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EAN : 9782800148151
128 pages
Dupuis (05/11/2010)
4.2/5   116 notes
Résumé :
"1943 n'avait fait de cadeaux à personne, sauf à moi peut-être... sans doute même. J'ai suivi le guerre sans y participer. J'ai même assisté à mon enterrement sans la pénible nécessité de mourir ; c'est dire à quel point j'ai été épargné. 1944 ne semble pas vouloir renouveler ce petit régime de faveur."

Mort. Tranquille.
Derrière les volets de son pigeonnier, Julien assiste à son propre enterrement d'une œil goguenard. Obligé de se cacher, il é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Cambeyrac, dans le Sud-Ouest de la France, en 1943. Un village français vivant l'Occupation.

Julien Sarlat se réfugie chez sa tante Angèle après avoir sauté du train qui l'emmenait en Allemagne s'acquitter de son STO. Par chance, un homme usurpe son identité et meure sur le champ. Plus besoin de fuir puisqu'il n'est plus...
Se cacher devrait suffire, en attendant les nouvelles de la guerre qui annonceraient l'espoir d'une libération...
Rien n'est joué pour l'instant, en 1943, et la vie du village s'organise tant bien que mal entre marché noir, pénuries et trahisons. La milice et les résistants plaçant chacun leurs pions.
Derrière ses persiennes, Julien voit tout (dont la scène mémorable de son propre enterrement), compte les points, et attend que l'espoir revienne... Celui d'une libération, mais qu'il souhaiterait plus amoureuse que militaire ! Incarné par Cécile, l'amour ne peut être que passionnel. À la vie, à la mort, un an dans cette chambre à attendre. Un an de sursis.

Superbe album de Jean-Pierre Gibrat, dont je ne me lasse décidément pas de découvrir le talent. Son talent de conteur, scénariste et poète, et bien sûr son talent de dessinateur. Un "style Gibrat" dans lequel la finesse du ton se marie avec la beauté du trait et l'éclat des couleurs.

Lu en janvier 2018.
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Cambeyrac, Aveyron, 1943. C'est en pleine nuit, alors que tout le village dort profondément, que Julien pénètre chez sa tante, Angèle, par la fenêtre. Il est aussitôt accueilli par Pépère. Fatigué après avoir marché deux jours et deux nuits, il s'endort rapidement sur le sofa. Au matin, Angèle est plutôt surprise de le trouver là, persuadée qu'il allait rejoindre le Service du Travail Obligatoire, en Allemagne. Mais, Julien s'est tout bonnement exempté lui-même et a sauté du train qui devait l'emmener là-bas. Il n'a pas d'autre choix que de rester caché. Chez son ancien instituteur, un juif déporté par les Allemands, semble le lieu idéal. D'autant que les gendarmes sont venus annoncer une bien mauvaise nouvelle à Angèle : le corps de Julien a été retrouvé dans le train bombardé, ses papiers sur lui. de là où le jeune homme se cache, il assiste à son propre enterrement. Mais aussi, au fil des jours, à la vie du village et plus particulièrement aux allées et venues de Cécile, son ancienne petite amie...

Alors que, au loin, la guerre bat son plein, que les résistants mènent des missions secrètes, que la milice rôde partout, que la vie, malgré tout, continue pour d'autres, entre apéro sur la place du village ou parties de pétanque avec le curé, Julien, lui, vit reclus dans son petit logement. À travers les persiennes et sa longue vue, il ne loupe presque rien de ce qui se passe autour de lui. Jean-Pierre Gibrat nous offre avec le sursis un album d'une incroyable justesse, aussi bien sur le fond que sur la forme. le scénario nous balade entre amour et trahison, bravoure et lâcheté alors que se profile l'espoir d'une paix retrouvée. Ses personnages, si bien fouillés et vivants, que ce soit Julien qui a déserté, la belle et éblouissante Cécile ou encore Paul, le résistant, sont très attachants. Sur la forme, Gibrat met magnifiquement en lumière tous ces paysages, tous ces portraits et toutes ces scènes (fussent-elles de nuit ou bruyantes sous un soleil radieux). de véritables oeuvres d'art !
Un album émouvant et sensible...
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Pour tout dire , je ne suis pas un grand fan de bande dessinée mais , lorsqu'un ami m'a proposé la lecture du " Sursis " , je n'ai pas pu résister et me suis lancé à la découverte du petit village de Cambeyrac durant les années d'occupation , une occupation parfois violente , une occupation parfois d'un calme presqu'ennuyeux ... Dans ce village , le jeune Julien , réfractaire du STO , se terre , observant le monde comme il va , fuyant aussi bien la collaboration que la résistance , seulement fou de jalousie pour la jolie Cécile qu'il voit évoluer depuis sa " cache " dont il ne sort que la nuit....
D'abord , j'ai été , je l'avoue , fasciné par le destin de Julien , la dérision de la vie , qui , quoi qu'on fasse , conduit toujours à la mort , il n'y a pas de chemin menant à la vie éternelle....J'ai pu découvrir son caractère , ses états d'âme , sa jalousie , son humour , ses facéties , tout cela guidé par son amour pour Cécile .
L'art de la bande dessinée semble s'appuyer sur la justesse et l' impact du texte par rapport à l'image et , sans être puriste , il me semble que Gibrat est sacrément bon dans l'equilibre entre l'un et l'autre.
Quant au dessin , il est d'une qualité incroyable , montrant la vie et les objets de la vie quotidienne avec une finesse extraordinaire . On a parfois l'impression de se trouver réellement sur la place du village ou dans la cuisine en train de partager le repas avec Angele et Julien.Mention très bien aussi pour l'alternance des " clairs et des obscurs " qui donnent à l'ensemble une atmosphère incroyable , le plus souvent pleine de menace .
Enfin , je terminerai par les personnages dont le dessin montre des postures qui se suffisent à elles - mêmes , à exprimer bien des choses . C'est extraordinaire , notamment dans l'expression des regards ou les positions que prennent untel , unetelle pour s'exprimer . On a la sensation " d'entendre parler les images "...
La vraie vie saisie au bon moment .C'est très beau , vraiment , un bon moment de lecture du texte et de l'image, un bon moment , tout simplement et un dénouement......à couper le souffle.
.
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Un pur régal! Dessin, couleurs, scénario, tout est parfait!

Le parti pris de "voyeurisme" ou de "noctambulisme" du récit est vraiment bien trouvé : Julien, le héros qui n'en est pas un, est un réfractaire du STO, plus concerné par son béguin pour une jolie serveuse de bar que par les démêlés de la résistance et de la milice. Pourtant, malgré le soleil qui filtre entre les persiennes, malgré les joyeuses parties de pétanque, malgré l'excitation d'une fenêtre allumée où se découpe la silhouette de la jolie Cécile , la guerre est là quand même, tapie dans ce charmant village aveyronnais. Elle fait parfois une irruption brutale dans le fil ensoleillé des journées immobiles et celui plus dynamique des nuits, passées au ravitaillement de notre reclus volontaire.

J'ai pensé au Hussard sur le toit de Giono pour les jeux plongeants de perspective, pour la neutralité bientôt intenable du point de vue, et pour la lumière de Cambeyrac qui m'évoquait celle de Manosque.

Le choléra, ici, c'est le nazisme, bien sûr, mais plus encore les égoïsmes, l'individualisme, le sacro-saint confort qui font fermer les yeux sur l'horreur de la guerre et qui soufflent toutes ces petites et grandes lâchetés de nos vies moyennes.

Julien n'est pas un héros, il s'est mis entre parenthèses. Mais il est en sursis.

Sans faire la morale, sans faire jouer les grandes orgues, par la subtilité d'un scénario sans effets de manches et le charme d'un dessin magnifique, Gibrat m'a totalement emballée!

Un grand merci à Sebthos, génial poisson-pilote!
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Jean-Pierre Gibrat... voilà bien un nom qui ne me disait absolument rien. Pourtant, sur la recommandation d'un ami, je me suis lancé dans l'aventure du Sursis, fresque en deux épisodes sur la vie sous l'Occupation, et bien m'en a pris de découvrir un auteur aussi subtil.

Titre au sens mystérieux jusqu'à la dernière page, scénario enlevé sans être rocambolesque pour autant : le récit de Gibrat se veut ainsi subtil et le moins possible tourné vers l'action pure malgré l'époque choisie pour servir de contexte global. L'Occupation, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, constitue une trame de fond idéale et particulièrement lourde de sens et d'idéaux pour nous, Français. le scénario reprend donc les standards classiques de ce genre particulier en abordant l'histoire d'un jeune homme qui a fui le S.T.O. ; or, le train qui devait l'emmener en Allemagne déraille peu de temps après qu'il a sauté en marche. Son retour en cachette dans son village, son regard sur ses voisins qui interagissent dans le contexte d'Occupation, avec les collabos et les résistants habituels, en somme ses amis, ses amours, ses emmerdes, constituent le Sursis du jeune homme déclamé dans le titre. L'ensemble se lit très facilement et le récit est bien lié avec peu de rebondissement, mais des petites avancées quand il le faut.
La véritable attraction dans cet ouvrage, c'est bien évidemment le dessin. Jean-Pierre Gibrat opte pour un dessin très précis et sous forme d'aquarelle. L'impression qui en ressort est de se retrouver face à des fresques, d'autant plus que beaucoup de décors sont constitués de champs ou de vallées magnifiques du centre de la France. Comme on peut le voir sur la couverture de cette intégrale, le premier rôle féminin, l'amour du personnage principal, est parfaitement magnifié par ce dessin moitié crayonné, moitié sous forme d'aquarelle.

Une très belle intégrale, renfermant les deux tomes de cette petite saga d'Occupation : ce sont surtout les dessins qui valent le détour, même si au fil du temps on ne voit plus le temps passer, ni la fin arriver…
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
– N’insiste pas, Édouard, Monsieur Basile doit avoir peur de se salir les fesses dans une voiture de collabo !
– Tout juste, mon cher ! On dit déjà que la milice a les mains sales, alors je ne suis pas sûr qu’elle ait le cul propre !

Page 23, Aire libre, 2010.
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– Dis-moi, pourquoi ils l’ont arrêté Monsieur Thomassin ? Il était juif ?
– Non, communiste... Mais je crois qu’il était juif aussi.
– Alors, on n’est pas près de le revoir !

Page 13, Aire libre, 2010.
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J’ai suivi la guerre sans y participer. J’ai même assisté à mon enterrement dans la pénible nécessité de mourir. C’est dire à quel point j’ai été épargné...

Page 59, Aire libre, 2010.
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- Messieurs, messieurs ! Un jour sur deux sans alcool et tous les jours sans politique, c'est la devise de la maison!
- Qu'est-ce que je vous sers, monsieur Basile ?
- N'importe ! Un pastis, tiens !
- Je suis désolée. Aujourd'hui, c'est un jour sans alcool !
- Ah ? Tant pis, ce n'est pas grave. Donne-moi celui de demain !
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- Hé, Fernand, tu paies ta tournée ?
- En quel honneur ?
- Je ne sais pas... t'as ta braguette ouverte. Ha, ha, ha.
L'humour de la milice, c'est l'humour des militaires... En plus nuancé.
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Mattéo 6
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