J'ai un faible pour ces livres de poésie qui sont comme des objets précieux que l'on ouvre avec délicatesse et que l'on admire comme un tableau avant de s'immerger dans la lecture.
Les livres des éditions Tipaza ont ces qualités là et j'aime les placer bien en évidence, devant les livres de ma bibliothèque afin de pouvoir les admirer.
«
Une entaille de soleil dans la nuit » tiré seulement à 200 exemplaires, est une petite oeuvre d'art qui se lit avec ferveur et douceur à la fois.
« Ce souffle/ ivre de vie » nous entraîne dans les méandres du poème. On se promène dans « les jardins du ciel », et l'on vit « dans le miracle de l'instant ».
Mais cette « entaille de soleil dans la nuit » dont les oeuvres d'Andelu qui l'illustrent nous enveloppent de formes et de couleur, cette entaille est « une meurtrissure/ dont on s'est relevé »
Dans cette vie qui fourmille, nous avons mille vies nous dit la poétesse. Elle énumère toutes ces actions qui font la vie, qu'elles soient heureuses ou tragiques, et qui nous façonnent :
« Tu ris, tu pleures tu vibres ou tu te figes ». Et même si tout vacille, il faut continuer à avancer sans laisser de place à la mélancolie.
Colette Gibelin s'interroge sur le monde, elle l'explore en utilisant tour à tour le « je » et le « tu », mêlant l'impératif aux questionnements.
La nuit est bien présente, avec « ses yeux de longue tristesse », mais elle sait aussi briller. Il faut pourtant en sortir, aller vers le soleil, car « le jour est plus fort que ta peur ».
Malgré l'obscurité, malgré nos peurs, ces poèmes sont emplis d'espoir. Ils débordent d'énergie et nous incitent à « exulter au plus près de la vie »
Et on ne peut que se réjouir encore et encore, comme nous y encourage avec ferveur
Colette Gibelin qui termine par ce vers :
« Exulter encore / et ne pas s'arrêter »