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Marie Desmeures (Traducteur)
EAN : 9782742785254
332 pages
Actes Sud (28/02/2010)
1.7/5   5 notes
Résumé :

A quoi rêvent les petites filles, en Grèce comme ailleurs ? Au grand amour, à un beau mariage, à de nombreux enfants en bonne santé, à une vie aisée... Mais comment vont les femmes qui ont réalisé leurs rêves de petites filles ? Maria approche de la fatidique quarantaine. C'est en apparence une personne épanouie, épouse d'architecte et mère de trois enfants, qui règne sur un intéri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une journée dans la vie d'une mère de famille endeuillée et atteinte de TOC (troubles obsessionnels compulsifs).
Pour être honnête, j'ai emprunté ce roman pour cocher la case Y d'un célèbre challenge. le titre ne me parlait pas plus que ça.
Mais on comprend vite que la moquette, pour Maria, c'est le lieu de tous les dangers : "C'est justement ce genre d'endroits que recherchent les bestioles pour s'installer (...) Ce qui provoque les réactions allergiques chez les humains, ce sont leurs déjections, c'est-à-dire leurs excréments ; en bref nous inhalons les selles de ces vermines et c'est ça qui nous rend malades."
J'ai bien ri à ce passage anti-acariens, et ressenti une certaine compassion pour cette pauvre Maria, qui passe un temps infini à traquer, dans son bel appartement, la moindre micro-molécule de poussière ou de moisissure.
Et rien ne nous sera épargné au fil de cette journée, car le roman nous plonge dans le flot de pensées de l'héroïne, rarement interrompu par le téléphone ou les pauses-pipi (Rien ne nous sera épargné, je vous dis).
Mais on rit de moins en moins, et puis on finit par s'ennuyer carrément.
Maria n'est pas une pauvre victime, finalement : au fur et à mesure de la lecture, elle devient de plus en plus antipathique, égocentrique et ouin-ouin, et ses pensées deviennent de plus en plus répétitives. Lorsque le petit suspense se dénoue, on est déjà trop saturé pour l'apprécier.
En bref, j'ai admiré l'écriture, j'ai aimé la moitié du livre... ensuite j'avais hâte que ça se termine.
Bonne traduction, avec 2-3 expressions un peu vieillottes, de Marie Desmeures.
Challenge ABC
Challenge Globe-Trotter (Grèce)
LC thématique de juin 2022 : "Titres à rallonge"
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Maria, moins de 40 ans, mariée, mère de trois enfants, femme au foyer. Pendant une journée, la romancière crétoise Eléni Yannakaki se glisse dans la tête de cette ménagère, névrosée de la propreté, et livre ses pensées les plus enfouies, à mesure qu'elle brosse, récure et nettoie. Les chérubins de la moquette, au-delà de la chasse aux acariens et autres cafards qui préoccupent tant Maria, est un roman construit comme un puzzle, un long monologue intérieur, où, peu à peu, la paranoïa et la culpabilité s'insinuent dans l'esprit de cette athénienne moins nette qu'il n'y paraît. Sans dialogues, sans autre point de vue que celui de Maria, Eleni Yannakaki traque sans relâche les sinuosités des pensées de son héroïne, tel un policier des indices sur la piste d'un crime. Ce thriller domestique, conçu comme une bombe à retardement, se caractérise par son harcèlement constant du subconscient de son personnage principal qui fonctionne continuellement par auto-suggestion. Maria est écartelée, disséquée par une romancière sadique qui n'a aucune commisération pour elle et qui la pousse dans ses retranchements jusqu'à l'impensable aveu. Cela vaut le coup de la suivre jusqu'à l'épilogue en dépit de quelques tunnels narratifs (à moins d'être un(e) inconditionnel(le) du ménage, ici décrit avec force détails). N'empêche, à la place de Maria, on irait immédiatement porter plainte à la police pour harcèlement moral !
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J 'ai sélectionné ce livre en raison du titre où je le trouvais drôle.
Cependant, ce fut une lecture fastidieuse sur les extrapolations d'une mère qui fantasme à tout va, qui plus est maniaco-dépressive.
Je voulais m'évader de la Belgique par cette auteure grecque, et voyager par la même occasion entre Athènes et Santorin. Il ne fut rien. le point positif résulte d'une bonne traduction même si une coquille a échappé à la vigilance du correcteur. Et on peut saluer l'audace de l'éditeur d'avoir publié un livre sur une femme au foyer qui n'a que le ménage dans sa vie ainsi que son couple.
D'ailleurs, Madame croit qu'elle est heureuse dans sa relation conjugale alors qu'elle a pris des amants dont le dernier s'est suicidé. Maria ne changera pas d'un iota tout au long de l'histoire et ne se remet pas en question...Bref, ce personnage principal m'a légèrement agacé.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Aujourd’hui elle va faire le ménage. Elle va utiliser à nouveau ces produits spécifiques qu’elle a achetés récemment et qui promettent monts et merveilles. Qui débarrassent, paraît-il, la maison de toutes les saletés, celles qu’on voit comme celles qu’on ne voit pas – surtout ces dernières. Parce que, contrairement à ce qu’on a cru jusqu’à maintenant en authentiques rationalistes, personne ne devrait se fier qu’à ses yeux, personne ne devrait être certain que ce qu’il voit existe, ou que ce qu’il ne voit pas n’existe pas. Même pour quelque chose d’aussi concret et d’aussi tangible qu’une maison. Et il n’est pas question là de métaphysique. Ni bien sûr d’architecture. Il s’agit tout simplement de science. Il existe ainsi – elle a beaucoup lu sur le sujet dernièrement, elle lit de façon compulsive tout ce qui lui tombe entre les mains et qui parle de ça – des tas et des tas de foyers de microbes, de parasites et d’acariens bien cachés dans des coins inimaginables, qui menacent notre santé à court
ou long terme, et, nous, nous ignorons tout ça, agrippés à nos habitudes, avachis et confiants, sûrs d’être à l’abri. Même l’air que nous respirons dans la maison est pollué paraît-il : pas seulement à cause des gaz d’échappement qui pénètrent par les portes et les fenêtres mais aussi du fait d’une multitude d’autres substances et particules polluantes qui se développent exclusivement à l’intérieur. Elle va donc consacrer sa journée à faire le ménage dans la maison. Elle se sentira mieux ensuite, et pendant quelques jours. Au moins deux ou trois. Mais surtout aujourd’hui, c’est aujourd’hui qu’elle en a le plus besoin. Elle se sent toujours en pleine forme dans une maison toute propre nettoyée par ses soins. Elle a l’impression d’être maîtresse de la situation, maîtresse des lieux. Pas dans le sens où on l’employait naguère, et plus récemment les féministes, ironiquement, à savoir la maîtresse de maison, la petite femme sans emploi du monsieur et tout ce que ça suppose – même si, il faut bien le dire, elle-même ne travaille pas. Elle entend par cette expression qu’alors tout est sous contrôle. Et surtout que c’est elle et seulement elle qui a le contrôle. Qu’elle est bien sûre, par exemple, que ce n’est pas la même éponge qui a été utilisée pour la cuvette des toilettes et pour le plan de travail de la cuisine ! Ce qu’elle a vu de ses yeux vu toutes ces années ! Et justement de la part de celles qu’on paie parce qu’on est bien obligé pour qu’elles tiennent la maison en ordre et fassent le ménage. Et surtout, ajouterait-elle, de la part des étrangères – les Albanaises, en particulier, lui ont donné du fil à retordre. Une horreur ! Elle se sent en sécurité ainsi, à l’abri. Elle et les siens. Une maison brillante comme un sou neuf, nettoyée de ses blanches mains, qui les étreint tous avec tendresse et chaleur, tant pis si ça sonne un peu mélo et démodé. On dit même que l’un des secrets de longévité des femmes tient à leur impression de diriger la maison. Pour la plupart d’entre elles, le monde se limite à leur maison. Il faut se rendre à l’évidence : elle ne fait pas exception à la règle. Elle va commencer par la cuisine, puis elle fera le séjour, ensuite les chambres à coucher – c’est le plus délicat dans une maison. Elle va insister dans les chambres, mais aussi sur les canapés et les fauteuils, parce que la poussière – et avec elle, bien sûr, toutes les bestioles qu’elle abrite et qui sont beaucoup plus préoccupantes – prolifère de plus belle quasi immédiatement, en particulier sur ces matières-là. Elle doit rester sur la brèche, aux aguets, pour ne pas les laisser prendre l’avantage. Et vraiment, rien ne la tarabuste plus que d’imaginer que dans sa propre maison – et la maison, passe encore, mais jusque dans son lit, si c’est possible des choses pareilles ! – elle cohabite avec des micro-organismes qui se repaissent d’elle, de sa famille, de leurs corps à tous, de leurs cellules de peau morte, et qu’elle n’est en mesure ni de les voir ni de les exterminer. Au moins, les cafards, elle peut les voir, quoique ces derniers temps, fort heureusement, elle n’en ait croisé que dans son sommeil. Pas plus tard que la nuit dernière – il y a quelques heures en fait. Voilà qui est dit, on peut passer à autre chose ! Comme à son habitude, elle s’occupera de la salle de bains en dernier. La grande salle de bains bien sûr. Peut-être ce soir, quand ils auront tous terminé leur toilette, ou même une fois qu’ils seront couchés. Elle sera bien tranquille. Commença ils ne la dérangeront pas et elle ne les dérangera pas. Sa salle de bains – sa pièce préférée. Son boudoir, comme elle dit, son repaire à elle. Elle va s’en occuper bien comme il faut, la nettoyer avec le plus grand soin, à l’aide d’élixirs de jouvence dont elle a le secret, elle va faire disparaître la moindre trace de saleté des joints du carrelage, et tout autour des éléments sanitaires, afin d’être certaine que ce qu’elle voit est bel et bien tel qu’elle le voit – les surfaces lisses comme ça, quand même, ça aide beaucoup.
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