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Citations sur Le Prophète - Le jardin du Prophète (23)

Ecoutez la femme quand elle vous regarde, non quand elle vous parle.
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Vous croissez lorsque vous dormez, et votre vie est plus intense lorsque vous rêvez. Car toutes vos journées se passent en actions de grâces pour ce que vous avez reçu dans la tranquillité de la nuit.

» Souvent, vous pensez et parlez de la nuit comme d'un temps de repos, mais, en vérité, la nuit est la saison de la quête et des découvertes.

» Le jour vous apporte la connaissance et apprend à vos doigts l'art de recevoir, mais c'est la nuit qui vous conduit à la maison où la vie garde son trésor.

» Le soleil révèle à tout ce qui croît l'aspiration à la lumière, mais la nuit élève tout vers les étoiles.

» C'est bien, en effet, le calme de la nuit qui tisse un voile nuptial au-dessus des arbres de la forêt, au dessus des fleurs, dans les jardins; puis elle organise une fête somptueuse, prépare la chambre des noces, et, dans le silence sacré, le lendemain est conçu dans la matrice du temps.

» Le temps est avec vous, et, dans votre quête, vous trouverez votre nourriture et l'accomplissement de vos désirs. Et bien qu'au lever du jour votre réveil efface la mémoire, la table des rêves est dressée pour toujours et la chambre nuptiale vous attend.

» Vous êtes esprits, bien que vous vous déplaciez dans des corps; et, comme un huile qui brûle dans l'obscurité, vous êtes des flammes, contenues cependant dans des lampes.

» Si vous n'étiez que des corps, ma présence auprès de vous et les paroles que je vous adresse seraient vaines, comme la mort interpelant la mort. Mais il n'en est pas ainsi. Tout ce qui est immortel en vous est libre, de jour comme de nuit, et ne peut être enfermé ni enchaîné car telle est la volonté du Très-Haut. Vous êtes sa respiration, tout comme le vent que nul ne pourra jamais saisir ni mettre en cage. Et moi aussi, je suis le souffle de sa respiration.
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Je vivrai par-delà la mort, je chanterai à vos oreilles,

Même après avoir été emporté, par la grande vague de la mer Jusqu'au plus profond de l'océan.

Je m'assiérai à votre table bien que mon corps paraisse absent,

Je vous accompagnerai dans vos champs, esprit invisible.

Je m'installerai avec vous devant l'âtre, hôte invisible aussi.

La mort ne change que les masques qui recouvrent nos visages;

Le forestier restera forestier, le laboureur, laboureur,

Et celui qui a lancé sa chanson au vent la chantera aussi aux sphères mouvantes
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Toutes choses vivent et brillent dans la connaissance du jour et dans la majesté de la nuit. Toi et la pierre vous ne faites qu'un ; la seule différence réside dans les battements de ton coeur. Ton coeur bat un peu plus vite, n'est-ce pas mon ami ? Sans doute, oui, mais il n'est pas aussi tranquille.

» Le rythme qui anime la pierre est certes un autre rythme que celui de ton coeur, mais, je te le dis, si tu sondes les profondeurs de ton âme et escalade les hauteurs de l'espace, tu n'entendras qu'une seule mélodie, et cette mélodie, la pierre comme les étoiles la chantent ensemble, en parfait unisson.
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"Car dans la rosée des petites choses, le coeur trouve son matin et sa fraicheur."
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Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont fils et filles du désir de vie en lui-même. Ils viennent par vous mais non de vous, et bien qu’ils soient avec vous, ce n’est pas à vous qu’ils appartiennent. Vous pouvez leur donner votre amour mais non vos pensées, car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leurs corps mais non leurs âmes, car leurs âmes habitent la demeure de demain, que vous ne pouvez vous efforcer de leur ressembler, mais n’essayez pas qu’ils vous ressemble. Car la vie ne retourne pas en arrière ni s’attarde à hier. Vous êtes les arcs qui projettent vos enfants telles des flèches vivantes. L’archer voit la cible sur le chemin de l’infini, et il vous courbe avec toute sa force pour ses flèches aillent vite et loin. Que cette courbure, dans les mains de l’archer, tende à la joie; car comme il aime la flèche qui vole, il aime aussi l’arc qui est stable.
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Malheur à la nation qui brandit mille et une croyances mais ignore la foi !

Mais laissez des espaces dans votre unité…Remplissez vos coupes l’un pour l’autre mais ne buvez pas dans une seule coupe…Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux mais que chacun puisse être seul/ Comme sont seules les cordes du luth alors qu’elles vibrent d’une même musique.

Comme il en a toujours été, c’est seulement à l’heure de la séparation que l’amour connait sa propre profondeur.

Laissez des espaces dans votre unité. Aimez vous l’un l’autre, mais de l’amour ne faites pas des chaines.
Donnez vous du pain l’un à l’autre mais ne mordez pas dans le même morceau.
Restez l’un avec l’autre mais pas trop près l’un de l’autre : car les piliers du temple sont éloignés entre eux.

Comme une feuille unique ne peut virer au jaune sans que l’arbre entier en ait connaissance. Ainsi le malfaiteur ne peut accomplir son méfait sans le secret accord de vous tous.

Vous vous plaisez à édicter des lois. Mais vous vous plaisez encore plus à les tourner.
Comme des enfants qui jouent avec application à bâtir des châteaux de sable au bord de l’océan et les détruisent ensuite en riant
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Quand vous rêvez éveillé, si vous vous taisiez pour être à l'écoute de votre Moi le plus intime, vos pensées, comme des flocons de neige, tombent et tourbillonnent, recouvrant d'un blanc silence tous les bruits de l'espace qui vous entoure.
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Mes amis et compagnons de route, dit-il,
Pitié pour la nation où existent mille croyances mais aucune religion.
Pitié pour la nation dont les habitants portent un vêtement qu’ils n’ont pas tissé eux-mêmes, mangent un pain dont ils n’ont pas récolté le grain et boivent le vin qui n’a pas coulé de leurs pressoirs.
Pitié pour la nation où l’on méprise une passion dans les rêves pour s’y soumettre au réveil.
Pitié pour la nation où l’on n’élève la voix que dans les processions de funérailles, où l’on ne se glorifie qu’au milieu de ruines et où l’on ne se révolte que lorsqu’on a la nuque coincée entre le glaive et le billot.
Pitié pour la nation où l’homme d’Etat est un renard, le philosophe un bateleur, et l’art, l’art du rafistolage et de contrefaçon.
Pitié pour la nation où l’on accueille un nouveau souverain aux accents de la trompette pour le renvoyer sous les huées et en acclamer un autre aux mêmes accents de trompette que le précédent.
Pitié pour la nation où les sages sont rendus muets par l’âge, tandis que les hommes vigoureux sont encore au berceau.
Pitié pour la nation divisée, dont chaque partie revendique pour elle-même le nom de nation.
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Aimez-vous l’un l’autre, mais de l’amour ne faites pas des chaines :
Qu’il soit plutôt une mer se mouvant entre les rives de vos âmes.
Remplissez vos coupes l’un pour l’autre mais ne buvez pas dans une seule coupe.
Donnez-vous du pain l’un à l’autre mais ne mordez pas dans le même morceau.
Chantez et dansez ensemble, et soyez joyeux, mais que chacun puisse être seul, comme sont seules les cordes du luth alors qu’elles vibrent d’une même musique.
Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l’un de l’autre. Car seule la Vie peut contenir vos cœurs dans sa main.
Restez l’un avec l’autre, mais pas trop près l’un de l’autre : Car les piliers du temple sont éloignés entre eux, et le chêne et le cyprès ne poussent pas dans l’ombre l’un de l’autre.
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