AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dido600


Polémique à plus d'un titre, “Retour de l'URSS” d'André Gide paru en 1936, a fait naître beaucoup de vocations et peut être, considéré comme le premier essai, à provoquer une des grandes polémiques ayant secoué le Landerneau culturel français au temps fort de la guerre froide. Un intellectuel de gauche doit-il s'élèver contre les dérives commises par les régimes communistes notamment, l'URSS, ou doit-il se taire et ne mettre son intelligence qu'au service de l'anti-impérialisme ? Tels sont, grosso-modo, les termes de cette polémique qui semble encore survivre, malgré la disparition de l'URSS et la débandade de presque tous les régimes communistes. Compagnon de route du parti communiste, dans les années trente bouillonnantes, André Gide, éminent intellectuel engagé contre le fascisme, était invité avec d'autres intellectuels, à visiter le pays de la “révolution rouge”. Là ce qu'il va voir, va tellement l'estomaquer que beaucoup de ses convictions en seront ébranlées. En intellectuel engagé, il ne pouvait se taire devant les exactions et les dérives constatées, aussi décide-t-il d'écrire. “Retour d'URSS” pour témoigner et surtout dénoncer le régime soviétique. Culte du chef (staline), absence de libertés individuelles et collectives, contrôle et manipulation de l'opinion, contrôle des productions artistiques et lutte contre tout art ne respectant pas les canons du régime, niveau de vie médiocre pour les masses populaires et embourgeoisement de certaines couches sociales… autant de dérives que Gide se fait un point d'honneur de dénoncer, car elles trahissent on ne peut plus, l'idéal révolutionnaire, tant galvaudé par le régime soviétique. Par cet essai, Gide demande à ses frères intellectuels d'être vigilants et de prendre les distances qui s'imposent face à des régimes totalitaires. Mal compris, des réactions hostiles pleuvront de partout. Mais tenace, Gide persiste et signe, il complétera même son essai, en réponse à ses détracteurs par un autre essai “Retouches à mon retour de l'URSS”.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}