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sur 678 notes
« Charles, tu sais parfaitement que je ne me suis moqué de personne, et si je fais ce qui me plait c'est que cela ne nuit qu'à moi. » (p. 150) Cette phrase, énoncée par le narrateur Michel vers la fin du livre, et dans un contexte bien précis, peut cependant s'appliquer à l'ensemble du roman. C'est que, tout le long, je cherchais un sens à cette histoire que me racontait André Gide. Quel sens donner à cette vie qu'il me présentait. Michel, maladif, voyage en Algérie, puis en Italie. Il frôle la mort et se reprend peu à peu. Il visite sa ferme familiale en Normandie, y reste un certain temps, afin de mettre un peu d'ordre dans les affaires. Puis il va à Paris où il occupe une charge dans un établissement d'enseignement. Puis il retourne en Normandie. Toutes ces pérégrinations, pourquoi ?

Eh bien, Michel, il fait bien ce qu'il veut, peu importe les conséquences (même pour lui-même), peu importe une quelconque morale. Non pas qu'il soit méchant et cherche à faire mal ou à nuire aux autres, non. Mais cette absence de morale est troublante. Et on le remarque dès le début. Même malade, il est en pleine possession de ses sens, il remarque des choses qui échappent à tous. Il porte une attention particulière à des jeunes garçons qui lui rendent visite. Je m'attendais à voir se développer une relation homosexuelle (au siècle dernier, n'associait-on pas la « pédasterie » à un manque de moralité ?). Mais non, fausse route.

De plus, le narrateur échange philosophie avec Ménalque, un ancien ami retrouvé. Parfois ils s'entendent, d'autres fois ils discutent violemment. Certaines des prises de positions me semblaient fortes… controversées… méprisant l'ordre établi, les conventions, les bonnes moeurs. Mais son ami part à l'étranger et le narrateur retourne en Normandie, agit de façon étrange (il traine avec un braconnier et se met à dos les paysans et la famille de son métayer, puis vice-versa). Ces péripéties bêtes, pourquoi étaient-elles là, sinon pour exprimer l'ennui du narrateur. Finalement, c'est sans doute ça, l'immoralité : une certaine inaction, un désoeuvrement qui ronge l'âme au point de la rendre inerte. Peu importe où il se trouve, la passivité, l'oisiveté le prend et lui enlève toute force vitale, tout sens de bien et de mal. Il n'en reste qu'un quelconque besoin de se divertir un peu. Ou, alors, le triomphe de la liberté, de la volonté intérieure.

Mais tout n'est pas fini. Dans ce si bref roman, c'est qu'il s'en passe, des choses ! Après tout ça, c'est la maladie de sa femme qui le pousse à retourner en Algérie. Là même où l'histoire avait commencé ! Mais les événements se bousculent, le narrateur se perd un peu… ses forces physiques et mentales l'abandonnent à nouveau, il se tourne vers l'autodestruction. Finalement, L'immoraliste, c'est l'histoire d'un type sans morale, comme si rien n'avait de prise sur lui. Ou, du moins, c'est ainsi que je l'ai perçu. Au tournant du 20e siècle, André Gide soulève plusieurs questions. Un peu prévoyant, car ne dit-on pas que la modernité a provoqué la chute de la moralité ?
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Livre bien écrit, bien construit qui nous fait marcher sur les traces d'un couple frappé par la maladie et qui se perd dans l'oisiveté et les voyages. de belles descriptions, une plume agréable. Un roman honnête dans lequel André Gide nous présente un héros qui flirte avec des personnes de moralité et aux moeurs parfois douteuses, personnage peu attachant, assez insensible et recherchant le vice chez ses semblables. Un texte qui ne va pas révolutionner mon existence, mais que je ne suis pas mécontente d'avoir lu jusqu'au bout, connaissant assez peu l'oeuvre de ce grand écrivain du 20 ème siècle.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Grandiose d'énergie, mais aussi effrayé par la nouvelle morale que sa santé foudroyante lui procure, Michel réunit ses anciens amis pour plaider son innocence. Il raconte son histoire et sa longue maladie, surmontée à force de confiance et de volonté, abattue comme un ennemi physiquement appréhendable. L'ennemi disparu, Michel retrouve ses forces et se sent envahi par un appétit que même son ancienne vigueur ne lui avait permis de connaître. Vivre, ce n'est plus se reposer tranquillement sur le fil d'un temps qui se déroule à notre insu : il s'agit désormais de dompter la vie comme la maladie –d'ailleurs, la vie n'est qu'une maladie appréhendée avec toutes les forces physiques et mentales de l'individu.


Michel ne veut se fixer à nul endroit mais il est contraint de se discipliner au rythme de vie plus apaisé souhaité par sa jeune femme. Séjournant en Algérie puis en Italie, il fait mine de s'installer en Normandie, puis en Suisse, mais finit irrémédiablement par souhaiter un retour en Algérie alors qu'entre-temps, la maladie a changé de camp pour frapper son épouse. Comment un individu ayant triomphé de la maladie peut-il accepter le rythme de vie languissant d'une femme affaiblie ?


« Ce qu'elle appelait le bonheur, c'est ce que j'appelais le repos, et moi je ne voulais ni ne pouvais me reposer. »


S'il n'avait pas traversé cette phase de dépression physique et mentale avant de recouvrer son énergie, Michel aurait peut-être accompagné sa femme calmement dans sa convalescence. Désormais, il n'accepte plus aucun sacrifice qui ne lui soit pas destiné. Héritier des nouvelles conceptions physiologiques de son époque, André Gide relie le corps à l'esprit, et donc à la morale : « Il me semblait avoir jusqu'à ce jour si peu senti pour tant penser, que je m'étonnais à la fin de ceci : ma sensation devenait aussi forte qu'une pensée ». L'homme nietzschéen se dresse et se prétend impitoyable, brandit sa fierté et son amour-propre à la façon d'une revanche qu'il s'agit de prendre sur les souffrances morbides surmontées : « J'ai horreur de la sympathie ; toutes les contagions s'y cachent ; on ne devrait sympathiser qu'avec les forts ».


André Gide parvient à installer authentiquement son personnage dans les contradictions de sa nouvelle morale. Ses pensées et ses idées semblent elles-mêmes issues d'un parcours similaire à celui de Michel, mais peut-être parce qu'il est encore tôt, en 1902, d'avancer un individualisme aussi impudique et cruel, l'Immoraliste se réfugie derrière une platitude rhétorique qui ne permet pas à André Gide de rejoindre l'amoralisme dansant de Nietzsche. Voilà peut-être pourquoi Michel se contente de n'être qu'un « immoraliste ».

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Pédophile ! Un mot terrible en 2023...
Mais en 1902, au Maghreb, avec des petits garçons pauvres, que dit la loi ? Dit-elle quelque chose ?
Immoraliste, peut-être... C'est tout.
Et encore, ce n'est pas à cause de ça que Michel se sent immoral, car les enfants rient parce qu'il leur donne des piécettes.
Il se sent immoral parce que.... Mais je ne vais pas divulgâcher, comme on dit !
Divulgâcher, un beau mot-valise que j'ai appris sur un site de lecture comprenant beaucoup de Québecois : évidemment, l'anglais "spoiler" est une trahison envers les cousins de France.
Le verbe anglais to spoil, « gâcher, abimer », est issu de l'ancien français espoillier, lui-même issu du latin spoliare.
.
Revenons au livre :
sans vraiment divulgâcher, je vais analyser cette oeuvre à ma façon... Ah oui, c'est du divulgâchage quand même ? Oh, et puis zut !
J'ai ajouté une étoile, car, parti d'un rythme lent que je n'aime pas, tout s'accétère vers la fin : Michel recherche la vraie vie comme je l'ai fait un certain temps, lui s'étourdissant de petits garçons arabes puis un petit Normand, avant de revenir aux petits Arabes ; moi avec les femmes...
Malade au début du livre, frôlant l'aile de la mort, mais soigné par sa femme Marceline, Michel pense qu'en devenant un important chercheur en civilisation gothique ( les Goths d'Athalaric, pas les jeunes gens habillés de noir en 2023 ), il se révèle.
Mais, discutant avec Ménalque, personnage récurrent chez André Gide, il s'aperçoit qu'il s'est trompé de vie : la Culture, n'est pas la vie, elle fait illusion et elle détruit la vie.
Alors, TGV embarquant derrière lui sa femme malade de la tuberculose, se sentant coupable et essayant de lui porter plein d'attentions malgré tout, il court après la vraie vie !
Docteur Jekyll le jour, Mister Hyde la nuit...
Pour employer les mots que j'utilise dans "L'homme cardinal", il est déchiré entre son cerveau et ses tripes ; son "surmoi" et son "ça", cherchant son véritable "moi", son coeur, son homme cardinal.
Le "Das" est quelque chose de terrible ! Mais il est, quelque part, la création : sans lui, point de déchirement, point de cri, point de révolte, comme pour moi, l'homme cardinal qui fut un volcan, évidemment crachant de tous les côtés. Pas étonnant qu'une prof de philo ait dit :
"Ce n'est pas de la philo, ça !"
Evidemment, ce n'est pas une dissertation dans les règles de l'art comme je l'apprends à mes jeunes élèves en cours de soutien, qui passent le bac de Français. C'est une révolte, c'est ma révolution française, comme "L'immoraliste" est peut être la révolution d'André Gide comme le suggère peut être "Stratégies narratives de l'aveu homosexuel dans les autobiographies d'André Gide et Julien Green" : ici, la stratégie consiste à rejeter la "faute morale" non pas sur l'homosexualité, mais sur la fureur de vivre ( James Dean, ou Cyril Collard, auteur de "Les nuits fauves" ) du TGV Michel ( André Gide ? ) qui traîne coupablement son wagon ( "elle est lasse" est répété au moins 20 fois dans le livre ) Marceline derrière lui....
... Alors que la cure en Suisse commençait à la guérir... Mais la Suisse est trop calme pour un fou comme Michel...
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Un livre très émouvant! L'écriture de Gide est une merveille, elle s'affine aussi avec le choix que l'auteur fait de son héros aboulique et asthénique, un mollasson d'une santé fragile et très inconstante. Il raconte son histoire à ses amis, il leur parle de son mariage, de ces contraintes qui l'obligent d'une part à l'oisiveté pour sa santé altérable et d'autre part à voyager pour le mal qui fourmille dans sa peau. C'est à cela que la plume de Gide se déchaine avec de ces descriptions alléchantes qui s'incrustent et se refondent selon l'état physique et psychique de notre héros lymphatique, si bien que le rythme est ni accéléré, ni lent, il est simplement calme, le temps n'est pas rude, ni joyeux, il simplement paisible. Et à notre héros, on lui absous ses tendances quelque peu inconvenantes qu'il découvre lui-même, d'ailleurs, au fur et à mesure, et avec surprise ...
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Le voyage de Michel revêt bien des similitudes avec celui qu'entreprit Gide en 1893 accompagné du peintre-graveur Paul Albert Laurens qui fréquenta, lui aussi L'École alsacienne de la rue d'Assas. Un périple favorisant pour Gide un affranchissement moral et sexuel. Au cours de ce grand voyage, l'écrivain malade vit son état empirer, mais cette expérience en fera un nouvel être , dévoilé par l'entremise de Michel qui sous le soleil algérien rejettera lui aussi, les contraintes, pour aller vers l'absolue liberté, devenant un autre , s'affirmant un autre. Madeleine Rondeaux, son épouse, prend ici les traits de Marceline. L'homosexualité, la pédophilie affleurent , se disent à demi-mots pour s'afficher sans ambiguïté lors des dernières lignes du roman dédicacé à Henri Ghéon « son franc camarade »    "l'ami et le compagnon le plus proche de Gide lors d'innombrables exploits homosexuels"   selon le biographe de Gide, Alan Sheridan, 
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Je (re)découvre Gide à petits pas, loin après des lectures adolescentes dont je n'ai, dois-je avouer, rien retenu.
Mes appréhensions sont levées avec cet Immoraliste pas si immoral que ça et que j'ai eu grand plaisir à suivre dans son cheminement intérieur, en particulier dans la première partie de son récit dans laquelle il se défait des carcans sociaux et moraux qui l'engoncent pour aller vers une saine libération de l'âme.
Après, va-t-il trop loin? le déclin physique de sa femme est-il le miroir inversé de l'excès d' a-moralité (plus que d'immoralité me semble-t-il) dans lequel il verse? Pas sûre d'avoir bien saisi le sens de l'oeuvre, mais le fait est qu'au fil des pages le malaise s'installe et que le lecteur se retrouve à son corps défendant mis en face de questionnements que l'on préfère éviter.
Une relecture prochaine s'impose ...
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Ce court roman de Gide paraît en 1902 lorsque son auteur a 33 ans, et il est une étape dans la reconnaissance littéraire de Gide, malgré son contenu sulfureux.

Le récit est emboîté dans un récit cadre, la lettre d'un ami de Michel, le personnage principal. L'ami en question s'adresse à quelqu'un qu'il appelle son cher frère, et à qui il demande de trouver un emploi pour Michel, à la mesure de ses capacités. Il se trouve auprès de Michel, avec deux autres amis, Denis et Daniel, car Michel les a appelé pour faire une sorte de confession, le récit du tour qu'a pris son existence les trois dernières années. Et c'est ce récit que l'auteur de la lettre joint à cette dernière, et qui constitue la plus grande partie du livre. le récit est à la première personne, c'est Michel qui parle. Un Michel qui par de nombreux aspects ressemble à l'auteur.

Le livre débute à la mort du père de Michel, qui pour respecter une promesse faite à ce dernier, se marie, sans amour, plutôt par devoir. Il part en voyage de noces avec sa femme, Marceline. Arrivés en Afrique du Nord, il se découvre malade, presque condamné par les médecins. Mais sa femme va le soigner avec dévouement, et malgré les sombres prédictions, le guérir. Ils reviendront en France, Michel reprendra une brillante carrière d'universitaire. Mais quelque chose s'est transformé en lui pendant le voyage, pendant sa remontée de la mort à la vie. Il ne trouve plus dans sa vie d'avant le même intérêt que précédemment, malgré ses succès, et la grossesse de sa femme. La rencontre avec un certain Ménalque va encore plus détacher, faire douter Michel de l'intérêt d'une vie conventionnelle. Sa femme fait une fausse couche, et elle est très affaiblie. Un nouveau voyage, dans le but revendiqué d'aider à la guérison de sa femme, se transforme en fuite infernale, de plus en plus difficile à suivre pour Marceline. Les époux reviennent en Afrique du Nord, où le drame va se dénouer.

Gide met d'emblée en exergue le fait qu'un écrivain n'a pas à juger ses personnages, à prendre parti, à décider le bien ou le mal de ce qu'il décrit. Ce qui veut dire qu'il laisse d'une certaine manière cette responsabilité à ses lecteurs. le récit est très neutre, Michel décrit, suggère, ne semble pas prendre parti, n'exprime pas beaucoup d'émotions, semble vouloir rendre compte d'une manière objective. Mais sa narration est glaçante. Il abandonne sa femme enceinte souffrante, la fausse couche de cette dernière pendant son absence semble visiblement l'arranger. Il traîne la malheureuse dans des voyages qui vont l'épuiser, et sans doute précipiter sa mort. Et par ailleurs, il laisse entendre, sans l'expliciter complètement, son goût pour la pédophilie, apparu pendant le premier séjour en Afrique du Nord. Aucun regret, doute, sentiment de culpabilité, questionnement.

Et d'une certaine manière, tout le monde est coupable, et le narrateur pas plus, voire moins que les autres. C'est Marceline qui pendant la maladie de Michel s'est intéressée aux enfants, et qui les a amené à son mari. Dans une scène de perversité trouble, Michel surprend dans une glace, un de ces enfants en train de voler une paire de ciseaux. Il s'en réjouit, laisse entendre l'emprise, le pouvoir, que cela lui donne. Pour découvrir, et faire découvrir au lecteur-auditeur, que le petit garçon s'est rendu compte de ce que Michel le regardait, et en fait plus qu'une victime constante, un complice volontaire. Ménalque, qui lui révèle le fait lui dit « ...vous jouiez au plus fin ; à ce jeu, ces enfants nous rouleront toujours. Vous pensiez le tenir et c'était lui qui vous tenait »Tout le monde est au même plan, il n'y a pas de confession au sens d'aveux, de culpabilité, parce qu'il n'y a pas de raison de se sentir coupable, tout le monde est d'une certaine manière impliqué. le dernier niveau étant l'implication des personnes à qui Michel fait sa « confession » les amis du roman et au final le lecteur lui-même. S'il l'a suivi jusque là, il est incontestablement impliqué.

C'est une lecture authentiquement dérangeante. C'est terriblement brillant, d'une redoutable intelligence, mais très questionnant. Michel rejette le carcan d'une société conventionnelle et mutilante, suite à ce qu'il éprouve comme le goût de la mort, mais ce qu'il décide de vivre à la place n'est guère réjouissant, une forme de prédation dont il rend tout le monde complice. En particulier par le talent avec lequel l'auteur, alter-ego du personnage, tisse son récit, sa toile aurai-je envie de dire. J'avoue en être sortie ébranlée.
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Une exploration des frontières morales.

L'Immoraliste, oeuvre magistrale d'André Gide, s'ouvre sur le journal intime de Michel, jeune homme en quête de soi-même. Accompagné de son épouse Marceline, il entreprend un voyage en Afrique du Nord. Ce périple, loin d'être une simple exploration géographique, devient une plongée profonde dans les méandres de l'âme de Michel. Au fil des pages, le protagoniste émerge de l'ombre des conventions sociales, s'affranchissant des normes morales pour embrasser une existence authentique.


L'Immoraliste se distingue par son exploration subtile des thèmes de la moralité et de l'authenticité. Gide utilise le personnage de Michel pour sonder les profondeurs de l'identité individuelle et questionner les contraintes imposées par la société. le récit, narré de manière introspective, offre une fenêtre sur les conflits intérieurs de Michel, entre les attentes sociales et ses propres désirs. L'auteur, par le biais de Michel, interroge la nature changeante de la morale, soulignant la nécessité de se libérer des entraves conventionnelles pour atteindre une véritable compréhension de soi.


Les descriptions minutieuses de l'environnement exotique renforcent la métaphore du voyage comme exploration intérieure. le désert, avec ses étendues arides, devient le terrain symbolique où Michel abandonne les dogmes moraux comme autant de mirages. L'utilisation habile du symbolisme et de l'allégorie par Gide enrichit l'expérience de lecture, invitant le lecteur à plonger au-delà de la surface narrative.


L'Immoraliste captive par son exploration audacieuse de la psyché humaine et des normes sociales. Gide offre un récit qui résiste à la simplicité, éveillant des questions profondes sur la nature de la moralité et de l'authenticité. Cependant, la nature controversée du protagoniste pourrait dérouter, suscitant des réactions mitigées. L'on pourraient percevoir Michel comme un rebelle courageux, bravant les conventions pour trouver sa vérité, tandis que d'autres pourraient le condamner comme égoïste et éthiquement défaillant.


La prose raffinée de Gide, bien que magnifique, peut parfois défier la compréhension immédiate, nécessitant une lecture attentive. Cependant, cette complexité linguistique contribue à la richesse de l'oeuvre pour ceux prêts à s'immerger dans ses nuances.


En somme, l'Immoraliste offre une exploration captivante et provocante qui invite le lecteur à remettre en question les fondements mêmes de la moralité, tout en offrant une expérience littéraire exigeante mais gratifiante.

Michel.


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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De l'auteur j'ai lu Les nourritures terrestres à l'adolescence, j'avais beaucoup aimé , j'ai lu également le célèbre La symphonie pastorale , un peu moins apprécié , et puis plus jamais je n'ai relu l'auteur avant d'avoir envie de relire un classique de la litterature française , et c'est ce livre qui est venu à moi au détour d'une de mes promenades dans ma bibliothèque préférée .
Ce livre parle ouvertement et je me suis demandée en lisant si aujourd'hui un auteur aurait encore l'occasion d'écrire aussi librement sur ce thème , je ne le pense pas .
J'ai beaucoup aimé l'écriture néanmoins cette lecture m'a fait prendre conscience d'une chose que je savais déjà , je suis trop curieuse pour relire des classiques , j'aime trop découvrir de nouveaux auteurs , de nouveaux romans .
Et puis ça fait tout de même un drôle d'effet de relire des auteurs lus à l'adolescence, on ne les lit plus de la même façon , en lisant Les nourritures terrestres adolescente je ne savais même pas qu'André Gide etaint homosexuel et qu'il aimait même les jeunes garçons .
Et puis après cette dernière lecture , faite il y a quelques mois , j'ai ( époque oblige) , recherché des infos sur le net , et découvert avec tout de même un peu d'étonnement qu'André Gide avait eu une fille ...
Oui et bien moi je suis heureuse de vivre à notre époque , de connaître les joies des découvertes sur le net , ça me donne envie de découvrir et de découvrir encore d'autres livres , d'autres horizons .
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