AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 525 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tout d'abord, une petite précision de vocabulaire… Une petite précision qui pourra sembler dérisoire à la plupart des « babéliotes », mais qui permettra d'éviter les commentaires un peu rapides à mon goût, du genre : « Les caves du Vatican est un mauvais roman »…
Il se trouve que « Les caves du Vatican », de la main même de l'auteur en page de faux titre est une sotie. C'est à dire, si l'on en croit le dictionnaire : une farce satyrique (médiévale)…

Une sotie, donc… Et quelle sotie ! Un texte saugrenu, confus, hétéroclite, iconoclaste ; bref, difficile à suivre…
On voit tout d'abord un Docteur franc-maçon Anthime Armand-Dubois résidant à Rome avec son épouse Véronique se convertir à la foi catholique à la suite de la guérison miraculeuse de sa sciatique.
On rencontre aussi un bande de malfrats, avec à leur tête le redoutable Protos.
On apprend également de le Pape a été kidnappé par cette bande de « pieds nickelés » et qu'il est retenu prisonnier dans les caves du Vatican. Il n'en faut pas plus pour que Lafcadio décide de s'occuper du problème…

Un texte confus… Certes mais aussi une réflexion sur l'acte gratuit et les rouages de la pensée qui mènent à la décision du passage à l'acte…
A sa sortie en 1914, cet ouvrage farfelu et unique en son genre dans la bibliographie de Gide eut un très grand retentissement dans la mouvance surréaliste, et fut condamné par les catholiques…

Pour ma part, n'ayant qu'un attirance modérée pour le mouvement surréaliste, je suis un peu resté sur ma faim : je préfère nettement le Gide au style cristallin, celui d' « Isabelle » ou de « La symphonie pastorale » que l'on ne retrouve que par bribes, ici.
Commenter  J’apprécie          240
Dépaysant. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit à la fin de ma lecture. Car ce roman (mais l'auteur l'avait baptisé "sotie") déconcerte et vous donne l'impression d'être transporté dans un monde aux habitudes et au décor différents et c'est tout à l'honneur du talent de Gide. Ce talent, on le trouve dans une écriture que l'on devine avoir été longuement travaillée, ce qui donne des moments de langue remarquables mais aussi parfois un peu confus. L'intrigue est amusante, son traitement particulier avec ce roman à plusieurs voix juxtaposées. La chute surprend et laisse assez perplexe. Il est dit que Gide voulait y traiter l'acte gratuit, je me demande si la communication dans tous ces états et ses difficultés n'est pas aussi un thème de cette "sotie", si, en plus de la définition "gidiste" (si, si, cela existe), on reprend la définition originelle de farce critique de la société et des moeurs. En tout cas, malgré toutes ses réserves, je ne regrette pas ma lecture, ne serait-ce pour le plaisir de la langue mais aussi pour le moment de "dépaysement".
Commenter  J’apprécie          190
On a dit de Gide qu'il avait fait beaucoup pour le roman moderne et c'est vrai. Pour le roman tout court, par contre ... "Les Caves du Vatican", oeuvre-clef où l'écrivain revient sur l'acte gratuit (ici, le crime perpétré par Lafcadio) et la liberté de pensée, reste, je crois, la meilleure preuve de l'abîme qui séparait Gide du Roman.

Du roman en effet, cet ouvrage n'a que les apparences : une intrigue, ou plutôt des intrigues très lâches, qui ressemblent plus à des fils au bord de la rupture qu'à de vraies, de bonnes, de solides intrigues traditionnelles, et des personnages bien croqués mais dont aucun n'a l'étoffe du héros classique et pas même celui de l'anti-héros. le style est étudié, un peu trop précieux à mon goût (j'ai songé çà et là à un Huysmans du XXème siècle, désireux d'offrir le mot étrange et pittoresque qui veut certes séduire et frapper l'imagination mais qui, dans le meilleur des cas, ne parvient qu'à lui causer une sorte de malaise) et il a, avouons-le, assez mal vieilli.

Au beau milieu de cette pelote de fils qui s'enroulent paresseusement dans plusieurs directions opposées, une escroquerie montée par un ancien condisciple et ami de Lafcadio, Portos, ainsi surnommé parce qu'il était toujours premier en grec, et visant à recueillir un maximum de fonds de la part de naïfs et honnêtes catholiques en leur faisant croire que le pape Léon XIII est retenu prisonnier par les Francs-Maçons dans les caves mêmes du palais papal.

Peut-être Gide a-t-il songé, ce faisant, aux mille et une impostures d'un Léo Taxil ? Assez paradoxalement, cette partie-là de l'histoire, qui se fonde pourtant sur une escroquerie clownesque, est celle qui tient le mieux la route. En tous cas, le lecteur s'y laisse prendre et s'amuse de la ruse des uns comme de la naïveté des autres. Mais n'est-ce pas parce que l'auteur s'amuse aussi car il abandonne pour un temps le souci de sa démonstration sur la liberté et l'acte gratuit pour plonger au coeur même de la satire ? Ou plutôt de la sôtie car Gide parlait de ses "Caves ..." comme d'une sôtie.

"Sôtie ..." le mot est drôlatique et sautille en tous sens, tel un curieux petit lutin bien décidé à faire feu de tous bois pour distraire son public et se moquer des hommes. Or, à ma grande consternation, si j'excepte l'intermède relatif au rapt de Léon XIII et à sa séquestration, je ne retrouve sa finesse et sa drôlerie nulle part ailleurs dans ce roman. Et pourtant, j'ai cherché - je cherche encore ...

Il est curieux de constater combien, parfois, ce qui vous a plu quand vous aviez quinze ans vous devient étranger avec les années. Des "Caves du Vatican", je ne distingue plus que les défauts, qui sont criants : construction bancale, grossièreté du noeud reliant entre elles les différents intrigues, lenteur et hésitation du développement dans son ensemble (nous sommes loin de la maîtrise des "Faux-Monnayeurs"), valse trop lente de personnages à la limite de la caricature satisfaite, afféterie du style. Soucieuse cependant de ne pas envoyer au bûcher tout ce que j'ai pu aimer dans cette défunte idole, je note une fois encore combien l'humour de Gide, lorsque celui-ci le laissait parler, savait être à la fois féroce et souriant et combien ce penseur austère, aussi affligé par le protestantisme que Mauriac le fut par le catholicisme, possédait une veine satirique qu'il s'est refusé à exploiter pleinement.

Dommage, vraiment dommage. Il sort de tout cela une impression de gâchis obscur qui attriste singulièrement. Mais tant pis : Sic transit mundi gloria. ;o)
Commenter  J’apprécie          133
J'avais envie de lire ce livre depuis très longtemps, depuis que j'ai découvert l'auteur en classe de Première, avec Les Faux-Monnayeurs, que j'avais plutôt bien apprécié.
Donc, quand j'ai trouvé ce livre pour 2 euros dans une bouquinerie, je me suis dit que c'était l'occasion.
Ici aussi, comme dans Les Faux-Monnayeurs, j'ai eu un peu de mal à suivre... On se mélange assez facilement les pinceaux entre les personnages, les liens qui les unissent..
Mais il y a toujours ce fond d'histoire, un fil conducteur auquel on se raccroche et qui permet de ne pas perdre pied...
A lire en étant.. concentré!
Commenter  J’apprécie          20
Pas le meilleur Gide pour moi on est loin ici de la symphonie pastorale ou des faux monnayeur j'ai trouve l'ensemble assez poussif,bref un peu decu de mon côté !
Commenter  J’apprécie          10
On glisse de personnage en personnage, leurs traits sont forcés, exagérés, l'un est stupidement bête, l'autre religieusement dévot. le hasard et les coïncidences s'enchaînent de manière grossière, afin que ces personnages se croisent et s'entrecroisent. L'intrigue en devient caricaturale, or, pour ma part, je préfère les lectures sérieuses.
Commenter  J’apprécie          01


Lecteurs (1474) Voir plus



Quiz Voir plus

André Gide

Né en ...

1869
1889
1909
1929

10 questions
107 lecteurs ont répondu
Thème : André GideCréer un quiz sur ce livre

{* *}