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Critique de Luniver


Burton est un ancien militaire déclassé après des séquelles importantes. Lui et sa soeur Flynne vivotent en jouant des rôles insignifiants dans des simulations virtuelles, dans lesquelles des milliardaires oisifs passent leur temps. Après tout, il ne leur reste plus guère d'options pour gagner leur vie : refuser de piloter un drone de surveillance dans un monde virtuel, c'est se condamner à servir les cartels de la drogue, les seuls pourvoyeurs d'emplois stables de l'état.

Un jour, Flynne est témoin d'un meurtre dans une de ces simulations, chose peu fréquente, mais pas exceptionnelle non plus. Pourtant, les événements s'emballent autour d'elle : des sociétés puissantes la contactent pour essayer d'obtenir un portrait de l'assassin, et des groupes armés tentent de s'en prendre directement à elle et à sa famille.

William Gibson est un auteur connu pour avoir instauré le cyberpunk (high tech, low life) et pour le livre Neuromancien qui a inspiré la trilogie Matrix. On retrouve dans ce roman toutes les caractéristiques de ce genre : la technologie a creusé les inégalités sociales au lieu de les réduire, et les systèmes toujours plus poussés de surveillance ont donné aux plus riches le contrôle des corps et des esprits des plus pauvres. Et même les progrès scientifiques, dans le domaine de la médecine par exemple, n'ont pas vraiment contribué au bonheur des populations.

Comme dans Neuromancien toutefois, j'ai eu du mal à entrer pleinement dans le roman, à cause des choix d'écriture de l'auteur (expliqués après le dernier chapitre d'ailleurs, passage très intéressant) : privilégiant l'action et les dialogues, le lecteur n'aura droit à aucune description ni explication venues d'un narrateur omniscient : à nous de nous débrouiller avec les éléments que l'on reçoit pour reconstituer le puzzle. « X entre dans la pièce » et si X est un ami bien connu du personnage principal, la description s'arrête là. de la même manière, les acronymes ou les termes techniques (« la Sécu », « haptique », « zoneurs », …), s'ils sont connus des personnages, ne reçoivent pas plus d'explications. Il m'a fallu parfois attendre jusqu'au milieu du roman pour avoir une certitude sur la signification d'un terme rencontré au début.

Ce choix se ressent dans l'intrigue également : il faut également atteindre un bon tiers du roman pour avoir une idée plus précise sur la nature de cette simulation dans laquelle a eu lieu le meurtre et pourquoi des groupes de gens importants s'y intéressent autant.

Si j'ai globalement apprécié le futur pas si lointain que nous propose l'auteur, un peu déprimant mais tristement réaliste, cette lecture demande quand même un niveau de concentration un peu trop élevé à mon goût.
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