousins.

Beyrouth-sur-Seine est une lecture que j'ai beaucoup appréciée et qui donne un éclairage très intéressant sur ces événements que l'on a suivi de loin sans forcément les comprendre, guerre au Liban, conflit israélo-palestinien ou attentats de la fin des années 80 à Paris. J'ai adoré son ton et sa construction très originaux, un vrai bon moment de lecture sur un sujet profond et un auteur qui sait tisser humour et nostalgie parfaitement. Cela me donne envie de découvrir les autres romans de Sabyl Ghoussoub et notamment Beyrouth entre parenthèses dont le sujet a l'air passionnant !
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L'auteur ,Sabyl, journaliste né à Paris de parents libanais va de France au Liban où il n'a vécu que 8 ans . Il se décide à interroger longuement ses parents sur leur exil (avec micro).
Ils quittent le Liban à la fin des années 70 et racontent longuement les guerres du Proche-Orient qui font partie de leur vie.Ils racontent cette guerre sans fin, par procuration, pour les autres, la guerre civile...en bref le pauvre Liban.
Ce texte bien écrit est teinté d'humour, Hanane la maman est une femme aux mille coeurs, elle s'informe et aide toute sa famille , cousins même les plus éloignés restés là-bas. Merci snapchat ! Elle a même subi une prise d'otages à Paris.
Il paraît que dans les années 80 , quarante journaux arabes étaient édités à Paris dont trente libanais, c'était Beyrouth sur Seine. Les attentats rue de Rennes et rue des Rosiers sont relatés aussi .
Sabyl est amoureux d'Alma beyrouthine également.
Cela fait un beau roman certes, d'ailleurs sur la première liste des Goncourt, mais je suis restée un peu éloignée du sujet alors que le billet de Sabine vibre au récit de cet exil que sa famille a elle-même vécu.
Merci aus Edts Stock pour cette lecture.
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Fragmenté, dispersé, éclaté, le récit de Sabyl Ghoussoub ne fait que refléter l'état du Liban après de trop nombreuses années de conflit.

L'auteur "né à Beyrouth dans une rue à Paris" a ressenti le besoin d'aller à la rencontre de ses origines et de réaliser un travail de mémoire. Projetant d'écrire un roman fortement inspiré de la vie de ses parents, il décide de les interroger à tour de rôle afin de reconstituer une histoire qu'il ne connaît pas et tenter de mieux comprendre un pays dans lequel il aurait pu naître.
Le récit débute sur un ton drôle et tendre à la fois et on s'attache rapidement à ces parents exilés qui ont du mal à parler de leurs souffrances et de ce retour impossible qu'ils ont pourtant tant espéré.
En dépit des anecdotes qu'il parvient à recueillir le travail de reconstitution s'avère insuffisant et l'auteur est alors contraint de trouver de nouvelles sources dans les articles écrits par son père, des photos de famille ou encore des archives.
Le récit commence alors à s'embrouiller, à se complexifier à l'image de ce conflit dans lequel même l'auteur a du mal à s'y retrouver.
Beyrouth apparaît comme une obsession, à la fois attraction et répulsion, amour gâté par de trop nombreuses blessures qui l'ont défigurée et rendue méconnaissable.

Ce roman très personnel, drôle et émouvant de tendresse, se laisse envahir progressivement par la gravité des sujets évoqués pour se terminer dans un beau vague à l'âme.
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