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Critique de Levant


Levant
10 septembre 2017
André Gide n'a point fait mystère de son homosexualité; mais lorsqu'en 1923 il publie Si le grain ne meurt, les esprits de l'époque ne sont sans doute pas prêts à cette forme de confidence. C'est donc avec la pleine conscience du trouble qu'il va susciter qu'il affirme préférer l'insuccès plutôt que s'écarter des libertés de conduite et de pensée qu'il s'octroie, en butte à une éducation puritaine et à une mère certes aimante, mais possessive.

La disparition de son père dans sa prime adolescence le livre à l'amour de cette mère que l'on peut qualifier de castratrice : "Et je sentis soudain tout enveloppé par cet amour qui désormais se refermait sur moi." Et Lorsque cette dernière rend son dernier soupir, il avoue "s'abimer dans un gouffre d'amour, de détresse et de liberté." C'est à cette étape de sa vie en 1895 qu'il clôt cet ouvrage ; bien avant le succès dans sa carrière d'écrivain et la consécration avec le prix Nobel en 1947.

Si ce n'était la qualité de l'écriture, que la préciosité rend malgré tout un brin désuète même pour ce début de vingtième siècle, cet ouvrage autobiographique me rendrait le personnage fort peu sympathique. On y découvre un auteur qui ne cherche pas à plaire, à qui la liberté de ton est permise du fait de l'aisance matérielle dans laquelle le place sa famille ; et dont la liberté de moeurs, si elle pouvait être réprouvée par la morale de l'époque, serait condamnée par la justice d'aujourd'hui.

La culture classique indéniable et la qualité d'écriture ne sauraient être suffisantes à m'encourager d'approfondir la découverte de cet auteur. Mais peut-être n'ai-je pas commencé par l'ouvrage ad'hoc pour cela ?
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