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3,7

sur 2108 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Au risque de ne pas brosser la majorité dans le sens du poil, je vais donner un avis honnête, qui n'engage que moi mais qui est tellement différent de ceux que j'avais pu lire qu'il peut éventuellement être utile à certaines et certains.
J'avais beaucoup entendu parler de la réputation de ce livre sans jamais toutefois avoir cherché à en connaître plus. C'est donc à peu près vierge d'a priori que j'entamai ce roman :

Acte I : les faux espoirs...

Après un bref moment d'euphorie suscitée par la joie de me plonger dans un grand vieux classique, m'attendant à être happée par l'histoire ou le style ou les deux, une quelconque magie qui aurait pu opérer, je me suis rendue compte que je m'ennuyais effroyablement et, chose qui ne m'est quasiment jamais arrivée, j'ai laissé tomber après 10 chapitres tellement ce livre ne m'accrochait pas du tout, mais alors ce qui s'appelle pas du tout.

Les dialogues où les personnages parlent au passé simple étaient artificiels au possible à mes yeux et sonnaient faux comme une casserole à mes oreilles ; je ne m'identifiais à personne, l'histoire ne présentais pas un grand attrait de prime abord. Bref, j'ai vécu une réelle déception avec ce livre et, si vous avez le courage, essayez de passer le cap du chapitre 10. (Il est vrai que je sortais d'une lecture qui m'avait enthousiasmée et d'un style hyper pêchu, ceci pouvant expliquer cela.)

Acte II : le syndrome musée d'art moderne...

Néanmoins, étant d'un naturel obstiné, j'ai décidé, après plusieurs mois, d'en reprendre la lecture. Est-ce par masochisme ? est-ce par sensation de rater quelque chose ? Je ne saurais le dire.

Je me suis donc fait violence pour retourner m'engluer dans la mélasse de cette lecture. Je ne le regrette pas car j'ai pris un peu plus de plaisir à la lecture (m'attendant à mal) et découvert les véritables intentions de l'auteur. Elles sont exprimées assez clairement, je crois, dans le chapitre 3 de la deuxième partie. En somme, faire un roman sur le processus de gestation d'un roman.

Assez lumineusement, Gide nous dévoile tous les points faibles de son livre, risque d'ennuyer le lecteur, aspect artificiel de l'ouvrage, etc. C'est donc très courageux à lui d'avoir pris le parti de faire ce livre sachant les obstacles auxquels il se heurterait.

C'est un travail très rigoureux qu'a livré l'auteur, une mise en abîme, un procédé stylistique élaboré mais, cela ne veut pas dire pour moi chef d'oeuvre et c'est en cela que je le compare à un tableau de musée d'art moderne : si vous comprenez la démarche mais que vous n'êtes pas enthousiasmé par la réalisation finale, vous passez pour une débile qui n'a rien compris, exactement comme lorsque devant un tableau que vous comprenez mais que vous jugez abject, vous vous entendez répondre que vous êtes ignorante en art.

Pour conclure, il y a une certaine virtuosité dans ce livre, mais cela ne signifie pas pour moi une virtuosité certaine car ce n'est vraiment pas un livre qui me transporte ou qui fasse palpiter quoi que ce soit en moi, or si je lis, ce n'est pas pour voir un exercice formel d'un auteur façon James Joyce, c'est pour ressentir quelque chose résonner en moi. À vous de voir, je vous ai donné mon avis, mon tout petit avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Voilà bien longtemps que je me disais qu'il faudrait que je relise ce livre, car la lycéenne que j'étais l'avait adoré.
De deux choses l'une : soit, mes goûts ont beaucoup évolué, soit... Il s'agissait d'une autre livre !

Car ce roman m'a été difficile, long et ennuyeux ! D'ailleurs, je ne suis même pas capable d'en faire un résumé tant l'histoire m'a semblée touffue, décousue, compliquée et confuse. Amphigourique, aurait dit Gide.

Pléthore de personnages que finalement on suit peu. Édouard, bien souvent narrateur au travers de son journal, au cheminement de pensées compliqué. Des actes que je n'ai pas compris venant des personnages. Une multitude d'histoires entremêlées dont je n'ai pas perçu où elles devaient me mener.
En clair, je suis vraiment passée à côté de ce roman.
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Ce livre m'a été conseillé par un membre du site, après un échange sur mes lectures provençales, pour me faire sortir de ma zone de confort. Je suis désolée mais je l'arrête aux deux cinquièmes. C'est trop lent pour moi. Je trouve que l'intrigue ne se noue pas mais par contre les relations entre les personnages s'enchevêtrent de telle sorte que j'ai du mal à m'y retrouver.
L'auteur s'attarde sur des questions psychologiques. C'est très subtil, mais je trouve que c'est dépassé. Peut-être qu'en 1925, c'était tendance ou que ça apportait quelque chose au lecteur, mais ce n'est plus le cas (à mon humble avis). Alors on s'ennuie.
Enfin, j'avais un oncle charcutier… Donc je ne confonds pas « salinité » et « salaison ». Ça m'a fait tiquer et douter (à tort sans doute).
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Un roman que j'ai abandonné après m'être forcé à lire 230 pages.

J'ai décidé de l'abandonner, malgré moi, car je me suis profondément ennuyé et je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulait aller et malgré l'attachement qu'on peut avoir pour les personnages.
Seule l'écriture m'a permis de tenir ce nombre de pages. Une écriture délicieuse. Une écriture élaborée et poétique par moment. Mais, j'ai trouvé dérangeant de ne pas trouver différents registres selon les personnages et leur classe sociale.
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Comment revenir à la lecture de Gide après les Nourritures Terrestres qui m'avaient paru gonflées d'une emphase insupportable et le Voyage au Congo dont les parties de chasse au papillon se détachaient cruellement sur fond de misère coloniale ?
Je suis toujours aussi désarmée face à l'oeuvre de Gide. Je n'arrive pas à me débarrasser de sa pacotille encombrante. Il y a de la jeunesse, de l'audace et, tout à coup, tout cela semble s'enliser dans la cucuterie, l'émoi le plus banal, l'émotion la plus fleur bleue. Il me semble, paradoxalement, que la modernité de Gide ne parvient pas à s'épanouir complètement, qu'elle reste dans une gangue, celle du style, d'un certain goût bourgeois pour les convenances culbutées avec un habillage moral. La révolte qui irrigue le roman semble toujours affadie par l'éducation, le col empesé des bons usages.
J'ai lu les Faux-Monnayeurs avec plaisir, sans aucun ennui, le rythme est vif, la composition est faite avec brio. J'ai trouvé certains des personnages très intéressants, le vieux professeur de musique La Pérouse, Laura également. Qu'est-ce qui ne va pas, alors ? Le triangle formé par le comte de Passavant, Olivier et Édouard qui sombre vite dans le rance.
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Les Faux-Monnayeurs est un classique du XXe siècle. L'auteur, Prix Nobel de Littérature en 1947, le considérait comme son premier véritable roman, qualifiant ses oeuvres précédentes de récits ou de soties (farces satiriques). Ce livre sert dans tous les cas à André Gide de terrain d'expérimentation pour sa réflexion sur l'art romanesque : celle-ci fera de lui un précurseur du Nouveau Roman (courant littéraire né dans les années 1950, remettant en cause les canons du roman réaliste traditionnel et interrogeant la place du narrateur dans le récit).
Il est impossible de résumer ce roman tant les intrigues et personnages sont multiples. En simplifiant à l'extrême, on pourrait indiquer qu'il s'intéresse principalement à deux lycéens, Bernard et Olivier, et à deux écrivains, Robert de Passavant et Édouard Molinier. Autour d'eux toute une galaxie de personnages s'entrecroise.
Le récit débute de façon éclatante, sur un ton à la fois violent et bouffon. Bernard découvre qu'il n'est pas le fils de son père - un magistrat qu'il méprise -, mais les fruits d'un amour adultérin. Il écrit alors une lettre d'adieu à ce (faux) père détesté et s'enfuit. La vie l'attend. Il a de grandes choses à accomplir. Hélas, après ce début tonitruant, le grand écrivain dilue son intrigue et nous perd dans des dédales d'histoires ; c'est qu'il s'intéresse avant tout à des questions théoriques autour de l'art romanesque et cherche des voies pour dépasser le récit classique.
Gide multiplie ainsi les personnages, les points de vue et les techniques narratives. Il écrit tantôt à la troisième personne, tantôt à la première personne, utilise tantôt un narrateur omniscient, tantôt un narrateur ignorant, parfois même le narrateur apostrophe directement le lecteur. Ces différentes techniques s'entremêlent et nous confrontent aux questionnements fondamentaux d'un écrivain : comment appréhender à travers les mots le réel dans toute sa complexité et sa vérité ?
Cette interrogation se retrouve également dans la mise en abyme opérée par Gide, qui lui permet de s'intéresser au concept même de roman. le personnage d'Édouard Molinier écrit en effet un roman intitulé Les faux-monnayeurs. Mais au final, il ne fait que rédiger ses propres réflexions, comme une sorte de journal de son livre, en lieu et place du roman qu'il souhaite écrire. le roman (fiction) devient donc petit à petit un journal (réalité) que l'auteur cherche à retranscrire. L'intérêt pour Édouard n'est plus tant dans l'oeuvre qu'il projette d'écrire (roman), mais dans le chemin qui le mène à cette oeuvre (journal). Gide propose même une double mise en abyme, puisqu'il écrit en parallèle des Faux-Monnayeurs, un Journal des faux-monnayeurs, qui retranscrit son expérience et ses réflexions durant la rédaction de son livre, à l'image de son héros.


Avouons-le, ce tourbillon, malgré (ou à cause) de son ambition, ne m'est pas toujours apparu digeste et je me suis parfois fermement ennuyé, notamment dans le journal d'Édouard, personnage insipide et niais, que j'ai très peu goûté.
Par ailleurs, j'ai été assez gêné par le sous-texte homosexuel entre de jeunes lycéens et des hommes trentenaires. Sans entrer dans le politiquement correct, on ne peut pas lire ces ‘'amours'' sans éprouver un sentiment ambigu où les questions de l'emprise et du consentement restent problématiques
Trop théorique, trop fumeux, trop malaisant avec ces sous-entendus sexuels, je n'ai pas aimé ces Faux-Monnayeurs. L'ambition et la dextérité qu'ils recèlent sont évidentes, mais j'attends finalement autre chose d'un roman qu'un cours sur l'art romanesque.
Au final, que le grand maître me pardonne, le roman balzacien reste le canon indépassable pour moi et j'y trouve bien plus de vie que dans cet ouvrage de déconstruction érudit et brillant, mais assez vain à mes yeux.

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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A relire! Une première lecture, il y a longtemps abandonnée avant le mot fin, puis une autre plus récente, qui m'a pesée. La troisième me permettra enfin d'apprécier ce livre à sa juste valeur.
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Il y a de jolies phrases, de belles tournures, des exercices de style délicats et audacieux... Concevoir "développer et construire un roman" dans le roman est un projet intéressant, qui plus est mené à bien.
Mais on s'emm... dans ces pages! Que de longueurs. Que d'acteurs, au fond, inutiles. C'est déroutant. L'auteur tisse un décor, presqu'exclusivement fait de personnages, dont les fils ne se rejoignent qu'en fin de conte (de compte?), et dont on s'aperçoit qu'ils ne représentent rien d'autre qu'une toile de fond, la décoration de la scène où évolue les principaux protagonistes. Une grande quantité de pages sont des digressions superflues et vaines.
On peut admettre que l'auteur a souhaité créé une ambiance; toutefois, l'invraisemblance des personnalités fait sonner faux le récit. Dommage. Il y a de la beauté dans certaines lignes. Peut-être Monsieur Gide a-t'il voulu jouer à Proust en racontant une chronique sans intrigue, dont il faut arriver au deux tiers d'une lecture pesante pour en trouver le fil rouge? Mais la cour de Marcel Proust est exigüe, et André Gide n'y a pas sa place. Pardon si je scandalise certains, mais je ressens que cette écriture n'est ni originale ni magistrale. Elle est seulement pédante.
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Le roman est complexe et même si j'y ai trouvé quelques intérêts, il ne m'a pas passionné.
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un extrait, mieux qu'une critique :
"il y a des tas d'oeuvres qu'on admire de confiance parce que tout le monde les admire et que personne jusqu'à présent ne s'est avisé de dire, ou n'a osé dire, qu'elles sont stupides" page 357 folio ISBN 978-2-07-036879-2.

"stupide" peut être pas mais loin d'être un chef d'oeuvres.

fatiguant, difficile à lire.

sensibilité homosexuelle introvertie.
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