Vadim, ce nom vous évoque quelque chose ?
Pour une certaine génération, ce nom, bien plus connu que son visage, est synonyme d'homme...à femmes.
Cette phrase vous choque ?
Pourtant, interrogez autour de vous, vous verrez.
Vadim, donc, homme à femmes, à filles même, parce qu'elles sont toujours plus jeunes que lui, parfois très jeunes, toujours très belles et blondes...
En choisissant Vadim,
Clément Ghys n'a pas choisi la simplicité pour son premier livre.
Un choix qui peut surprendre de la part d'un jeune homme de vingt cinq ans qui n'a pas connu cette génération éprise de liberté qui voulait changer le monde dans les années "sixties" et "seventies".
Vadim Plemiannikov, qu'un fonctionnaire tatillon baptisera Roger, deviendra une icône masculine de cette glorieuse (ou moins, selon sa morale) époque.
Un temps journaliste à Paris-Match, il préfère l'oisiveté. Eternel insouciant, son royaume est le monde de la nuit, Saint-Germain-des-Prés, ses bars et ses boîtes de nuit son refuge.
Premier mari de
Brigitte Bardot qu'il découvrira alors qu'elle a à peine seize ans et qu'il épousera à dix-huit.
Première d'une longue série de conquêtes, certaines partageront sa vie (
Deneuve, Fonda, Barrault pour les plus connues ) d'autres ne feront que passer.
Lancé dans le cinéma avec Et Dieu créa la femme, dans lequel il livrera le corps dénudé et magnifique de "sa" BB, ce qui, à l'époque déclencha la colère des esprits puritains pas encore prêts à ce genre d'image, il finira en réalisateur de pub pour la promotion d'aliments qui promettent aux femmes (encore elles) de retrouver un corps de rêve.
Grandeur et décadence.
Clément Ghys ne juge pas.
Ni l'homme, ni le père, ni l'amant.
Vadim, c'est...Vadim.
Il aime les femmes, l'alcool, la fête, la vie.
St Germain des Prés, Saint-Tropez, tous ces lieux festifs où il croise ses semblables.
A-t-il été heureux ?
Un jour la fête s'est arrêtée.
Les années quatre-vingt puis les suivantes, les jolies jeunes filles, comme lui, ont muri, se sont assagies, sont rentré dans le rang, en tout cas, se sont faites plus discrètes.
L'argent vint à manquer.
De Vadim, il ne reste que le nom.
L'heure de gloire est passée.
Clément Ghys n'en fait pas un héros, il ne le porte pas aux nues, il ne le diabolise pas non plus.
Une biographie à l'image de l'homme, déroutante par moments, originale, sans révélations fracassantes, plutôt agréable à lire, pour tenter de percer le mystère Vadim...
Un homme de son temps qui a su en profiter...