Pour le moment, je n'avais guère apprécié les oeuvres de Giardino. Celle-ci m'a agréablement surpris à plus d'un titre.
Nous sommes à la fin des années 50 dans la Tchécoslovaquie où règne un véritable climat de terreur stalinienne. le simple fait de posséder un roman de Kafka vous entraîne immédiatement dans les goulags pour une peine d'une vingtaine d'années; cependant généralement on ne s'en sort pas vivant! J'ai retrouvé l'ambiance d'un film allemand que j'avais particulièrement apprécié à savoir La vie des autres.
Le père de Jonas est arrêté brutalement par la police politique. Jonas, du haut de ses 13 ans, va vivre avec sa mère une véritable précarité qui va l'amener à quitter l'Ecole où il est pourtant un brillant élève. On éprouve un véritable sentiment d'injustice face à cette descente aux enfers d'une famille normale et sans histoire écrasée sous le joug de l'impitoyable machine communiste.
On va suivre son parcours dans l'enfance (tome 1) puis l'apprentissage (tome 2). L'action s'arrête à un grand moment de paroxysme. On attend la suite depuis plus de 10 ans ce qui peut paraître regrettable pour le lecteur qui reste scotché sur une telle fin. Je conseillerais l'achat bien entendu quand l'auteur terminera son oeuvre. Que dire sinon que c'est un chef d'oeuvre savamment orchestré.
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J'ai choisi cet album parmi d'autres BD ayant reçu un prix à Angoulême. Cette édition rassemble 2 tomes : l'enfance et l'apprentissage.
La première de couverture avec cette vue de Prague m'a tout de suite séduite et la quatrième de couverture a achevé de me convaincre : j'ai eu l'occasion de séjourner à Prague et chez des Pragois avant la chute du mur. Beauté de la ville, sentiment de liberté surveillée, c'était mon ressenti.
Ici, on plonge dans les années 50. L'album commence par un pique-nique paisible et heureux en pleine nature : un père transmet son savoir à son fils, la mère les appelle gaiement pour déjeuner.
Dès la page suivante, on est dans la brutalité et l'incompréhension, l'arbitraire. le docteur Fink est arrêté chez lui à 5 heures du matin. Sans aucune raison. Sa famille est sous le choc. Edith tente par tous les moyens d'en savoir plus et se met en danger. Jonas est mis à l'écart à l'école. Ils deviennent des parias. Les fréquenter est un danger.
L'album dépeint avec beaucoup de justesse l'arbitraire et la cruauté du régime totalitaire tchèque. On suit le cheminement personnel de Jonas : la colère, la peine, le sentiment d'injustice, l'engagement.
Edith, la mère, est une femme courageuse et déterminée qui passe un peu au second plan dans "L'apprentissage" au fur et à mesure que le récit se focalise plus sur le groupe de jeunes que retrouve Jonas, et notamment Tatjana.
Le libraire Pinkel est un personnage particulièrement réussi : érudit et défenseur de la littérature contre le système, il évoque ses conversations avec Kafka.
J'aime aussi Slàvek, le plombier qui a le verre facile et le coeur sur la main.
Le dessin à la ligne claire et la mise en couleur servent bien le récit et "collent" bien au style des années 50 côté est, je trouve.
L'intrigue est prenante : je vais essayer de trouver la suite.
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C'est vraiment un auteur que j'aime lire.
J'aime la qualité de son dessin qui très joli sans être spectaculaire.
J'aime l'histoire de ce garçon confronté à une vie qu'il subit car ses parents étant d'origine bourgeoise il est mis au ban de la société communiste.
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Faites attention à ce que vous dites.
Le Parti a ses raisons pour agir ainsi, vous ne croyez pas ? Ou bien pensez-vous qu'il s'amuse à vous torturer ? Vos lettres indiquent un certain manque de confiance dans les actions de la direction !...
Vous serez informée quand ce sera le moment. N'aggravez pas votre situation par d'autres lettres stupides, et surtout respectez les directives du Parti !...
Nous avons tous un goulag intime, au fond de nous une injustice qui ne sera jamais digérée.
Vous voulez me punir ou me rééduquer ? Je trouve pour le moins étrange que vous considériez l'usine comme un camp de travaux forcés. Qu'en dirait la classe ouvrière ?
A l'école il n'y a pas de place pour les fils de la Bourgeoisie réactionnaire. P14
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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