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Critique de LivresdAvril


Merci aux éditions Pygmalion de me m'avoir permis de découvrir "Le Prophète" dans le cadre de la dernière Masse Critique.
Cette édition est composée du célèbre texte de Khalil Gibran, suivi de poèmes, d'aphorismes et d'une ébauche de chapitres des "Dieux de la Terre", le tout illustré par des dessins de l'auteur.
Je ne suis pas familière des textes mystiques, mais j'avais beaucoup entendu parler du "Prophète". J'en avais lu des extraits, et mes attentes étaient grandes. Peut-être trop.
Les critiques abordant les qualités de ce texte ne manquent pas. Celle de Gwen21 par exemple est à la fois concise et pertinente. Tout en gardant ces aspects positifs en mémoire, je vais plutôt expliquer mes réserves.
Tout d'abord, j'ai été déroutée par la forme : chaque chapitre s'ouvre sur un habitant d'Orphalèse qui demande au prophète de parler d'un thème, et celui-ci s'exécute. Avec des tournures poétiques mais des mots simples, en l'espace de deux pages, il aborde des sujets aussi variés que l'amour, le travail, les vêtements, les enfants, la prière, etc. le but est brosser un tableau d'ensemble, de toucher à l'universalité et de permettre au lecteur de prendre du recul. Sauf qu'à force de reculer on perd les détails et que ceux-ci sont parfois essentiels. de trop loin, les reliefs s'atténuent et tout semble au même niveau.
Ce n'est que mon ressenti, et ces chapitres permettent de passer d'autres messages, mais accorder autant d'importance aux vêtements ou à l'achat et la vente qu'à la liberté ou à la douleur me laisse perplexe.
J'ai aussi été gênée par le principe du prophète descendu de sa montagne pour dispenser sa bonne parole. Il a beau être une figure allégorique, il veut se montrer proche de son auditoire "Était-ce moi qui parlais ? N'étais-je pas aussi de ceux qui écoutaient ?", tout en énonçant sa différence de nature avec le peuple d'Orphalèse : "Et souvent j'étais parmi vous, tel un lac au coeur des montagnes."
Certes, il parle à la demande des habitants. Mais lorsqu'il épingle leurs travers, le "vous" prend des allures de jugement.
Il est pourtant évident que l'auteur a veillé à ne pas sombrer dans le dogmatisme. Mais je pense que cette mesure est aussi ce qui m'a empêchée d'être emportée par cette lecture.
J'ai été plus sensible aux aphorismes. Quitte à faire court, c'est une forme que j'apprécie. Les liens avec "Le Prophète" sautent aux yeux et certains y trouveraient facilement une place.
L'ébauche de chapitre pour "Dieux de la Terre" intitulé "Les dix pitiés" résonne avec notre société de manière troublante.
Il y a de très beaux passages, éclairants ou propices à la réflexion. Mais je n'ai pas été emportée. Probablement plus à cause de mes attentes qu'en raison de la qualité (indéniable) du texte.
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