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EAN : 9782355846939
480 pages
Sonatine (09/05/2019)
3.23/5   15 notes
Résumé :
Le premier roman du scénariste de Alejandro G. Iñárritu : un irrésistible tour de force.Santiago Salvatierra, le plus grand réalisateur d'Amérique latine a kidnappé son scénariste, Pablo Betances, qu'il tient emprisonné dans la cave de sa maison. Il ne le relâchera que lorsqu'il aura écrit un chef-d'œuvre, le film qui va changer l'histoire du cinéma. Dans cette pièce, ne contenant qu'un matelas, un ordinateur portable, la compilation intégrale des Beatles, un ukulél... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce que j'ai ressenti:

▪️Un huis-clos entêtant.

Pablo Betances est un homme encavé. Séquestré dans un espace réduit et tenu de rendre un travail d'écriture sous la menace d'un réalisateur complètement barge. Santiago Salvatierra lui demande rien de moins qu'un chef-d'oeuvre qui bouleversera le cinéma mondial. Et pendant ce temps, il le retient prisonnier dans des conditions de vie plus ou moins extrêmes. La date butoir arrive, la pression monte, l'angoisse de la page blanche fait rage, et ses Carnets clandestins, que l'on tient dans nos mains, sont le dérivatif de Pablo, à cet enfermement forcé. le seul moyen pour lui, de ne pas perdre l'esprit et la petite étincelle d'écrivain. de s'évader par son art. C'est diablement efficace comme thriller. Une tension de tous les instants, une obsession dévorante et cet enjeu démesuré crée une atmosphère délirante, et pour nous, lecteurs, un moment de lecture exceptionnel. Nicolas Giacobone nous a concocté un roman fabuleux, pour tous les amateurs d'adrénaline.

"Le cahier est désormais le maître de mes heures solitaires."

▪️Écriture et obsession.

Il se peut que vous ne voyez jamais cette chronique, parce que comme Pablo, j'ai la furieuse envie de tout balancer à la corbeille, une fois que j'aurai aligné sur mon carnet, les mots et les émotions. Mon carnet. Mon obsession. Ou bien la sienne. Parce que finalement, il la raconte si bien cette tension, que tu ne sais plus qui est lui, eux ou nous. Qui est là, plus là, où se situe la réalité et la fiction, le talent ou la médiocrité, où s'en vont les mots et qui les fera vivre…Ne reste que l'envie d'écrire. le désir brut d'écrire. Pas pour partager, être lu ou admiré, non: écrire pour exister. Mais, cette envie est souvent troublée par une souffrance intérieure et profonde. Et en cela, cette douleur est racontée avec une puissante énergie qui frôle le génie. Insolent et sans compromis. Brillant et sans langue de bois. Juste l'émotion et l'intimité d'un écrivain. On pourrait croire que écrire un scénario pour le cinéma ne soit qu'une petite affaire mais quand l'ambition est grande, démesurée, et bien tout le processus d'écriture devient un cercle infernal, ou doute et confiance viennent foutre un chaos impossible, le temps des mots posés sur le papier. Il se peut que par le plus grand des hasards, vous tombiez sur ses Carnets clandestins, précipitez-vous, ne laissez pas le temps Pablo de tout caviarder en un seul clic, ça serait tellement dommage.

"J'écris parce que c'est la seule chose que je sais faire.
La seule façon d'exister quand on n'existe pas.
Quand j'arrête de taper sur ce clavier, je ne suis rien."

▪️Brillant!

J'ai carrément adoré! Plus que cela même, j'ai été soufflée par le fond et la forme de ce roman. J'ai trouvé qu'il était brillant, juste ce qu'il faut d'insolence, d'impertinence et de génie jusqu'à la dernière page tournée. Addict du style et des vertiges d'émotions que Nicolas Giacobone réussi à implanter dans son thriller. Pendant cette lecture, une envie folle d'écritures, de lectures, de cinéma et de caféine. En bref, juste un coup de coeur!



"Je n'en ai rien à foutre, de l'argent.
Je n'ai jamais écrit en pensant à l'argent.
Je n'ai jamais imaginé qu'un des trucs que j'écrivais pouvait rapporter de l'argent.
Le bénéfice d'écrire était dans l'acte même d'écrire."





Ma note Plaisir de Lecture 10/10
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Pablo était doué pour l'écriture. Il a été repéré par un vrai/faux scénariste à succès, Santiago Salvatierra. Ça l'a perdu.
Le people mégalo le retient captif dans une cave depuis deux ans, pour qu'il écrive LE chef d'oeuvre mondial du cinéma, que lui-même signera de son nom, bien sûr.
Dans cet espace confiné, Pablo n'a pas de chaise, dort sur un matelas posé au sol. Il respire mal, s'ennuie, en veut à son ravisseur - qui n'a aucun talent, mais s'accroche à ses idées.
On comprend que dans ces conditions, le génie de Pablo ne s'épanouisse guère.
Il lui reste donc beaucoup de temps pour écouter les Beatles (il adore), jouer du ukulélé (il apprend). Et s'adonner à la masturbation (génitale et intellectuelle).

Imaginer un type crado, avec deux ans de miettes dans sa barbe et ses poils, secouer tout ça en grognant d'extase, c'est long sur 280 pages.
Même ennui à suivre ses angoisses de la page blanche, ses questionnements sur l'écriture, le cinéma, l'art, les génies respectifs de James Joyce, Samuel Beckett, Borges, Fellini... Je manque de culture pour que ces références me réveillent dans un récit qui ne décolle pas.

Ça démarrait bien, pourtant, j'ai commencé par me dire que décidément, j'étais en phase avec les romans noirs d'Amérique du Sud : huis clos, ambiance oppressante, comme avec Raphael Montes ('Dîner secret', 'Jours parfaits') et Agustina Bazterrica ('Cadavre exquis'). Hélas on tourne vite en rond - spirale ou boucle en surplace, qui n'a pas pris de hauteur pour moi.
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Pablo Betances est un scénariste kidnappé, enfermé dans un cave, par un grand cinéaste sud américain gloire et reconnaissance. Il se voit ainsi fortement contraint à écrire des scénario qui vaudront au réalisateur reconnaissance et gloire, et surtout lui impose d'écrire le film qui devrait faire basculer l'histoire du cinéma.

Le kidnappé ne sera alors relâché que lorsqu'il aura écrit ce scénario mais le peut il vraiment?


Huis clos oppressant qui aborde les rapports entre scénaristes et cinéastes, sujet passionnant s'il en est.
Nicolás Giacobone a opté pour une structure ambitieuse et singulière basée sur divers supports d'écriture, entre journal intime, notes sur un cahier, et scénario et ce mélange des genres fonctionne assurément bien.

Plus oeuvre littéraire érudite sur les mystères de la création (citant alèrement Borges, Amadéus ou la mythologie grecque), ce roman n'est pas vraiment conçu comme un thriller auquel on aurait pu s'attendre (surtout au vu de la maison d'édition, Sonatine spécialiste du très bon thriller prenant) et à ce sens, le dénouement pourra sans doute quelque peu décevoir les férus de twists insensés.

Il n'en reste pas moins que ce "Carnets clandestins "est un roman captivant et pleinement maîtrisé sur les relations entre un réalisateur et un scénariste !

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est un livre étonnant que j'ai adoré qui m'a laissée à bout de souffle à la fin de par la tournure que prennent les choses et par l'écriture incisive qui nous accroche solidement à l'histoire.
Un petit changement pour moi puisque c'est un auteur argentin. L'action se passe en Argentine, moi qui suis plûtot dans les lectures anglo-saxones en ce moment.
Alors que le début du récit est assez calme. Pablo nous raconte, grâce à son laptop, son macbook 15 pouces comment il vit, enfermé dans la cave de Santiago, depuis 5 ans afin de lui écrire des scénarios de film. Deux de ces films ont eu de grands succès et ont rapporté des prix. Pour le troisième il doit lui écrire une scénario qui va changer l'histoire du cinéma mondial. Santiago est réalisateur, scénariste mais il n'est pas écrivain.
Outre Santiago, seule Norma lui rend visite pour lui déposer ses plateaux repas et faire le ménage. Norma cuisine épicée et ne parle pas. La cuisine de Norma donne des hémorroïdes à Pablo. Et oui, ce que nous rapporte Pablo n'est pas glamour dans sa cave où l'air passe à peine et où ses pets mettent une demi-heure à se dissiper, il ne nous décortique pas que la façon de créer un scénario, il nous raconte son quotidien odorant, douloureux, solitaire où il ressasse ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas, comment il a raté sa carrière de musicien et ce qui l'a amené à écrire : l'achat d'un ordinateur pour sa mère.
Dans la cave, il continue à écrire. Il ne parle pas, joue du yukulélé, écoute les Beatles et écrit écrit écrit pour ne pas oublier, pour transmettre et nous tient accroché à son récit.
Un livre addictif et oui un, sonatine encore, que j'ai ouvert sans aucun doute sur la qualité du récit, de l'écriture. Cette lecture n'a fait que le confirmer.
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Une fois n'est pas coutume avec cet éditeur, je ressors déçue de ma lecture.
Pourtant, ça augurait bien : un scénariste séquestré durant des années dans une cave par un réalisateur qui attend de lui qu'il ponde un scénario qui change l'histoire du cinéma. J'aime beaucoup le cinéma, un peu moins les histoires légèrement barrées en littérature mais pourquoi pas ?
Et en fait, l'auteur m'a perdue dès les premières pages. le monologue et les digressions sans fin de Pablo m'ont lassée, mais que peut-on attendre d'un homme enfermé dans une cave depuis des années avec pour seule compagnie un réalisateur mégalomane, une servante qui lui apporte ses repas et fait le ménage mais ne lui adresse jamais la parole, un ukulélé, un laptop et l'odeur de ses pets ? On sent dans ses écrits la folie qui monte petit à petit et c'est assez intrigant mais ses considérations sur le cinéma sont intéressantes mais ne m'ont pas retenue plus que ça.
L'écriture, cependant, est assez accrocheuse, très rythmée, parfois heurtée, j'ai beaucoup apprécié cet aspect.
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critiques presse (1)
LeFigaro
16 mai 2019
Nicolas Giacobone signe un roman très nerveux, parcouru de colère, traversé d’humour noir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je ne veux pas avoir l'air pédant, mais c'est la vérité : les gens qui n'écrivent pas n'auront jamais la moindre idée de ce que c'est qu'écrire.
Je me contrefous d'avoir l'air pédant.
Même ceux qui écrivent parce qu'ils croient qu'écrire peut leur servir à quelque chose, ceux qui s'inscrivent à des ateliers d'écriture, ceux qui lisent un livre qu'ils aiment et pensent qu'ils vont pouvoir eux aussi écrire un texte du même genre, ceux qui font des études de lettres, ceux qui suivent une formation de scénariste, ceux qui écrivent une page par mois, ceux qui trimballent un petit carnet partout, ceux qui soulignent leurs bouquins et noircissent les marges d'idioties, n'ont pas la plus petite idée de ce que c'est qu'écrire.
(p. 103-104)
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Le vert est une couleur qui au bout d'un moment cesse d'en être une, il a dit. Une couleur que j'essaie d'éviter dans mes films, dans la gamme de couleurs de mes films. J'essaie d'éviter les arbres. (...) Les arbres confèrent aux lieux une chaleur romantique, une chaleur qui va souvent à l'encontre de l'état émotionnel du monde, ce monde dans lequel nous vivons. Mais en même temps le vert est une couleur que j'aime avoir autour de moi, dans la vie.
(p. 145-146)
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Santiago est né pour réaliser des films.
UN être façonné dans l'unique but de passer derrière une caméra.
Depuis le berçeau.
Sans formation dédiée.
Ambitieusement autodidacte.
Une baudruche de chair et d'os emplie d'images éternelles.
Le problème de Santiago c'est qu'il ne sait pas écrire. Son génie, celui qui crève les écrans, s'évanouit devant la page blanche.
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J’écris parce que c’est la seule chose que je sais faire.
La seule façon d’exister quand on n’existe pas.
Quand j’arrête de taper sur ce clavier, je ne suis rien.
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99,4 % des réalisateurs ne savent pas écrire.
Où est le problème ?
Vous n'avez pas de souci à vous faire.
Des milliers de scénaristes sont là, partout, terrés dans des fosses telles des créatures beckettiennes, à attendre de pouvoir vous aider.
Ce sera toujours votre film, rien que le vôtre, et un tout petit peu le nôtre.
Vous pourrez mettre votre nom en bien grand sur l'affiche.
(p. 16)
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